Turin 1964
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Alfa Romeo 2600 SZ. Copyright La commercialisation de la Fiat 850 en mai 1964 a suscité chez Abarth une réaction immédiate, rappelant l'enthousiasme qui avait suivi le lancement de la Fiat 600 en 1955. A peine les Fiat 850 sont-elles disponibles chez les concessionnaires qu'Abarth entreprend déjà de les transformer en machines plus performantes. Dès septembre 1964, deux versions étaient proposées : l'OT 850, avec un moteur de 842 cm³ développant 44 ou 53 chevaux, et l'OT 1000, équipée d'un moteur de 982 cm³ et 54 chevaux. Cependant, c'est l'OT 1600, dévoilée au Salon de Turin, qui capte véritablement l'attention du public
Fiat Abarth OT 1600. Copyright L'OT 1600 reprend la carrosserie de la Fiat 850, mais Abarth a apporté des modifications substantielles à la mécanique. Le moteur d'origine est remplacé par un quatre cylindres de 1 592 cm3 développant 154 chevaux, positionné à l'arrière. La coque est renforcée aux points critiques, et de larges passages de roues sont aménagés pour accueillir d'impressionnants pneus Dunlop Racing. Malgré ses performances exceptionnelles, avec une vitesse de pointe dépassant les 210 km/h et un poids de seulement 760 kg, la voiture conserve ses quatre places d'origine. Abarth prévoit de produire 1 000 exemplaires de l'OT 1600, dans le but de participer à la prochaine saison sportive en catégorie tourisme.
Fiat Abarth OT 1600. Copyright Au salon, Lancia a mis en avant sa Fulvia, la distinguant du reste de sa gamme bleu nuit par une élégante carrosserie grise. Ce modèle a été présenté en deux versions : la Fulvia standard, développant 58 ch Din, et la nouvelle Fulvia 2C, plus performante grâce à ses deux carburateurs, et qui offre 71 ch Din. La Fulvia 2C se démarque également par son tableau de bord enrichi d'un compte-tours et par des rapports de boîte optimisés. Elle atteint ainsi une vitesse de pointe de 145 km/h. L'insonorisation est améliorée, et l'espace arrière est accru grâce à une conception affinée des sièges avant.
Lancia Fulvia 2C. Copyright La nouvelle Fiat 1500 C se distingue de la 1500 par des modifications esthétiques et techniques significatives. A l'extérieur, elle arbore une calandre redessinée, des pare-chocs dotés de butées en caoutchouc, de nouveaux feux arrière et un empattement allongé de 8 cm, bénéficiant à l'espace arrière et à la stabilité sur route. L'accès à bord est facilité par des portières agrandies. Sur le plan mécanique, la 1500 C voit sa puissance passer de 80 à 83 ch SAE, tandis que l'insonorisation est renforcée pour un meilleur confort. L'intérieur est également amélioré avec un volant abaissé, un frein à main central et une banquette arrière dotée d'un accoudoir, offrant ainsi un confort accrus
Fiat 1500 C. Copyright La Fiat 600 D a été transformée en un véhicule familial spacieux grâce à une version à empattement allongé, offrant 7 à 8 places sur trois rangées dans un format compact de 3,84 mètres. Carrossée par OM-Suzzura, cette 600 Familiale adopte une silhouette de camionnette à cabine avancée, optimisant l'espace intérieur avec cinq portes et une banquette centrale rabattable. L'accès au moteur, situé à l'arrière sous un plateau de chargement, se fait via une porte verticale. Proposée à 950 000 lires en Italie, elle se positionne comme une alternative plus spacieuse à la Multipla à six places, vendue 790 000 lires. Bien que son design soit jugé peu original, sa fonctionnalité et son esthétique plaisante la rapprochent davantage des minibus que des voitures de tourisme traditionnelles (elle sera commercialisé en mai 1965 avec la mécanique de la Fiat 850, sous la désignation commerciale 850 Familiare, ou Familiale en français).
Fiat 850 Familiale Autodelta, l'écurie sportive d'Alfa Romeo fondée en 1963, a dévoilé l'Alfa Romeo TZ2, une machine de course radicale. Plus agressive que la TZ1, dont elle conserve le châssis, la TZ2 sacrifie l'aluminium de sa carrosserie au profit d'une résine polyester, privilégiant ainsi l'aérodynamisme et la légèreté. Avec 170 chevaux pour seulement 660 kg, cette bête de piste atteint 245 km/h, exclusivement réservée à la compétition.
Alfa Romeo TZ2 Zagato. Copyright Depuis 1957, Autobianchi s'est spécialisé dans la production d'automobiles basées sur la Fiat 500, avec des modèles comme la Bianchina, déclinée en cabriolet, coupé et break. L'année dernière, le constructeur a présenté à Turin la Stellina, un cabriolet doté d'une carrosserie en fibre de verre et d'une mécanique de Fiat 600 D. Cette année, la Primula, une traction avant à moteur transversal de Fiat 1200, se distingue au salon. Conçue sous la direction de Dante Giacosa, elle offre une excellente tenue de route et un espace intérieur optimisé. Lancée comme un banc d'essai par Autobianchi, filiale de Fiat, elle s'inscrit dans la tendance des tractions avant initiée par le constructeur britannique BMC.
Autobianchi Primula. Copyright La Primula d'Autobianchi a suscité un vif intérêt parmi les constructeurs français présents au salon. En effet, Renault prévoit de lancer une 1500 avec une conception arrière similaire, tandis que Peugeot travaille sur la future 204, partageant une cylindrée et une disposition mécanique comparables.
Autobianchi Primula. Copyright Ferdinando Innocenti (1891/1966), ancien forgeron toscan, fonde en 1931 la société Innocenti, initialement spécialisée dans la production d'échafaudages métalliques tubulaires à joints et raccords rapides, dont la renommée s'étend à l'échelle mondiale. Anticipant le boom économique italien d'après-guerre, il diversifie ses activités en 1947 en lançant la fabrication de scooters Lambretta. Au Salon de Turin de cette année, en réponse à la présentation de l'Autobianchi Primula, Innocenti dévoile l'I4 à moteur Morris une version simplifiée de l'IM3 introduite l'année précédente et équipée d'un moteur MG. L'I4 se caractérise par une finition intérieure et une apparence extérieure épurées. Son prix de 1 090 000 lires se compare aux 1 005 000 lires de la Primula, tout en restant inférieur de 200 000 lires à celui de l'IM3.
Innocenti I4. Copyright Face à la concurrence, Ford renforce sa présence en Italie en confiant à Giovanni Michelotti la tâche de redessiner l'Anglia, dont le style atypique peine à séduire le marché italien. Michelotti propose une refonte significative : capot plat, calandre élargie intégrant les phares, lunette de custode classique, arrière tronqué et habitabilité optimisée, tout en conservant l'habitacle d'origine. Ce modèle, baptisé Ford Torino, est destiné exclusivement au marché italien et doit être produit par OSI (Officina Stampaggi Industriali) avec une capacité de 100 unités par jour. Cette décision stratégique de Ford, impliquant une adaptation locale du design et une production confiée à un partenaire italien, témoigne de la volonté du constructeur américain de s'adapter aux spécificités du marché italien, réputé pour son exigence en matière de design automobile.
Ford Anglia Torino. Copyright Pour son coupé 2300 S Spéciale, Pininfarina a conçu une carrosserie d'une élégance remarquable, caractérisée par des lignes fluides et une absence d'agressivité qui font son charme distinctif. Ce design évoque les créations antérieures de Pininfarina, telles que la Ferrari Superfast et la Corvair spéciale. La visibilité est optimisée grâce à la réduction des angles morts, tandis que la face avant se distingue par une lame de pare-chocs enveloppante. Le pavillon, quant à lui, se caractérise par une vaste surface vitrée. Cette voiture incarne l'aboutissement de recherches esthétiques et fonctionnelles initiées en 1955 avec la Florida, et qui s'est poursuivie à travers diverses réalisations sur des bases Ferrari, Fiat 2300, Lancia Flaminia et Alfa Romeo 2600. Pininfarina excelle particulièrement dans la conception de coupés biplace, voire 2+2, où il peut pleinement exprimer sa créativité et son talent.
Fiat 2300 S Spéciale Pininfarina. Copyright Le carrossier Fissore présente la De Tomaso Vallelunga, une élégante berlinette rendant hommage au circuit italien du même nom, situé au nord de Rome. Son design est attribué au styliste français Trevor Fiore. Cette voiture de sport reprend le châssis-poutre de la barquette De Tomaso de 1963, et est propulsée par un moteur Ford Corsair de 1,5 litre, placé en position centrale arrière et optimisé pour développer 105 chevaux. L'accès à ce moteur est facilité par un vaste capot arrière basculant. Grâce à son poids plume de seulement 700 kg, la Vallelunga atteint 206 km/h. La production de cette voiture sera confiée à Ghia.
De Tomaso Vellelunga. Copyright L'année dernière, Osca a connu un changement de direction majeur. Les frères Maserati, fondateurs de la marque, ont été contraints de céder leur entreprise en raison de difficultés financières et de leur âge avancé, mettant ainsi fin à leur production de voitures de sport en petite série. Cette situation rappelle la vente de Maserati en 1937. Le comte Domenico Agusta, propriétaire de MV Agusta, a repris Osca, marquant un nouveau chapitre pour la marque.
Osca spider 1050 S. Copyright Osca ouvre une nouvelle ère avec la présentation de trois modèles inédits. Les coupé et spider 1050 S, construits sur une plateforme Fiat, sont équipés d'un moteur de 1 057 cm³ développant 63 ch. Le coupé 1600 TC, plus haut de gamme, est propulsé par un moteur de 1 568 cm³ de 125 ch. Ces voitures se distinguent par leurs carrosseries en fibre de verre.
Osca 1600 TC Coupé. Copyright Dès son apparition, la Renault 8 a suscité un vif intérêt, notamment en Italie. Ghia a rapidement saisi l'opportunité de travailler sur un châssis de sa version Gordini. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'initiative de créer un modèle plus sportif sur cette base est venue de Ghia, et non de Renault. Le coupé imaginé par Filippo Sapino se distingue par ses lignes fluides et élégantes. Son design semble puiser son inspiration dans des modèles du passé, tels que la Talbot " goutte d'eau " carrossée par Figoni et Falaschi en 1938, ou encore certaines Bugatti des années 1930. Ce prototype a beaucoup fait parler de lui sur ce salon, par son aspect déconcertant, nostalgique et nettement inspiré.
Renault 8 Ghia. Copyright Ghia a déjà carrossé par le passé de nombreuses Chrysler. Cette fois, c'est la Plymouth Valiant, du même groupe qui sert de base. Ce coupé Valiant V280 est équipé du six cylindres de la berline. Il se distingue par ses lignes élégantes, ses hanches arrondies et ses vitres de custode tout en courbes, ses ailes avant se prolongeant jusqu'aux portes, sa calandre fine et horizontale encadrée de phares ronds, et son pare-chocs en forme de lame au ras de cette calandre.
Renault 8 Coupé et Plymouth Valiant Ghia. Copyright Au début de la décennie, le carrossier italien Touring, fort de la demande croissante de ses clients constructeurs tels qu'Alfa Romeo, Lancia, Maserati et Sunbeam, a entrepris des investissements majeurs. Cela s'est traduit par la construction d'une nouvelle usine de 21 000 m² en périphérie de Milan, dotée d'équipements dignes d'un constructeur automobile à part entière. Cependant, cette expansion a coïncidé avec un retournement de conjoncture. L'entreprise a rencontré des difficultés d'adaptation du personnel aux nouvelles méthodes de production. Des mouvements de grève ont perturbé la production en 1962 et 1963. De plus, la fiscalité italienne pénalise désormais lourdement les grosses cylindrées, dans un contexte général de baisse des ventes. Des contrats ont été suspendus ou annulés. Face à ces difficultés, Touring a demandé sa mise en "gestion contrôlée" en mars 1963. C'est dans ce climat difficile que le carrossier présente à Turin la Lancia Fulvia Touring Holiday, une interprétation classique de break quatre portes, conçue pour minimiser les coûts de production en utilisant un maximum d'éléments de la berline.
Lancia Fulvia Break Touring. Copyright Antonia Ellena a établi un atelier de carrosserie à Turin au début des années 1920, produisant des carrosseries sous son nom tout en collaborant avec des carrossiers plus renommés. Après sa disparition tragique en 1929, son fils Giuseppe Ellena, épaulé par Giuseppe Pollo, a pris les rênes de l'entreprise. Ils ont orienté la société vers la production de carrosseries brutes pour les grands constructeurs, privilégiant la discrétion auprès du public tout en se forgeant une solide réputation professionnelle. Au début des années 1950, Ellena a renoué avec la vente de ses propres créations, en lançant une carrosserie de type " giardiniera " sur la base du fourgon Fiat Topolino, marquant ainsi un retour à la production de modèles sous son propre nom.
Fiat Abarth 1000 Spider Ellena. Copyright Les familles Ellena et Boano sont unies par des liens familiaux, le fils de Giuseppe Ellena ayant épousé une fille de Mario Boano. Ce dernier a quitté Ghia en 1954 pour fonder son propre atelier. En 1957, lorsque Mario Boano et son fils Gian Paolo ont rejoint le centre de style Fiat, Ezio Ellena, le fils de Giuseppe décédé en 1955, a repris l'affaire. Il a alors poursuivi les activités de sous-traitance tout en produisant occasionnellement des créations originales sous son nom, comme le spider Fiat 850 aux lignes sinueuses et épurées présenté cette année. Ce modèle, caractérisé par un intérieur minimaliste, peut être équipé d'une mécanique Abarth OT 1000 sur demande.
Fiat Abarth 1000 Spider Ellena. Copyright Lorsqu'un nouveau modèle Fiat est lancé, l'usage veut que la marque confie des châssis aux carrossiers italiens réputés, les invitant à proposer leurs propres interprétations. Au Salon de Turin, pas moins de vingt-deux nouvelles carrosseries basées sur la Fiat 850, succédant à la 600, ont été présentées. Les carrossiers explorent les mêmes configurations, proposant des berlines, des coupés et des cabriolets, avec des résultats esthétiques variables. Vignale se distingue en présentant une gamme complète comprenant un coupé 2+2, un coach 2 portes et un cabriolet. Ces trois modèles, dont le style a été défini par Michelotti, sont disponibles en version standard ou avec la finition Lusso Export. Ils se caractérisent par un équilibre des lignes, un design de caractèref, un intérieur spacieux, une finition soignée et des prix compétitifs.
Fiat 850 Vignale. Copyright Pininfarina, comme tout carrossier italien de renom, a présenté sur son stand une création basée sur la plateforme de la Fiat 850 : l'Abarth 1000 Spyder Speciale. Le moteur arrière a été optimisé par Abarth, portant la cylindrée à 982 cm³ et la puissance à 54 ch. L'habitacle est entouré d'une longue bande vitrée, rappelant le concept-car Chevrolet Corvair Monza GT de 1962, et les quatre phares avant sont dissimulés sous des globes. La calandre semble bien vulnérable. Pour faciliter l'accès aux sièges baquets avec appuie-tête, la colonne de direction est escamotable vers la droite. L'absence de protection contre les intempéries souligne le caractère purement expérimental de ce prototype, qui n'est pas destiné à la commercialisation.
Abarth 1000 Spyder Speciale Pininfarina. Copyright Antonio Scioneri, après avoir acquis de l'expérience chez Carrozzeria Vittoria et Fissore, a fondé sa propre entreprise en 1943, initialement un atelier de menuiserie et de métallurgie. Après la Seconde Guerre mondiale, il s'est tourné vers la réparation de véhicules et la conversion de camions militaires pour un usage civil. L'arrivée de la Fiat 600 en 1955 a marqué un tournant. Face aux longs délais de livraison du modèle standard, Scioneri a personnalisé la Fiat 600, améliorant sa finition et la vendant via son propre réseau de concessionnaires à des prix plus élevés, mais avec des délais de livraison imbattables. Cette année, il présente un coupé et un spider Fiat 850, tous deux à quatre places, dessinés par Giovanni Michelotti. Pour faire face aux coûts croissants de la main d'oeuvre, le designer a réalisé une étude minutieuse pour simplifier les formes des panneaux de carrosserie.
Fiat 850 Scioneri. Copyright A Turin, en 1928, Serafino Allemano a fondé un atelier spécialisé dans la réparation de carrosseries automobiles. Son expertise grandissante l'a amené à la création de sa première carrosserie complète en 1935. Cependant, l'essor de son entreprise a été brutalement interrompu par la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle son atelier a été détruit par les bombardements. Après la guerre, Allemano a reconstruit son entreprise. Il s'est positionné comme un acteur majeur dans le domaine des " fuoriserie ", ces voitures d'exception produites en petites séries qui font la renommée de l'industrie automobile italienne. Il travaille alors sur des bases prestigieuses telles que Maserati, Ferrari, Aston Martin, Jaguar, Renault et Alfa Romeo.
Fiat 850 Berlina Allemano. Copyright A Turin, Serafino Allemano a proposé deux interprétations de la Fiat 850, une berline quatre portes et un coupé, toutes deux caractérisées par des porte-à-faux arrière exagérés, destinés à accroître artificiellement leurs dimensions. La berline, en particulier, présente un contraste peu harmonieux entre les lignes douces de l'avant et de l'arrière et la forme plus angulaire de l'habitacle.
Fiat 850 Coupé Allemano. Copyright Alors que la Fiat 850 fait son apparition sur le marché, la carrosserie Boneschi amorce un virage stratégique, se concentrant davantage sur les véhicules utilitaires, les ambulances et les voitures de police. Néanmoins, l'entreprise n'abandonne pas totalement son héritage, et présente un élégant spyder aux lignes épurées, baptisé Daino, en hommage au daim, animal emblématique figurant sur le logo de ses voitures. Parallèlement, Boneschi dévoile un coupé Fiat 2300 S, portant le nom de Gazzella.
Fiat 850 Boneshi. Copyright
Fiat 2300 S Gazzella Désireux d'étendre l'influence de Ghia tout en préservant son prestige, Luigi Segre a fondé en 1960 OSI (Officine Stampaggi Industriali). Cette nouvelle entreprise, dotée d'équipements modernes, a été conçue pour répondre aux exigences des grands constructeurs en matière de production. En partenariat avec Fergat, un fabricant de jantes et d'accessoires, propriété de l'avocat Arrigo Olivetti, Segre dispose d'une structure capable d'emboutir la tôle, de peindre, d'assembler et de finir des véhicules. Elle est située en face des ateliers Ghia. C'est dans ce contexte qu'OSI a présenté à Turin son coupé Fiat 850, bénéficiant si le projet abouti des installations de pointe de l'entreprise pour sa fabrication.
Fiat 850 Osi. Copyright Carlo Francesco Lombardi, figure reconnue de l'aviation italienne, a marqué son époque par ses exploits aériens durant la Première Guerre mondiale, et ses défis aéronautiques audacieux dans les années 30. Après avoir fondé l'AVIA (Azionari Vercellesi Industrie Aeronautiche) pour construire des avions d'entraînement en 1938, il a su anticiper les évolutions du marché après la guerre. Se tournant vers l'automobile, il a mis à profit son expertise du travail du bois pour produire des carrosseries de break dès 1947.
Fiat 850 Lucciola Lombardi. Copyright La précision et le soin hérités de son expérience aéronautique ont rapidement conquis sa clientèle, l'incitant à se tourner vers les carrosseries métalliques. A l'instar de ses confrères, Lombardi expose à Turin ses propres interprétations de la Fiat 850, avec une berline quatre portes " Lucciola " et un roadster " Libellula ".
Fiat 850 Libellula Lombardi. Copyright Sept ans après son lancement, la Fiat 500 continue de susciter l'enthousiasme des carrossiers italiens, preuve de son indémodable popularité. Francis Lombardi, fidèle à sa réputation d'innovation, a imaginé la Coccinella, une berlinette au profil aérodynamique soigné, à la fois élégante et sportive. Cependant, la Coccinella présente une particularité surprenante : malgré sa silhouette élancée, elle est plus lourde que la Fiat 500 de série. Cette augmentation de poids, bien que contre intuitive pour une voiture de sport, pourrait s'expliquer par les modifications structurelles apportées à la carrosserie, ainsi que par l'ajout d'éléments de confort ou de finition spécifiques.
Fiat 500 Coccinella Lombardi. Copyright Ercole Spada chez Zagato constate que concevoir un coupé esthétiquement réussi sur la base de la Fiat 850 représente un véritable défi. Sa réalisation présente un aspect presque aussi court que haut, ce qui pose des problèmes d'équilibre visuel. De plus, après ses travaux remarqués sur la Mini et l'Imp, il s'est efforcé de proposer un design original, distinct de ses créations précédentes, et immédiatement reconnaissable comme une œuvre de Zagato.
Fiat 850 Zagato. Copyright Fondée à Rome en 1920 par les frères Attilio et Domenico Giannini, l'entreprise a initialement commencé comme un atelier de réparation automobile. Après la Seconde Guerre mondiale, Giannini s'est spécialisé dans la préparation de moteurs et la modification de voitures, en se concentrant principalement sur les modèles Fiat. Il s'est imposé peu à peu comme un préparateur très organisé, à la manière d'Abarth. Il présente à Turin un coupé " 950 " établi sur la base mécanique de la Fiat 850, carrossé par Vignale.
Fiat 950 Giannini. Copyright En 1952, Pasquale Bordiga et Pompeo Balzardi ont fondé la Carrozzeria Caprera, un petit atelier de façonnage, dans la rue du même nom. Deux ans plus tard, Balzardi a quitté l'entreprise, laissant Bordiga seul aux commandes. La Carrozzeria Caprera a progressivement évolué, passant de la sous-traitance pour d'autres carrossiers à la création de modèles originaux vendus sous sa propre marque. Sur la base de la Fiat 600, l'entreprise a développé une gamme variée comprenant une berline, un coupé et un spider. Cette année, Caprera élargit son offre en proposant deux versions de la Fiat 850 : un break deux portes appelé " Belvedere " et une berline quatre portes.
Fiat 850 Belvedere Caprera. Copyright Fondée en 1922 par Piero Mantelli, l'entreprise a repris les activités de l'ancienne " Carrozzeria Italianae ". Mantelli s'est rapidement imposé en travaillant pour des marques prestigieuses telles que Diatto et Ansaldo. Dans les années 1930, l'entreprise s'est spécialisée dans la production de carrosseries pour véhicules industriels. La Seconde Guerre mondiale a interrompu ses activités, et l'usine a été détruite par des bombardements en 1943. En 1950, les deux fils de Piero Mantelli ont relancé l'entreprise dans de nouveaux locaux. Mantelli s'est d'abord recentré sur les véhicules industriels, avant de renouer occasionnellement avec la production automobile, en utilisant des bases Fiat. A Turin, Mantelli, qui semble en perte de vitesse, présente une version de la Fiat 850 transformée en berline, dont le design apparaît assez maladroit.
Fiat 850 Mantelli. Copyright En 1919, forts de vingt ans d'expérience chez Carrozzeria Alessio, Antonio et Giuseppe Savio ont créé leur propre entreprise. Ils ont rapidement collaboré avec des constructeurs de renom tels que Fiat, Lancia, O.M., Alfa Romeo ou Ansaldo. Leur partenariat avec Fiat s'est intensifié dans les années 1930, avec la production de carrosseries spéciales pour les modèles 508, 518 Ardita, 1100 et Berlinetta Mille Miglia. Cette collaboration étroite a repris après la Seconde Guerre mondiale. Après le décès de Giuseppe Savio en 1954, son gendre Alfredo Caracciolo a pris la direction de l'entreprise. La fabrication de carrosseries spéciales est restée l'activité principale de Savio. Dans l'espoir de séduire les amateurs, Savio présente cette année un élégant spider sur base Fiat 850.
Fiat 850 Savio. Copyright En 1957, Walter Basano et les frères Giovanni et Pietro Sibona quittent Ghia pour établir leur propre atelier à Turin. En 1963, ils lancent deux spiders, les Cerbiatto et Mistral, sous leur marque, visant le marché des voitures de tourisme. Cette année, la Sibona-Basano Tsé-Tsé attire l'attention avec son design unique et sa taille compacte. Elle est propulsée par un moteur de 500 cm³ refroidi par air, suffisant pour sa légèreté. Sa maniabilité en ville est exceptionnelle grâce à un rayon de braquage court. La carrosserie est en fibre de verre. Le pare-brise et le toit basculent vers l'avant pour permettre l'accès à l'habitacle.
Sibona-Basano Tsé-Tsé. Copyright La Fiat Polis est un concept-car urbain réalisé par le carrossier Savio, sur un châssis de Fiat 600. Elle s'affiche dans une teinte bicolore. Le style se veut assez minimaliste, avec des lignes simples et épurées. Un toit panoramique s'étend sur presque toute la longueur du véhicule. Les grandes surfaces vitrées offrent une excellente visibilité au conducteur et ses passagers en milieu urbain. Les portes coulissantes sont un autre atout en ville, et permettent de s'insérer dans les places de stationnement les plus étroites. Plus que d'envisager une production en petite série, Savio a surtout souhaité montrer son savoir-faire et sa capacité d'innovation.
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