Monica

La Monica en couverture de l'Auto Journal le 1er juillet 1972

La Compagnie Française de Produits Métallurgiques est créée en 1923 à Paris. En 1932, elle s'installe dans la commune de Balbigny, à 55 km à l'ouest de Lyon. Cette entreprise est spécialisée dans le ferraillage de matériels usés, notamment de vieux wagons de chemin de fer. En 1955, l'affaire familiale est reprise en main par Jean Tastevin. Celui-ci réoriente l'activité de l'entreprise dans un sens tout à fait opposé, la construction de wagons neufs, et créé à cet effet la Compagnie Française de Matériels Ferroviaires. En 1972, 80 wagons sortent tous les mois des ateliers de la CFMF. Cependant, anticipant une saturation du marché, il songe dès les années 60 à diversifier ses activités. Amateur d'automobiles de luxe, il se dirige naturellement vers l'étude d'une berline de prestige, capable d'occuper le créneau laissé vacant par Facel Vega.  

Monica

Après une longue étude et une fastidieuse mise au point qui a débuté en 1968, la Monica, du prénom de l'épouse de Jean Tastevin, est dévoilée au Salon de Paris en octobre 1972. La voiture se présente sous la forme d'une berline à l'allure aérodynamique, qui n'a rien à envier aux plus belles Jaguar en termes de finition. Mais sa mise au point reste à parfaire. Jean Tastevin décide notamment d'abandonner le moteur conçu par le Britannique Ted Martin, qui présente des problèmes de fiabilité, pour se replier sur une mécanique plus éprouvée d'origine Chrysler. 

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C'est un V8 de 5,6 litres qui est monté sous le capot de la Monica. Remanié dans les ateliers de la CFPM, il développe 285 ch Din, contre 250 ch à l'origine. Au Salon de Paris d'octobre 1973, le modèle définitif est présenté. La commercialisation est annoncée pour le début de l'année 1974. Ce délai ne sera pas respecté, car la voiture n'est pas encore tout à fait au point, et Jean Tastevin souhaite livrer un produit parfait. Durant le premier semestre 1974, l'équipe de production est formée, et les moyens industriels mis en oeuvre : outillage, chaîne de montage ...

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La commercialisation en France est confiée à la société Franco Britannic. D'autres distributeurs sont désignés en Allemagne, Espagne et Grande-Bretagne. La voiture n'est pas encore homologuée pour les Etats-Unis. Au Salon de Paris en octobre 1974, soit deux ans après sa présentation initiale, la Monica est affichée à 164 000 francs. A titre de comparaison, une CX 2000 vaut 26 200 francs.

Mme Monica Tastevin et la Monica sur le circuit du Castellet (source : AJ N° 11 du 15/06/73)

Hélas, depuis 1973, les pays occidentaux font face aux conséquences du premier choc pétrolier. Le marché de la voiture de prestige et de hautes performances s'effondre. Jean Tastevin est contraint, la mort dans l'âme, d'arrêter la production. En effet, les concessionnaires et importateurs sélectionnés se trouvent dans l'incapacité d'écouler les voitures. De juillet à décembre 1974, 17 voitures sont produites. Les 80 salariés concernés par la Monica retrouvent un emploi dans les ateliers de matériel ferroviaire.

La Monica est née au pire moment d'une crise économique sans précédent depuis la guerre. Contrairement à des marques installées comme Aston Martin, Lamborghini, Maserati ... aucun investisseur ne s'est manifesté pour soutenir la Monica, encore trop jeune, et sans réelle notoriété.

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