Turin 1970
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Bertone Stratos - Copyright Giorgetto Giugiaro a adopté une approche pragmatique pour cette édition du salon. Abandonnant les voitures utopiques qui restent souvent à l'état de rêve, il présente la Tapiro, qui doit son nom à sa silhouette rappelant, paraît-il, celle de l'animal. Celle-ci est conçu pour une production industrielle. Les solutions techniques et esthétiques retenues sont ainsi réalistes et fonctionnelles. La Tapiro se distingue par une interprétation talentueuse du design en "coin", une tendance stylistique en plein développement. Ses portes, ingénieusement articulées au milieu du toit, s'ouvrent en se soulevant, offrant un accès aisé à l'habitacle. Sous cette carrosserie distinctive, on retrouve la base technique d'une Porsche 914/6, dont le châssis n'a pas été modifié. Les dimensions de la Tapiro sont légèrement supérieures à celles de la 914/6, avec un allongement de 7 cm, dû à une partie avant plus longue de 11 cm et une partie arrière raccourcie de 4 cm. Le moteur d'origine a été revu et corrigé, avec une cylindrée augmentée à 2400 cm3 au lieu de 1991 cm3, et une puissance qui passe de 110 à 220 ch Din. Bien que moins spectaculaire que la Stratos de Bertone, la Tapiro a attiré l'attention des visiteurs, même si leur nombre était trois fois inférieur à celui présents sur le stand de Bertone.
Ital Design Volkswagen Porsche 914/6 - Copyright Eurostyle, un carrossier italien moins connu que d'autres, a marqué les esprits en proposant une transformation radicale de la Porsche 914/6. Ce modèle unique, bien que dépourvu de nom officiel, porte la signature du célèbre designer américain Albrecht Goertz. Installé aux États-Unis, Goertz est un designer industriel de renom, ayant collaboré avec de grandes marques sur des modèles emblématiques. On lui doit notamment la BMW 507 (1955), la Nissan Silvia (1964), la Toyota 2000 GT (1966) et plus récemment la Datsun 240Z. Pour cette création, Goertz a fait le choix de conserver au maximum les éléments d'origine de la Porsche 914/6 : châssis, moteur, suspensions et habitacle. Seule la carrosserie a été entièrement repensée. L'accès au moteur est facilité par un système ingénieux : la partie arrière de la carrosserie bascule au niveau des portières, offrant une vue dégagée sur l'ensemble moteur-boîte-suspension. Autre particularité de ce modèle : un aileron stabilisateur, situé au-dessus du couvercle de coffre, et articulé sur les montants de pavillon. Cet aileron est contrôlable électriquement depuis le tableau de bord.
Eurostyle Porsche 914/6 - Copyright L'année dernière, Zagato a présenté la Zanzara, une voiture de loisirs basée sur la mécanique de la Fiat 500. Ce modèle a suscité l'intérêt de Motauto, l'importateur italien de Honda, qui a conclu un accord avec Zagato pour une production en petite série. Rebaptisée Joung-star Hondina, cette voiture a été modifiée pour utiliser des éléments de la Honda N360 tout en conservant sa silhouette originale. Les changements esthétiques incluent des phares et des clignotants rectangulaires, ainsi que des feux arrière de même forme. Une prise d'air triangulaire a été ajoutée sur les côtés, et le montant central a été rehaussé pour servir de roll bar, atteignant désormais le sommet du pare-brise agrandi. L'intérieur conserve sa disposition générale, sa sellerie et ses sièges, mais de nouveaux appuie-tête ont été ajoutés et le tableau de bord a été redessiné pour intégrer le cadran Honda tout en supprimant la console centrale. La Joung-star Hondina est équipée de pare-chocs garnis de caoutchouc et, avec un poids de seulement 430 kg, elle atteint une vitesse de pointe de 125 km/h.
Zagto Young-star Hondina - Copyright A la demande de Luigi Chinetti junior, le célèbre carrossier italien Zagato a conçu un imposant coupé, baptisé NART (North American Racing Team), du nom de l'écurie automobile de l'importateur américain. Ce coupé exceptionnel, long de 5,32 mètres, large de 1,88 mètre et haut de 1,29 mètre, se distingue par son architecture audacieuse. Son V8 Cadillac est positionné en position centrale arrière, tandis que le réservoir et la roue de secours sont logés à l'avant, et le coffre à bagages à l'arrière, après le compartiment moteur.
Zagato Cadillac Nart - Copyright Esthétiquement, la NART présente un capot avant très plat, légèrement bombé à la base du pare-brise, où se trouvent deux prises d'air latérales. La lunette arrière, de forme semi-circulaire convexe, rappelle la Dino de Pininfarina. L'ensemble de la carrosserie est protégé par un épais bandage en caoutchouc faisant office de pare-chocs. L'intérieur de la NART témoigne d'un niveau de finition très élevé. L'élément le plus remarquable est sans doute la banquette arrière, dont la forme particulière permet à deux passagers de s'asseoir en biais, tout en conservant un espace suffisant pour les jambes. Cette configuration ingénieuse optimise l'espace et offre un confort surprenant pour un coupé de sport.
Zagato Cadillac Nart - Copyright Sur le stand Nardi, on découvre un coupé marquant le retour de la marque après le décès de son fondateur, Enrico Nardi, en 1966. La Berlinette Sinthesis 2000 est née d'une collaboration entre le designer de Ghia, Tom Tjaarda, et l'ingénieur italo-américain Peter Giaccobi. Installé en Italie depuis 1963, Giaccobi est le directeur général à Turin d'une division d'Eaton, Yale & Towne, un fabricant d'appareils électriques et de composants hydrauliques pour l'industrie. Lors d'un dîner, les deux hommes partagent leur vision de la voiture de sport idéale : sûre, confortable, agréable à conduire, esthétique et capable de traverser le temps sans se démoder. De cette discussion naissent, dès le lendemain, des croquis grandeur nature qui donneront vie à un prototype. Un ami de Giaccobi suggère le nom Sinthesis, un terme combinant l'orthographe italienne et anglaise du mot synthèse, tandis que le chiffre 2000 fait référence à la cylindrée et anticipe l'avenir, l'an 2000.
Sinthesis 2000. Source : https://www.lotusespritturbo.com Giaccobi met à profit ses relations en Italie pour trouver des artisans capables de construire cette voiture à un coût raisonnable. Les proportions de la Sinthesis 2000 sont si équilibrées qu'il est difficile de deviner l'emplacement du moteur, qui se révèle être en position centrale, laissant de la place pour de légers bagages à l'avant et à l'arrière. Sur le plan de la sécurité, en collaboration avec Eaton, des coussins gonflables sont intégrés dans le moyeu du volant et la boîte à gants, absorbant l'énergie en cas de collision à plus de 10 mph. L'habitacle offre deux places distinctes, séparées par une poutre centrale. Soucieux de trouver un moteur léger, puissant et plat pour abaisser le centre de gravité, Giaccobi opte pour un 4 cylindres de 1 991 cm3 de Lancia Flavia, préparé par Nardi pour atteindre 130 ch.
Sinthesis 2000. Source : https://www.lotusespritturbo.com Pour rompre avec son style habituel, Dany Brawand, le styliste de Moretti, a créé la Fiat 128 Drag, une version transformée du coupé Moretti de série, présenté l'année précédente. Il a agrémenté ce modèle d'éléments distinctifs, typiques des voitures personnalisées : des élargisseurs d'ailes, un aileron arrière proéminent, une couleur bleue éclatante rehaussée d'une bande orange, une lunette arrière remplacée par des persiennes en plastique noir, des pneus larges et des jantes en alliage léger. La face avant, l'entourage de la calandre, les passages de roues et le bas de caisse arborent une couleur rouge vive, renforçant la visibilité de la voiture. L'accès au coffre est possible aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur. L'habitacle, quant à lui, bénéficie d'une finition soignée, avec une utilisation généreuse de velours. Le designer, connu pour son style habituellement sobre, s'est ici autorisé quelques extravagances. La Fiat 128 Drag se présente ainsi comme une proposition destinée à ceux qui ne craignent pas de se faire remarquer.
Moretti Fiat 128 Drag. Source : L'Automobile Magazine L'industrie italienne de la carrosserie est en pleine mutation. Les mouvements sociaux de 1968 ont fait exploser les coûts de main-d'œuvre. La baisse de la demande pour les coupés dérivés des berlines populaires, en raison de la concurrence accrue des modèles Fiat , notamment les dérivés des 850 et 124 conçus et produits en série par Bertone et Pininfarina, constitue une autre difficulté pour les petits carrossiers. Face à ces défis, les carrossiers doivent repenser leur stratégie. Certains s'intéressent à la mode rétro, mais chez Moretti on estime qu'il s'agit d'un phénomène passager et que le marché est déjà saturé. D'autres anticipent l'essor des véhicules de loisirs, légers et à deux roues motrices, capables de circuler sur des chemins de terre. Le Buggy, né en 1964, a anticipé cette tendance, mais manque de praticité. C'est dans ce contexte que Dany Brawand dessine la Minimaxi pour Moretti. Il s'agit d'une carrosserie ouverte aux lignes simples, basée sur la Fiat 500. La Minimaxi est conçue pour être personnalisable : elle peut être configurée avec ou sans portes, avec ou sans toit, offrant ainsi une grande modularité pour répondre aux besoins et aux goûts de chaque client.
Moretti Minimaxi Fiat 500 - Copyright Aldo Sessano et Franco Giannini ont réalisé cette adaptation de l'Autobianchi A 112, dénommée Otas A112 KL. Aldo Sessano rejoint Fiat en 1949, avant d'intégrer lors de sa création en 1958 le centre de style de la marque. Il en démissionne en 1968 pour créer son propre studio de design, sous le nom de Sessano Associates. Franco Giannini créé Otas, pour Officina Transformazione Automobili Sportive , en 1969, en collaboration avec Francis Lombardi, afin de vendre aux Etats-Unis le coupé Lombardi Grand Prix doté d'une mécanique Giannini. Franco Giannini, fils de Domenico Giannini, fondateur de l'entreprise reconnue pour l'excellence de ses préparations sur base Fiat, a dû quitter l'affaire familiale en raison du désaccord avec le nouvel investisseur, mais sans pouvoir utiliser la marque Giannini, d'où la désignation Otas.
Otaz A112 KL - Copyright La silhouette de l'A112 KL reprend l'esprit de la Mongho sur base Fiat présentée ici même l'année dernière. Franco Giannini retire 15 ch de mieux du moteur de l'A 112, soit 59 ch Din. Ce n'est pas qu'un prototype de salon, mais bien une automobile qui doit être effectivement commercialisée. Elle répond aux normes de sécurité draconiennes imposées depuis peu par le marché américain. La calandre déformable forme le pare-chocs. La A112 KL sera adaptable au châssis de la future Fiat 127, successeur de l'actuelle 850. L'A112 KL est malheureusement restée confinée dans un coin de l’exposition, considérée comme une pièce unique intrigante plutôt que comme un projet commercialement viable.
Otaz A112 KL - Copyright Le fabricant de vernis et de peintures pour l'automobile Glasurit présente sur base NSU 1200 TT un coupé également dessiné par Aldo Sessano. Pour animer son stand et faire parler de la marque, Glasurit a pris l'habitude depuis l'année dernière de dévoiler à Turin une voiture unique, peinte évidemment avec les produits Glasurit, ce qui permet à cette entreprise d'affirmer son engagement dans l'univers de l'automobile. Le modèle exposé est suffisamment réaliste pour envisager le cas échéant une production en série. Pour autant, ce n'est qu'une maquette.
NSU Nergal Sessano - Copyright Cet autre industriel de la peinture du nom de Pozzi attire l'attention sur ses produits en exposant une réalisation de carrossier. Il s'agit ici d'une Fiat 850 S dessinée par les frères Chiappini, et fabriquée par la carrosserie Giunsella de Gênes. Ce petit atelier de réparation de carrosserie a été ouvert en 1962 par les frères Andrea et Roberto Chiappini. La caisse métallique a été réalisée à la main. Le moteur, placé à l'arrière, est en contact direct avec l'air, au moyen d'un panneau à fentes verticales. L'intérieur où les éléments en bois abondent, est particulièrement soigné.
Pozzi Lampra. Source : https://encyclopedia.coachbuild.com
Pozzi Lampra. Source : L'Automobile Magazine Carlo Francesco Lombardi, dit Francis Lombardi, né en 1897, fut l'un des as de l'aviation italienne pendant la Première Guerre mondiale. Dans les années 30, il accède à la célébrité par ses défis aéronautiques. En 1938, il devient construction d'avions d'entraînement en créant l'AVIA (Anonyma Vercellese Industria Aeronautica). Après-guerre, Lombardi comprend que l'activité aéronautique n'est pas la voie à suivre, et il se dirige naturellement vers l'Automobile. A partir de 1947, il produit des carrosseries. Cette année, Lombardi s'est particulièrement intéressé aux versions à moteur arrière de Volkswagen et NSU, en créant pour elles des carrosseries fastback deux places très différentes. La première, baptisée Lombardi 1600 SS, manque d'élégance. Ses formes tourmentées, notamment à l'arrière, surprennent. L'avant rappelle l'Opel GT avec ses phares escamotables. Son moteur de 1 584 cm3 développe 85 ch. Lombardi espère produire ce coupé en petite série.
Lombardi VW 1600 SS - Copyright La NSU 1200 SS habillée par Lombardi répond au succès de la compacte allemande en Italie. Ses lignes angulaires, moins prononcées que celles de la Volkswagen, lui confèrent une allure plus harmonieuse. Le coffre avant au design plongeant contient en sa partie antérieure le radiateur d'huile, tandis que les phares escamotables ajoutent une touche de modernité. Les flancs galbés sont protégés par une baguette. Le carrossier italien souhaite inscrire ce modèle à son catalogue.
Lombardi NSU 1200 SS - Copyright Chez Lamborghini, l'optimisme règne en maître. Le constructeur, en pleine ascension, s'apprête à tripler sa production quotidienne, passant de deux à six voitures, grâce à l'introduction d'un nouveau modèle : la P250. Cette voiture, qui inaugure une première mondiale en offrant quatre places avec un moteur transversal central, vient combler un vide dans la gamme du constructeur italien, dont la renommée s'est considérablement accrue en France depuis la sortie de la Miura. La P250, ainsi nommée en référence à la position (P pour Postérieure) et à la cylindrée (2,5 litres) de son moteur, s'adresse à une clientèle désireuse d'acquérir une Lamborghini mais dont les moyens ne permettaient pas l'achat des modèles existants.
Lamborghini P 250 - Copyright Son moteur V8 de 2 462 cm3, entièrement nouveau et spécialement conçu pour ce modèle, développe une puissance de 220 ch Din. Avec un poids de 1 150 kg, cette 2 + 2 promet des performances exceptionnelles : une vitesse de pointe de 240 km/h et un kilomètre départ arrêté abattu en moins de 27 secondes. Son design, signé Marcello Gandini pour Bertone, reprend à l'arrière les lamelles caractéristiques de la Miura et présente des phares avant escamotables. Longue de 4,25 mètres, large de 1,76 mètre et haute de 1,11 mètre, la P250 devrait être commercialisée à un prix avoisinant celui d'une Porsche 911 S.
Lamborghini P 250 - Copyright La Fiat 124 reçoit à Turin ses premières transformations importantes depuis son lancement en 1966. Extérieurement, on note la nouvelle calandre aux quatre barres horizontales, au lieu de sept, les butoirs de pare-chocs plus importants, les feux arrière redessinés et l'apparition de phares de recul. A la base des montants arrière, deux ouïes d'aération permettent d'évacuer l'air de l'habitacle.
Fiat 124 - Copyright La Fiat 124 Special est apparue en octobre 1968, en tant que version mieux équipée et plus puissante de la 124, avec 70 ch Din. Elle se distinguait entre autres par ses quatre phares. Elle évolue en 124 Spécial T à Turin, encore plus puissante avec 80 ch Din.
Fiat 124 Special T - Copyright La De Tomaso Deauville, une berline de luxe présentée par le constructeur italien, se distingue par ses dimensions imposantes : une longueur de 4,85 mètres, une largeur de 1,87 mètre et une hauteur de 1,34 mètre. Son design, signé Tom Tjaarda pour Ghia, évoque subtilement la Jaguar XJ6, ciblant particulièrement le marché américain pour rivaliser avec cette dernière. L'avant du véhicule, bien que manquant légèrement de caractère, présente une calandre entourée de quatre phares, combinant des formes rondes et carrées. L'habitacle, quant à lui, respire le luxe avec un tableau de bord en bois verni orné de nombreux compteurs ronds. L'équipement est complet, comprenant du cuir, du bois, la climatisation, une boîte de vitesses automatique, des vitres électriques et une direction assistée. Sous le capot, la Deauville abrite un puissant moteur V8, disponible en deux versions : un 4,8 litres de 335 chevaux Din ou un 5,7 litres de 370 chevaux.
De Tomaso Deauville - Copyright De Tomaso présente sous le nom de Vignale une étude de voiture urbaine, la Studio City Car. Cette berline deux portes, quatre places, mesure 3,32 mètres de long. Soigneusement dessinée, cette citadine offre un habitacle relativement spacieux compte tenu de la largeur de 1,46 mètre et de la hauteur de 1,28 mètre. Elle dispose de quatre places avec la possibilité de rabattre la banquette arrière pour accroître le volume de chargement. Elle pourrait accueillir un groupe refroidi par air de faible cylindrée.
Vignale Studio City Car - Copyright En novembre 1962, Renzo Rivolta a présenté l'IR300, un coupé quatre places élégant et sobre dessiné par Giorgetto Giugiaro pour Bertone. L'année suivante, au Salon de Turin 1963, il a dévoilé la Grifo A3L, également conçue par Giugiaro, mais avec un design beaucoup plus sportif et deux places seulement. La Grifo A3L se distingue de l'IR300 par ses dimensions plus compactes : elle est plus basse de 22 cm et plus courte de 33 cm, avec une hauteur de 1,20 mètre et une longueur de 4,43 mètres. Son profil fastback, avec une ligne de toit plongeante, renforce son allure sportive. Sous le capot, la Grifo est équipée d'un puissant moteur V8 Chevrolet de 5,4 litres développant 405 chevaux SAE. Après une mise au point laborieuse, les premiers exemplaires ont été livrés en 1965. Ce coupé poursuit sa carrière, en étant à l'occasion du Salon de Turin redessiné au niveau de la face avant, qui reprend le dessin de la récente Lele avec ses volets relevables, masquant les doubles projecteurs. Les roues sont également empruntées à la Lele.
Iso Rivola Grifo - Copyright Spécialisé dans l'amélioration et la transformation des moteurs en général, et travaillant particulièrement sur les Fiat, Giannini expose une 128 très proche du modèle de série quant à l'aspect extérieur, mais considérablement remaniée sur le plan mécanique. La version NP développe 66 ch, avec un seul carburateur. Dans sa version NP S, elle dispose de 76 ch DIN, soit 21 ch de plus que sur le modèle Fiat de série. Giannini monte de nouveaux pistons, un arbre à cames spécial, une culasse retravaillée, une pipe d'admission et d'échappement redessinée, deux carburateurs Weber 40 DC NF coiffés d'un filtre spécial. Ainsi équipée, la 128 NP S dépasse 170 km/h et couvre le kilomètre départ arrêté en 32,2 secondes. La NP S est vendue 1 380 000 lires, contre 1 210 000 lires pour la NP. En supplément, Giannini propose des roues en alliage, un volant Momo, une instrumentation spéciale, un capot moteur noir mat, des sièges baquets, une suspension modifiée, des rapports de boîte spéciaux et un différentiel à glissement limité.
Fiat 128 NP Giannini - Copyright L'Alfa Romeo Giulia a fait son apparition en juin 1962, suscitant immédiatement l'attention avec sa version Ti de 1,6 litre et 92 chevaux Din. Son design, initialement perçu comme atypique avec ses lignes robustes et anguleuses, a finalement conquis le public, imposant sa propre identité. En mai 1964, Alfa Romeo a élargi sa gamme en introduisant la version 1300 Ti, propulsée par un moteur de 1,3 litre développant 94 chevaux SAE. Cette version a permis de rendre la Giulia plus accessible, tout en conservant son caractère sportif. Le Salon de Turin est l'occasion pour Alfa Romeo de dévoiler la 1300 Super, une variante qui, bien que visuellement identique à la 1300 Ti, se distingue par son moteur emprunté au coupé GT Junior. Ce moteur, avec la même cylindrée de 1,3 litre, est optimisé pour délivrer 103 chevaux SAE, offrant ainsi des performances supérieures.
Alfa Romeo 1300 Super L'Opel Ascona, dévoilée en première européenne au Salon de Turin, marque une nouveauté dans la gamme Opel. Elle succède à l'Olympia, une version plus luxueuse de la Kadett, produite à environ 80 000 exemplaires depuis 1967. L'Ascona, dont le nom évoque une charmante ville suisse au bord du lac Majeur, partage sa plateforme et ses motorisations avec le coupé Manta, présenté au Salon de Paris. Son moteur 4 cylindres de 1 584 cm³ est proposé en deux niveaux de puissance : 68 ch DIN en version standard et 80 ch DIN en version S.
Opel Ascona Cette nouvelle venue se positionne sur un segment concurrentiel, où elle devra rivaliser avec des modèles tels que la Fiat 124, la Ford Taunus, la Peugeot 304 et la Renault 12. Avec une longueur de 4,12 mètres, elle se situe parmi les voitures les plus compactes de sa catégorie, comparable à la Peugeot 304. Opel propose d'emblée trois types de carrosseries pour l'Ascona : berline deux portes, berline quatre portes et break trois portes, baptisé " Voyage ". Son style, jugé peu original, suscite quelques réserves.
Opel Ascona Le Salon de Turin 1970 n'est pas à considérer comme une grande année, à l'exception de la présentation de la Lamborghini P 250 et de la De Tomaso Deauville, de quelques carrosseries de rêve, et de l'Opel Ascona. Rendez-vous est pris pour le printemps 1971 quand le géant de Turin repartira à l'attaque avec sa 127. |