Monteverdi, le Grand Tourisme helvétique


La firme automobile Monteverdi est fondée en Suisse en 1967 par Peter Monteverdi. A cette époque, les marques de voitures de Grand Tourisme se développent rapidement puisqu'à Ferrari, Maserati, Jensen et Aston Martin, se sont ajoutées notamment Iso Rivolta en 1962, Lamborghini en 1963 et De Tomaso en 1966. Monteverdi lance son modèle High Speed en 1967. Il s’agit d’un très élégant coupé de grande classe doté d’un puissant moteur Chrysler V8, celui-là même qui a équipé les Facel Vega quelques années auparavant. La marque disparaît au début des années 80.


Les Monteverdi réalisées par Frua


En 1956, le jeune Peter Monteverdi reprend le garage de son père, qui représente alors en Suisse les marques Jensen, Lancia, BMW, Rolls-Royce et Bentley. Amateur d’automobiles sportives, il réussit à convaincre Enzo Ferrari de distribuer ses voitures d’exception dans la Confédération Helvétique. Il se constitue ainsi au début des années 60 un solide capital, qui lui permet d’envisager de créer sa propre marque. A l’instar de Ferruccio Lamborghini devenu lui aussi constructeur en 1963 suite à un différend avec Enzo Ferrari, Peter Monteverdi profite d’une brouille avec le Commendatore pour se lancer dans l'aventure automobile.

Peter Rosolino Monteverdi est né en suisse en 1934. Son père tient un garage à Bâle, et le jeune Peter passe son enfance et son adolescence dans cette atmosphère bien particulière d'atelier de mécanique, qui ne le laisse pas indifférent. Il débute sa formation technique chez Vevey, un fabricant de tracteurs agricoles, avant de la poursuivre chez Saurer, bien connu à l'époque pour sa gamme de camions. Au cours d'un voyage en Italie, il rencontre Enzo Ferrari, qui lui propose de devenir son agent sur une partie de la Suisse. Après le décès de son père en 1956, Peter Monteverdi prend la tête de l'entreprise familiale, et abandonne petit à petit l'activité poids lourds du garage pour se concentrer sur la diffusion d'automobiles de luxe, à travers les marques Ferrari et Lancia, puis plus tard Jensen, Rolls-Royce et BMW.

Ayant observé l’expérience de Facel Vega, de Jensen ou d’Iso, il conclut que l’alliance d’un moteur puissant d’origine américaine, simple à entretenir et à fabriquer en grande série, et d’un châssis européen doté d’une carrosserie de style peut s’avérer payante. Son projet débute en 1965. Monteverdi se lance dans la conception d’un châssis tubulaire en acier associé à des suspensions évoluées.

La première Monteverdi de Grand Tourisme dénommée 375 S dispose de quatre roues indépendantes dotées de freins à disques. Le moteur retenu est un Chrysler V8 de 7,2 litres (7 206 cm3) développant 375 ch SAE (340 ch DIN), avec au choix une transmission manuelle ou automatique. La vitesse maximum est d'environ 250 km/h, et le kilomètre départ arrêté est atteint en 25 secondes. Pour la carrosserie, Peter Monteverdi fait appel au styliste italien Pietro Frua, qui vient de dessiner les Maserati Mistral et Quattroporte.


Rupture du contrat entre Monteverdi et Frua


La 375 S - le nombre 375 correspondant à la puissance SAE du moteur - est présentée en septembre 1967 au Salon de Francfort où elle reçoit un accueil très positif. Les visiteurs pensent qu'il s'agit d'une nouvelle marque italienne, en raison de son nom à consonance latine. Elle se présente sous la forme d’un coupé deux places (longueur 4,56 mètres, largeur 1,79 mètre, hauteur 1,23 mètre) aux lignes classiques et équilibrées, inspirées du style de la Maserati Ghibli.

En plus d'offrir une carrosserie élégante, la 375 S a un comportement sécurisant avec une finition intérieure luxueuse. La production en très petite série débute fin 1967. Le châssis fabriqué par un sous-traitant local est équipé de la mécanique chez Monteverdi à Bâle, avant d'être expédié à Turin où les ateliers Frua réalisent l'habillage de la carrosserie entièrement à la main, comme toute voiture de Grand Tourisme qui se respecte. Le véhicule est ensuite renvoyé chez Monteverdi. Cette procédure de répartition des tâches entre Monteverdi et Frua fonctionne durant les six premiers mois.

La première Monteverdi de Grand Tourisme présentée en septembre 1967, au Salon de Francfort, est dessinée par le styliste italien Pietro Frua. Cette 375 S deux places s’inspire des récentes Maserati Mistral et Maserati Ghibli.

En 1968, Peter Monteverdi rompt brusquement le contrat qui le lie à Frua pour confier la production des carrosseries à l’italien Fissore. Fissore doit produire les carrosseries conformément aux plans de Frua mais, quand ce dernier en est informé, il fait valoir ses droits d'auteur, et fait bloquer la fabrication. Monteverdi doit alors commander à Fissore un nouveau projet. Il se dit que Monteverdi n'aurait pas payé les douze carrosseries produites par Frua. C'est ainsi que voit le jour, en 1969, la seconde génération de la gamme High Speed, carrossée cette fois par Fissore.

La Monteverdi 375 S dessinée par Fissore et commercialisée en 1969 adopte la carrosserie de la 375 L (ci-après) avec une partie avant complètement différente. Deux phares ronds surplombent la calandre, comme sur une Maserati Mistral.

Une version 2 + 2 baptisée 375 L est présentée au Salon de Genève en mars 1968, mais le modèle toujours dessiné par Frua n’est pas commercialisé en raison du litige qui oppose Monteverdi et le designer italien. La ligne générale est sensiblement modifiée, afin de pouvoir y loger quatre personnes.

La Monteverdi 375 L dessinée par Frua est présentée en mars 1968. Elle adopte une partie arrière sensiblement différente de la 375 S car elle peut transporter deux personnes supplémentaires. Elle ne sera pas commercialisée


1969 : Monteverdi High Speed 375 L


Le nouveau coupé 375 L dessiné par Fissore est dévoilé au Salon de Genève 1969. Par rapport à la version de Frua, les modifications sont nombreuses, comme le dessin des vitres latérales, du coffre et de la partie avant. Bref il s’agit d’une toute nouvelle voiture. Cette ligne sera conservée jusqu’en 1975, et la nouvelle 375 S reprend aussi cette ligne mais avec une partie avant complètement différente dotée de deux phares ronds placés en bout de capot comme sur une Maserati Mistral, alors que la 375 L est dotée de quatre phares ronds intégrés dans une large calandre quadrillée rectangulaire cerclée de chrome.

La Monteverdi 375 L de Fissore est présentée en mars 1969 au Salon de Genève. Elle adopte une toute nouvelle carrosserie qui restera au catalogue du constructeur suisse jusqu’en 1975.

La carrosserie dessinée par Fissore, avec ses lignes tendues et ses vastes surfaces vitrées, paraît finalement plus élégante et plus moderne que celle de Frua. Monteverdi ne voulant pas remplacer le châssis ni les finitions intérieures de l'ancien modèle qui a été carrossé par Frua, les dimensions de la nouvelle voiture sont strictement identiques.

Le moteur est toujours le Chrysler V8 de 7,2 litres (7 206 cm3) de 375 ch SAE (340 ch DIN). A partir d'octobre 1971, le constructeur suisse propose parallèlement le Chrysler V8 " Hemi " de 7 litres (6 974 cm3) de 390 ch DIN. En fonction des moteurs et des rapports de pont, la vitesse maximum varie de 245 à 260 km/h environ. Seule la transmission automatique est disponible. La 375 L fait jeu égal avec la Jensen Interceptor, mais les performances de l'Aston Martin V8 et de la Maserati Indy sont supérieures.

En mars 1972, la 375 S reçoit une partie avant redessinée, plus fine et dotée de quatre phares rectangulaires. Parallèlement, le tableau de bord adopte une finition bois à la mode anglaise. Sa désignation commerciale change pour Berlinetta GT. Le V8 7,2 litres et le V8 " Hemi " restent proposés au catalogue. Sa production est abandonnée fin 1975, faute de ventes ...

La Monteverdi Berlinetta GT présentée au Salon de Genève 1972 est une évolution de la 375 S qui tente de faire oublier l’échec de la HAI 450 SS. Toute la partie avant est redessinée. Cette voiture est diffusée à trois exemplaires.

A l'heure du bilan, on dénombre 88 unités produites pour les 375 S et 375 L. Cela correspond à 12 coupé 375 S de Frua, 6 coupé 375 S de Fissore, 1 coupé 375 L de Frua, 66 coupé 375 L de Fissore, et 3 coupé Berlinetta GT. Ces données sont à considérer avec les précautions d'usage, car variables en fonction des sources consultées. On compte par ailleurs 6 unités du cabriolet 375 C disponible à partir du Salon de Genève 1971. Ce cabriolet est rebaptisé Palm Beach à l'occasion du Salon de Genève 1975 lorsqu'il adopte la nouvelle partie avant de la Berlinetta GT, mais avec une seule vente il ne connaît pas plus de succès.

Le cabriolet Monteverdi 375 C basé sur le coupé 375 S Fissore est diffusé à six exemplaires entre 1971 et 1974. Il accuse une ressemblance marquée avec le cabriolet AC 428 dessiné par Frua.

La Monteverdi Palm Beach présentée en 1974 est la version cabriolet de la Berlinetta GT. Elle connaît une diffusion encore plus confidentielle - un seul exemplaire - que la 375 C qu’elle est censée remplacer. Le modèle a pourtant fière allure.


1970 : Monteverdi HAI 450 SS


En mars 1970, au Salon de Genève, Monteverdi dévoile la HAI 450 SS, un modèle à moteur central comme la Dino Ferrari ou la Lamborghini Miura. La Hai 450 SS vise une nouvelle catégorie d'acheteurs. Elle est plus sportive que grand tourisme. Le terme hai signifie requin dans plusieurs langues d'Europe du Nord, et évoque puissance et agressivité. Peut-être Peter Monteverdi veut-il aussi faire allusion au mot hight, haut en anglais, dans ce cas justifié par les hautes vitesses que peut atteindre cette GT profilée. Le nombre 450 fait référence à la puissance SAE de son V8 Chrysler " Hemi " 7 litres (6 974 cm3) placé derrière les deux sièges avant, qui permet à cette auto de dépasser les 280 km/h. Sa puissance DIN est de 390 ch.

La Monteverdi HAI 450 SS dessinée par Fissore est une berlinette à moteur central qui se situe dans la mouvance des Ferrari Dino, Lamborghini Miura, De Tomaso Mangusta et De Tomaso Pantera. Elle ne sera pas commercialisée.

Ce nouveau modèle surbaissé (longueur 4,28 mètres, largeur 1,79 mètre, hauteur 1,09 mètre) est appelé à concurrencer les hauts de gamme de Lamborghini, Ferrari et Maserati. Peter Monteverdi souhaite également répondre à Mercedes qui a présenté en septembre 1969, au Salon de Francfort, le prototype C111 à moteur rotatif. De nouveau, son design en forme de raie manta est signé Fissore. Monteverdi prévoit d'en produire 49 exemplaires, mais la commercialisation n'a jamais débuté, probablement en raison d’un prix prohibitif : 27 000 dollars, soit le prix qu’une quinzaine de Renault 12 ...

Au Salon de Genève en mars 1973, la 450 SS devient 450 GTS. L'aspect de la partie avant est modifié. Elle atteint désormais 295 km/h. Deux exemplaires de HAI 450 ont été fabriqués en tout et pour tout, une SS et une GTS.


1971 : Monteverdi 375/4


En mars 1971, au Salon de Genève, Monteverdi complète sa gamme par une grande berline concurrente des Maserati Quattroporte, Iso Fidia et De Tomaso Deauville, qui représentent alors le nec plus ultra des berlines à hautes performances. Même Mercedes est entré sur ce segment avec sa 300 SEL 6,3 litres qui reprend la carrosserie des berlines W108 et le moteur de la 600 (W100). La nouvelle berline Monteverdi dessinée par Fissore se présente sous la forme d’une 375 L allongée (longueur 5,31 mètres, largeur 1,79 mètre, hauteur 1,33 mètre) dotée de quatre portes.

Deux motorisations Chrysler sont proposées : V8 7,2 litres (7 206 cm3) de 375 ch SAE (340 ch DIN) puis à partir d'octobre 1972 un V8 " Hemi " 7 litres (6 974 cm3) de 390 ch DIN. Le nombre d’exemplaires produits n’a jamais été communiqué par le constructeur, certaines sources évoquent 13 exemplaires, d’autres 28, toujours est-il que ce modèle est resté extrêmement confidentiel.

La Monteverdi 375/4 présentée en mars 1971 au Salon de Genève est la première berline de la marque. Elle s’attaque aux Maserati Quattroporte, Iso Fidia et De Tomaso Deauville.

Au total, tous modèles confondus, on dénombre donc un peu plus d’une centaine de voitures de la marque Monteverdi produites entre 1967 et 1975.


1976 : Monteverdi Safari


Les conséquences de la crise pétrolière de 1973-1974 précipitent l'arrêt de la production des voitures d’exception Monteverdi, qui sont remplacées par des modèles moins extravagants comme la Sierra ou le Safari. Le Safari est un 4 x 4 luxueux à trois portes basé sur l'International Harvester Scout. Peter Monteverdi n’a pas en effet les moyens de développer à ses frais un tout-terrain totalement nouveau. L’idée de ce type de 4 x 4 est venue des clients du Moyen-Orient qui représentaient l’essentiel des acheteurs de 375. Le Scout a l’avantage d’être relativement peu connu en Europe, donnant ainsi l’impression d’un véhicule faussement nouveau, d’autant que Monteverdi a la bonne idée de le modifier pour lui donner un air plus personnel et plus européen, en s’inspirant du récent Range Rover.

Face à la mévente de ses voitures de grand tourisme, Peter Monteverdi préfère changer son fusil d'épaule. C'est ainsi que ce constructeur aborda le créneau encore peu développé des 4 x 4 de luxe, un quart de siècle avant les BMW X5 ou autres Porsche Cayenne.

Pour redessiner le Scout et le transformer en Safari, Peter Monteverdi fait encore appel à Fissore. L’essentiel du travail porte sur les parties avant et arrière. Le Safari opte pour une nouvelle calandre à doubles phares, tandis que l’arrière reçoit des feux de Peugeot 504. L’intérieur a le droit à un traitement luxueux sans reconsidérer le style initial : moquette épaisse, sièges en cuir, et toutes les options proposées sur le Scout d’origine, notamment la climatisation.

Quatre types de motorisation vont figurer au catalogue selon les années : V8 Chrysler 5,2 litres (5 210 cm3 de 152 ch SAE), V8 International Harvester 5,6 litres (5 653 cm3 de 165 ch SAE), V8 Chrysler 5,9 litres (5 898 cm3 de 182 ch SAE) et V8 Chrysler 7,2 litres (7 206 cm3, avec une puissance ramenée à 305 ch SAE contre 375 auparavant). Selon la motorisation et le rapport de pont choisis, la vitesse maximum varie de 150 à 200 km/h environ.

Présenté au Salon de Genève 1976, le production du Safari commence chez Fissore en 1977. Les débuts encourageants laissent entrevoir un succès plus grand que prévu. Monteverdi et Fissore entreprennent donc de moderniser l’outil de production afin de pouvoir augmenter les cadences. Pour accompagner ces investissements, Peter Monteverdi apporte de l’argent frais en échange d’une participation dans le capital du carrossier.

Le Monteverdi Safari présenté en 1976 est un International Scout redessiné par Fissore, dans le style du Range Rover contemporain. Une version cinq portes a été étudiée mais non commercialisée.

A partir de mai 1978, une version plus rustique baptisée Sahara est ajoutée à la gamme. Deux motorisations sont proposées : 6 cylindres diesel Nissan 3,3 litres (3 253 cm3 et 82 ch SAE) ou V8 International Harvester 5,6 litres (5 653 cm3 de 165 ch SAE).

Malgré de bons débuts, les ventes des 4 x 4 Monteverdi ne sont pas en rapport avec l’investissement consenti chez Fissore. Avec 350 exemplaires produits en 1979, on est loin du seuil de rentabilité, mettant gravement en difficulté le carrossier, et obligeant Monteverdi à en prendre le contrôle. D’autant que cette année-là, la seconde crise pétrolière pénalise grandement les gros moteurs présents sous les capots des Safari et Sahara.

Le Monteverdi Sahara présenté en 1978 est une version plus rustique du Safari et plus proche de l’original, c’est-à-dire de l’International Scout. Les Safari et Sahara sont supprimés du catalogue du constructeur suisse en 1982.

Les chiffres de production de ces deux 4 x 4 sont incertains : Peter Monteverdi a souvent parlé de 3 000 exemplaires assemblés entre 1977 et 1982, dont une bonne partie - comme à l'accoutumée - à destination des pays du Moyen-Orient. La réalité serait semble t-il plus proche de 2 700 exemplaires. C'est dans tous les cas bien plus que pour la 375 et ses dérivés.


1977 : Monteverdi Sierra


Pour compléter sa nouvelle gamme composée en 1976 uniquement du 4 x 4 Safari, Peter Monteverdi reprend la formule qu’il a appliquée sur le Scout, c’est-à-dire reprendre un modèle de série et lui adjoindre des modifications d’ordre esthétique, ainsi que des équipements de standing. Le constructeur jette son dévolu sur la Plymouth Volare - marque du groupe Chrysler - qui vient d’être lancée avec succès aux Etats-Unis.

La Monteverdi Sierra reprend la carrosserie de la Plymouth Volare lancée en 1976 aux Etats-Unis, mais les parties avant et arrière sont différentes.

Ainsi, la Monteverdi Sierra est une berline produite par Monteverdi entre 1977 et 1981. La partie centrale est identique, mais l'avant et l'arrière sont redessinés. La face avant rappelle celle des anciennes 375, avec les quatre phares ronds intégrés dans une calandre rectangulaire quadrillée. Curiosité, les feux arrière proviennent de la Renault 12. La Monteverdi Sierra est proposée avec le V8 Chrysler 5,2 litres (5 210 cm3 de 152 ch SAE) ou avec le V8 Chrysler 5,9 litres (5 898 cm3 de 182 ch SAE), motorisations que l'on retrouve aussi sur le 4 x 4 Safari. Selon le rapport de pont choisi, la vitesse maximum varie de 180 à 210 km/h environ.

Une clientèle de fidèle réclamait encore une berline performante et bien finie. Cela a donné naissance à la Sierra exposée au salon de Genève en mars 1977.

La Sierra est équipée de sièges en cuir, mais l'équipement comporte aussi la climatisation, les vitres électriques, les sièges électriques, le verrouillage centralisé, un régulateur de vitesse et des vitres teintées en option. Le modèle s’est écoulé à une cinquantaine d'exemplaires environ, dont une bonne partie à destination au Moyen-Orient (35 exemplaires de la berline selon une autre source).

Monteverdi présente au Salon de Genève 1978 un cabriolet Sierra qui sera fabriqué à cinq exemplaires. Il est motorisé par le V8 Chrysler 5,9 litres (5 898 cm3 de 182 ch SAE).

Deux ans plus tard, au Salon de Genève 1980, Monteverdi tente une dernière fois d'attirer l'attention du public sur son modèle Sierra en proposant une version break, qui reste à l'état de prototype.


1981 : Monteverdi Tiara


Dernier modèle de la marque Monteverdi, la Tiara dévoilée en 1981 prend pour base une Mercedes 500 SEL (W126) commercialisée sur le marché européen depuis 1979, dont la partie avant si caractéristique est complètement différente puisqu’elle reprend le style des anciennes Monteverdi 375, avec quatre phares ronds intégrés dans une calandre rectangulaire. A l’arrière, les feux de la 500 SEL, si typiquement Mercedes, sont remplacés par un ensemble emprunté à la Peugeot 505.

La Monteverdi Tiara succède à la Sierra en 1981. Il s’agit cette fois d’une Mercedes 500 SEL (W126) avec des parties avant et arrière différentes. Mais le modèle est un échec commercial encore plus retentissant que la Sierra. Le constructeur suisse arrête alors ses activités, son atelier de Bâle étant reconverti en musée.

L’ensemble laisse l’observateur dubitatif. Les clients seront d’ailleurs très rares. Pourquoi acquérir une Classe S privée de sa calandre Mercedes ? Entre 1981 et 1984, date de la faillite de Monteverdi, seuls quatre exemplaires de la Tiara sont fabriqués (trois selon une autre source), avec un V8 Mercedes de 3,8 litres (3 839 cm3) de 204 ch DIN ou 5 litres (4 973 cm3) de 231 ch DIN. Ainsi se termine l’aventure de Monteverdi dont le fondateur disparaît en 1998 à l’âge de 64 ans.

Texte : Jean-Michel Prillieux
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