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qu'un travail amateur.
Le nombre
d'immatriculations en Suisse est passé entre 1960 et 1961 de 90 329
à 107 017. Sur la même période, les ventes de véhicules
utilitaires ont cru de 51,5 %. Dans ce pays qui ne compte aucun
constructeur d'importance, toutes les marques sont à égalité, et font de
sérieux efforts pour pénétrer ce marché, et s'y maintenir. Point de
chauvinisme en Suisse. Pour vendre, il faut proposer non seulement des
produits de qualité, mais aussi un service après-vente sans faille. Depuis
toujours, l'Allemagne affiche dans ce domaine une longueur d'avance sur
ses concurrents européens. Il est vrai que plus
de 60 % de la population suisse parle l'allemand. Ainsi, ce pays truste à
lui seul plus de 50 % de part de marché. La
France diffuse en Suisse deux fois moins de voitures que ses voisins
d'outre-Rhin.
Suivent dans l'ordre l'Italie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la
Suède.
Le Salon de Genève réunit cette année 1 070 exposants,
contre 1 017 en 1961. Dix-sept nations y sont représentées. Il couvre une
superficie de 37 942 m2. Son importante dans le monde est démontrée depuis
des années, grâce à la participation de tous les grands constructeurs, et par la présence à Genève des dirigeants, cadres techniques et commerciaux des grandes
marques, auxquels
s'ajoute les meilleurs journalistes spécialisés. Selon
les organisateurs, le Salon 1962 a enregistré 356 219 entrées, ce nombre
constitue un nouveau record historique.
En 1955, Alvis s'est
retrouvé sans fournisseur de carrosserie, en raison du rachat de Mulliner
et de Tickford par d'autres constructeurs. Le carrossier suisse Graber, qui connaît
de longues dates les châssis Alvis, a proposé au constructeur britannique d'habiller ses futurs
modèles. Reconnu digne de succéder à Mulliner, il apporte en plus une touche de
modernité. La partie automobile d'Alvis demeure
accessoire, puisque l'essentiel du chiffre d'affaires de la compagnie
provient de ses activités
militaires et aéronautiques, bien plus rentables. Autrement dit, Alvis n’a
pas besoin de construire des automobiles pour survivre. Il s’agit plus
d’une " danseuse " pour ses dirigeants, mais aussi d'un moyen de promouvoir l’image de
la marque. Cette année à Genève, deux coupés sont exposés. Sur l'un, la
calandre est haute et carrée, selon la tradition de la marque.
Sur l'autre, le Coupé Spécial, la forme ovale a été retenue, qui confère
un aspect plus plongeant au capot, capot qui s'orne d'une
prise d'air. Les deux phares de chaque côté de la face avant sont protégés
par un globe.
L'ancien pilote automobile et
constructeur Peter Monteverdi expose une petite voiture de
sport, la MBM (Monteverdi Binningen Motors)
Tourismo. L'homme est connu depuis 1960 pour commercialiser des monoplaces
de formule Junior. La Tourismo emprunte son moteur et des éléments
mécaniques à la Ford Anglia. Le moteur affiche 997cm3, et dispose au choix
de 50,7 ch
Din ou de 85 ch Din. Au
premier coup d'oeil, on pourrait penser à une production britannique. La carrosserie en matière synthétique,
qui permet de limiter le poids à 530 kg, est d'ailleurs construite en Angleterre. Le robuste
châssis tubulaire formé par un assemblage de 16 mètres de tubes ne pèse que 22 kg.
Dans ce domaine, Monteverdi peut s'appuyer sur sa longue expérience de
constructeur de châssis de voiture de course.
L'aménagement intérieur de la
Tourismo est très soigné. Chaque détail fait l'objet d'une attention
digne des meilleurs artisans. La note sportive est confirmée par la présente d'un
volant à jante en bois de marque Carlotti, d'un court levier de passage
des vitesses, et d'un changement de phares qui se fait au pied. Il n'y a pas
de coffre à bagages. Un emplacement leur est
toutefois réservé derrière les deux sièges.
Après une première présentation au
Salon de Genève 1960, Beutler fait évoluer par touches successives sa
nouvelle interprétation de la 356. Ce coupé quatre places affiche un capot avant
inédit, qui rappelle quelque peu celui de la Citroën DS. L'empattement de
la 356 est allongé de 20 cm. L'adoption d'un toit moins arrondi et
plus long a permis d'améliorer l'habitabilité arrière. L'accroissement des
surfaces vitrées rend la voiture plus lumineuse.
Depuis des années, Simca
souhaitait commercialiser une version sportive de l'une de ses voitures
populaires. Il y a quelques mois, son président, H.T. Pigozzi, s'est entretenu avec
Rudolf Hruska, ancien directeur général d'Alfa Romeo, désormais ingénieur conseil auprès
de Simca à Poissy et de Fiat à Turin. Celui-ci a mis l'industriel
français en relation avec
Carlo Abarth, un de ses amis. Un accord
de coopération a été signé en décembre 1961.
A Genève, les visiteurs des
stands Simca et Abarth découvrent la berlinette Abarth Simca 1300 GT. Côté
technique, les commandes de freins et d'embrayage, le soubassement, la
boîte de vitesses, la direction, les suspensions proviennent de la Simca
1000. Par contre, le moteur, le système de refroidissement et la carrosserie sont de
purs produits Abarth. Le 4 cylindres de 1 288 cm3 et 125 ch Din propulse
ce coupé à 230 km/h. La différence avec les autres productions Abarth n'est
pas évidente. L'aspect de la carrosserie rappelle la 1000 Bialbero, mais
en plus étiré, avec un empattement supérieur de neuf centimètres. Il faut un
oeil avisé pour faire la différence.
A la veille de l'ouverture du Salon, le même H.T. Pigozzi a créé la surprise en annonçant la
présentation d'un nouveau coupé Simca 1000, dérivé de la berline. Le
dessin de sa carrosserie est signé
Giorgetto
Giugiaro, styliste italien travaillant pour Bertone, qui a succédé à
Franco Scaglione en
décembre 1959. Autant l'Abarth Simca est une voiture destinée à une clientèle
sportive et restreinte attachant une importance primordiale aux performances,
autant le coupé
1000 de Bertone est appelé à une plus large diffusion. Son moteur de 994 cm3 développe
35 ch Din.
Ce n'est pas avant la fin de l'année qu'il sera
livré aux acheteurs, l'usine de Poissy étant actuellement utilisée au
maximum de ses capacités pour répondre à la forte demande de la berline
1000. On peut penser qu'à Poissy, on a surtout voulu emboîter le pas à la
Renault Floride, pour ne pas laisser seule la Régie occuper le terrain avec
ses nouvelles Floride S et Caravelle. Le coupé Simca est prévu pour
accueillir deux passagers, plus exceptionnellement deux autres à
l'arrière.
La gamme des Renault Floride se
réorganise. Le cabriolet Floride devient Floride S en recevant un nouveau
moteur à cinq paliers, et quatre freins à disques de marque Lockeed, en
lieu et place des traditionnels freins à tambour. Ses flancs sont
désormais dépourvus de prise d'air. Ces orifices sont remplacés par une
grille positionnée à l'arrière sur le capot moteur. La
lunette arrière est plus généreusement dimensionnée, et offre une meilleure
visibilité. Un hard-top reste disponible sur demande. La 956 cm3 développe 48 ch
Din,
contre 34,5 ch Din pour le 845 cm3 de la Floride. Cette nouvelle cylindrée
correspond en France à la limite supérieure des 5 CV fiscaux.
Le coupé Floride se fait désormais appeler
Caravelle. Il s'agit de l'appellation commerciale de la Floride sur le
marché américain. Il change aussi de silhouette, et offre une habitabilité
accrue aux places arrière. Cette évolution pratique témoigne bien de la
volonté de la Régie d'offrir des voitures dont le caractère sportif n'est
pas le seul fait de leur carrosserie.
Quiconque ne serait pas retourné
au Salon de Genève depuis trois ou quatre ans, pourrait, en y faisant un tour
cette année, se demander où son exposées les voiturettes. La hausse du
pouvoir d'achat en Europe étant en progression, les petites voitures ont
aussi grandi, et elles s'insèrent de plus en plus dans la catégorie des voitures
moyennes. Il reste néanmoins trois modèles qui occupent ce créneau de
l'auto très économique, la Fiat 500, la Citroën 2 CV et l'Autobianchi Bianchina.
La Bianchina est apparue en 1957. Elle est équipée du moteur de la Fiat 500, et n'a jusqu'ici été
proposée qu'en coupé deux
places, en cabriolet ou en break Panoramica. Elle se présente à Genève sous la
forme inédite d'une petite " limousine " deux portes dotée d'une banquette arrière. Le
dégagement nécessaire aux mouvements de la tête des occupants arrière est obtenu par
un prolongement de la ligne du toit. La lucarne arrière presque verticale offre
une excellente visibilité.
Depuis 1957, seul Pininfarina habille les voitures de
tourisme de Maranello. Toutes les Ferrari sortant des ateliers d'autres carrossiers sont des
commandes privées. Giorgetto Giugiaro a dessiné avec talent cette Ferrari
250 GT pour l'usage personnel de Nuccio Bertone. La partie avant, occupée par deux larges prises d'air
en forme d'ogive, semble faire référence aux " naseaux " de la Ferrari Dino 156 de Formule 1. Les deux phares sont reportés
aux extrémités
de la calandre. L'intérieur et traité avec luxe, et
la planche de bord est inédite. Ce prototype est présenté à Genève dans
une teinte bleu marine. Cette proposition a toutes les apparences d'un appel du pied
auprès d'Enzo Ferrari. Celui-ci acceptera-t-il de rompre le monopole de Pininfarina
?
L'omniprésent Pininfarina occupe à lui seul une
bonne partie du hall des carrosseries spéciales, ce qui démontre
l'exceptionnelle vitalité créative de son bureau d'études. A partir du châssis de la Ferrari Superamerica
à moteur V12, le plus imposant de la gamme Ferrari, Pininfarina a conçu un coupé spécial dénommé Super Fast III, aux
lignes particulièrement aérodynamiques. Celui-ci présente une singularité.
En effet, la prise d'air ovale du radiateur est commandée par un moteur
électrique, qui agit sous l'effet d'un thermostat, tant et si bien que son
ouverture correspond toujours aux besoins effectifs du moteur.
Les phares sont escamotables. La custode arrière très vaste ne repose que sur deux
fins montants latéraux. Son inclinaison se confond parfaitement avec la
carrosserie. Les roues arrière sont partiellement carénées. L'habitacle
est habillé de cuir rouge qui forme un heureux contraste avec la teinte
vert métallisé de la carrosserie.
Ferrari Superamerica
Super Fast III Pininfarina
- Copyright
Pininfarina a développé à partir
de l'Alfa Romeo Giulietta Sprint Spéciale un coupé à caractère sportif, qui
se distingue notamment par sa vaste surface vitrée. Il s'inscrit dans la continuité
du Spider Speciale Aerodinamica, exposé à Turin en 1961, en utilisant le
même dessin de bas de caisse. L'étude a porté sur une résistance
minimum à l'avancement. Les phares pivotent autour d'un axe transversal au
moyen d'un moteur électrique. Les fentes latérales disposées de part et d'autre de la calandre
facilitent le refroidissement du radiateur, des freins et de l'habitacle.
A l'ouverture des portières, le toit se soulève de quelques
centimètres pour faciliter l'accès à bord.
Alfa Romeo Giulietta SS Coupé Speciale
Aerodinamica Copyright
Deux jours après l'ouverture du
Salon,
Maserati a introduit sur son stand une nouvelle version de la 5000, dont la carrosserie a
été réalisée par Pietro Frua, pour le compte d'un acheteur privé. Son style
est facilement identifiable. En effet, ce coupé 2 + 2 se distingue
par son importante surface vitrée, obtenue par une réduction majeure de
la hauteur des portes, au profit des vitres latérales. La ceinture de caisse
paraît presque se briser en rejoignant l'aile arrière.
Le pare-brise et la lunette
arrière sont profondément galbés. L'avant est structuré par une série
d'éléments offrant la forme d'un rectangle à deux côtés convexes. Cela
concerne les phares, la calandre et la prise d'air supérieure ornée du
trident. Celle-ci est à l'origine du bossage du capot. L'habitacle est
habillé de daim brun clair. Le compteur de vitesse est positionné au centre
de la planche de bord, elle aussi recouverte de daim. Seul le compte-tours
demeure derrière le volant, dans l'axe de vision du conducteur.
L'Alfa Rome 2600 Berlina prend la succession de la
2000 Berlina, lancée au Salon de Turin 1957. Le 4 cylindres de 1 975 cm3 de 105 ch Din
est remplacé par un nouveau 6 cylindres double arbre de 2 584 cm3
et
130 ch Din, accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports. Ce moteur à
simple carburateur double corps doit permettre à Alfa Romeo de satisfaire les attentes de sa clientèle,
et surtout de rattraper ses concurrents. On peut
désormais estimer que le haut de gamme de la marque milanaise dispose
d'une mécanique en rapport avec ses ambitions.
La carrosserie est modernisée à l'avant comme à
l'arrière. L'emblème traditionnel de la marque est intégré dans
la calandre, où se trouvent encastrés quatre phares légèrement décalés les
uns par rapport aux autres. Le toit a été aplati et relevé sur les bords,
ce qui augmente de manière appréciable la distance entre le siège arrière
et le pavillon. Cette voiture sobre et discrète n'est pas uniquement
destinée à une élite. Au contraire, elle devait connaître une
diffusion au moins aussi large que celle de la 2000 Berlina.
Le Spider Touring et le coupé
Sprint de Bertone adoptent aussi le 6 cylindres de 2 584 cm3. Mais avec
ces deux carrosseries, il est poussé à
140 ch Din, grâce à l'adoption de trois carburateurs double corps. Pour
répondre à l'augmentation de puissance, des freins à disques Girling sont
installés à l'avant. La carrosserie du Spider 2600 est légèrement
remaniée. La prise d'air sur le capot est d'un seul tenant, la
grille de calandre est allégée, une des deux baguettes chromées et les
quatre petites ouies disparaissent en bas de caisse. Des déflecteurs sont
montés sur les portes avant.
Le coupé Alfa Romeo 2600 Sprint
a été présenté au Salon de Turin 1960. Son dessin est signé Giorgetto
Giugiaro pour Bertone. Il n'a nécessité aucune retouche majeure. En 6
cylindres,
le montage
d'une prise d'air sur le capot permet de différencier la version 2600
Sprint de la 2000 Sprint.
La berline Lancia Flavia est apparue en novembre 1960 au
Salon de Turin. C'est la nouvelle arme de conquête pour Lancia. Il s'agit d'une traction avant, munie d'un nouveau moteur
en alliage léger, un 4 cylindres de 1 489 cm3 et 78 ch Cuna. Bien entendu, les
carrossiers se sont emparés de cette séduisante mécanique. Pininfarina a
tiré le premier en présentant l'an dernier à Turin un élégant coupé 2 + 2,
qui n'est pas sans rappeler le style de la Ferrari 250 GT 2 + 2. La
puissance de sa mécanique est portée à 90 ch Cuna.
Nous
découvrons à Genève la version Convertible dessinée par
Giovanni Michelotti,
assemblée par Vignale, sur le même empattement que le coupé, avec la même puissance de 90 ch. Les lignes de ce cabriolet sont sobres
et nettes, d'un goût certain. L'intérieur réalisé en cuir est
traité avec tout le luxe digne d'une voiture de grande classe, en tout cas conforme à
l'image véhiculée par Lancia. Le tableau de bord est différent de celui de la
berline, le volant est en bois, les sièges avant sont séparés, le levier
de vitesse est au plancher.
Après avoir réalisé l'Appia puis
la Flaminia Sport, il était prévisible que Zagato s'intéresse à la Flavia.
Ercole Spada,
qui est en charge du style chez Zagato, s'est laissé aller à un peu de
fantaisie, et cela se remarque par une accumulation de
détails non-conventionnels. On retient notamment les vitres latérales
formant une nette échancrure dans le toit. Elles rappellent les modèles " Panoramica " réalisés par le carrossier milanais il y a une dizaine
d'années. La vaste custode arrière est
incurvée, et s'entrebâille au besoin pour aérer l'habitacle. La calandre
est pliée horizontalement. Sa partie supérieure remonte sur le capot, et
son
dessin imposant doit certainement nuire au coefficient de pénétration dans
l'air. Le prototype exposé
à Genève arbore des roues arrière à moitié carénées, à l'instar de la
Citroën DS. Une fois n'est pas coutume chez Zagato, il s'agit plus d'une voiture de
grand tourisme qu'un engin destiné à la compétition.
A Genève, dans le hall consacré aux carrosseries
spéciales, les stylistes et carrossiers italiens sont bien présents, même
si leurs stands son moins nombreux et plus discrets qu'à Turin. Depuis le début des années 1950, Giovanni Moretti
s'est clairement orienté vers l'activité de carrossier, et propose
différents " fuoriserie " sur châssis Fiat. Cette année, il ajoute à
sa gamme déjà pléthorique un élégant coupé Fiat 1500
John Glenn, né le
dans l'Ohio a été en février de cette année le
premier Américain à effectuer un vol orbital à bord d'une capsule. Glenn,
et c'est à n'en pas douter un hommage à l'exploit réalisé par le pilote américain, c'est aussi le nom donné à cette
Fiat 1500 habillée par Vignale. Son dessin futuriste évoque
quelque peu, et pour cause,
celui des fusées interplanétaires. Le toit est formé d'un croisillon
métallique supportant des éléments amovibles, qui une fois démontés,
transforment le coupé en une sorte de faux-cabriolet.
Les deux sièges arrière sont séparés par une
proéminence, qui est le prolongement dans l'habitacle de l'élément
longitudinal du croisillon du toit. Le long capot se termine par une
petite calandre ovale. On peut considérer ce prototype comme une forme de
distraction pour Vignale, une distraction qui apparaît toutefois d'un goût
douteux. Enfin, on imagine assez mal les solutions ici adoptées être retenues
pour une construction rationnelle en série.
Aston Martin présente une nouvelle
version plus rapide de la DB4, la Vantage. Construite sur la plateforme de
la DB4 (empattement de 2,48 mètres), elle reprend le style de la GT (empattement
de 2,36 mètres).
Elle s'inscrit donc
entre ces deux modèles. La ligne est très pure avec un capot plongeant, et comme sur
la GT, les phares sont carénés sous un plexiglas qui épouse la forme des
ailes. Dans l'habitacle, les instruments possèdent tous leur
compteur particulier, ce qui permet une lecture rapide des données, via
sept cadrans indépendants. Le 6 cylindres de 3 670 cm3 est alimenté par
trois carburateurs SU, au lieu de deux. Il développe 272 ch SAE, soit une
augmentation de 27 ch. Les soupapes sont plus grandes, les ressorts de
soupape plus forts, et le profil de l'arbre à cames est modifié.
En-dehors de sa gamme classique à
moteur Ford 109 E de 1,34 litre et Triumph TR3 de 2,2 litres, avec trois
carrosseries open two-seater, open four-seater et two-seater drophead
coupé, Morgan semble tenté par l'idée d'offrir un peu de modernité. A cette fin, il expose un coupé
aux lignes pontons, au dessin assez maladroit. Il s'agit
d'une carrosserie en plastique, dont on peut douter qu'elle
puisse séduire une clientèle par définition assez conservatrice.
La berline 300 SE est apparue en
juillet 1961. Réalisée sur le même empattement que la 220,
disponible depuis septembre 1959, et qui poursuit sa carrière, elle
en reprend aussi la carrosserie, mais elle est plus généreusement dotée de chromes,
sur les flancs et autour des passages de roue. Le 6 cylindres en alliage
léger de 2 996 cm3 développe 160 ch Din. Le coupé et le cabriolet 220 SE
sont disponibles depuis février 1961. Ils sont désormais secondés par le
coupé et le cabriolet 300 SE, qui adoptent les mêmes éléments décoratifs
que la berline 300 SE.
L'emploi du cuir pour le capitonnage et des bois
précieux pour les revêtements souligne l'élégance qui préside à
l'aménagement intérieur. Grâce à ses trois modèles 300 SE berline, coupé
et cabriolet, Mercedes dispose maintenant d'automobiles, qui par leurs
performances et leur raffinement technique, prennent place parmi
l'élite de la construction mondiale.
BMW a présenté en 1951 sa première
voiture d'après-guerre, la grosse berline 501, un modèle peu adapté à
la demande du marché, alors en quête de petites voitures. En 1955, le constructeur
allemand a lancé l'Isetta, secondée à partir de 1958 par une quatre roues, la 600. Mais cela a été un échec. Il manquait au constructeur bavarois un modèle à
mi-chemin entre la micro-voiture et le haut de gamme. Pour combler cette
absence, le coupé 700 a été commercialisé en août 1959, secondé en décembre
par une berline deux portes, dite Limousine. Ce sont des voitures
chères à l'achat, mais elles compensent cet inconvénient par une qualité
de fabrication et de finition supérieure à la moyenne. Un cabriolet
assemblé par Baur est proposé depuis le dernier Salon de Francfort.
On découvre à Genève une nouvelle
version de la 700, allongée de 16 cm. Elle affiche une ligne
plus équilibrée que la Limousine, avec une hauteur sous pavillon plus importante, et
dispose par
conséquent de plus de place pour les passagers, ce qui peut intéresser les
familles avec enfants. Dénommée 700 LS, elle est plus lourde de
50 kg que la Limousine, et moins rapide de 5 km/h. En France, où l'on ne jure que par les berlines quatre
portes, le pari n'est pas gagné.
Ford a lancé en septembre 1960 une
nouvelle Taunus 17 M, dite de génération P3. Sa ligne " coup de vent "
radicalement nouvelle a plu au public. Le constructeur a rompu totalement
avec les formes surchargées des années 50, en s'orientant vers des lignes
épurées et arrondies. Ford a aussi pris ses distances face aux lignes
trapézoïdales des Peugeot, Fiat, Morris ou Opel. Le modèle a été
d'emblée disponible en berline deux et quatre portes, et en break, avec
des performances dans la moyenne de la catégorie. A Genève cette année, Ford monte en
gamme avec la version 17 M TS. Par augmentation de
l'alésage, la cylindrée passe de 1 698 cm3 (60 ch Din) à 1 758 cm3 (70 ch
Din).
La palette des versions de la Volvo Amazon se
développe avec deux nouvelles carrosseries : une berline deux portes 131,
et un break quatre portes 221. Ces deux voitures sont animées par un nouveau moteur type B18A, de
1778 cm3 et 68 ch Din, qui affiche une cylindrée plus forte que le
précédent B16A de 1582 cm3. Le coupé est aussi disponible en version 132 S
poussée à 80 ch Din.
Le break a été exposé pour la
première fois au Salon de Stockholm en janvier. L'empattement est
identique à celui de la berline. Les suspensions arrière sont renforcées,
et correspondent au niveau de charge plus élevé que doit supporter un
break. Les deux vantaux de la cinquième porte s'ouvre respectivement vers
le haut et le bas, et offrent un accès des plus aisés à une vaste surface
de chargement de 2,25 m2. Malgré l'aspect utilitaire du break, Volvo n'a
rien sacrifié à la finition, et l'habitacle est traité avec goût.
D'ailleurs, celui-ci permet d'accueillir aisément deux couchages !
La berline deux portes 131 dispose de
poignées sur les sièges avant, qui facilitent l'accès aux
places arrière. Les portes avant sont plus larges que sur la berline quatre
portes. L'abandon des portes arrière offre un gain en largeur aux places
arrière, et permet d'accueillir sans encombre trois passagers. Le
constructeur annonce un prix légèrement inférieur pour la deux portes,
comparé à la quatre portes.
Chrysler a de nouveau fait appel au
carrossier Ghia pour animer son stand, et expose un coupé Saint-Regis,
fin de ligne, et d'apparence aérodynamique. Il est fortement inspiré du
prototype Asymetrica dévoilé au dernier Salon de Turin. Son moteur est un 6 cylindres de 3,7 litres. On évoque
au Salon une petite série qui
pourrait être assemblée dans l'usine Chrysler de Rotterdam. Cela répondrait
à la demande d'une clientèle sensible au confort des voitures américaines,
mais qui apprécie les finitions à l'européenne. Avant cela, il serait
souhaitable d'éliminer, pour des raisons de sécurité, les angles trop
saillants de la carrosserie.
La Chrysler Coronado tient
compagnie sur le stand Chrysler à
la Saint-Regis. Elle arrive de la filiale Chrysler de Rotterdam.
Les éléments mécaniques sont empruntés à Plymouth. Imaginée pour
accueillir huit personnes, cette vaste limousine pourrait aussi bien servir de
voiture de représentation que de grande familiale, voire de taxi. Ce
prototype devra encore passer sous le contrôle des experts américains du
groupe avant qu'une quelconque fabrication, même artisanale, soit réellement envisagée.