Genève 1962
Le nombre d'immatriculations en Suisse est passé entre 1960 et 1961 de 90 329 à 107 017. Sur la même période, les ventes de véhicules utilitaires ont cru de 51,5 %. Dans ce pays qui ne compte aucun constructeur d'importance, toutes les marques sont à égalité, et font de sérieux efforts pour pénétrer ce marché, et s'y maintenir. Point de chauvinisme en Suisse. Pour vendre, il faut proposer non seulement des produits de qualité, mais aussi un service après-vente sans faille. Depuis toujours, l'Allemagne affiche dans ce domaine une longueur d'avance sur ses concurrents européens. Il est vrai que plus de 60 % de la population suisse parle l'allemand. Ainsi, ce pays truste à lui seul plus de 50 % de part de marché. La France diffuse en Suisse deux fois moins de voitures que ses voisins d'outre-Rhin. Suivent dans l'ordre l'Italie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la Suède. Le Salon de Genève réunit cette année 1 070 exposants, contre 1 017 en 1961. Dix-sept nations y sont représentées. Il couvre une superficie de 37 942 m2. Son importante dans le monde est démontrée depuis des années, grâce à la participation de tous les grands constructeurs, et par la présence à Genève des dirigeants, cadres techniques et commerciaux des grandes marques, auxquels s'ajoute les meilleurs journalistes spécialisés. Selon les organisateurs, le Salon 1962 a enregistré 356 219 entrées, ce nombre constitue un nouveau record historique. En 1955, Alvis s'est retrouvé sans fournisseur de carrosserie, en raison du rachat de Mulliner et de Tickford par d'autres constructeurs. Le carrossier suisse Graber, qui connaît de longues dates les châssis Alvis, a proposé au constructeur britannique d'habiller ses futurs modèles. Reconnu digne de succéder à Mulliner, il apporte en plus une touche de modernité. La partie automobile d'Alvis demeure accessoire, puisque l'essentiel du chiffre d'affaires de la compagnie provient de ses activités militaires et aéronautiques, bien plus rentables. Autrement dit, Alvis n’a pas besoin de construire des automobiles pour survivre. Il s’agit plus d’une " danseuse " pour ses dirigeants, mais aussi d'un moyen de promouvoir l’image de la marque. Cette année à Genève, deux coupés sont exposés. Sur l'un, la calandre est haute et carrée, selon la tradition de la marque. Sur l'autre, le Coupé Spécial, la forme ovale a été retenue, qui confère un aspect plus plongeant au capot, capot qui s'orne d'une prise d'air. Les deux phares de chaque côté de la face avant sont protégés par un globe.
Alvis Graber Coupé Spécial L'ancien pilote automobile et constructeur Peter Monteverdi expose une petite voiture de sport, la MBM (Monteverdi Binningen Motors) Tourismo. L'homme est connu depuis 1960 pour commercialiser des monoplaces de formule Junior. La Tourismo emprunte son moteur et des éléments mécaniques à la Ford Anglia. Le moteur affiche 997cm3, et dispose au choix de 50,7 ch Din ou de 85 ch Din. Au premier coup d'oeil, on pourrait penser à une production britannique. La carrosserie en matière synthétique, qui permet de limiter le poids à 530 kg, est d'ailleurs construite en Angleterre. Le robuste châssis tubulaire formé par un assemblage de 16 mètres de tubes ne pèse que 22 kg. Dans ce domaine, Monteverdi peut s'appuyer sur sa longue expérience de constructeur de châssis de voiture de course.
MBM Tourismo L'aménagement intérieur de la Tourismo est très soigné. Chaque détail fait l'objet d'une attention digne des meilleurs artisans. La note sportive est confirmée par la présente d'un volant à jante en bois de marque Carlotti, d'un court levier de passage des vitesses, et d'un changement de phares qui se fait au pied. Il n'y a pas de coffre à bagages. Un emplacement leur est toutefois réservé derrière les deux sièges.
MBM Tourismo Après une première présentation au Salon de Genève 1960, Beutler fait évoluer par touches successives sa nouvelle interprétation de la 356. Ce coupé quatre places affiche un capot avant inédit, qui rappelle quelque peu celui de la Citroën DS. L'empattement de la 356 est allongé de 20 cm. L'adoption d'un toit moins arrondi et plus long a permis d'améliorer l'habitabilité arrière. L'accroissement des surfaces vitrées rend la voiture plus lumineuse.
Porsche 356 par Beutler Depuis des années, Simca souhaitait commercialiser une version sportive de l'une de ses voitures populaires. Il y a quelques mois, son président, H.T. Pigozzi, s'est entretenu avec Rudolf Hruska, ancien directeur général d'Alfa Romeo, désormais ingénieur conseil auprès de Simca à Poissy et de Fiat à Turin. Celui-ci a mis l'industriel français en relation avec Carlo Abarth, un de ses amis. Un accord de coopération a été signé en décembre 1961. A Genève, les visiteurs des stands Simca et Abarth découvrent la berlinette Abarth Simca 1300 GT. Côté technique, les commandes de freins et d'embrayage, le soubassement, la boîte de vitesses, la direction, les suspensions proviennent de la Simca 1000. Par contre, le moteur, le système de refroidissement et la carrosserie sont de purs produits Abarth. Le 4 cylindres de 1 288 cm3 et 125 ch Din propulse ce coupé à 230 km/h. La différence avec les autres productions Abarth n'est pas évidente. L'aspect de la carrosserie rappelle la 1000 Bialbero, mais en plus étiré, avec un empattement supérieur de neuf centimètres. Il faut un oeil avisé pour faire la différence.
Abarth Simca 1300 GT A la veille de l'ouverture du Salon, le même H.T. Pigozzi a créé la surprise en annonçant la présentation d'un nouveau coupé Simca 1000, dérivé de la berline. Le dessin de sa carrosserie est signé Giorgetto Giugiaro, styliste italien travaillant pour Bertone, qui a succédé à Franco Scaglione en décembre 1959. Autant l'Abarth Simca est une voiture destinée à une clientèle sportive et restreinte attachant une importance primordiale aux performances, autant le coupé 1000 de Bertone est appelé à une plus large diffusion. Son moteur de 994 cm3 développe 35 ch Din.
Simca 1000 Coupé (© Archiv Automobil Revue) Ce n'est pas avant la fin de l'année qu'il sera livré aux acheteurs, l'usine de Poissy étant actuellement utilisée au maximum de ses capacités pour répondre à la forte demande de la berline 1000. On peut penser qu'à Poissy, on a surtout voulu emboîter le pas à la Renault Floride, pour ne pas laisser seule la Régie occuper le terrain avec ses nouvelles Floride S et Caravelle. Le coupé Simca est prévu pour accueillir deux passagers, plus exceptionnellement deux autres à l'arrière.
Simca 1000 Coupé (© Archiv Automobil Revue) La gamme des Renault Floride se réorganise. Le cabriolet Floride devient Floride S en recevant un nouveau moteur à cinq paliers, et quatre freins à disques de marque Lockeed, en lieu et place des traditionnels freins à tambour. Ses flancs sont désormais dépourvus de prise d'air. Ces orifices sont remplacés par une grille positionnée à l'arrière sur le capot moteur. La lunette arrière est plus généreusement dimensionnée, et offre une meilleure visibilité. Un hard-top reste disponible sur demande. La 956 cm3 développe 48 ch Din, contre 34,5 ch Din pour le 845 cm3 de la Floride. Cette nouvelle cylindrée correspond en France à la limite supérieure des 5 CV fiscaux.
Renault Floride S Le coupé Floride se fait désormais appeler Caravelle. Il s'agit de l'appellation commerciale de la Floride sur le marché américain. Il change aussi de silhouette, et offre une habitabilité accrue aux places arrière. Cette évolution pratique témoigne bien de la volonté de la Régie d'offrir des voitures dont le caractère sportif n'est pas le seul fait de leur carrosserie.
Renault Caravelle Quiconque ne serait pas retourné au Salon de Genève depuis trois ou quatre ans, pourrait, en y faisant un tour cette année, se demander où son exposées les voiturettes. La hausse du pouvoir d'achat en Europe étant en progression, les petites voitures ont aussi grandi, et elles s'insèrent de plus en plus dans la catégorie des voitures moyennes. Il reste néanmoins trois modèles qui occupent ce créneau de l'auto très économique, la Fiat 500, la Citroën 2 CV et l'Autobianchi Bianchina. La Bianchina est apparue en 1957. Elle est équipée du moteur de la Fiat 500, et n'a jusqu'ici été proposée qu'en coupé deux places, en cabriolet ou en break Panoramica. Elle se présente à Genève sous la forme inédite d'une petite " limousine " deux portes dotée d'une banquette arrière. Le dégagement nécessaire aux mouvements de la tête des occupants arrière est obtenu par un prolongement de la ligne du toit. La lucarne arrière presque verticale offre une excellente visibilité.
Autobianchi Bianchina Depuis 1957, seul Pininfarina habille les voitures de tourisme de Maranello. Toutes les Ferrari sortant des ateliers d'autres carrossiers sont des commandes privées. Giorgetto Giugiaro a dessiné avec talent cette Ferrari 250 GT pour l'usage personnel de Nuccio Bertone. La partie avant, occupée par deux larges prises d'air en forme d'ogive, semble faire référence aux " naseaux " de la Ferrari Dino 156 de Formule 1. Les deux phares sont reportés aux extrémités de la calandre. L'intérieur et traité avec luxe, et la planche de bord est inédite. Ce prototype est présenté à Genève dans une teinte bleu marine. Cette proposition a toutes les apparences d'un appel du pied auprès d'Enzo Ferrari. Celui-ci acceptera-t-il de rompre le monopole de Pininfarina ?
Ferrari 250 GT Bertone L'omniprésent Pininfarina occupe à lui seul une bonne partie du hall des carrosseries spéciales, ce qui démontre l'exceptionnelle vitalité créative de son bureau d'études. A partir du châssis de la Ferrari Superamerica à moteur V12, le plus imposant de la gamme Ferrari, Pininfarina a conçu un coupé spécial dénommé Super Fast III, aux lignes particulièrement aérodynamiques. Celui-ci présente une singularité. En effet, la prise d'air ovale du radiateur est commandée par un moteur électrique, qui agit sous l'effet d'un thermostat, tant et si bien que son ouverture correspond toujours aux besoins effectifs du moteur.
Ferrari Superamerica Super Fast III par Pininfarina (© Archiv Automobil Revue) Les phares sont escamotables. La custode arrière très vaste ne repose que sur deux fins montants latéraux. Son inclinaison se confond parfaitement avec la carrosserie. Les roues arrière sont partiellement carénées. L'habitacle est habillé de cuir rouge qui forme un heureux contraste avec la teinte vert métallisé de la carrosserie.
Ferrari Superamerica Super Fast III par Pininfarina Pininfarina a développé à partir de l'Alfa Romeo Giulietta Sprint Spéciale un coupé à caractère sportif, qui se distingue notamment par sa vaste surface vitrée. Il s'inscrit dans la continuité du Spider Speciale Aerodinamica, exposé à Turin en 1961, en utilisant le même dessin de bas de caisse. L'étude a porté sur une résistance minimum à l'avancement. Les phares pivotent autour d'un axe transversal au moyen d'un moteur électrique. Les fentes latérales disposées de part et d'autre de la calandre facilitent le refroidissement du radiateur, des freins et de l'habitacle. A l'ouverture des portières, le toit se soulève de quelques centimètres pour faciliter l'accès à bord.
Alfa Romeo Giulietta SS Coupé Speciale Aerodinamica (© Archiv Automobil Revue)
Alfa Romeo Giulietta SS Coupé Speciale Aerodinamica Deux jours après l'ouverture du Salon, Maserati a introduit sur son stand une nouvelle version de la 5000, dont la carrosserie a été réalisée par Pietro Frua, pour le compte d'un acheteur privé. Son style est facilement identifiable. En effet, ce coupé 2 + 2 se distingue par son importante surface vitrée, obtenue par une réduction majeure de la hauteur des portes, au profit des vitres latérales. La ceinture de caisse paraît presque se briser en rejoignant l'aile arrière.
Maserati 5000 par Frua Le pare-brise et la lunette arrière sont profondément galbés. L'avant est structuré par une série d'éléments offrant la forme d'un rectangle à deux côtés convexes. Cela concerne les phares, la calandre et la prise d'air supérieure ornée du trident. Celle-ci est à l'origine du bossage du capot. L'habitacle est habillé de daim brun clair. Le compteur de vitesse est positionné au centre de la planche de bord, elle aussi recouverte de daim. Seul le compte-tours demeure derrière le volant, dans l'axe de vision du conducteur.
Maserati 5000 par Frua L'Alfa Rome 2600 Berlina prend la succession de la 2000 Berlina, lancée au Salon de Turin 1957. Le 4 cylindres de 1 975 cm3 de 105 ch Din est remplacé par un nouveau 6 cylindres double arbre de 2 584 cm3 et 130 ch Din, accouplé à une boîte de vitesses à cinq rapports. Ce moteur à simple carburateur double corps doit permettre à Alfa Romeo de satisfaire les attentes de sa clientèle, et surtout de rattraper ses concurrents. On peut désormais estimer que le haut de gamme de la marque milanaise dispose d'une mécanique en rapport avec ses ambitions.
Alfa Romeo 2600 Berlina La carrosserie est modernisée à l'avant comme à l'arrière. L'emblème traditionnel de la marque est intégré dans la calandre, où se trouvent encastrés quatre phares légèrement décalés les uns par rapport aux autres. Le toit a été aplati et relevé sur les bords, ce qui augmente de manière appréciable la distance entre le siège arrière et le pavillon. Cette voiture sobre et discrète n'est pas uniquement destinée à une élite. Au contraire, elle devait connaître une diffusion au moins aussi large que celle de la 2000 Berlina.
Alfa Romeo 2600 Berlina Le Spider Touring et le coupé Sprint de Bertone adoptent aussi le 6 cylindres de 2 584 cm3. Mais avec ces deux carrosseries, il est poussé à 140 ch Din, grâce à l'adoption de trois carburateurs double corps. Pour répondre à l'augmentation de puissance, des freins à disques Girling sont installés à l'avant. La carrosserie du Spider 2600 est légèrement remaniée. La prise d'air sur le capot est d'un seul tenant, la grille de calandre est allégée, une des deux baguettes chromées et les quatre petites ouies disparaissent en bas de caisse. Des déflecteurs sont montés sur les portes avant.
Alfa Romeo 2600 Spider Touring Le coupé Alfa Romeo 2600 Sprint a été présenté au Salon de Turin 1960. Son dessin est signé Giorgetto Giugiaro pour Bertone. Il n'a nécessité aucune retouche majeure. En 6 cylindres, le montage d'une prise d'air sur le capot permet de différencier la version 2600 Sprint de la 2000 Sprint.
Alfa Romeo 2600 Sprint Bertone La berline Lancia Flavia est apparue en novembre 1960 au Salon de Turin. C'est la nouvelle arme de conquête pour Lancia. Il s'agit d'une traction avant, munie d'un nouveau moteur en alliage léger, un 4 cylindres de 1 489 cm3 et 78 ch Cuna. Bien entendu, les carrossiers se sont emparés de cette séduisante mécanique. Pininfarina a tiré le premier en présentant l'an dernier à Turin un élégant coupé 2 + 2, qui n'est pas sans rappeler le style de la Ferrari 250 GT 2 + 2. La puissance de sa mécanique est portée à 90 ch Cuna.
Lancia Flavia Convertible (© Archiv Automobil Revue) Nous découvrons à Genève la version Convertible dessinée par Giovanni Michelotti, assemblée par Vignale, sur le même empattement que le coupé, avec la même puissance de 90 ch. Les lignes de ce cabriolet sont sobres et nettes, d'un goût certain. L'intérieur réalisé en cuir est traité avec tout le luxe digne d'une voiture de grande classe, en tout cas conforme à l'image véhiculée par Lancia. Le tableau de bord est différent de celui de la berline, le volant est en bois, les sièges avant sont séparés, le levier de vitesse est au plancher.
Lancia Flavia Convertible Après avoir réalisé l'Appia puis la Flaminia Sport, il était prévisible que Zagato s'intéresse à la Flavia. Ercole Spada, qui est en charge du style chez Zagato, s'est laissé aller à un peu de fantaisie, et cela se remarque par une accumulation de détails non-conventionnels. On retient notamment les vitres latérales formant une nette échancrure dans le toit. Elles rappellent les modèles " Panoramica " réalisés par le carrossier milanais il y a une dizaine d'années. La vaste custode arrière est incurvée, et s'entrebâille au besoin pour aérer l'habitacle. La calandre est pliée horizontalement. Sa partie supérieure remonte sur le capot, et son dessin imposant doit certainement nuire au coefficient de pénétration dans l'air. Le prototype exposé à Genève arbore des roues arrière à moitié carénées, à l'instar de la Citroën DS. Une fois n'est pas coutume chez Zagato, il s'agit plus d'une voiture de grand tourisme qu'un engin destiné à la compétition.
Lancia Flavia Sport Zagato A Genève, dans le hall consacré aux carrosseries spéciales, les stylistes et carrossiers italiens sont bien présents, même si leurs stands son moins nombreux et plus discrets qu'à Turin. Depuis le début des années 1950, Giovanni Moretti s'est clairement orienté vers l'activité de carrossier, et propose différents " fuoriserie " sur châssis Fiat. Cette année, il ajoute à sa gamme déjà pléthorique un élégant coupé Fiat 1500
Fiat 1500 Moretti John Glenn, né le dans l'Ohio a été en février de cette année le premier Américain à effectuer un vol orbital à bord d'une capsule. Glenn, et c'est à n'en pas douter un hommage à l'exploit réalisé par le pilote américain, c'est aussi le nom donné à cette Fiat 1500 habillée par Vignale. Son dessin futuriste évoque quelque peu, et pour cause, celui des fusées interplanétaires. Le toit est formé d'un croisillon métallique supportant des éléments amovibles, qui une fois démontés, transforment le coupé en une sorte de faux-cabriolet.
Fiat 1500 Glenn par Vignale (© Archiv Automobil Revue) Les deux sièges arrière sont séparés par une proéminence, qui est le prolongement dans l'habitacle de l'élément longitudinal du croisillon du toit. Le long capot se termine par une petite calandre ovale. On peut considérer ce prototype comme une forme de distraction pour Vignale, une distraction qui apparaît toutefois d'un goût douteux. Enfin, on imagine assez mal les solutions ici adoptées être retenues pour une construction rationnelle en série.
Fiat 1500 Glenn par Vignale Aston Martin présente une nouvelle version plus rapide de la DB4, la Vantage. Construite sur la plateforme de la DB4 (empattement de 2,48 mètres), elle reprend le style de la GT (empattement de 2,36 mètres). Elle s'inscrit donc entre ces deux modèles. La ligne est très pure avec un capot plongeant, et comme sur la GT, les phares sont carénés sous un plexiglas qui épouse la forme des ailes. Dans l'habitacle, les instruments possèdent tous leur compteur particulier, ce qui permet une lecture rapide des données, via sept cadrans indépendants. Le 6 cylindres de 3 670 cm3 est alimenté par trois carburateurs SU, au lieu de deux. Il développe 272 ch SAE, soit une augmentation de 27 ch. Les soupapes sont plus grandes, les ressorts de soupape plus forts, et le profil de l'arbre à cames est modifié.
Aston Martin DB4 Vantage En-dehors de sa gamme classique à moteur Ford 109 E de 1,34 litre et Triumph TR3 de 2,2 litres, avec trois carrosseries open two-seater, open four-seater et two-seater drophead coupé, Morgan semble tenté par l'idée d'offrir un peu de modernité. A cette fin, il expose un coupé aux lignes pontons, au dessin assez maladroit. Il s'agit d'une carrosserie en plastique, dont on peut douter qu'elle puisse séduire une clientèle par définition assez conservatrice.
Morgan La berline 300 SE est apparue en juillet 1961. Réalisée sur le même empattement que la 220, disponible depuis septembre 1959, et qui poursuit sa carrière, elle en reprend aussi la carrosserie, mais elle est plus généreusement dotée de chromes, sur les flancs et autour des passages de roue. Le 6 cylindres en alliage léger de 2 996 cm3 développe 160 ch Din. Le coupé et le cabriolet 220 SE sont disponibles depuis février 1961. Ils sont désormais secondés par le coupé et le cabriolet 300 SE, qui adoptent les mêmes éléments décoratifs que la berline 300 SE.
Mercedes 300 SE Cabriolet L'emploi du cuir pour le capitonnage et des bois précieux pour les revêtements souligne l'élégance qui préside à l'aménagement intérieur. Grâce à ses trois modèles 300 SE berline, coupé et cabriolet, Mercedes dispose maintenant d'automobiles, qui par leurs performances et leur raffinement technique, prennent place parmi l'élite de la construction mondiale.
Mercedes 300 SE Coupé BMW a présenté en 1951 sa première voiture d'après-guerre, la grosse berline 501, un modèle peu adapté à la demande du marché, alors en quête de petites voitures. En 1955, le constructeur allemand a lancé l'Isetta, secondée à partir de 1958 par une quatre roues, la 600. Mais cela a été un échec. Il manquait au constructeur bavarois un modèle à mi-chemin entre la micro-voiture et le haut de gamme. Pour combler cette absence, le coupé 700 a été commercialisé en août 1959, secondé en décembre par une berline deux portes, dite Limousine. Ce sont des voitures chères à l'achat, mais elles compensent cet inconvénient par une qualité de fabrication et de finition supérieure à la moyenne. Un cabriolet assemblé par Baur est proposé depuis le dernier Salon de Francfort.
BMW 700 LS On découvre à Genève une nouvelle version de la 700, allongée de 16 cm. Elle affiche une ligne plus équilibrée que la Limousine, avec une hauteur sous pavillon plus importante, et dispose par conséquent de plus de place pour les passagers, ce qui peut intéresser les familles avec enfants. Dénommée 700 LS, elle est plus lourde de 50 kg que la Limousine, et moins rapide de 5 km/h. En France, où l'on ne jure que par les berlines quatre portes, le pari n'est pas gagné.
BMW 700 LS Ford a lancé en septembre 1960 une nouvelle Taunus 17 M, dite de génération P3. Sa ligne " coup de vent " radicalement nouvelle a plu au public. Le constructeur a rompu totalement avec les formes surchargées des années 50, en s'orientant vers des lignes épurées et arrondies. Ford a aussi pris ses distances face aux lignes trapézoïdales des Peugeot, Fiat, Morris ou Opel. Le modèle a été d'emblée disponible en berline deux et quatre portes, et en break, avec des performances dans la moyenne de la catégorie. A Genève cette année, Ford monte en gamme avec la version 17 M TS. Par augmentation de l'alésage, la cylindrée passe de 1 698 cm3 (60 ch Din) à 1 758 cm3 (70 ch Din).
Ford Taunus 17 M TS La palette des versions de la Volvo Amazon se développe avec deux nouvelles carrosseries : une berline deux portes 131, et un break quatre portes 221. Ces deux voitures sont animées par un nouveau moteur type B18A, de 1778 cm3 et 68 ch Din, qui affiche une cylindrée plus forte que le précédent B16A de 1582 cm3. Le coupé est aussi disponible en version 132 S poussée à 80 ch Din. Le break a été exposé pour la première fois au Salon de Stockholm en janvier. L'empattement est identique à celui de la berline. Les suspensions arrière sont renforcées, et correspondent au niveau de charge plus élevé que doit supporter un break. Les deux vantaux de la cinquième porte s'ouvre respectivement vers le haut et le bas, et offrent un accès des plus aisés à une vaste surface de chargement de 2,25 m2. Malgré l'aspect utilitaire du break, Volvo n'a rien sacrifié à la finition, et l'habitacle est traité avec goût. D'ailleurs, celui-ci permet d'accueillir aisément deux couchages !
Volvo 221 La berline deux portes 131 dispose de poignées sur les sièges avant, qui facilitent l'accès aux places arrière. Les portes avant sont plus larges que sur la berline quatre portes. L'abandon des portes arrière offre un gain en largeur aux places arrière, et permet d'accueillir sans encombre trois passagers. Le constructeur annonce un prix légèrement inférieur pour la deux portes, comparé à la quatre portes.
Volvo 131 Chrysler a de nouveau fait appel au carrossier Ghia pour animer son stand, et expose un coupé Saint-Regis, fin de ligne, et d'apparence aérodynamique. Il est fortement inspiré du prototype Asymetrica dévoilé au dernier Salon de Turin. Son moteur est un 6 cylindres de 3,7 litres. On évoque au Salon une petite série qui pourrait être assemblée dans l'usine Chrysler de Rotterdam. Cela répondrait à la demande d'une clientèle sensible au confort des voitures américaines, mais qui apprécie les finitions à l'européenne. Avant cela, il serait souhaitable d'éliminer, pour des raisons de sécurité, les angles trop saillants de la carrosserie.
Chrysler Saint-Regis (© Archiv Automobil Revue) La Chrysler Coronado tient compagnie sur le stand Chrysler à la Saint-Regis. Elle arrive de la filiale Chrysler de Rotterdam. Les éléments mécaniques sont empruntés à Plymouth. Imaginée pour accueillir huit personnes, cette vaste limousine pourrait aussi bien servir de voiture de représentation que de grande familiale, voire de taxi. Ce prototype devra encore passer sous le contrôle des experts américains du groupe avant qu'une quelconque fabrication, même artisanale, soit réellement envisagée.
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