Genève 1963
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Mercedes 230 SL - Copyright La 230 SL se distingue par son originalité stylistique, ses lignes tendues, sa large calandre encerclée par des optiques verticales, son toit en forme de pagode. La visibilité sous tous les angles représente ce qui se fait de mieux dans ce domaine, avec 38 % de surface vitrée de plus que sur la 190 SL. La 230 SL ne prétend pas être une voiture typiquement sportive, ceci décevra peut-être les fanatiques de la marque. C'est plus une Grand Tourisme au meilleur sens du terme, c'est-à-dire une voiture élégante unissant confort, habitabilité, sécurité et performances suffisantes. L'auteur de son dessin est le français Paul Bracq, responsable du style avancé chez Mercedes depuis 1957, sous l'autorité de Karl Wiffert.
Mercedes 230 SL - Copyright La 300 SE est une berline très raffinée présentée en juillet 1961. Mercedes propose à Genève une version allongée dénommée 300 SEL, établie sur un empattement plus long de dix centimètres au bénéfice des places arrière. Entre autres améliorations, la contenance du réservoir est augmentée, et un système par dépression permet de verrouiller automatiquement toutes les portes, le coffre et le réservoir en fermant à clé la porte du conducteur. Dans la famille des modèles allemands les plus accessibles, la DKW F12 succède à la Junior de Luxe avec une surface vitrée agrandie et un moteur suralésé, qui offre 889 cm3 et 45 ch Din. Le modèle vient s'intercaler entre la Junior de 34 ch Din et la 1000 S aux formes rondouillardes de 50 ch Din. L'amateur de moteurs deux temps trouvera dans ce modèle une voiture bien finie, mais devra composer avec un tarif élevé dans sa catégorie et une consommation en carburant au-dessus de la moyenne.
DKW F12 - Copyright En août 1962, la British Motor Corporation a présenté l'innovante Morris 1100. L'ingénieur Alec Issigonis a adapté le concept de la Mini sur une berline quatre portes plus grande, et a innové avec un nouveau type de suspension dit Hydrolastic. Plus récemment, en octobre 1962, la Morris 1100 a été transposée sous la marque MG réputée pour ses modèles sportifs. Au sein de celle-ci, elle se présente comme une voiture de catégorie moyenne avec un équipement très complet et un moteur dont la puissance est poussée à 56 ch SAE (contre 50 ch pour la Morris).
MG 1100 - Copyright La Triumph Herald apparue en avril 1959, d'abord avec un 4 cylindres de 948 cm3, remplacé par un 4 cylindres de 1 147 cm3 pour le millésime 1962 sous la désignation d'Herald 1200, se voit adjoindre à Genève une nouvelle version, la 12/50, dont le moteur développe 51 ch Din - au lieu de 41 sur la 1200, d'où sa dénomination - grâce à de nouvelles tubulures d'admission et d'échappement, un arbre à cames modifié, des ressorts de soupapes renforcés et un taux de compression plus élevé. La 12/50 n'est disponible qu'en coach. Elle se caractérise aussi par la présence d'un toit ouvrant souple monté en série, une finition plus luxueuse et l'adoption d'une calandre à mailles fines. Elle atteint 130 km/h.
Triumph 12/50 - Copyright Opel présente une nouvelle génération de Rekord. Les années 50 sont bien oubliées. Le style se différencie par un dessin du toit bien plus plat que par le passé, par des lignes plus basses et simplifiées, et par des ailes marquées par une arête dans la tôle. Le nouveau visage offre des phares placés très bas et une calandre plutôt sobre formée d'une grille élégante. La Rekord bénéficie d'un empattement plus long de 10 cm sans que la longueur totale ne soit modifiée, et d'une largeur supérieure de 7 cm. Cela permet d'offrir plus de place aux usagers. La silhouette est plus conforme aux goûts du moment. Elle fait penser à une Chevrolet Chevy II, mais au format réduit. Son aspect typiquement américain pourrait jouer en sa faveur auprès d'une certaine clientèle.
Opel Rekord - Copyright La Rekord est équipée au choix d'un 4 cylindres 1 488 cm3 de 55 ch Din, ou du 1 680 cm3 de 60 ch déjà connu, puisqu'il remonte à l'Olympia de 1938. L'offre est pléthorique. En effet, le catalogue affiche des versions deux portes, quatre portes et un break " Caravan ". Un coupé est annoncé pour la rentrée de septembre.
Opel Rekord - Copyright En perte de vitesse au début des années 1960 avec sa Goggomobil, Glas est monté en gamme avec la S 1004 présentée en septembre 1961, et diffusée à partir de mai 1962. Ses lignes sont signées Michelotti, styliste indépendant qui travaille parallèlement pour de nombreux autres constructeurs, en particulier Daf et Triumph. Glas enrichit début 1963 sa gamme avec la S 1204 déjà aperçue à Bruxelles en janvier, une version plus étoffée de la S 1004. Son 4 cylindres 1 189 cm3 développe 53 ch Din. Elle est proposée en coupé et en coach deux portes.
Glas 1204 - Copyright Ford UK complète la gamme des Cortina lancée en octobre 1962 par deux breaks. Chacun des deux modèles comporte quatre portes plus un hayon arrière. Le modèle De Luxe est équipé d'un 1,2 litre de 56 ch SAE. Sur option, on peut obtenir le 1,5 litre de 65 ch SAE. Le modèle Super, sur lequel n'est monté que le 1,5 litre, se signale par une décoration extérieure comportant de faux panneaux de bois, et un équipement plus riche, qui n'est disponible qu'en option sur la De Luxe.
Ford Cortina Break De Luxe - Copyright Présentée en septembre 1962, la nouvelle Ford 12 M d'origine allemande qui n'a rien à voir avec le modèle qu'elle remplace est l'aboutissement du programme " Cardinal ". Au début de cette année 1963, une version TS a fait son apparition avec un moteur de 1,5 litre, qui confère à cette voiture aux dimensions généreuses des performances sportives. Autre nouveauté inédite à Genève, le break dérivé de la 12 M, qui offre d'excellentes possibilités de chargement, grâce au fond plat permis par l'absence d'arbre de transmission. Sa charge utile est de 475 kg. On constate que le break se généralise sur tous les créneaux du marché, du modèle populaire à la grosse voiture américaine. Même les voitures à moteur arrière comme la VW ou la Fiat 500 font fi de ce handicap pour adopter cette forme de carrosserie.
Ford Taunus 12M Break - Copyright La nouvelle Humber Sceptre déjà remarquée à Bruxelles il y a quelques semaines dispose de la même caisse que les Hillman Super Minx et Singer Vogue, mais en revanche son aménagement intérieur suit la tradition de luxe de la marque. Sur le plan cosmétique, on remarque la calandre plus traditionaliste et le pare-brise qui se prolonge vers le haut. Son 1 592 cm3 offre 78,5 ch Din contre 59 sur les deux autres modèles.
Humber Sceptre - Copyright Retour chez Opel. La Kadett présentée en août 1962 et déjà exposée au Salon de Paris est le plus petit modèle inscrit au programme de fabrication de cette filiale de la General Motors. Un rapport poids/puissance favorable et une boîte quatre vitesses avec commande au plancher lui permettent de s'afficher comme l'une des plus nerveuses dans sa catégorie. Dans l'ombre de la nouvelle Rekord présentée sur ce même salon, la Kadett demeure une jolie petite voiture aux caractéristiques intéressantes. Son constructeur propose à Genève une nouvelle version " L ", qui dispose de glaces arrière pivotantes, d'enjoliveurs de roues et de butoirs de pare-chocs. Son équipement intérieur est aussi plus riche.
Opel Kadett L - Copyright Sur la même base que la Kadett, le break Opel Caravan 1000 permet le transport de 350 kg de marchandises sur un plan de charge d'1,50 mètre de long. On peut trouver sa ligne amusante avec sa galerie de toit fixe, tandis que dans le coffre une troisième banquette amovible destinée à des enfants est disposée à l'extrême arrière, tournée dans le sens inverse de la marche.
Opel Caravan 1000 - Copyright On compte de plus en plus en Europe de voitures dont la cylindrée va du litre au litre et demi, en remplacement d'autres modèles de cylindrée inférieure qui semblent avoir fait leur temps. Ces 1100/1500 s'inscrivaient il y a encore dix ans dans la catégorie des moyennes supérieures. L'élévation générale du niveau de vie les fait progressivement glisser vers la catégorie des voitures simplement moyennes. Les Simca 1300 et 1500 présentées en première mondiale à Genève, et qui doivent succéder aussi bien à l'Aronde P60 qu'à l'Ariane, s'inscrivent parfaitement dans cette logique. Plutôt que de proposer après coup de nouvelles variantes de la même voiture, Simca abat immédiatement toutes ses cartes. C'est d'ailleurs la première fois qu'une grande marque française choisit le Salon de Genève pour présenter au public un tout nouveau modèle. N'oublions pas par ailleurs que c'est à Genève qu'est implanté le siège de Chrysler International.
Simca 1300/1500 - Copyright Les deux versions sont quasiment identiques d'aspect extérieur. Elles se caractérisent par des lignes tendues, pures, un toit plat et une très grande surface vitrée. Il est difficile de leur trouver des défauts esthétiques. Leur dessin est dû à l'équipe de style Simca emmenée par le designer turinois Mario Revelli di Beaumont. Exit les ailerons, la calandre agressive et autres artifices aguicheurs des P60 et Ariane. La 1300 abrite avec quelques rajeunissements le 4 cylindres Rush de 62 ch SAE de l'Aronde, tandis que la 1500 est dotée d'un nouveau 1 492 cm3 qui développe 81 ch SAE.
Simca 1300/1500 - Copyright La visibilité à bord des 1300/1500 est remarquable, mettant à cent mille lieux les autos des années 50. On peut être surpris par la forme complètement circulaire du cadran des instruments de bord. A Genève, la présentation est statique. En effet, aucune voiture n'a roulé durant l'exposition et les premiers essais n'auront lieu que dans quelques semaines. Simca semble prendre l'habitude de présenter ses voitures avant qu'elles ne soient disponibles.
Simca 1300/1500 - Copyright Lancia, marque italienne d'élite aux solutions techniques individualistes, présente sur son stand la toute nouvelle Fulvia. Après les Flaminia et Flavia, le constructeur reste fidèle à la lettre " F ". Les précédentes dénominations mettaient en avant la lettre " A ", avec les Artena, Astura, Augusta, Aprilia, Ardea, Aurelia et Appia. Cette traction avant, dotée d'un inédit moteur 4 cylindres en V de 1 090 cm3 de 60 ch Din, suit la conception générale de sa grande soeur la Flavia de 1 500 cm3, dont l'étude a été concomitante. Elle en reprend le plancher (raccourci), le faux châssis et les trains roulants. La Fulvia remplace la petite Appia produite à près de 110 000 exemplaires en dix ans. En dépit d'un empattement un peu plus court que sur l'Appia, l'habitacle de la Fulvia est plus spacieux. Sa carrosserie présente des lignes cubiques vives et des phares jumelés. Le dessin de la carrosserie est signé Piero Castagnero, en coordination avec le directeur du département carrosserie Aldo Castagno. La berline Fulvia mesure 4,14 mètres de long contre 4,58 mètres pour la Flavia.
Lancia Fulvia - Copyright Lancia prévoit une cadence de production quotidienne de 250 unités. A cet effet, dans la très récente usine de Chivasso, une chaîne de montage est d'ores et déjà entièrement occupée par le nouveau modèle. Son prix annoncé relativement élevé la met en concurrence avec nombre de 1,5 litre européennes, moins élitistes. Sa faible motorisation pourrait la mettre en difficulté. Ses côtes extérieures sont identiques à celles de l'Alfa Romeo Giulia, sa rivale toute désignée.
Lancia Fulvia - Copyright Sunbeam présente la série III de l'Alpine avec une multitude d'améliorations : puissance de 83 ch Din, servofrein, disques agrandis, nouveaux amortisseurs, essuie-glace à deux vitesses et réservoir déplacé pour améliorer la contenance du coffre. Dénommée Sport Tourer, la série III se distingue visuellement par les déflecteurs qui habillent les portes, et elle peut recevoir un toit rigide amovible. La Sport Tourer est doublée d'une version GT, plus chaleureuse, avec un tableau de bord et un volant en bois, qui offre des sièges de secours de plus grandes dimensions. Elle se satisfait par contre d'un moteur de 75 ch Din.
Sunbeam Alpine - Copyright La Fiat 2300 (6 cylindres 2 279 cm3) au moteur réalésé a remplacé la 2100 (6 cylindres 2 054 cm3) durant l'été 1961. Elle se différencie visuellement par ses quatre phares. A Genève, le géant turinois présente une inédite version Lusso de cette 2300. Extérieurement, la Lusso ne se distingue que par des retouches mineures : feux arrière et butoirs recouverts de caoutchouc.
Fiat 2300 Lusso - Copyright Techniquement, le constructeur propose en série le montage d'un alternateur, une colonne de direction sans entretien, un refroidissement en circuit fermé, un double circuit de freinage. L'aménagement intérieur de la Lusso est plus luxueux. La liste des options comporte par ailleurs l'air conditionné, la transmission automatique et la direction assistée.
Fiat 2300 Lusso - Copyright A l'occasion du Salon de Turin 1962, Fiat a simplifié sa gamme 1100. Les 1100 Export et Speciale ont été remplacées par une unique 1100 D, dont l'aspect a été modernisé. A l'occasion du Salon de Genève, la 1100 D est présentée en version break appelée Familiare, disposant d'un plan de charge rallongé de 15 cm et d'une charge utile de 300 kg.
Fiat 1100 D Familiare - Copyright Le cabriolet Fiat 1500 - 1 481 cm3 et 80 ch SAE - remplace le 1200, et dispose d'une calandre plus large et de plus faible hauteur. Pininfarina à la manoeuvre s'est manifestement inspiré de ses travaux sur les Peugeot 404 Coupé / Cabriolet. Peut-on reprocher au carrossier italien d'avoir été touché par la grâce et la reconnaissance internationale, et de se plagier lui-même ... ?
Fiat 1500 - Copyright De même, le cabriolet 1600 S lancé en octobre 1962 évolue déjà avec une carrosserie identique à celle de la 1500, mais avec deux projecteurs additionnels intégrés dans la calandre. Rappelons que cette automobile est dotée d'un moteur conçu par Osca, dessiné par les frères Maserati.
Fiat 1600 S - Copyright L'Asa dont la fabrication en série est bientôt prévue est de nouveau exposée sur le stand de la marque en version coupé, comme elle l'avait été au Salon de Turin 1961 avec la dénomination de Ferrarina. Mais la véritable nouveauté à Genève est le cabriolet qui en est étroitement dérivé, toujours développé chez Bertone, et qui se remarque par l'élégance de ses lignes. L'arrière aux courbes souples s'harmonise parfaitement avec l'avant de la voiture. La finition est digne d'un vrai haut de gamme.
Asa 1000 cabriolet - Copyright L'ATS (Automobili Turismo Sport) conçue par l'ingénieur Carlo Chitti est destinée à concurrencer les Ferrari tant sur le plan commercial dans sa version GT que sur le plan sportif dans sa version GTS. Il s'agit d'un coupé deux portes très profilé dont le V8 de 2 467 cm3 qui développe 210 ch Din (sur la GT) est placé devant l'essieu arrière, en position centrale. L'infrastructure composée de tubes de faible diamètre, les réservoirs latéraux et la position du moteur s'inspirent de la technique des Formule 1. Le poids de la GT n'est que de 810 kg, gage de brillantes performances eu égard à la puissance annoncée. Il ne s'agit encore que d'un prototype non commercialisable. Le tour de force réalisé par la jeune équipe suscite déjà chez ses concurrents de l'admiration et du respect.
ATS GT - Copyright Identique dans les grandes lignes à la version commercialisée depuis 1960, le coupé Ferrari 250 GT 2 + 2 de Pininfarina exposé cette année à Genève s'en distingue cependant par une nouvelle disposition des anti-brouillard reportés sous les projecteurs, un carénage inférieur avant modifié, et un léger prolongement des ailes arrière contenant les ensembles lumineux.
Ferrari 250 GT 2 + 2 - Source : https://www.1zoom.me Il y a quelques années en Israël, Yitzhak Shubinsky, fondateur en 1950 de la compagnie Autocars, s'est donné pour objectif de proposer un modèle sportif pour compléter sa gamme automobile. A cet effet, il a rencontré d'une part le constructeur Ashley, d'autre part l'ingénieur Leslie Bellamy. Auprès du premier, il a acquis les droits sur la carrosserie de l'Ashley 1172. Le second a pris en charge la conception du châssis. Le constructeur anglais Reliant implanté à Tamworth s'est chargé d'assembler la voiture finale à partir de ces deux sous-ensembles. Le cabriolet Sabra - ou Sabre en Europe - a été présenté au New York Motorshow en mai 1961, équipé d'un 4 cylindres de Ford Consul. L'usine d'Haïfa n'étant pas prête à temps, les cent premières voitures ont été produites chez Reliant, mais vendues sous la marque Autocars. Au Salon de Genève, la Sabra Sport étrenne une nouvelle carrosserie de coupé, destinée à relancer des ventes qui semblent quelque peu piétiner.
Sabra Sport - Copyright Par tradition, Genève est comme Turin un salon de la carrosserie. Bertone y expose cette année la Corvair Testudo dont la répartition des volumes et les arrondis peuvent surprendre, presque autant que l'habitacle entièrement transparent et l'absence de portes. La voiture semble avoir perdu tout contact avec le sol tant les roues passent inaperçues. C'est incontestablement un des pôles d'attraction de ce salon. Son nom fait référence aux formes de la carapace de la tortue.
Chevrolet Corvair Testudo - Copyright Pour permettre l'accès aux deux sièges dans lesquels conducteur et passager occupent une position presque couchée comme sur les voitures de course, l'ensemble formé du pare-brise, du toit et des glaces latérales bascule. Le poste de pilotage présente un volant carré. Les phares quittent leur position quasi-horizontale en émergeant de la carrosserie pour se mettre en position de fonctionnement. Quant aux feux de position et aux clignotants en matière plastique réputés incassables, ils sont incorporés aux pare-chocs en matière synthétique.
Chevrolet Corvair Testudo - Copyright L'Alfa Romeo 2600 High Speed est une étude signée Bertone visant à réduire la surface frontale pour améliorer le coefficient de pénétration dans l'air. Pour ce qui est de l'arrière, il est dans le style auquel Bertone nous a habitué depuis quelques années. La calandre traditionnelle est réduite à la portion congrue, et confère à la face avant une impression de dépouillement, dans l'esprit de la Studebaker Avanti. Si sur le plan aérodynamique l'étude est probante, le pari n'est pas gagné côté style, et on est déçu par le manque d'harmonie de la High Speed. Celle-ci, tout comme la Testudo, sont venues par la route de Turin à Genève, ce qui prouve que ces études ne se limitent pas aux formes et que ces autos sont parfaitement conduisibles en l'état.
Alfa Romeo 2600 High Speed - Copyright Pininfarina présente un cabriolet de grand tourisme construit sur un châssis de Fiat 2300. La calandre est formée d'une grille ceinte d'un léger cadre chromé. La glace arrière est prise dans une sorte d'arceau dont les montants se prolongent vers l'arrière. Cet arceau permet de soutenir la tôle amovible formant le toit, et contribue à la rigidité de la caisse. Pour faciliter l'accès à bord, le vaste pare-brise avance automatiquement de 7 cm lors de l'ouverture des portes, en pivotant sur un axe placé à la base des montants.
Fiat 2300 Cabriolet Speciale - Copyright Tandis que la production de la 250 GT se poursuit sous toutes ses formes, et assure à Maranello un volume de production en constante progression, Ferrari, pour satisfaire au pointillisme de quelques rares clients perfectionnistes et fortunés, persévère dans la fabrication à l'unité des 400 Superamerica. La présence à Genève d'un exemplaire de cette Grand Tourisme destiné à un acheteur suisse démontre que Pininfarina détient une véritable maîtrise dans l'habillement des voitures très rapides. Les phares sont sous plexiglas, et la calandre, de forme ovoïde, s'orne d'une grille assez étroite. Pour renforcer encore l'impression de puissance qui se dégage de cette auto, pour en effiler la ligne et la rendre plus basse, la ceinture de caisse est reportée très bas sur les côtés, à mi-distance entre le bas de la carrosserie et le haut des portières.
Ferrari Super America - Copyright Michelotti a employé un châssis de Jaguar D pour le carrosser sous la forme d'un coupé aux lignes sobres et puissantes. Celui-ci offre la place à deux personnes et comprend en plus deux sièges de secours, ainsi qu'un volumineux coffre à bagages. Le capot conserve une certaine longueur sans laquelle cela ne serait plus une Jaguar. Michelotti a travaillé sur la sécurité. Toutes les barres de l'ossature d'acier, à l'intérieur de l'habitacle, sont recouvertes d'un épais garnissage. Le tableau de bord comprend un rembourrage. Les commandes des glaces latérales sont pourvues de boutons qui s'escamotent à l'intérieur des portières, afin de faire disparaître toute aspérité.
Jaguar D par Michelotti - Copyright Il y a un an sur ce même lieu, Maserati exposait la Sebring, appelée à remplacer la 3500 Touring qui commençait à dater. La Sebring est une réalisation de Vignale sur un dessin de Michelotti. Ce sobre coupé 2 + 2 est à Genève proposé avec l'injection. Parallèlement, Vignale, pour démontrer tout son savoir faire, expose une version cabriolet de la Sebring.
Maserati Sebring cabriolet Vignale - Copyright Ford présente pour la première fois en Europe la Mustang, une nouvelle voiture expérimentale de sport à moteur V4 en position arrière. La coquette carrosserie découverte, dont la hauteur n'excède pas un mètre, ne doit pas tromper. Il s'agit bien d'une voiture sérieusement pensée, résultat de longs travaux de recherche et de mise au point des techniciens et ingénieurs de Détroit. Elle est aussi destinée à sonder l'opinion de la clientèle et des milieux sportifs.
Ford Mustang - Copyright La création de ce prototype Mustang est l'occasion pour Ford de mettre un pied aux Etats-Unis dans la catégorie des véhicules sportifs, qui en dehors de Chevrolet avec sa Corvette, reste pour l'essentiel l'apanage des marques européennes. Puisse cette Mustang avoir une belle descendance ...
Ford Mustang - Copyright Sur un châssis de Maserati 3500 GT, Boneschi a construit une carrosserie qui fait quelques rares concessions à un style moins anguleux que ses précédentes créations. Une première version de teinte foncée a été présentée au Salon de Turin de 1962. On retrouve cette même voiture à Genève dans une teinte plus claire, et avec des retouches esthétiques mineures. La nervure latérale à mi-hauteur des portes, caractéristique du style Boneschi, donne à ce coupé une silhouette particulière. Le style quelque peu excessif de cette réalisation ne plaide pas vraiment en sa faveur.
Maserati 3500 GT, Boneschi - Copyright Quand bien même ce coupé Corvair est déjà connu, puisque déjà vu sous des formes légèrement différentes à Paris en 1960 puis 1962, il revient à Genève avec une nouvelle peinture d'un rouge presque orange et un intérieur désormais traité en 2 + 2 places. Surtout, pour répondre aux quelques critiques concernant le dessin courbé du montant de pare-brise de la précédente version, réminiscence des années cinquante, celui-ci a été redessiné de manière plus classique, ce qui accessoirement a permis d'augmenter la surface vitrée.
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