Plymouth, la populaire voulue par Walter P. Chrysler
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Walter P. Chrysler (1875/1940) se met en scène pour promouvoir sa nouvelle marque. Copyright Le nom Plymouth aurait été choisi en référence au Plymouth Rock dans le Massachusetts, nom donné au lieu où auraient débarqué le 21 novembre 1620 les pèlerins du Mayflower qui arrivaient du port anglais de Plymouth. Ce débarquement est considéré par les Américains comme la toute première étape du peuplement de l’Amérique du Nord par leurs ancêtres européens.
Plymouth Model Q Coupe, 1928/29. La Plymouth n'a rien d'extraordinaire, et peut se confondre avec la plupart des modèles concurrents. La marque n'a pas d'autre ambition que de produire des automobiles en grand nombre, à un prix compétitif. Source : https://en.wheelsage.org La marque Plymouth est présentée avec faste le 7 juillet 1928 au Madison Square Garden à New York. Sa création tombe à un moment propice, car le krach boursier de Wall Street intervient juste un an après, ce qui déclenche une crise économique sans précédent, non seulement en Amérique du Nord, mais dans le monde entier. Le fait de disposer d'une gamme économique permet au jeune groupe Chrysler de traverser sans trop d'encombre cette période. Les chiffres de production de cette marque naissante sont pour l'instant sans aucune mesure avec ceux de Ford et Chevrolet. En 1929, première année pleine, Plymouth produit 93 592 voitures, contre 1 507 932 Ford et 950 150 Chevrolet.
Plymouth 4-Door Sedan, 1929. Le directeur des ventes de Chrysler, Joe Fields, pense qu'il est mauvais de faire porter le nom de Chrysler à une voiture quatre cylindres. Cela risque de nuire à la réputation d'une marque produisant une luxueuse six cylindres capable de concurrencer les modèles huit cylindres de Packard, Cadillac et Lincoln. Une nouvelle marque comme Plymouth est à son avis plus à même d'accueillir ce type de modèle. La première Plymouth est un dérivé de la Chrysler série 52, elle-même issue de la Maxwell Four quatre cylindres. Les Plymouth bénéficient d’innovations technologiques intéressantes, comme la structure tout acier, les quatre freins à commande hydraulique, le moteur " flottant " avec des supports en caoutchouc, la suspension avant indépendante, etc … Ford et Chevrolet n'atteindront un tel niveau de sophistication qu'à la fin des années 30. Avec l'une des premières Plymouth tombées de chaîne le 11 juin 1928, Walter P. Chrysler roule en direction de l'ouest, et s'arrête une demi-heure plus tard devant les bureaux de Ford à Deaborn. Il invite Henry et Edsel Ford à examiner et à conduire sa voiture. Les trois hommes passent une bonne partie de l'après-midi ensemble. Henry Ford aurait alors déclaré à son concurrent qu'il allait se casser la figure en essayant de fabriquer des voitures bon marché. Peu impressionné, Walter P. Chrysler fait cadeau de la voiture à Henry Ford, et regagne son usine à bord d'un taxi. Paradoxalement, Walter P. Chrysler entretient des relations plus amicales avec Alfred P. Sloan, président de la General Motors. C'est Henry Ford qui semble se tenir à l'écart, alors que Walter P. Chrysler tente de briser les barrières. Les grands journaux d'information sont presque aussi excités que Joe Fields, le directeur des ventes de Chrysler. Durant les six mois et demi qui restent à courir en 1928, 52 427 voitures sont assemblées. De 1928 et 1932, les Plymouth sont les seules quatre cylindres du groupe Chrysler, puisque les Dodge, De Soto et Chrysler sont équipées de six cylindres et même de huit cylindres. Finalement, le quatre cylindres de 3 213 cm3 et 52 ch est remplacé en 1933 par un six cylindres de 3 299 cm3 de 77 ch, puis 82 ch en 1935 et 87 ch en 1941. Plymouth est l’une des rares marques à voir ses ventes augmenter sensiblement de 1930 et 1932, années parmi les plus difficiles pour l’industrie automobile américaine. On compte 67 658 Plymouth produites en 1930, 106 259 en 1931, 121 468 en 1932 et 255 564 en 1933. Après six années d'activités, la marque atteint le million de voitures produites au mois d'août 1934 Une décision importante de Walter P. Chrysler permet à Plymouth de prendre son envol commercial. En effet, tout dealer Chrysler, Dodge ou De Soto qui le souhaite peut proposer des Plymouth à la vente. En peu de temps, le nombre de distributeurs à travers le pays passe de 3 000 à près de 10 000. Ce patron charismatique se déplace dans ses usines, et explique à ses ouvriers les actions qu'il entreprend. Cette forme de management contribue par une meilleure adhésion du personnel aux objectifs à la réussite de l'entreprise.
Plymouth Coupe, équipée du moteur flottant, 1931. La version présentée dispose d'un rumble seat, également appelé siège de belle-mère. Ce siège d'appoint est apparu au siècle précédent sur les calèches pour asseoir un palefrenier ou un valet de pied. Ce type d'aménagement disparaîtra à la fin des années 1930. Le design des Plymouth reprend globalement celui des Dodge et des Chrysler, avec des dimensions légèrement inférieures. Les lignes deviendront de plus en plus arrondies et plus aérodynamiques au cours des années 30. Mais la marque ne se risque pas à proposer de variante dérivée de la Chrysler Airflow. C'est un choix qui va s'avérer judicieux, quand on connaît l’échec commercial de celle-ci. En 1931, Plymouth prend la place de Buick à la troisième position des constructeurs américains, place que la marque conservera sans discontinuer jusqu'en 1953.
Plymouth Rumble Seat Coupe, 1934. En janvier 1934, Plymouth produit 1 500 voitures par jour. L'usine de Détroit est la plus grande au monde sous un seul toit. CopyrightLes Plymouth arrondies des années 30 Après avoir lancé son premier six cylindres en 1933, Plymouth engage un important changement esthétique sur ses modèles 1935. Les carrosseries sont plus arrondies. L’habitabilité progresse grâce au plancher abaissé, au moteur avancé sur l’essieu avant et à l’essieu arrière reculé. Cette nouvelle carrosserie connaît un grand succès, puisque 442 281 exemplaires sont produits en 1935. En 1935, Walter P. Chrysler, qui a alors 60 ans, confie la présidence de Chrysler Corporation à Kaufman Thuma Keller (1885/1966). Il garde cependant un œil sur toutes les affaires. La Plymouth reçoit une nouvelle calandre en 1936. Chevrolet a mis neuf ans à atteindre ce nombre, et Ford douze ans. De Soto, marque apparue également en 1928, devra attendre 1949 pour afficher cette performance. Plymouth produit encore 527 177 voitures en 1936, un nouveau record pour la jeune marque.
Plymouth 1936. Le constructeur a présenté l'année précédente une toute nouvelle gamme, en passant des caisses carrées à des formes nettement arrondies. Pour 1936, la grille de radiateur est plus haute et plus étroite, en trois parties. La partie centrale est peinte de la couleur de la caisse. Aux côtés des traditionnelles versions berline deux portes, berline quatre portes, business coupé et coupé convertible, apparaît en avril 1936 une nouvelle variante sous la forme d’un break Westchester, doté de panneaux latéraux en bois véritable.
La Plymouth Westchester de 1936 marque l'arrivée de Plymouth sur le marché des " woodies ". Cette version, l'une des plus chères dans la gamme, est produite cette année-là à 309 unités, soit 0,5 % de la production totale de la marque. Copyright En 1937, alors que Plymouth fête son deux millionième véhicule produit, les modèles s’allongent et s’élargissent, réduisant ainsi la surface des marchepieds. Le responsable du tracé des carrosseries est Ray Dietrich. L'arrière est moins vertical et plus fuyant. Les prix pratiqués par le constructeur restent remarquablement bas. L’année 1937 se termine par une production de 514 061 Plymouth, en très légère baisse pour la première fois depuis 1928. En 1938, les Plymouth sont dotées d’une nouvelle calandre en forme de coquille, et une option " cache roues arrière " est proposée à la clientèle, permettant aux modèles de ressembler à des voitures de luxe … De nouveaux utilitaires apparaissent sous la forme d’une camionnette et d’un pick-up d’un empattement de 3,35 mètres, contre 2,84 mètres pour les berlines. L’année 1938 est toutefois marquée par un rétrécissement du marché américain. Plymouth voit ainsi son volume de production tomber à 297 572 unités.
Plymouth 1938. La récession économique qui touche tous les constructeurs conduit à une baisse d'environ de moitié des ventes par rapport à l'année précédente. Pour la première fois de sa jeune histoire, Plymouth est en difficulté. Cela ne sera que passager. Les modèles commercialisés en 1939 bénéficient d’une nouvelle carrosserie aérodynamique d’aspect plus robuste, avec un avant en pointe, inspiré de la Lincoln Zephyr, et des phares intégrés dans les ailes. Le pare-brise est désormais en deux parties. L’année 1939 marque une première harmonisation, voire une rationalisation des carrosseries au sein du groupe Chrysler. Plymouth partage ses carrosseries avec les autres marques, mais chaque marque apporte sa propre touche, avec des calandres et des garnitures différentes. La berline décapotable Plymouth est une exception dans la gamme, car Dodge, De Soto et Chrysler ont abandonné leur berline décapotable pour ce millésime. Mais cette version ne reste au catalogue qu’une année. Ce type de carrosserie ne répond qu’à une demande confidentielle, pour les parades officielles notamment.
Cette Plymouth Convertible Sedan de 1939 est une exception dans l'histoire de la marque, avec une carrosserie réalisée chez Murray. Vendue 1 150 $, contre 645 $ pour la Plymouth la plus économique (le business coupe), cette Convertible n'est produite qu'à 387 unités. L’année se solde par un volume de 350 046 Plymouth produites, c'est mieux qu'en 1938, mais encore loin du score de 1937. La marque à bas prix du groupe Chrysler fête en 1939 son trois millionième modèle sorti de chaîne.
Plymouth DeLuxe Sedan, 1939. Les phares sont encastrés dans les ailes.Walter P. Chrysler décède le 18 août 1940 d'une hémorragie cérébrale, causée par un AVC survenu le 26 mai 1938. Kaufman Thuma Keller a désormais en main les destinées de la Chrysler Corporation. Les Plymouth de 1940 à 1942 En 1940, la silhouette des Plymouth 1939 est conservée, mais la carrosserie est de nouveau élargie et les ailes s’en trouvent redessinées, la calandre est simplifiée avec huit fines lamelles horizontales, et le nez de requin est moins proéminent.
Les Plymouth conservent encore en 1940 leurs marchepieds, alors que d'autres constructeurs les abandonnent. Cette publicité insiste sur les tarifs particulièrement attractifs de la marque, qui n'en oublie pas pour autant de proposer un style attractif et un vaste espace habitable. Les phares intégrés deviennent ronds comme sur les Dodge, le pare-brise en deux parties voit sa surface augmentée, enfin, les essuie-glaces prennent place en bas du pare-brise, et non plus en haut. Le style se modernise. En quelques années, le chemin parcouru est impressionnant. Les trois grandes marques Ford, Chevrolet et Plymouth se partagent en 1940 près de 54 % des ventes.
Avec l'arrêt des " rumbler seat ", un petit siège d'appoint est désormais installé à bord des versions Convertible. Le moteur est toujours le six cylindres de 3 299 cm3 en activité depuis 1935. Les modèles 1941 apportent peu de changements esthétiques, si ce n'est une nouvelle face avant - un changement qui a lieu inévitablement chaque année - dotée d’un entourage de calandre, composée de dix barres horizontales, rappelant un peu les coupoles des églises orthodoxes en forme de figue ou d’oignon … La quatre millionième Plymouth est produite en 1941.
Plymouth Special DeLuxe Station Wagon, 1941. Progressivement, les woodies s'embourgeoisent. Apparu sous forme d'utilitaires rustres façon caisse à savon à leurs débuts, ils se civilisent, jusqu'à devenir des produits de luxe.
Plymouth Special DeLuxe Convertible Coupe, 1941. La guerre sévit en Europe, mais les Américains jouissent encore d'une période de paix, qui sera compromise le 7 décembre 1941 par l'attaque de Pearl Harbor.Les modèles 1942 reprennent la même silhouette qu'en 1941, mais ils abandonnent définitivement les marchepieds, héritage des années 1900. La face avant est revue, la calandre ne recevant plus que cinq barres horizontales plus épaisses. Le capot est plus arrondi vers l’avant. Une barre chromée est apposée sur les ailes avant et arrière. La longue barre chromée latérale se place désormais à l’aplomb des poignées de porte.
Les modèles 1942 présentent un aspect abaissé, et paraissent plus massifs. Le six cylindres voit sa cylindrée portée à 217,8 Ci / 3 569 cm3 et sa puissance à 95 ch. Le millésime 1942 est écourté par la déclaration de guerre des Etats-Unis contre le Japon le 7 décembre 1941, après l'attaque de Pearl Harbor. C'est la raison pour laquelle Plymouth ne produit que 25 113 véhicules durant cette année civile, contre 509 735 en 1940 et 429 869 en 1941.
Sur cette Sedan de 1942, les marchepieds sont abandonnés, même si les côtés de caisse et les portes s'incurvent vers l'extérieur. Les barres de calandre suivent la sinuosité de la face avant. Plymouth pendant la guerre Le 31 janvier 1942, Plymouth arrête la production de ses automobiles de tourisme, pour faire place à celle de munitions et de moteurs d’engins militaires dans son usine de l’Indiana. Plymouth dispose également d’une usine à Detroit dans le Michigan. C’est sur ce site réquisitionné par le gouvernement américain qu’une partie des recherches portant sur la conception de la première bombe atomique - le fameux projet Manhattan - est effectuée.
Buy War bond ... 1944. Les obligations de guerre sont des titres de créance émis par un Etat dans le but de se financer en temps de guerre. Les Plymouth de 1946 à 1948 Les premiers modèles commercialisés après la guerre, ceux du millésime 1946, reprennent les carrosseries du millésime 1942, mais ils s’en différencient par l’adoption d’une nouvelle calandre. Plymouth propose comme en 1942 une berline deux portes ou quatre portes, un coupé et un convertible, plus le break à panneaux de bois latéraux. Le constructeur a repris le six cylindres de 217,8 Ci / 3 569 cm3 de 95 ch mis en service en 1942. L’empattement de 2,97 mètres adopté depuis les modèles 1940 est conservé.
Plymouth relance en février 1946 la production de ses modèles de 1942, sans changements majeurs, si ce n'est une calandre redessinée. Aucun changement n’est apporté dans la gamme Plymouth pour les millésimes 1947 et 1948. Le groupe Chrysler prend en effet le temps nécessaire pour préparer une toute nouvelle gamme de voitures programmées pour le millésime 1949. La clientèle reste globalement fidèle à la marque, même si Studebaker a pris les " Big Three " (GM, Ford, Chrysler) de court en lançant dès 1947 de tout nouveaux modèles. Plymouth produit 242 534 voitures en 1946, 350 327 en 1947 et 378 048 en 1948. La demande, sans atteindre les sommets de 1936, reste conséquente. La clientèle américaine a en effet été privée de voitures neuves pendant quatre ans.
Plymouth 1947. La marque populaire du groupe Chrysler n'est pas condamnée à fournir un équipement au rabais, et elle tient à le faire savoir.
Plymouth 1948. Pourquoi voit-on autant de taxis Plymouth ? C'est parce que si elle est adaptée à cette profession, elle répondra aussi parfaitement à vos besoins. Les Plymouth de 1949 à 1952 La General Motors, Ford et Chrysler présentent leurs tout nouveaux modèles à carrosserie ponton pour le millésime 1949, en léger décalage avec les constructeurs indépendants, plus flexibles, comme Studebaker, Nash, Hudson, Packard ou Kaiser-Frazer. Les Plymouth sont donc totalement renouvelées, adoptant un style à la fois moderne et classique, c’est-à-dire sans fantaisie, selon le souhait de Kaufman Thuma Keller. Le style des Plymouth 1949 rappelle celui des Singer SM 1500 britanniques. L’empattement est fixé à 3 mètres. Le moteur est toujours le six cylindres de 217,8 Ci / 3 569 cm3, mais il délivre maintenant 97 ch. Il restera sous le capot des Plymouth jusqu’en 1954, après avoir vu sa puissance portée à 100 ch en 1953. Le break abandonne le bois pour l'acier, ce qui en fait l’un des premiers modèles du genre, après la Willys Jeep station wagon de 1946. 574 734 voitures sont produites en 1949. Cela représente 21 % de part de marché.
Les Plymouth de l'après-guerre sont disponibles en concession en avril 1949. La ligne ponton gagne du terrain, avec des ailes de mieux en mieux intégrées à la carrosserie. Le dessin de la calandre alterne de grosses barres horizontales et d'autres plus fines. Pour 1950, la calandre des Plymouth est redessinée. Pour 1951, de nouvelles appellations apparaissent : Cranbrook, Cambridge et Concord. Ces modèles reçoivent encore une fois une nouvelle calandre, en forme de moustache, qui a peut-être inspiré celle des Simca Aronde 1953. L’appellation Belvedere apparaît pour la première fois chez Plymouth sur une version coupé de la Cranbrook sans montant latéral. Simca reprendra ce type de carrosserie sur l'Aronde Grand Large. Henri Pigozzi, le patron de Simca, ne se privait pas d'observer les pratiques des constructeurs américaines, qui à cette époque, donnaient le ton.
Les Plymouth de 1950 ne sont que des modèles 1949 arrangés et un peu mieux équilibrés. Les ailes arrière sont plus saillantes. La grille de calandre perd quelques lames horizontales.
Pour 1951, les changements sont encore mineurs. Les contours du capot sont abaissés et plus doux. Trois bananes sont implantées sur la grille de calandre, qu s'ajoutent à celles déjà existantes sur les pare-chocs. Pour 1952, la gamme Plymouth est reconduite sans changement notable. Les volumes de production atteignent des sommets : 573 116 unités en 1950 puis 621 013 en 1951. Ce nombre redescend à 474 836 en 1952. C'est un des effets de la guerre de Corée, qui touche tous les constructeurs américains.
1952 est la dernière année de production pour cette série de Plymouth lancée en 1949. Plymouth, millésime 1953 La Concord, version la moins chère, est abandonnée. Les Plymouth Cranbrook et Cambridge 1953 reçoivent une nouvelle carrosserie assez proche de l’ancienne, mais leur empattement est réduit à 2,89 mètres. Le pare-brise est désormais en une seule pièce, les flancs sont aplatis, la vitre de custode est redessinée et la calandre présente une épaisse barre horizontale qui rappelle les Opel contemporaines.
Pour 1953, les lignes sont modernisées. Les flancs sont aplatis, le pare-brise est d'un seul tenant, la calandre perd l'essentiel de ses chromes et gagne en sobriété. Depuis 1949, les Plymouth sont considérées comme des voitures solides et fiables, mais un peu tristes et pas très rapides. Elles n’atteignent pas les 130 km/h. Virgil Exner, styliste de talent, en provenance de chez Studebaker, vient d'être recruté par Chrysler pour rendre les voitures du groupe plus attractives, qu'il s'agisse des Plymouth, Dodge, Chrysler ou De Soto. Il faudra attendre le millésime 1955 pour découvrir les tout nouveaux modèles entièrement dessinés par Exner. L’année 1953 se solde toutefois par un nouveau record de production dans l'histoire de la marque avec 662 515 unités.
La Canbrook Convertible Coupé est habillée de cuir et la capote est automatique. C'est le modèle le plus cher de la gamme, qui s'écoule en 1953 à 6 301 unités. Plymouth, millésime 1954 Les Cranbrook et Cambridge sont remplacées par les Plaza, Savoy, Belvedere, soit trois appellations au lieu de deux. Cet étagement de la gamme sera maintenu en 1955 et en 1956. Ce sont les noms qui changent plus que les voitures, même si l'objectif est de laisser croire à des nouveautés. Le moteur six cylindres évolue, sa cylindrée passe à 230,2 Ci / 3 772 cm3, et sa puissance à 110 ch. Pour la première fois, une Plymouth de série approche les 140 km/h ! Mais la clientèle ne se laisse pas vraiment prendre à ce petit jeu, l’année 1954 se soldant par un volume de production en nette baisse avec 399 900 unités, la plus mauvaise année depuis 1948. En outre, la marque Plymouth perd sa troisième place au classement des constructeurs, qu'elle avait conservé depuis 1931. Elle n'est plus que cinquième. Le renouvellement de la gamme se fait vraiment attendre, aussi bien par le réseau que par la clientèle.
Les modèles ayant changé en 1953, les Plymouth 1954 ne bénéficient que d'un petit léger lifting, qui porte surtout sur le dessin de la calandre. Le nom de Plymouth apparaît désormais en lettres rouges sur la barre centrale. Plymouth, millésime 1955 Les nouvelles Plymouth millésime 1955 dessinées par Virgil Exner, dont le style est surnommé " Forward Look ", sont présentées à l’automne 1954. D’emblée, ces carrosseries apparaissent modernes et séduisantes, même si elles n’ont pas l’extravagance des Chrysler et des Imperial de haut de gamme. Mais on leur reconnaît un air de famille, avec des lignes plus longues, plus basses et plus élancées. Le pare-brise et la lunette arrière sont panoramiques, et la partie avant en forme de flèche se caractérise par l'adoption de phares sous visière, et par une élégante calandre chromée. L'arrière affiche des ailes pointues. L’empattement est fixé à 2,92 mètres. Avec le succès de ce millésime, Virgil Exner sort Plymouth des ennuis qui l'accablaient par manque de renouvellement de son offre.
Les Plymouth de 1955 sont plus longues et plus basses, et reposent sur une infrastructure nouvelle. La ceinture de caisse droite sépare bien la partie haute du reste de la caisse. Les ailes avant recouvrent les phares d'une visière. Les motorisations évoluent elles aussi. Le six cylindres de 230,2 Ci / 3 772 cm3 délivre maintenant 117 ch. Mais surtout, un V8 apparaît pour la première fois sur une Plymouth de série, disponible en deux cylindrées, 241 Ci / 3 949 cm3 de 157 ch et 260 Ci / 4 261 cm3 de 167/177 ch. De nouvelles options sont proposées, comme l’air conditionné, les vitres à commande électrique ou le siège avant à réglage assisté. L’année 1955 se solde par une production de 742 991 Plymouth, soit une progression de 85 % par rapport à 1954. Sur un marché très porteur, Plymouth revient à la quatrième place des constructeurs américains. Plymouth, millésime 1956 Les carrosseries de l’année précédente sont légèrement modifiées pour 1956, avec des ailerons plus importants à l’arrière et des décorations latérales différentes. La gamme se structure autour de cinq modèles : Plaza, Savoy, Belvedere, Suburban (break) et la nouvelle Fury. Les moteurs évoluent franchement. Le six cylindres de 230,2 Ci / 3772 cm3 disponible sur les Plaza, Savoy, Belvedere et Suburban voit sa puissance portée à 125 ch ou 131 ch. Trois nouveaux V8 sont proposés : 270 Ci / 4 424 cm3 de 180 ch (Plaza, Savoy, Belvedere), 277 Ci / 4 539 cm3 de 187/200 ch (Plaza, Savoy, Belvedere) et 303 Ci / 4 965 cm3 de 240 ch (Fury). Le 303 Ci permet à la Fury d'atteindre les 170 km/h, ce qui rend plus légitime l'appellation de modèle. C'est en quelque sorte la Chrysler 300 de Plymouth ...
Les Plymouth 1956 qui restent dans le prolongement des modèles 1955 innovent toutefois par de superbes ailerons arrière. De nouvelles options apparaissent : la boite Powerflite à boutons-poussoir, le circuit électrique 12 volts ou le tourne-disque Highway HIFI dont le bras est conçu pour se maintenir dans le sillon … En 1956, Plymouth conserve sa quatrième place sur le marché US, avec 452 958 véhicules produits, marquant le pas comme tous les constructeurs par rapport à l'année précédente.
La Plymouth Belvedere 4-door Hardtop Sport Sedan est avec la Convertible la voiture la plus chère de la gamme. Plymouth voudrait nous faire croire que les ailerons permettent de gagner en efficacité aérodynamique. Plymouth, millésime 1957 La structure de la gamme est inchangée. Issues du concept-car Chrysler Norseman de 1956, les Plymouth 1957 adoptent un nouveau style dit " Flight sweep " (littéralement balayage en vol), caractérisé par des lignes encore plus nettes, plus basses et plus horizontales, et par des ailerons toujours plus volumineux. Ces carrosseries aplaties et spectaculaires habilleront les Plymouth jusqu’en 1961, au prix d'évolutions cosmétiques mineures. Cette stratégie semble logique dans la mesure où la publicité de la marque annonce " Suddenly it’s 1960 ", signifiant ainsi que ces voitures millésime 1957 ont plusieurs années d’avance.
Plymouth Belvedere Sport Coupe, 1957. " Soudain, c'est 1960 " annonce la publicité. La grille de calandre simplifiée comporte sept barres horizontales et autant de barres verticales. Les doubles phares constituent une option, sans majoration de prix. Rien ne semble vouloir arrêter la croissance des ailerons.Quatre moteurs animent les Plymouth : 6 cylindres 230,2 Ci / 3 772 cm3 (Plaza, Savoye, Belvedere) dont la puissance est portée à 132 ch, V8 de 277 Ci / 4 539 cm3 dont la puissance est portée à 197/235 ch (Plaza), nouveau V8 301 Ci / 4 932 cm3 de 215/235 ch, et enfin nouveau V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 290 ch. Plymouth produit 655 926 véhicules en 1957, établissant ainsi un nouveau record pour la marque, et confirmant tout l'intérêt du public pour les lignes tracées sous la direction de Virgil Exner.
Plymouth Fury Sport Coupe, 1957. Les ailerons de cette voiture sont de la même teinte que ceux de l'avion en arrière-plan. Ce modèle à hautes performances est produit à 7 438 unités. Son prix de 2 900 $ l'installe au sommet de la gamme. CopyrightPlymouth, millésime 1958 La structure de la gamme est identique à celle de 1957. Le 6 cylindres est inchangé (Plaza, Savoye, Belvedere). Les V8 277 Ci / 4539 cm3 et 301 Ci / 4 932 cm3 disparaissent. Le V8 de 318 Ci / 5 211 cm3 est disponible avec trois niveaux de puissance au lieu d'un seul : 225 et 250 ch (Plaza, Savoy, Belvedere, Suburban) et 290 ch (Fury). Un nouveau V8 350 Ci / 5 735 cm3 de 305/315 ch fait son apparition, disponible en option sur les Plaza, Savoy, Belvedere et Suburban. On note peu de changements sur ce nouveau millésime. Cela s’avère en effet inutile dans la mesure où ces modèles comptent parmi les automobiles les plus impressionnantes d'Amérique, dont les formes sont mises en valeur par des couleurs chatoyantes.
Plymouth Belvedere Sport Coupe, 1958. La grille de calandre est certainement l'une des plus belles parmi les voitures américaines de cette décennie. Le design des Plymouth est à son apogée. C'est une version Fury qui jouera le rôle principal dans le film " Christine ", réalisé en 1983 par John Carpenter d'après le roman homonyme de Stephen King. CopyrightComparées aux Chevrolet et Ford, les Plymouth en mettent plein la vue. Mais l'année 1958 est marquée aux Etats-Unis par une récession économique. Tous les constructeurs en pâtissent, Plymouth ne produit que 367 296 véhicules durant ce millésime. La clientèle américaine commence à réclamer des voitures plus compactes, à l’image de la Volkswagen Coccinelle qui connaît un vif succès chez l'Oncle Sam.
Plymouth Sport Suburban, 1958. La vocation utilitaire de ce break neuf places ne l'empêche pas dans cette version haut de gamme d'offrir un équipement pléthorique, avec notamment des teintes contrastées du plus bel effet entre la caisse d'une part, et les enjoliveurs latéraux, les montants de toit arrière et le toit en lui-même d'autre part. CopyrightPlymouth, millésime 1959 La version de base Plaza disparaît du catalogue. La Sport Fury seconde la Fury. La gamme se structure donc autour de Savoy, Belvedere, Fury, Sport Fury et Suburban. La partie centrale des Plymouth est reprise du millésime précédent. Les Plymouth 1959 se singularisent par une partie avant modifiée, des phares à double casquette, et un nouveau dessin des ailerons arrière, plus longs et plus hauts. Certaines versions affichent sur le couvercle de coffre les formes de la roue de secours, particularité initiée par Virgil Exner, nostalgique des années 1930, qui parvient à imposer ce trait sur bon nombre de modèles du groupe Chrysler.
Le style " Flight sweep " en est à sa troisième année. Comment faire mieux qu'en 1958 sans tomber dans les excès ? C'est pourtant la direction que prennent la plupart des marques automobiles en 1959, et Plymouth n'y échappe pas, en alourdissant inutilement le dessin de la grille de calandre et celui des ailerons arrière. Copyright Les voitures mesurent désormais 5,29 mètres de long. Les moteurs évoluent encore : si le six cylindres 3 772 cm3 de 132 ch est inchangé, on note l’apparition d’un nouveau V8 361 Ci / 5 916 cm3 de 305 ch qui remplace le 350 Ci / 5 735 cm3 qui n’aura duré qu’une saison, et une nouvelle offre de puissance, 230 ou 260 ch, pour le 318 Ci / 5 211 cm3, sans doute pour le démarquer davantage du gros V8 de 361 Ci. Plymouth produit 393 213 voitures au cours du millésime 1959, en léger progrès par rapport à 1958. Plymouth, millésime 1960 La Valiant est la nouveauté de l'année, tandis que la Sport Fury disparaît provisoirement. L'articulation de la gamme s'effectue donc à partir des Valiant, Savoy, Belvedere, Fury et Suburban. Le millésime 1960 est marqué par le lancement par les " Big Three " des voitures compactes demandées par la clientèle américaine depuis plusieurs années. On voit donc apparaître presque en même temps la Chevrolet Corvair, la Ford Falcon et la Plymouth Valiant, chacune avec ses particularités et un style distinct. La Chevrolet Corvair au dessin aplati est dotée d’un moteur arrière (comme la Volkswagen), la Ford Falcon assume le choix de la simplicité et du classicisme, quant à la Plymouth Valiant, elle se singularise par une esthétique baroque, typique d'un style Exner finissant. L'ensemble est original et inutilement complexe, et pas forcément très agréable à l'oeil.
Plymouth Valiant, 1960. Le style baroque et flamboyant de la Valiant va vite se démoder. Dans les années 60, les voitures américaines se feront en effet plus discrètes, sans renoncer à leur format toujours aussi imposant. Copyright La Valiant reprend le principe du cache roue de secours dessiné sur le coffre. Il est évident que la Valiant, disponible en berline et en break, veut se positionner comme l’antithèse des Corvair et Falcon. Longue de 4,67 mètres, elle peut accueillir six personnes, et est dotée d’un nouveau six cylindres 170 Ci / 2 786 cm3 délivrant 101 ch, ou 148 ch en option. Les grandes Plymouth poursuivent leur carrière avec quelques modifications esthétiques : partie avant redessinée, nouveau dessin des ailerons ... Un nouveau 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch est disponible sur cette gamme haute, en lieu et place du 230,2 Ci de 3 772 cm3 de 132 ch. Au sommet trône un nouveau V8 383 Ci / 6 276 cm3 de 310/330 ch. Les deux autres V8 de 318 Ci et 361 Ci sont maintenus. L'influence des " full size " dans les chiffres de ventes diminue, puisque l’on dénombre seulement 253 432 voitures de ce type au cours du millésime 1960, contre 194 292 Valiant, soit un total de 447 724 Plymouth. Ce volume est à peine supérieur à celui de 1959, année durant laquelle la Valiant n’existait pas. Cela signifie que pas loin d'un client de la marque sur deux s’est tourné vers la compacte Valiant en 1960.
Plymouth Fury Hardtop Coupe, 1960. La décennie est nouvelle, mais Plymouth s'accroche à une esthétique devenue outrancière. CopyrightPlymouth, millésime 1961 La structure de la gamme est inchangée. La Valiant ayant pris un bon départ, sa gamme est complétée en 1961 par un coupé hardtop deux portes qui reprend la silhouette de la berline. Si la Plymouth compacte n’enregistre que 143 078 unités fabriquées durant ce millésime, soit 26 % de moins que l'année précédente, c’est tout simplement parce que cette voiture est également proposée à partir de cette année par Dodge sous la désignation Lancer. Mais le cumul Plymouth Valiant et Dodge Lancer reste largement positif, avec une production de 217 854 unités.
Plymouth Valiant Sedan, 1961. Le style des petites Plymouth va inspirer les " full size " de la marque. CopyrightLes grandes Plymouth poursuivent leur carrière en bénéficiant d'une importante refonte esthétique. Elles mesurent 5,32 mètres de long. La base est toujours la carrosserie de 1957, mais elle est amplement modifiée en s’inspirant du style baroque de la Valiant. Les ailerons disparaissent, ce qui correspond à une demande de la direction de Chrysler. Cela conduit Virgil Exner à parler de " poulets plumés " à propos des nouvelles venues. Elles conservent les mêmes moteurs qu'en 1960. La course à la puissance est lancée, puisque l'acquéreur peut opter pour un imposant 413 Ci / 6 768 cm3 de 350 ou 375 ch. Les grandes Plymouth sont produites à 207 207 unités. En incluant la Valiant, Plymouth assemble 350 285 voitures en 1961, le nombre le plus bas depuis 1946. La marque redescend en cinquième position, derrière Chevrolet, Ford, Rambler (un véritable outsider) et Pontiac.
Plymouth Fury Hardtop Coupe, 1961. Les ailerons arrière des années 50 sont passés aux oubliettes, et ont cédé leur place à des feux obus. Ce style ne convainc pas le public, et Plymouth se voit rétrogradé en cinquième position derrière Rambler et Pontiac. Copyright Plymouth, millésime 1962 La Valiant Signet épaule la Valiant. C'est un coupé hardtop qui s'affiche comme étant une version mieux finie. La sport Fury est de retour après une absence de deux ans. La gamme compte donc sept modèles : Valiant, Valiant Signet, Savoy, Belvedere, Fury, Sport Fury et Suburban. La Valiant millésime 1962 est reconduite sans grand changement, mais on remarque la disparition du dessin de la roue de secours sur le coffre, qui semble confirmer le départ imminent de Virgil Exner, après une dizaine d’années d’activité à la direction du style du groupe Chrysler. Autant Exner était attendu comme le messie au début des années 50, autant son départ fin 1961 semble être devenu une nécessité, faute de remise en question personnelle face aux nouvelles tendances qui font passer son style pour démodé.
Plymouth Valiant, 1962. En ce début de décennie, Plymouth fait face à un outsider, Rambler. Cette marque, qui a connu une première existence dans les années 1910, a été sorti de l'oubli en 1950 en désignant un modèle Nash. C'est redevenu une marque à part entière en 1958. CopyrightLes grandes Plymouth millésime 1962, c'est-à-dire les Savoy, Belvedere et Fury, changent complètement de carrosserie, abandonnant définitivement de qui restait de l’époque " Flite sweep ". Ce sont les dernières créations de Virgil Exner pour Plymouth. Celles-ci s’inspirent de la Valiant, dans un style aussi baroque. A l’inverse de la tendance générale qui privilégie les voitures plus grandes, elles sont plus courtes que l'année précédente : 5,13 mètres au lieu de 5,32 mètres. On les reconnaît facilement à leur calandre creusée qui intègre deux phares plus petits que les phares situés en bout d’ailes.
Plymouth Fury Sedan, 1962. Les nouvelles venues perdent 250 kg sur la balance. En adoptant le style de la Valiant sur son haut de gamme, Plymouth commet là une erreur stratégique. Les moteurs sont repris de la série précédente. Seule évolution majeure, le 413 Ci de 6 768 cm3 offre désormais 410 ch. Durant le millésime 1962, Plymouth produit 182 520 Savoy, Belvedere, Fury, Sport Fury et Suburban, ainsi que 157 294 Valiant et Valiant Signet, soit 339 814 unités au total, en légère baisse par rapport à 1961. Cela confirme que le style Exner ne plaît plus au grand public, et laisse à penser que les acheteurs se sont adressés à la concurrence. Plymouth, millésime 1963 La structure de la gamme est inchangée. La Suburban rentre dans le rang, et les versions break apparaissent sous la désignation wagon dans les offres de Valiant, Savoy, Belvedere et Fury. La Valiant est entièrement redessinée. Son style a été assagi sous la direction d'Elwood Engel, ex-Ford, qui a remplacé Virgil Exner en novembre 1961. La Valiant se rapproche des lignes plus consensuelles de la Ford Falcon. Seule la calandre trapézoïdale inversée et le motif latéral en forme de flèche sur les ailes avant font le lien avec l’ancienne Valiant, mais ces détails sont plutôt de l’ordre du subliminal … Les deux six cylindres sont inchangés. Le modèle s’allonge de 6 cm, à 4,73 mètres, mais l’empattement reste fixé à 2,69 mètres. En plus des berline, coupé et break apparaît une version cabriolet deux portes.
Plymouth Valiant Sedan, 1963. La sobriété de la nouvelle Valiant conjuguée à un marché porteur permet à Plymouth de retrouver sa quatrième place sur le marché américain.Les grandes Plymouth changent elles aussi de carrosserie. Les lignes tracées par Elwood Engel sont plus austères mais aussi moins sujettes à la critique que celles du millésime précédent, qui n’ont vécu qu’une seule année. La longueur des modèles atteint 5,21 mètres. En plus des moteurs 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3, V8 318 Ci / 5211 cm3, V8 361 Ci / 5 916 cm3 et V8 383 Ci / 6 276 cm3, apparaît un nouveau V8 encore plus puissant, un 426 Ci / 6 981 cm3 de 415 ou 425 ch. Pour lui faire la place nécessaire, le 5 916 cm3 voit sa puissance réduite à 265 ch.
Plymouth Fury Hardtop Sedan, 1963. Les modèles 1962 ont effectué une retraite précipitée. Ceux de 1963 affichent des lignes plus conservatrices et plus carrées. CopyrightPlymouth produit 488 448 voitures, dont 263 292 Savoy, Belvedere, Fury et Sport Fury, et 225 156 Valiant/Valiant Signet, ce qui représente une hausse de 44 % par rapport à 1962. Cette situation confirme le succès du nouveau style initié par Elwood Engel, certes plus banal, mais bien plus vendeur. En quatrième position, Plymouth gagne une place au classement des constructeurs derrière Chevrolet, Ford, Pontiac, mais cette fois devant Rambler.
Plymouth Fury Hardtop Sedan, 1963. Depuis fin 1961, Elwood Engel a en charge le design de toutes les voitures des marques Chrysler, Plymouth, Dodge et Imperial, dans un style plus apaisé que Virgil Exner. Plymouth, millésime 1964 La structure de la gamme est inchangée. Renouvelée l’année précédente, la Valiant millésime 1964 adopte des changements mineurs, comme une nouvelle calandre et une partie arrière aux feux verticaux et non plus horizontaux, proche de la Signet du millésime précédent. Du coup, la longueur des Valiant passe à 4,78 mètres. En plus des 6 cylindres 170 Ci / 2 786 cm3 de 101 ch et 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch déjà connus, apparaît un V8 273 Ci / 4 474 cm3 de 180 ch. C'est la première fois que la Valiant est disponible avec un 8 cylindres.
Plymouth Valiant, 1964. La Valiant connaît une deuxième jeunesse grâce à son récent restyling. Elle s'oppose surtout aux Ford Falcon et Chevrolet Corvair. CopyrightA partir de la Valiant Signet, Plymouth a élaboré un nouveau coupé Barracuda qui reprend les dimensions, l’empattement et les moteurs de la berline compacte, mais avec une partie arrière inédite, faite d'une audacieuse lunette panoramique de grande dimension, déjà vue sur certains concept cars.
Plymouth Barracuda, 1964. Il ne s'agit encore que d'un coupé assez ordinaire réalisé sur la base de la Valiant Signet. Il se distingue surtout par sa gigantesque lunette arrière. CopyrightLes grandes Plymouth n’évoluent que dans le détail. La partie avant est redessinée, avec une large calandre rappelant celle des Chevrolet. Les V8 sont ceux du millésime précédent. Le 426 Ci / 6 981 cm3 est disponible avec trois niveaux de puissance au lieu de deux : 365, 400 et 425 ch. Ainsi, les grandes Plymouth dépassent allègrement les 200 km/h. Plymouth produit 548 321 voitures durant le millésime 1964, dont 297 293 Savoy, Belvedere, Fury et Sport Fury, et 227 585 Valiant/Valiant Signet, plus 23 443 Barracuda (considérée sur ce millésime comme une variante de la Valiant Signet).
Plymouth Fury, 1964. Les coupés hardtop sont apparus aux Etats-Unis au coeur des années 1950, en offrant un design séduisant à des tarifs encore accessibles. CopyrightPlymouth, millésime 1965 La structure de la gamme est modifiée. Elle s'établit autour de cinq groupes de modèles : Valiant/Valiant Signet à la base, Barracuda pour le sport, Belvedere I/II pour la gamme intermédiaire basse, Satellite pour la gamme intermédiaire haute, et Fury I/II/III/Sport Fury au sommet. La nouvelle Belvedere mesure 5,17 mètres de long, à comparer aux 5,32 mètres de la Fury. Elle ne compte que deux phares à l'avant, contre quatre sur la Fury (sous forme de deux paires de phares verticaux). Elle est disponible en 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 101 ch, et avec une large gamme de V8 : 273 Ci / 4 474 cm3, 318 Ci / 5 211 cm3, 361 Ci / 5 916 cm3, 426 Ci / 6 981 cm3, pour des puissances respectives de 180, 230, 265 et 425 ch. Etant plus compacte et plus légère que la Fury, la Belvedere est aussi plus rapide. Elle atteint ainsi 217 km/h avec le plus gros des V8.
Plymouth Valiant, 1965. Sans bruit, la Valiant, valeur sure de la gamme, poursuit son bonhomme de chemin. Copyright Cette nouvelle Belvedere connaît un franc succès dès sa première année de commercialisation. Elle s’adresse à une clientèle plus jeune que celle de la Fury, et s’inscrit parfaitement dans la nouvelle politique de gamme des constructeurs américains, qui lancent des modèles intermédiaires pour enrichir leur offre. Chevrolet a adopté la même logique avec la Chevelle, et Ford avec la Fairlane.
Plymouth Belvedere, 1965. Plymouth ratisse large, et ne néglige aucun client potentiel. Cette Belvedere de milieu de gamme est proposée avec une multitude de motorisations, qui vont du 6 cylindres 101 ch jusqu'au V8 de 365 ch, et qui peuvent se combiner avec quatre types de carrosseries : berline 2 et 4 portes, hardtop coupe et wagon. Copyright La Satellite est introduite cette même année. Uniquement disponible en V8, elle se superpose à la Belvedere, avec deux carrosseries au choix, coupé hardtop ou cabriolet. La Fury est entièrement redessinée. Son style se veut statutaire. Les lignes nettes dues à Elwood Engel font la part belle aux traits horizontaux et verticaux. L'offre se décline en Fury I, Fury II, Fury III et Sport Fury. Les différences portent essentiellement sur l'habillage (baguettes chromées, enjoliveurs et flasques de roues ...). Ces lignes plaisent puisque la Fury est produite à 327 950 exemplaires durant ce millésime. Avec l’apport des 167 153 Valiant/Valiant Signet, 159 535 Belvedere/Satellite et 64 596 Barracuda, Plymouth produit en 1965 un total 719 234 voitures, l’un des meilleurs scores de la décennie.
Plymouth Sport Fury Convertible, 1965. Alors que les Fury I/II/III sont proposées avec une offre de carrosseries très large, la Sport Fury, plus élitiste, n'est disponible qu'en versions Hardtop Coupe et Convertible Coupe. Plymouth, millésime 1966 La structure de la gamme est inchangée. Après la Satellite de 1965, Plymouth ajoute à sa gamme la VIP qui s’affiche comme une version luxueuse de la Fury. La VIP généreusement équipée, notamment avec un toit vinyl, est une réponse de Plymouth aux Chevrolet Caprice et Ford LTD. Sa carrière ne durera toutefois que trois ans.
Fury I two-door Sedan, 1966. La Fury 1966 débute à 2 426 $ pour cette berline deux portes, pour aller jusqu'à 3 251 $ pour une Sport Fury Convertible Coupe. Le reste de la gamme Plymouth n’évolue que dans le détail. Vu l’excellent résultat de 1965, il n’a pas été nécessaire pour la marque de tout chambouler … Un nouveau V8 de 440 Ci / 7 210 cm3 et 265 ch est toutefois disponible sur les VIP et Fury. Il s'ajoute aux motorisations déjà existantes.
Plymouth Satellite Convertible, 1966. La Satellite est un modèle intermédiaire, entre la Belvedere et la Fury. Les volumes de production restent très bons durant le millésime 1966, avec 683 879 voitures fabriquées dont 318 431 Fury et VIP, 189 282 Belvedere et Satellite, 138 137 Valiant/Valiant Signet et 38 029 Barracuda. Plymouth, millésime 1967 La structure de la gamme est inchangée par rapport à 1965 et 1966.
Plymouth est distribué en Suisse par le biais du réseau Chrysler International S.A. qui distribue cette brochure en allemand. La Plymouth Valiant est totalement redessinée dans un style classique, mais moins austère et plus gracieux que celui des anciennes générations, avec des dimensions qui demeurent très proches. Le client peut opter pour le 6 cylindres 170 Ci / 3 786 cm3 dont la puissance est portée de 101 à 115 ch, pour le 6 cylindres 225 Ci / 2 687 cm3 de 145 ch, ou pour le V8 273 Ci de 180 ou 235 ch. Le passage d'une génération à l'autre ne génère pas plus de ventes. Au contraire, Plymouth, pour satisfaire la demande, ne produit que 108 969 unités.
Plymouth Valiant, 1967. C'est l'une des américaines des plus vendues en France, car elle ne tombe pas sous le coup de la vignette à 1 000 francs, et parce que c'est la moins chère des voitures US disponibles chez nous. La Barracuda est aussi totalement redessinée, dans un style moins audacieux que précédemment, mais plus élégant, dans le même esprit que les Chevrolet Camaro et Pontiac Firebird contemporaines. Au choix : 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch, V8 273 Ci / 4 474 cm3 de 235 ch ou V8 383 Ci de 280 ch ou 325 ch. Les versions les plus puissantes dépassent les 200 km/h. Le public semble séduit par ce renouvellement d'aspect de la Barracuda, dont les ventes progressent de 64 %, à 62 534 unités.
Plymouth Barracuda, 1967. Jusqu'à présent, la Barracuda était une simple version fastback de la berline Valiant. Elle s'émancipe cette année avec une nouvelle carrosserie d'un caractère nettement plus sportif. CopyrightDans la gamme des Belvedere et Satellite, il n'y a pas de changement notable à part l’ajout d’une version Belvedere GTX encore plus sportive que la Satellite, disponible avec le 426 Ci / 6 981 cm3 de 425 ch ou le 440 Ci / 7 210 cm3 de 375 ch. La gamme intermédiaire enregistre 148 080 ventes.
Plymouth Satellite Hardtop Coupe, 1967. Les Satellite, Belvedere et GTX forment la gamme intermédiaire de Plymouth, entre Valiant / Barracuda d'une part, et Fury, Sport Fury et VIP d'autre part.L'aspect des Fury dont la longueur atteint 5,41 mètres est rafraîchi. Ce sont les Plymouth les plus longues depuis 1928. L'offre mécanique est inchangée. Cette gamme reste la plus populaire de la marque, avec 317 300 voitures produites en 1967, ce qui permet à Plymouth d’atteindre 636 883 unités au total, et de conserver sa quatrième place.
Plymouth Sport Fury Hardtop Coupe, 1967. Avec seulement deux portes, il mesure 5,41 mètres de long.Plymouth, millésime 1968 La gamme est structurée autour de cinq groupes de modèles : Valiant/Valiant Signet à la base, Barracuda pour le sport, Belvedere pour la gamme intermédiaire basse, Satellite/Sport Satellite/Road Runner/GTX pour la gamme intermédiaire haute, et Fury I/II/III/Sport Fury/VIP au sommet.
Le catalogue Plymouth est généreux, depuis la Valiant de base à moteur 6 cylindres de 115 ch (2 254 $), à la GTX à moteur V8 de 425 ch (3 590 $ en version convertible coupe). Il y a peu de changements sur les Valiant/Valiant Signet et Barracuda de 1968, sauf au niveau de la calandre et des moteurs. En plus des mécaniques déjà connues, le V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 230 ch devient disponible sur la Valiant. Sur la Barracuda, le client a le choix entre les 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch, V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 230 ch, V8 340 Ci / 5 572 cm3 de 275 ch ou V8 383 Ci / 6 276 cm3 de 300 ch.
Plymouth Valiant, 1968. En France, la Valiant vaut 22 900 francs, quand une Citroën DS 21 Prestige, le haut de gamme de Javel, vaut 19 055 francs, et une Cadillac De Ville 57 100 francs.La gamme intermédiaire des Belvedere, Satellite et GTX est totalement redessinée, avec des lignes moins rigides. Un nouveau modèle apparaît, la Road Runner, un coupé Belvedere dépouillé encore plus sportif que la GTX, motorisé par le V8 de 383 Ci poussé à 335 ch ou le V8 de 426 Ci / 6 981 cm3 de 425 ch. Ainsi équipée, la Road Runner dépasse les 250 km/h.
Plymouth Road Runner 426 Hemi Coupe, 1968. Plymouth réalise une belle opération commerciale en proposant le coupé Road Runner, une " muscle car " au prix bien étudié. L'identification extérieure est assurée par des plaques RR et des décalcomanies représentant l'oiseau du dessin animé, ainsi que de fausses prises d'air de capot et des roues typées course. Source : https://en.wheelsage.orgIl y a peu d'évolution dans la gamme Fury qui aborde sa dernière année de commercialisation sous cette forme, puisque le groupe Chrysler prépare une toute nouvelle carrosserie pour 1969.
Plymouth Sport Fury Hardtop Coupe. A l'origine, cette dénomination hardtop (toit rigide, ou toit en dur) désignait un toit amovible monté dans les régions froides pendant la période hivernale sur les cabriolets. A partir des années 1950, ce terme a aussi désigné un type de carrosserie à toit inamovible, reconnaissable à l'absence de montants verticaux entre les vitres latérales avant et arrière.Au total, Plymouth produit 747 237 voitures durant le millésime 1968, dont 110 795 Valiant et 45 412 Barracuda, 241 573 intermédiaires et 349 457 Fury, C'est un nouveau record pour la marque. Plymouth, millésime 1969
Couverture d'une brochure présentant la gamme Plymouth 1969. Nous sommes en pleine période hippie. Les imprimés psychédéliques sont à la mode. C'est l'année de Woodstock. La structure de la gamme est inchangée par rapport à 1968. Les Valiant et Barracuda poursuivent leur carrière sans changement notable, sauf une calandre retouchée.
Plymouth Barracuda Formula 340-S Fastback, 1969. Le package Formula S inclut une suspension renforcée, un compte-tours, des pneus plus larges et des décorations spécifiques.Chez Plymouth, la gamme Fury est entièrement redessinée dans un style lisse et massif, dénommé " Fuselage look ". Les vitres latérales incurvées penchent vers l'intérieur au sommet de l'habitacle, et sont associées aux côtés de la carrosserie qui se courbent vers l'intérieur au niveau des bas de caisse, créant une forme cylindrique qui rappelle un fuselage d'avion de ligne en coupe transversale. Les phares verticaux sont abandonnés. Ce style sera dupliqué en Europe sur les Hillman Avenger et Chrysler 160/180, à une échelle réduite. La nouvelle Fury s'allonge de 4 cm à 5,45 mètres, et s’élargit de 5 cm à 2,02 mètres. C'est la plus longue des Plymouth jamais produite. L'offre moteur est la suivante : 6 cylindres 225 Ci / 3687 cm3 de 145 ch, V8 318 Ci / 5211 cm3 de 230 ch, V8 383 Ci / 6276 cm3 de 290 et 330 ch V8 440 Ci / 7210 cm3 de 375 ch.
Plymouth Fury, 1969. Lorsque ce nouveau style est introduit en août 1968 pour le millésime 1969, il remplace sur les grandes voitures du groupe Chrysler le design carré des modèles 1965/68. Il procure aux voitures une apparence plus large et plus longue. Les publicitaires affirment que la coque entoure les passagers, comme dans un avion, d'où la référence au fuselage.La gamme des Belvedere et Satellite est reconduite sans changement notable, avec une offre moteur qui part du 6 cylindres 225 Ci / 3687 cm3 de 145 ch et qui se prolonge jusqu'au V8 383 Ci / 6 276 cm3 de 330 ch.
Plymouth Belvedere. La large banquette avant est encore de mise à bord des voitures américaines. Elle est moins coûteuse à produire que les deux fauteuils séparés. Grands-parents, parents et enfants ne manquent pas d'espace à bord de cette Belvedere.Comme la plupart des constructeurs américains, Plymouth augmente la puissance de ses moteurs d'une année sur l'autre. Cette course à la puissance va bientôt se heurter aux nouvelles normes américaines antipollution, et pire encore à la crise pétrolière de 1973 … Mais en cette année 1969, les grandes marques vivent encore dans une certaine insouciance. Au total, Plymouth produit 747 024 voitures en 1969, dont 107 218 Valiant, 31 987 Barracuda, 241 194 intermédiaires et 366 625 Fury.
Plymouth Satellite. Les Etats-Unis produisent une partie de leur pétrole, et le carburant à la pompe y est moins lourdement taxé qu'en Europe. Les chocs pétroliers successifs des années 70 imposeront aux Américains de revoir leur mode de pensée. La Satellite est apparue en 1965 comme étant un modèle situé un cran au-dessus des Belvedere.Plymouth, millésime 1970 La Valiant Signet disparaît au profit de la nouvelle Valiant Duster. La Barracuda se décline désormais sur trois niveaux : Barracuda, Barracuda Gran Coupe et Cuda. La VIP disparaît. Sa place dans la gamme est prise par une Fury Gran Coupe. Sur la Valiant, un nouveau 6 cylindres de 198 Ci / 3 245 cm3 de 125 ch remplace le 170 Ci / 2 786 cm3 de 115 ch proposé depuis 1960. Le V8 273 Ci / 4 474 cm3 en place depuis 1964 disparaît, car peu demandé. L'évènement de l'année est le lancement de la Duster, un coupé sur base Valiant d’allure presque banale, mais qui va se révéler comme l'un des plus gros succès de la marque.
Plymouth Valiant Duster. Les ventes de la Valiant décollent cette année avec la Duster, un coupé compact de bonne qualité. Cette version rivalise avec les Ford Maverick, Chevrolet Nova et AMC Hornet. Alors que ses concurrentes disposent de deux ou quatre portes, la Duster n'est proposée que sous la forme d'un coupé.La Duster est disponible avec le 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch, mais aussi avec le 340 Ci / 5 572 cm3 de 275 ch et le 383 ci / 6 276 cm3 de 290 ou 330 ch dont est privée la Valiant, ce qui lui permet de dépasser les 200 km/h. Ce modèle répond à la forte demande de la clientèle américaine pour les coupés, aussi populaires que les berlines à cette époque. La Duster est commercialisée par Chrysler France au tarif de 28 990 francs, à comparer aux 14 900 francs de la nouvelle Chrysler 180, le haut de gamme de Simca Chrysler. Dans la gamme intermédiaire, la Belvedere, dont la dénomination est utilisée depuis 1950, vit son dernier millésime.
Plymouth Belvedere. Ce sont les dernières belles années de Plymouth, avec une gamme moyenne très développée, qui outre la Belvedere " de base ", compte la Satellite mieux équipée, et les pétillantes GTX & Road Runner, qui peuvent recevoir l'énorme V8 de 426 Ci qui développe jusqu'à 425 ch.La Barracuda est refondue dans un style plus agressif qui lui sied parfaitement, identique à celui de la Dodge Challenger. D'apparence, elle se rapproche surtout de la Chevrolet Camaro. Elle se décline en trois versions : Barracuda, Gran Coupe et Cuda. L'offre mécanique sur les Barracuda et Gran Coupe est large, depuis le tranquille 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 145 ch jusqu'au V8 383 Ci / 6 276 cm3 de 330 ch. La Cuda est la muscle car de la famille. Elle bénéfice d'une présentation suggestive tournée vers la performance, et pousse son offre moteur jusqu'au V8 440 Ci / 7 210 cm3 de 390 ch.
Plymouth Barracuda, 1970. La Barracuda est complètement redessinée. Elle est plus courte, plus large, plus lourde et d'apparence presque plus classique, sans être dénuée de personnalité. CopyrightIl n'y a pas de changement notable pour les Fury au " Fuselage look ". Elles existent en cinq variantes, avec les mêmes carrosseries : les Fury I, II, III, Sport Fury déjà connues, et la nouvelle Fury Gran Coupe. Chrysler France propose à son catalogue la Fury en berline, coupé et cabriolet. Les prix s'échelonnent de 46 900 francs à 50 200 francs, un peu en deçà du tarif d'un coupé Mercedes 280 SE.
Plymouth Sport Fury. Les Fury voient leur calandre redessinée, certaines versions adoptant des phares rétractables, lointain héritage des De Soto 1942. Le coupé Superbird dérivé de la Road Runner apparaît pour le millésime 1970. Il est reconnaissable à son avant plongeant, à ses phares rétractables et à ses grandes dérives arrière surmontées d’un immense aileron. Sa production restera confidentielle, avec 1 920 unités pour cet unique millésime. Au total, Plymouth produit 744 684 voitures. Plymouth, millésime 1971 La gamme est simplifiée. Elle se restructure autour de cinq modèles : Valiant (incluant la Duster et la nouvelle Scamp), Barracuda (incluant la Gran Coupe et la Cuda), Satellite (incluant la Road Runner et la GTX), Fury (I, II et III) et Sport Fury. La Satellite est totalement redessinée, reprenant à son compte le " Fuselage look " apparu sur la Fury en 1969.
Plymouth Satellite, 1971. La carrosserie a été redessinée pour 1971, dans l'esprit du " Fuselage look " propre au groupe Chrysler.Pour l'essentiel, les motorisations sont inchangées. Les puissances évoluent en très légère baisse pour les 383 Ci et 440 Ci. Seule nouveauté, l'apparition d'un nouveau 360 Ci / 5 899 cm3 de 255 ch disponible en option sur la Fury. Une version coupé deux portes hardtop à empattement plus long, baptisée Scamp, est intégrée à la série Valiant, qui compte donc désormais la Sedan, la Duster et la Scamp.
Plymouth Duster, 1971. A l'automne 1969, Chrysler a introduit une nouvelle série dérivée de la Valiant, la Duster, livrable uniquement en coupé.
Plymouth Barracuda, 1971. Elle tente de se frayer un chemin entre les Chevrolet Camaro, Pontiac Firebird, Dodge Challenger et Ford Mustang.Plymouth produit 702 115 voitures durant le millésime 1971, dont 42 660 Valiant, 48 253 Scamp, 186 478 Duster, 18 690 Barracuda, 147 027 Satellite et 259 007 Fury.
Plymouth Sport Fury, 1971. Elle a beau s'appeler " Sport Fury ", elle est disponible à la fois en berline, en coupé et en break. Ce dernier prend le nom de Sport Suburban Wagon. Source : https://en.wheelsage.orgPlymouth, millésime 1972 La Sport Fury est supprimée. Il subsiste donc les Valiant, Barracuda, Satellite et Fury, et leurs dérivés. Le fait majeur cette année est la réduction de la puissance des moteurs sur tous les modèles, qui répond aux normes antipollution nouvellement instaurées aux Etats-Unis. Cette réduction de la puissance des moteurs est paradoxale dans la mesure où elle précède de quelques mois la plus grande crise pétrolière du siècle, qui aura d’énormes conséquences sur l’industrie automobile américaine et mondiale.
Plymouth Fury Grand Coupe, 1972. Cette Grand Coupe, intégrée à l'offre Fury, succède au modèle Sport Fury.Le six cylindres 198 Ci / 3 245 cm3 (Valiant) passe de 125 à 100 ch. Le six cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 (Barracuda, Satellite, Valiant) passe de 145 à 110 ch, le V8 de 318 Ci / 5 211 cm3 (Satellite, Fury, Valiant, Barracuda) passe de 230 à 150 ch. Le V8 de 340 Ci / 5 572 cm3 (Duster 340, Cuda, Road Runner, Barracuda) passe de 275 à 240 ch. Le V8 de 360 Ci / 5 899 cm3 (Fury) passe de 255 à 170 ch. L'ancien 383 Ci disparaît. Le nouveau V8 de 400 Ci de 6 555 cm3 (Fury) développe 190 ou 250 ch. Le V8 de 440 Ci ou 7 210 cm3 (Fury) passe de 335/370/385 ch à 230 ou 285 ch. Est-ce la fin du mythe de la grosse voiture américaine ?
Plymouth Barracuda, 1972. Les lignes suggestives n'ont rien à envier aux Mustang, Camaro ou Firebird contemporaines. Les motorisations s'échelonnent de 110 petits chevaux à 240 ch en option. Le ramage ne se rapporte plus aussi bien au plumage que précédemment.Malgré la baisse de la puissance de ses modèles, Plymouth réalise un excellent score durant le millésime 1972 avec 756 605 voitures produites, dont 52 911 Valiant, 49 470 Scamp, 228 012 Duster, 18 450 Barracuda, 144 953 Satellite et 262 809 Fury. Plymouth, millésime 1973 La structure de la gamme et les motorisations sont inchangées. On assiste à un allongement des carrosseries. Plymouth, comme les autres marques américaines, prône toujours le gigantisme. La crise pétrolière déclenchée durant l’automne 1973 va provoquer la fin de cette tendance. Le retour de balancier sera violent …
Plymouth Duster. C'est le modèle populaire de la gamme, assurant en 1973 à lui seul près de 28 % des ventes, et qui permet à Plymouth de traverser la première moitié des années 70 sans trop d'encombres.
Plymouth Satellite Road Runner. La Road Runner est née en 1968 avec 325 ch, et même 425 ch en option. Cinq ans plus tard, la voiture a perdu de sa vigueur avec la hausse des primes d'assurance sur les muscle cars, et les premières réformes de 1971 visant à réduire la pollution. Il lui reste tout de même 240 ch, et une apparence flatteuse.
Plymouth Fury III. La désignation commerciale Fury existe depuis 1956. Elle a tantôt représenté des voitures de grande taille, tantôt de taille moyenne. Décliné en Fury I, II ou III depuis 1965, ces trois niveaux identifient selon les millésimes des carrosseries associées, et un niveau de finition plus ou moins élaboré.
Plymouth Barracuda. La courbe des ventes touche presque le plancher. La cause semble perdue. Et pourtant, Plymouth persiste. Comme toutes les voitures vendues sur le sol américain, la Barracuda n'échappe pas aux pare-chocs à gros butoirs. Au total, Plymouth établit un nouveau record de production durant le millésime 1973, avec 882 198 voitures dont 61 826 Valiant, 53 792 Scamp, 264 974 Duster, 22 213 Barracuda, 218 204 Satellite et 261 189 Fury, Plymouth, millésime 1974 L'offre de Plymouth s'articule depuis 1972 autour des Valiant, Barracuda, Satellite et Fury. La gamme Fury est totalement redessinée pour 1974, comme toutes les grandes Chrysler. Le monde subit durant l’automne 1973 un terrible choc pétrolier provoqué par les membres de l’OPEP, qui décident de diminuer fortement leur production de pétrole dans le contexte de la guerre du Kippour. Cela a pour conséquence une forte augmentation du prix du pétrole dont sont gavées les voitures du monde entier, et en particulier les " grosses " américaines, pour la plupart équipées d'imposants V8, des voitures lourdes et habillées de manière éléphantesque. Au fil des années, Plymouth et Dodge sont devenues des marques jumelles. Elles proposent des produits quasiment identiques, sous des appellations différentes. A l'image des constructeurs britanniques au sein de la British Leyland, Chrysler applique une politique de " badge engineering ", dont l'intérêt économique à court terme est évident, car il permet de réduire les frais de développement, mais qui s'avère toujours destructrice à long terme, en contribuant à la destruction de la valeur des marques. La Valiant est devenue une Dodge Dart rebadgée. Les deux voitures ne se différencient que par des aspects cosmétiques mineurs. On retient l’apparition d’une Valiant Brougham à la présentation luxueuse, avec un toit vinyl, des coloris et un intérieur spécifiques. Elle est disponible sous forme de berline et de coupé hardtop. Ce modèle annonce d’une certaine manière la future Plymouth Volare, et constitue une alternative crédible aux grosses voitures de luxe d'après la crise pétrolière.
Plymouth Valiant. Ce modèle, dont les origines remontent à 1960, en est à sa quatrième et dernière génération. Il sera remplacé en 1976 par la Volare. Son style sans originalité rappelle celui des Opel Diplomat B (1969/1977). Le coupé Duster abandonne son V8 340 Ci / 5 572 cm3 de 240 ch et récupère les trois moteurs disponibles sur la Valiant : 6 cylindres 198 Ci / 3 245 cm3 de 95 ch, 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 105 ch et V8 318 ci / 5 211 cm3 de 150 ch. Conséquence de ce changement, le Duster fait une croix sur son côté sportif en devenant un coupé au tempérament paisible. La Satellite est inchangée. Elle mesure 5,42 mètres de long, ce qui en fait une voiture imposante, mais moins que la Fury. Les moteurs sont toujours le 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 105 ch, V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 150 ch et le V8 400 Ci / 6 555 de 205 ou 250 ch. Plymouth propose en plus cette année le V8 440 Ci / 7 210 cm de 275 ch issu de la gamme Fury.
Duster 74. En pleine crise pétrolière, la Duster apparue en 1970 est la plus vendue de toutes les Plymouth. C'est aussi la meilleure année de son histoire en termes de vente. La Barracuda entre dans sa dernière année de production avec un seul moteur famélique, le V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 150 ch. Le choc pétrolier a d'abord pour conséquence de mettre un terme quasi-définitif à l'existence des muscle cars, où du moins ce qu'il en reste. Les nouvelles Fury qui mesurent 5,66 mètres sont lancées au plus mauvais moment. Les moteurs sont repris du millésime précédent : 360 Ci / 5 899 cm3 de 180 ch ou 200 ch, 400 Ci / 6 555 cm3 de 185, 205 ou 240 ch, et le 440 Ci / 7 210 cm3 de 230 ou 250 ch.
Plymouth Suburban 74. Les " station wagon " des années 1970 n'ont plus rien à envier aux berlines. Ils disposent des mêmes gros moteurs, des mêmes options et de la même finition que les modèles Fury dont ils dérivent. Vu le contexte de crise, le millésime 1974 n’est pas dramatique pour Plymouth qui produit encore 740 063 voitures, mais on assiste à un basculement de la clientèle vers les modèles les moins imposants et les moins gourmands en carburant. On compte 181 674 Valiant/Scamp, 277 409 Duster, 11 734 Barracuda, 150 963 Satellite et 118 283 Fury. Pour la dernière fois, Plymouth revient en troisième position derrière Chevrolet et Ford. La marque ne fera plus jamais mieux que la quatrième position. Plymouth, millésime 1975 Le millésime 1975 est marqué par un effondrement du marché automobile, ce qui conduit la GM, Ford et Chrysler à revoir à la baisse leurs programmes. Plymouth voit son volume de production tomber à 454 105 voitures, soit une chute de 40 % par rapport à 1974 ! Le " petit " 6 cylindres 198 Ci / 3 245 cm3 disponible sur la Valiant est abandonné. Il ne subsiste sur ce modèle que le 225 Ci / 3 687 cm3 dont la puissance est limitée à ... 90 ch. Sur les autres modèles, la puissance des moteurs à cylindrée égale baisse drastiquement, entre 10 et 20 % selon les versions. Ainsi, le plus puissant des V8 proposé sur une Plymouth est le 440 Ci / 7 210 cm3 de 215 ch. Il développait encore jusqu'à 390 ch en 1970. Le déclin de Plymouth est amorcé et semble inéluctable. La demande a évolué, Chrysler se fait distancer concernant la soin apporté à la conception de ses produits et à leur production. Une défiance générale s'est installée envers les produits du groupe. Dodge, qui sait soigner son image, s'en tire mieux que Plymouth, qui redevient ce qu'il était à ses débuts, un constructeur de modèles familiaux de bas de gamme.
1975 Plymouth Fury Sport Hardtop Coupe. Cette " luxury personnal car " du pauvre est vendue 4 105 $, et est produite cette année-là à 17 782 exemplaires. Ce sont des valeurs à comparer aux 6 420 $ d'une Buick Riviera ou aux 9 935 $ d'une Cadillac Eldorado, produites respectivement à 17 306 et 35 802 exemplaires. Le constructeur rebaptise en catastrophe les Satellite et Fury qui deviennent respectivement Fury et Gran Fury. La nouvelle Fury adopte une large calandre rectangulaire qui s'inspire de celle des anciennes grandes Fury 1974, mais la ligne générale de la voiture reste celle de l’ancienne Satellite. Dans la communication de Plymouth, on voit même apparaître le terme de Small Fury pour désigner l’ancienne Satellite. Cette stratégie confuse ne donne pas les résultats escomptés. Plymouth produit 454 105 voitures. Tous les modèles sont à la baisse : 147 894 Valiant/Scamp, 119 631 Duster, 113 779 Fury et 72 801 Gran Fury. Le groupe Chrysler doit réagir. Plymouth, millésime 1976 On observe un grand chamboulement dans la gamme Plymouth pour le millésime 1976. La Valiant et ses dérivés Scamp et Duster vivent leur dernière année, tandis qu’apparaît la Volare appelée à leur succéder. Ces voitures n’ont pas à rougir de leur carrière commerciale, puisqu’elles ont été produites au total à près de 3,6 millions d’exemplaires, dont environ 2,3 millions de Valiant/Scamp et 1,3 million de Duster. Parmi les compactes nées aux Etats-Unis à l'aube des années 1960, la Valiant est celle qui a connu la carrière la plus longue, soit seize années, sous quatre carrosseries différentes. Aux Etats-Unis, la Chevrolet Corvair est restée au catalogue dix ans, et la Ford Falcon onze ans. La gamme Plymouth 1976 se compose donc des Valiant, Volare, Fury et Gran Fury. La Volare reprend l’esprit de la Valiant et surtout de la Valiant Brougham. Chez Dodge, le même modèle baptisé Aspen remplace la Dodge Dart. Disponible en berline, coupé et break, la Volare mesure 5,12 mètres. Elle reprend le 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 porté cette année à 100 ch, mais aussi le V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 150 ch et le V8 360 Ci / 5 899 cm3 de 170 ch. 1976 Plymouth Volare Premier Sedan. Cette nouvelle Volare, et son double la Dodge Aspen, proposent une habitabilité exceptionnelle dans leur catégorie. La qualité de fabrication sera par contre très vite remise en cause.Le style de la voiture est agréable et rappelle la Ford Granada américaine lancée en 1975. La Volare plaît d'emblée au public. Elle fait un tabac cette première année avec 291 919 voitures produites, largement devant les 40 079 Valiant, 10 926 Scamp, 34 681 Duster, 102 847 Fury et 39 510 Gran Fury. Plymouth fabrique ainsi 519 962 voitures durant le millésime 1976, un nombre en progression de 15 % par rapport à 1975, mais toujours en retrait de 30 % par rapport à 1974. Plymouth, millésime 1977 Après la suppression des Valiant, Scamp et Duster à l'issue du millésime 1976, cela va être au tour de la Gran Fury (née Fury) de s'incliner à l'issue du millésime 1977. La grande Plymouth, héritière d’une lignée remontant à 1928, n’attire plus grand monde. La Volare répond mieux à la demande du marché, avec une habitabilité équivalente à celle des modèles intermédiaires.
Plymouth Volare Station Wagon. La silhouette de la Volare, quelle que soit la carrosserie, plaît au public.Seulement trois modèles composent la gamme Plymouth 1977, les Volare, Fury et Grand Fury. On reprend les mêmes moteurs, mais la baisse des puissances, même si elle est moins spectaculaire que les années précédentes, est pour autant continue. Le plus gros moteurs, le 440 Ci / 7 210 cm3, optionnel sur la Fury depuis 1966, ne dispose plus que de 195 ch. La Volare écrase ses grandes sœurs. Elle est fabriquée à 382 418 exemplaires, alors que les Fury et Gran Fury se traînent péniblement avec respectivement 116 162 et 47 552 exemplaires. Mais Plymouth va devoir faire face très rapidement à certaines réalités peu plaisantes. Alors que la Valiant était une auto particulièrement fiable, la Volare commence à se déglinguer au bout d'une ou deux années d'utilisation. Son lancement a semble t'il été prématuré. Plymouth avait en effet un besoin urgent de liquidité. Les premiers clients servent de cobaye, pour une voiture mal construite, avec des moteurs qui calent, des freins qui lâchent, un capot moteur qui s'ouvre tout seul, des pare-chocs qui rouillent en quelques mois ... Nombre d'acheteurs se sont laissé séduire par une belle silhouette. Les Volare reviennent en nombre dans les concessions pour être réparées gratuitement, ce qui coûte une fortune au constructeur.
Plymouth Volare Premier Coupe T-Bar Roof. Gordon Buehrig est à l'origine du brevet d'un toit avec panneaux amovibles. Le premier T-Top a été posé en 1948 sur un prototype Tasco, avant que le concept ne soit popularisé en série sur la Chevrolet Corvette de 1968. Plymouth le reprend à son compte sur la Volare. Au total, Plymouth produit encore 546 132 voitures durant ce millésime, en progression de 5 % par rapport à 1976. Malgré les aléas, la marque reprend des couleurs, mais on est encore loin des chiffres de production enregistrés entre 1965 et 1974. En outre, la gamme Plymouth rétrécit d’année en année. Pour combler ces absences, Chrysler importe des modèles d'Angleterre et surtout du Japon, et les commercialise sous la marque Plymouth. Produire est une chose. Encore faut-il vendre. L'organisation au sein du groupe n'est plus en phase avec le marché. Les responsables de la production indiquent au service des ventes la quantité et les modèles qui vont être produits. C'est alors aux vendeurs de les écouler. Le système fonctionne ainsi depuis des années. La fabrication est devenue un jeu de hasard qui n'est plus connecté à la demande. Mais en période de vache maigre, les surplus s'accumulent dans de vastes parkings de la région de Détroit. Le volume stocké est variable, mais il dépasse le plus souvent la capacité d'absorption du réseau. Alors que l'entreprise manque de liquidité, le coût de ces stocks est astronomique. Pire encore, les voitures qui restent en plein air se détériorent lentement. Mais comme il faut bien vendre, des opérations promotionnelles sont régulièrement organisées. Les concessionnaires comprennent alors que pour obtenir des voitures à bas prix, il suffit d'attendre les fins de mois. Plus aucune vente ne se réalise au prix " normal ". Il devient dans ce contexte délétère impossible de dégager de la marge.
Plymouth Fury. La Fury évoque plus les années 60 que la fin des années 70. La marque née il y a un demi-siècle produit plus qu'elle ne vend. Le groupe Chrysler dans son ensemble, par manque de remise en question de son organisation, va droit dans le mur. Plymouth, millésime 1978 C'est au tour de la Fury de vivre sa dernière année de production. Ce modèle apparu en 1971 sous le nom de Satellite aura été fabriqué au total à près de 1,2 million d’exemplaires, un score honorable. Trois modèles forment encore la gamme Plymouth : l'Horizon, la Volare et la Fury. L'Horizon est une quatre portes à traction avant d’origine française, basée sur la Simca du même nom lancée parallèlement en Europe. Elle répond à la demande croissante de petites voitures sur le marché américain. Son équivalent chez Dodge porte le nom d'Omni. Ce choix de produire une petite voiture aux Etats-Unis a été préférée à la poursuite de la politique d’importation massive de modèles japonais de marque Mitsubishi.
Plymouth Horizon. Les vrais woodies n'existant plus depuis belle lurette, pourtant dans l'imaginaire américain, ils symbolisent encore le luxe. Le groupe Chrysler va donc vendre sous les marques Plymouth et Dodge jusqu'à l'aube des années 1990 un modèle conçu en Europe. Le moteur est différent. Ce 1 716 cm3 de 70 ch est d'origine Volkswagen. La Plymouth Horizon mesure 4,15 mètres de long, soit 15 cm de plus que la version européenne, en raison de pare-chocs plus volumineux. La largeur de 1,68 mètre est identique, tout comme l’empattement de 2,52 mètres. Il s’agit de la première Plymouth quatre cylindres fabriquée en Amérique du Nord depuis 1932.
Plymouth Volare. Cela n'apparaît pas comme une évidence, mais la Volare a été testée en soufflerie pour vérifier ses performances aérodynamiques. Cela a conduit à un adoucissement des contours de la face avant, au retrait des gouttières, et à une amélioration des performances de la ventilation. Côté motorisation, outre l'arrivée du petit 1 716 cm3 commun à toutes les Horizon, et uniquement disponible sur l'Horizon, au sommet de l'offre, le gros V8 440 Ci de 7 210 cm3 a disparu. Le millésime 1978 s'achève avec une production de 501 129 Plymouth, dont 106 772 Horizon, 256 778 Volare et 137 579 Fury.
Plymouth Fury. Toutes les versions de la Fury sont abandonnées à l'issue de ce dernier millésime 1978. Plymouth, millésime 1979 Le rétrécissement de la gamme Plymouth provoque un déclin important de la marque par rapport à ses concurrentes. Plymouth se retrouve en neuvième position sur le marché américain en 1979. Le groupe Chrysler est lui-même en grande difficulté, son image est détériorée en raison d'une gestion calamiteuse du groupe, et de l'absence d'écoute du réseau et de la clientèle.
Plymouth Volare Coupé. Sa conception est relativement récente, mais le design du coupé semble encore bien ancré dans les années 1970. Le 10 juillet 1978, le groupe Chrysler vend en catastrophe ses filiales européennes (Chrysler France, Chrysler UK, Chrysler Espagne) à PSA, afin de dégager du cash. Il fait appel à l’ancien patron de Ford, Lee Iacocca, pour tenter de sauver ce qui peut l’être. Celui-ci prend la direction générale du groupe Chrysler le 2 novembre 1978, quatre mois après avoir été congédié par Henry Ford II. La situation de Chrysler est catastrophique. Il n'y a pas de système global de contrôle financier. Aucun outil de gestion fiable ne permet de prendre les décisions qui s'imposent. Les vice-présidents sont pour la plupart incompétents dans leur domaine. Ils sont affectés à des missions qu'ils ne maîtrisent pas correctement, alors que leurs compétences sont ignorées. Tout le monde se retranche derrière la faiblesse globale du système. Plus personne ne sait qui est réellement le patron. Chrysler, c'est devenu une juxtaposition de joueurs indépendants, qui d'ailleurs ne savent pas exactement à quel poste ils jouent. La réputation de la firme est entamée depuis pas mal d'années. Pour les salariés en recherche d'un emploi, Chrysler est un dernier recours. Chrysler est devenu une véritable passoire. Les secrets sont divulgués. Le personnel est démotivé, inquiet et découragé. Le taux de fidélité aux marques du groupe est de 36 %, quand celui de Ford est de 53 % et celui de la GM de 70 %. La clientèle, qu'il s'agisse des marques Chrysler, Dodge ou Plymouth, est plus âgée que chez les deux concurrents. Elle est plutôt issue d'un milieu ouvrier, affiche un niveau d'étude peu poussé, et habite dans les Etats industriels.
Lee Iacocca. Le père de la Mustang qui a fait toute sa carrière chez Ford a été remercié par Henry Ford II en 1978. En acceptant de prendre la direction de Chrysler, sa mission est on ne peut plus claire. Il faut sauver le groupe américain d'une mort imminente. Copyright Lee Iacocca a du travail sur la planche. Après avoir constitué une nouvelle équipe de direction, en recrutant notamment auprès de ses anciens collaborateurs chez Ford, il doit prendre des mesures fortes pour rétablir la situation. Il n'est hélas pas aidé par le contexte. Le 16 janvier 1979, le Shah d'Iran quitte Téhéran. En quelques semaines, le prix de l'essence double. Contrairement aux Japonais qui produisent depuis toujours des petites voitures, et à la General Motors qui vient de lancer l'économique Chevrolet Citation, Plymouth ne dispose que de l'Horizon. C'est insuffisant. La gamme Plymouth 1979 se compose de l'Horizon et de la Volare, sans compter les quelques voitures encore importées du Japon. A la berline Horizon, Plymouth adjoint un coupé TC3 disposant du même moteur. Ce coupé de 4,40 mètres de long, soit 25 cm de plus que la berline, se vendra jusqu'en 1988 à près de 410 000 exemplaires. Sur la Volare, on retrouve le 6 cylindres 225 Ci de 100 ou 110 ch, le V8 318 Ci de 135 ch, ou le V8 360 Ci de 195 ch.
Plymouth Horizon TC3. Par rapport à la berline, l'empattement est réduit de 6,4 centimètres et la hauteur de 5,8 centimètres. Le modèle équivalent chez Dodge est baptisé 024. Ces désignations TC3 et 024 n'ont aucune signification particulière, si ce n'est de bien " sonner ". L'accueil de la presse est mitigé. Elle critique le manque de puissance pour un coupé, et la piètre qualité des finitions. Plymouth produit 372 449 voitures, un nombre en baisse de 25 % par rapport à 1978, dont 209 686 Volare (environ 30 % de coupé, 45 % de berline et 25 % de break), 99 048 Horizon et 63 715 TC3. Lee Iacocca doit se résoudre, pour sauver le groupe Chrysler, a demander l'aide du gouvernement. Plymouth, millésime 1980 Les Horizon et TC3 poursuivent leur carrière sans changement. La Volare qui entame déjà sa dernière année de commercialisation joue à la fois le rôle de compacte et d’intermédiaire. La gamme Plymouth étant jugée trop restreinte par Lee Iacocca, même avec l’apport des Mitsubishi de petite cylindrée (Champ, Arrow, Sapporo), un nouveau modèle est proposé en haut de gamme. Il s'agit de la Gran Fury, une dénomination déjà connue chez Plymouth, car utilisée de 1975 à 1977. Cette nouvelle Gran Fury est en fait une Dodge St Regis rebadgée, un modèle apparu en 1979. La Gran Fury, longue de 5,59 mètres, qui sent tout de même le réchauffé, est dotée au choix du 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 90 ch, du V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 120 ch ou du V8 360 Ci / 5 889 cm3 de 130 ch (contre 195 ch en 1979 en option sur la Volare). A cylindrée équivalente, la baisse de puissance des moteurs est encore une fois spectaculaire. Les anciens clients des grandes Plymouth sont partis vers d’autres marques. Faute de demande, la Gran Fury sera supprimée à l'issue du millésime 1981.
Plymouth Gran Fury. Le constructeur tente une dernière fois de faire vivre le mythe de la grosse américaine. Pour cela, il fait un choix simple, qui consiste à rebadger un modèle Dodge. Avec 18 684 exemplaires produits en 1980, puis 7 719 en 1981, c'est un échec. La production globale de la marque Plymouth continue à décroître, à 290 974 unités, soit une baisse de 22 % par rapport à 1979. On compte 109 772 Volare (une chute de 48 %), 94 740 Horizon, 67 738 TC3 et 18 724 Gran Fury. Plymouth termine l'année à une médiocre huitième place. L’espoir de relance repose sur le lancement des toutes nouvelles compactes prévues pour l’automne 1980. Plymouth, millésime 1981 L'Horizon et la Grand Fury poursuivent leur carrière. Le millésime 1981 est marqué par le lancement du modèle K, commercialisé sous les désignations de Dodge Aries et de Plymouth Reliant, qui succèdent aux Dodge Aspen et Plymouth Volare. Le modèle K, c'est pour le groupe Chrysler la lueur au bout du tunnel. Depuis l'arrivée de Lee Iacocca, tous les espoirs du groupe reposent sur cette traction avant économique. Cette fois, ce n'est pas un modèle importé du Japon ou d'Europe, mais une voiture entièrement conçue et fabriquée aux Etats-Unis. La Reliant est une traction avant beaucoup plus courte que la Volare, puisqu’elle ne mesure que 4,54 mètres, soit 58 cm de moins. Elle consomme 5,9 litres aux 100 km sur route, moins que les X-body de la General Motors produites depuis janvier 1979 (Chevrolet Citation, Pontiac Phoenix, Oldsmobile Omega et Buick Skylark). Elle peut transporter six personnes. La Reliant affiche une silhouette élégante, et répond parfaitement à la demande du marché. Son style carré est un mélange de Mercedes et de Renault 9, un modèle apparu en France la même année ...
Plymouth Reliant. La marque produit certes un modèle au goût du jour, même s'il ne fait plus vraiment rêver. En période de crise, le pragmatisme s'impose aux consommateurs. L'époque est à la raison. La Reliant est disponible avec deux nouveaux 4 cylindres, le 104,7 Ci / 1 715 cm3 de 84 ch ou le 156 Ci / 2 556 cm3 de 92 ch. Par rapport à la Volare, la baisse de puissance est compensée par une perte de poids. Au final, les deux voitures sont aussi rapides. Le démarrage commercial de la Valiant est laborieux. L'entreprise doit faire face à des problèmes - des soudeurs automatiques pas au point - qui ne permettent pas de répondre instantanément à la demande. Et quand bien même ces problèmes sont résorbés, les acheteurs ne se pressent plus, refroidis pour certains par la mauvaise image laissée par la Volare. La seule façon de proposer une Reliant à un tarif moindre que celui d'une Chevrolet Citation, sans perdre d'argent, c'est de proposer un modèle basique, et de multiplier les options. Alors que la clientèle est surtout intéressée par les modèles de base, Plymouth met sur le marché trop de voitures bien équipées, et rate en partie sa cible. Le tir sera vite corrigé, redonnant du souffle aux ventes. Début 1981, la situation du groupe Chrysler s'améliore. Il dispose de suffisamment de capitaux pour entreprendre l'étude de modèles inédits. Les Horizon et TC3 deviennent disponibles avec le nouveau 135 Ci / 2 212 cm3 de 84 ch de la Reliant, en plus du 1 716 cm3 d'origine VW, dont la puissance est ramenée de 70 à 63 ch. La Gran Fury entame pour sa part sa deuxième et dernière année de commercialisation. C'est un bide. Au total, Plymouth produit 254 215 voitures durant le millésime 1981, soit une baisse de 12,5% par rapport à 1980, dont 151 637 Reliant, 58 547 Horizon, 36 312 TC3 et 7 719 Gran Fury. Plymouth, millésime 1982 Il n'y a pas de changement notable sur les Horizon/TC3 et Reliant. Une nouvelle Gran Fury apparaît pour le millésime 1982. Elle reprend la carrosserie de la Dodge Diplomat, qui est elle-même une version moins huppée de la Chrysler Le Baron. Cette Gran Fury mesure 5,20 mètres de long, soit 8 cm de plus que l’ancienne Volare, mais 39 cm de moins que la Gran Fury 1980/81. Le résultat commercial ne sera pas à la hauteur des attentes, puisque cette génération de Gran Fury ne se vendra qu'à 109 012 exemplaires en huit ans, jusqu'en 1989, une valeur à comparer aux 1,25 million de Volare en cinq ans, de 1976 à 1981. Elle a surtout été appréciée par les compagnies de taxi et les flottes de police. A ses débuts, elle est proposée avec le 6 cylindres 225 Ci / 3 687 cm3 de 90 ch ou le V8 318 Ci / 5 211 cm3 de 130 ch.
La Plymouth Horizon a été vendue à 880 532 exemplaires entre 1978 et 1990, auxquels il convient d'ajouter 749 125 Dodge Omni. La version française de la voiture n'a pas bénéficié d'une carrière aussi longue, puisque sa production a cessé en 1987.
Plymouth Reliant Station Wagon. En 1982, le break assure 29 % des ventes de la Reliant, contre 19 % pour la deux portes et 52 % pour la quatre portes.
Plymouth Reliant 2-door Sedan. Le modèle K va devenir le point de départ de nombreuses réalisations. Plusieurs modèles du groupe Chrysler vont en dériver, qu'il s'agisse de la Chrysler le Baron, de la Classe E, de la New Yorker ou de la Dodge 600.
Plymouth Grand Fury. Cette troisième génération de la Gran Fury, après celle de 1975/77 et celle de 1980/81, sera produite jusqu'en 1989. Sa carrière sera discrète auprès du grand public. La situation déclinante de Plymouth découle en partie d'une volonté formelle de changer son image et son rôle dans le groupe Chrysler. La marque Chrysler persévère sur le créneau du luxe, par tradition, tandis que Dodge confirme sa volonté de s'adresser aux amateurs de performances. Il reste donc à Plymouth l'image d'une marque populaire, aux produits supposés robustes, au bon rapport qualité/prix. Au total, Plymouth produit 232 386 voitures durant ce millésime, une valeur en baisse de 8,5 %, soit la cinquième baisse consécutive depuis 1977. On compte 139 223 Reliant, 37 196 Horizon, 37 856 TC3 et 18 111 Gran Fury. Anciennement numéro 3 sur le marché américain, la marque Plymouth est depuis plusieurs années reléguée dans les profondeurs du classement, juste devant Cadillac … aux marges bénéficiaires d'un autre niveau. Paradoxalement, Lee Iacocca est en passe de réussir la résurrection de groupe Chrysler. Le vent tourne en sa faveur. Au global, les trois marques vendent moins de voitures. Mais la réduction des coûts permet de renouer avec les bénéfices, même si ceux-ci sont encore faibles. De nouveau, il est possible d'embaucher, et de recruter de nouveaux concessionnaires. Plymouth, millésime 1983 Il n'y a pas de changement notable dans la gamme Plymouth. Lee Iacocca est en train, dit-on, de préparer une " bombe " pour le millésime 1984. L’Horizon reçoit en cours d'année un 1 592 cm3 de 62 ch d’origine Simca, monté notamment sur la 1309 SX, en lieu et place du 1 716 cm3 de 63 ch d'origine VW. Le coupé TC3, initié par Lee Iacocca dès son arrivée chez Chrysler pour donner un successeur aux anciennes Barracuda, est rebaptisé Turismo. Il est aussi disponible avec le moteur Simca.
Plymouth Turismo. Le coupé TC3, rebaptisé Turismo en 1983, est supposé remplacer l'ancien grand coupé Barracuda. Il suffit d'y croire ! Le volume de production remonte légèrement, avec 240 837 unités, soit 146 562 Reliant, 46 471 Horizon, 32 065 Turismo et 15 739 Gran Fury. Il n'y a pas de miracle, la marque est de nouveau à la neuvième place du marché. Si Plymouth n'est pas dans une forme olympique, le groupe Chrysler au global se porte de mieux en mieux. Il affiche en 1983 le meilleur résultat, et de loin, de toute son histoire. Lee Iacocca, après avoir été malmené pendant trois ans par le public, par la presse et par les politiques, annonce le 13 juillet 1983, le remboursement avec de l'avance de l'emprunt qu'il a contracté auprès du gouvernement. La Plymouth Scamp n'est pas intégrée à ces données statistiques. Ce nouveau modèle reprend un nom déjà connu chez Plymouth, puisqu'il a désigné entre 1971 et 1976 la version hardtop de la Valiant. Ce nom réapparaît cette année dans un tout autre registre, puisqu'il désigne l'équivalent chez Plymouth du coupé utilitaire Dodge Rampage. La Scamp combine la maniabilité d'une voiture de tourisme avec la polyvalence d'une petite camionnette à caisse ouverte, dans l'esprit de la Volkswagen Rabbit Sportruck (la Golf pick-up) ou de la Subaru Brat. La Plymouth Scamp n'est maintenue au catalogue qu'une seule année, et n'intéresse que 3 564 acheteurs. Ce n'est pas vraiment une réussite. Sa cousine chez Dodge est commercialisée de 1982 à 1984, ce type de véhicule " sport utility " correspondant mieux à son image de marque.
Plymouth Scamp. La capacité de charge n'est que de 519 kg, légèrement moindre que celle de sa concurrente directe, la Chevrolet El Camino, qui affiche une valeur de 570 kg. Plymouth, millésime 1984 Lee Iacocca est à considérer comme le père du premier vrai monospace de l’histoire moderne, connu sous les noms de Voyager chez Plymouth et de Caravan chez Dodge. Le terme Voyager désignait jusqu'alors chez Plymouth un minibus apparu en 1974, capable de transporter jusqu’à 15 passagers, dont la production vient de cesser. Le nouveau Voyager ne peut quant à lui accueillir que cinq à sept passagers. Plus compact, son aménagement intérieur est conçu différemment, avec plus de polyvalence et de modularité. Alors que l’ancien Voyager était doté d'un gros V8 de 319 ou 360 Ci (à l'instar de son jumeau le Dodge Ram Van), le nouveau Voyager n'est disponible qu'en 4 cylindres 135 Ci / 2 212 cm3 ou 156 Ci / 2 556 cm3.
Plymouth Voyager. De 1974 à 1983, le Plymouth Voyager prend la forme d'un fourgon, équivalent au Dodge Sportsman. Contrairement à celui-ci, il n'est disponible que sous une forme " tourisme ", et peut transporter jusqu'à 15 passagers. Copyright
Plymouth Voyager. A partir de 1984, le nom de Voyager est transféré au monospace compact de Plymouth. Sa réussite commerciale va consolider la position financière de Plymouth après cinq années de pertes. L’intérêt du Voyager réside dans son vaste espace intérieur reposant sur une surface comparable à celle de la Plymouth Reliant. Si sa largeur atteint 1,83 mètre, sa longueur n’excède pas 4,50 mètres, soit 4 cm de moins qu’une Reliant dont il utilise la plateforme. Ce nouveau modèle reçoit un accueil favorable, puisque 90 413 ventes sont enregistrées sur cette première année. Le concept est né chez Ford, à partir de trois idées maîtresses. D'abord le marchepied devait être placé assez bas pour permettre aux femmes en jupe de monter à bord. Ensuite, il fallait que la hauteur de la caisse permette de faire entrer la voiture dans un garage. Enfin, un espace d'une soixantaine de centimètres devait être aménagé devant le moteur en cas d'accident. En 1974, Henry Ford avait refusé le projet à Lee Iacocca. Arrivé aux affaires chez Chrysler, Iacocca a considéré qu'en tant que troisième constructeur américain, la seule manière de se développer était d'innover, en trouvant des créneaux auxquels personne n'avait songé auparavant. Attaquer de front la concurrence n'était pas envisageable. Seule une manœuvre de débordement pouvait réussir. Face au succès du Voyager, Ford et la GM se battront pour sortir leur propre version, avec retard ! Durant le millésime 1984, Plymouth produit 385 392 voitures, en progression de 60 % par rapport à 1983, dont 152 183 Reliant, 90 413 Voyager, 78 564 Horizon, 49 716 Turismo et 14 516 Gran Fury. Plus que jamais, la gamme Plymouth est quasiment identique à celle de Dodge, où les modèles équivalents portent les noms de Aries, Caravan, Omni, Charger et Diplomat. Plymouth, millésime 1985 Une nouvelle berline apparaît pour le millésime 1985, il s’agit de la Plymouth Caravelle. Celle-ci est commercialisée au Canada depuis 1983, où par ailleurs ce nom est utilisé depuis 1978. La Caravelle reprend la carrosserie des Dodge 600 et Chrysler E-Class, dans une finition simplifiée. C'est en réalité une Reliant allongée de 16 cm, à 4,70 mètres, dotée de six vitres latérales et d’une face avant modifiée. L’empattement augmente de 7 cm. Elle adopte le 4 cylindres 135 Ci / 2 212 cm3 de la Reliant, avec une puissance portée à 99 ch (au lieu de 96) ou 146 ch en option. La Caravelle joue le rôle de modèle intermédiaire entre la Reliant et la Gran Fury. Elle reçoit un accueil assez mitigé, avec 39 971 ventes durant ce premier millésime.
Plymouth Caravelle. Ce modèle est commercialisé au prix de 9 007 dollars, à comparer aux 7 469 dollars de la Reliant SE et aux 9 658 dollars d'une Gran Fury. Sans grande élégance, elle s'inscrit dans la catégorie des voitures " allongées " à peu de frais (Renault 10, Peugeot 304, Simca 1301/1501, Seat 850, Triumph Dolomite, Austin 3 litre ...). Copyright La Reliant continue de caracoler en tête avec 137 738 ventes, devant les 106 492 unités du Voyager, les 88 011 de l'Horizon, les 52 162 de la Turismo et les 19 102 de la Gran Fury. Au total, Plymouth produit 443 476 voitures durant ce millésime, soit une hausse de 15 % par rapport à 1984. Il s’agit pour Plymouth de la meilleure année depuis 1978. Après tant d'efforts, les actions menées sous la direction de Lee Iacocca commencent à porter leurs fruits. Plymouth, millésime 1986 Pour le millésime 1986, les Horizon, Turismo, Reliant, Caravelle, Gran Fury et Voyager poursuivent leur carrière sans changement notable. Le 156 Ci / 2556 cm3 est remplacé par un nouveau 153 Ci / 2 507 cm3 de 100 ch. Plymouth produit 413 366 voitures durant ce millésime, dont 123 005 Reliant, 110 083 Voyager, 84 508 Horizon, 46 387 Turismo, 34 622 Caravelle et 14 761 Gran Fury.
Plymouth Reliant. Elle est proposée avec trois niveaux d'équipement (base, SE et LE) et trois carrosseries (4 portes, 2 portes et break). Le break n'est disponible qu'en finition SE et LE. Copyright Plymouth, millésime 1987 Pour 1987, tous les modèles sont reconduits. Un nouveau V6 de 3,0 litres d’origine Mitsubishi apparaît sur le Voyager, qui est restylé par la même occasion. En mai, Plymouth propose un Voyager à l'empattement allongé. Sa longueur totale atteint 4,84 mètres. Le fait le plus important du millésime est l’arrivée de la subcompacte Sundance, dont la mission est de remplacer progressivement l’Horizon, même si son tarif est 30 % plus élevé. La Sundance, sœur jumelle de la Dodge Shadow, mesure 4,36 mètres, soit 21 cm de plus que l’Horizon. Elle est, en effet, dotée d’un coffre apparent pour mieux répondre aux préférences de la clientèle américaine. Elle adopte le 4 cylindres 135 Ci / 2 212 cm3 apparu sur la Reliant en 1981, avec une puissance de 97 ch, ou en version turbo de 146 ch.
Plymouth Sundance. C'est la soeur jumelle de la Dodge Shadow, un produit bien adapté au marché US. Elle est vendue en France de 1988 à 1991 sous le nom de Chrysler ES, sans grand succès, faute de légitimité sur son créneau. Copyright Grâce à la Sundance, le millésime 1987 est meilleur que le précédent, avec 476 826 voitures produites dont 140 799 Voyager, 103 953 Reliant, 79 449 Horizon, 75 679 Sundance, 42 465 Caravelle, 24 104 Turismo et 10 377 Gran Fury. Plymouth retrouve provisoirement une septième position au classement des marques américaines. Plymouth, millésime 1988 Les modèles Horizon, Reliant, Caravelle, Gran Fury et Voyager sont reconduits. Le coupé Turismo est abandonné. La Sundance offre désormais deux motorisations : le 135 Ci / 2 212 cm3 abaissé à 93 ch (ou 146 ch avec le turbo), ou le 153 Ci / 2 507 cm3 de 96 ch.
Plymouth Voyager. Ce monospace est passé depuis 1987 en tête des ventes chez Plymouth. En Europe, le Renault Espace connaît un succès similaire, mais à l'échelle de son marché qui est moins important (191 694 Espace de première génération produits de 1984 à 1991). Copyright Malgré la suppression du coupé Turismo, le millésime 1988 se termine avec un volume de production de 495 953 Plymouth, en hausse de 4 % par rapport à 1987, dont 192 273 Voyager, 125 307 Reliant, 88 348 Sundance, 61 715 Horizon, 16 889 Caravelle et 11 421 Gran Fury. Plymouth, millésime 1989 La Caravelle n'est plus au programme, après une production de 133 677 exemplaires sur quatre millésimes. Les modèles Horizon, Reliant, Gran Fury et Voyager sont maintenus. Plymouth commercialise la nouvelle Acclaim, une berline motorisée par des blocs Mitsubishi 4 cylindres de 2 501 cm3 de 101 ch (146 ch en version Turbo) ou V6 2 972 cm3 de 141 ch. C'est la sœur jumelle de la Dodge Spirit. Longue de 4,60 mètres, elle s'intercale pour l'instant entre la Reliant et la Gran Fury, même si elle plus proche de la première par sa taille, modèle qu'elle va d'ailleurs remplacer à l'issue de ce millésime. La Reliant aura été produite à 1 132 843 unités, sa cousine la Dodge Aries à 972 216 exemplaires. La Gran Fury est arrêtée courant 1989. L’Horizon survit encore un an avant d’être supprimée à son tour en 1990. 485 928 Plymouth sortent d'usine en 1989, dont 184 943 Voyager, qui reste de loin le modèle le plus vendu de la marque.
Plymouth Acclaim. Soeur jumelle de la Dodge Spirit, cette traction avant permet au groupe Chrysler d'être bien placé dans la classe des modèles intermédiaires. Cette voiture est distribuée en France sous le nom de Chrysler Saratoga. Son prix de 159 900 francs en version V6 2 972 cm3 peut être comparé à celui d'une Peugeot 605 SR, 167 000 francs, un modèle également doté d'un V6 3 litre. La voiture américaine est 12 cm plus courte que la sochalienne. La Plymouth Laser sur base Mitsubishi, fabriquée aux Etats-Unis au sein de la coentreprise Diamond-Star Motors, fait ses débuts en janvier 1989, en tant que modèle 1990. Sa production ne sera que de 115 981 unités jusqu'en 1994. Elle ne se vendra pas aussi bien que l'Eagle Talon, quasiment similaire. Chrysler, propriétaire de la marque Eagle depuis le rachat d'AMC en 1987, a préféré promouvoir ce modèle sous cette marque, plutôt que sous le nom de Plymouth.
Plymouth Laser. La Laser est ses soeurs Mitsubishi Eclipse et Eagle Talon sont les premières voitures produites par la société Diamond-Stars Motors, une coentreprise issue d'un accord entre Chrysler et Mitsubishi. Copyright Plymouth, millésimes 1990/1994 Les Horizon, Reliant et Gran Fury ont disparu. De 1990 à 1994, la gamme Plymouth compte quatre modèles : l'économique Sundance née en 1987, la compacte Acclaim disponible depuis l'année dernière, le coupé Laser commercialisé en janvier 1989, et le monospace Voyager qui bénéficie d'un profond restyling.
Plymouth Gran Voyager. Cette version dispose d'un empattement de 3,03 mètres, contre 2,85 mètres pour la Voyager. Copyright Plymouth produit 425 527 voitures en 1990, 360 373 en 1991, 386 016 en 1992, 421 813 en 1993 et 418 494 en 1994. Le Voyager s’affirme toujours comme le modèle le plus vendu et de loin : 171 527 exemplaires en 1990, 173 373 en 1991, 201 016 en 1992, 211 813 en 1993 et 211 494 en 1994. Les rumeurs concernant Plymouth vont bon train. La marque ne serait-elle pas condamnée ? Chrysler dément avec énergie toutes les allégations. Plymouth est pourtant distancé par Dodge, à l'offre plus alléchante. Les deux marques ont en commun les Sundance/Shadow, Acclaim/Spirit et Voyager/Caravan. Mais Dodge propose (en 1993) en plus le coupé Stealth, les berlines Dynasty et Intrepid, l'emblématique Viper et le 4 x 4 Ramcharger. 1992 : Robert Eaton remplace Lee Iacocca à la direction du groupe Chrysler Lee Iacocca quitte la présidence du groupe Chrysler en 1992, à l’âge de 67 ans, après quatorze années de bons et loyaux services. Certains vont jusqu’à affirmer que ce patron charismatique et talentueux a sauvé le troisième constructeur américain de la banqueroute, après la chute des ventes enregistrée à la fin des années 70. C’est sans doute vrai, mais à quel prix ! Plusieurs usines ont fermé, et de nombreux licenciements ont été nécessaires. La marque Plymouth n’a pas bénéficié d’une attention particulière, puisque sa part de marché est restée faible durant les années Iacocca. Mais l'industriel a visé juste avec la Reliant en 1981 et le Voyager en 1984. Il a eu la bonne idée de racheter Jeep à Renault en 1987. Il est parvenu à rembourser en avance l’emprunt accordé par le gouvernement. Lee Iacocca a relancé (temporairement) Imperial en 1981 avec l’aide promotionnelle de son ami Frank Sinatra … Il a créé la marque Eagle en 1988 sur les bases des anciens modèles AMC / Renault USA. Mais un peu à l'étroit entre un Plymouth vieillissant et un Dodge entreprenant, Eagle, à quelques exceptions, a vivoté avant de s'éteindre en 1998. Lee Iacocca a racheté la prestigieuse firme italienne Lamborghini en 1987. La Diablo est née sous l'ère Chrysler. C'est sous le nom de Chrysler Lamborghini qu'est apparu en 1987 le concept car Portofino, à la carrosserie dite " cab forward " ou " cabine avancée ". En série, l'idée sera déclinée sur les Chrysler Vision et Dodge Intrepid. Plymouth sera d'ailleurs privé de ce type de carrosserie.
Robert Eaton, né en 1940, a intégré la General Motors en 1973. Durant cette décennie, Il a été nommé ingénieur en chef pour le projet des berlines à traction avant de type X-body, avant de prendre d'autres responsabilités qui l'on conduit en 1988 à la direction de GM Europe. Source : https://www.n-tv.de/mediathek C’est Robert Eaton, 52 ans, qui remplace Lee Iacocca, selon les vœux de ce dernier. Eaton a fait toute sa carrière au sein de la General Motors. Depuis 1988, il dirigeait la division européenne du groupe. Lorsqu’il prend les rênes de Chrysler en 1992, c’est une entreprise en bonne santé. Mais sa gestion ne va pas être très heureuse. Il décide de s’associer avec Daimler-Benz en 1998. Le constructeur allemand impose ses choix en termes de management, de produits et de stratégie commerciale. Le mariage est douloureux pour les deux parties. Lee Iacocca avouera plus tard que Bob Lutz, ex GM, ex Ford, arrivé chez Chrysler en 1986, qui avait aussi été pressenti pour prendre ce poste, aurait été un meilleur choix ... Plymouth, millésimes 1995/1998 La Sundance est remplacée en janvier 1994 par la Neon, une voiture compacte aux formes arrondies. Elle est proposée sous les marques Dodge et Plymouth. La presse nippone la présente comme une " tueuse de voitures japonaises ", à un moment où le yen est très fort par rapport au dollar. La Neon mesure 4,36 mètres de long, comme la Sundance.
Plymouth Neon. La presse spécialisée salue lors de son lancement son apparence, son prix et ses performances. En 1996, c'est la Breeze qui succède à l'Acclaim. La marque Plymouth compte alors les Neon, Breeze et Voyager. Les équivalents de la Breeze chez Chrysler et Dodge ont pour nom Cirrus et Stratus. Contrairement à ses cousines, la Plymouth Breeze n'est proposée à ses débuts qu'avec un équipement sommaire et des moteurs 4 cylindres. Elle mesure 4,72 mètres de long. La dernière Plymouth Breeze sera produite le 7 janvier 2000.
Plymouth Breeze. En Europe, la voiture est diffusée sous le nom de Chrysler Stratus. En 1997, Chrysler, comme dans un dernier sursaut, et pour ne pas laisser totalement sombrer Plymouth, présente le roadster Prowler. Dodge a sa Viper. Plymouth aura son Prowler. C'est un engin très original, mélange de modernisme et de style rétro, inspiré des hot rods. Le Prowler demeure très proche du concept car présenté en 1993 au Salon de Detroit. Equipé d'un V6 de 3 518 cm3 délivrant 214 ch, puis 253 ch, il atteint alors 190 km/h. Le Prowler mesure 4,19 mètres de long et 1,93 mètre de large. Cela sera hélas le chant du cygne de Plymouth.
Plymouth Prowler. En raison d'une capacité de coffre très limitée, il est possible de commander une remorque reprenant la partie arrière du Prowler. Elle peut être commandée de la même couleur que la voiture et est équipée de roues plus petites. 8 532 Prowler ont été produits sous la marque Plymouth, plus 3 170 sous celle de Chrysler. Copyright Plymouth produit 303 327 voitures en 1995, 338 862 en 1996, 311 056 en 1997 et 297 471 en 1998. Le déclin de Plymouth se poursuit durant cette période, même si le Voyager est renouvelé en 1996. Outre un nouveau design, sa longueur est portée à 4,73 mètres pour la version standard, et 5,07 mètres pour la version longue. C'est vraiment le Voyager qui assure le quotidien de la marque : 178 327 unités en 1995, 153 862 en 1996, 156 056 en 1997 et 156 971 en 1998.
Plymouth Voyager. L'année 1996 voit apparaître ce nouveau Voyager. Les ingénieurs de Chrysler sont repartis d'une feuille blanche pour le concevoir, sauf pour les moteurs et la boîte de vitesses. Les dernières années 1999/2001 La Plymouth Neon est restylée en 1999. Dans les faits, le sort de la marque est déjà scellé, puisque Daimler-Benz, malgré le discours sur la fameuse fusion " entre égaux ", a décidé de sa suppression à court terme. Le recul continu des ventes depuis de trop longues années motive cette décision funeste. Après 254 644 voitures produites en 1999 et seulement 76 345 en 2000, le nom de Plymouth disparaît officiellement en 2001, avec au compteur près de 28 millions d'automobiles assemblées depuis 1928. Il s’agit de la troisième marque du groupe Chrysler à disparaître, après De Soto en 1961 et Imperial en 1983. La dernière Plymouth, une Neon, est produite le 28 juin 2001. Tout n'est pas perdu, puisque les Neon, Prowler et Voyager poursuivent leur carrière sous les marques Dodge et Chrysler.
Plymouth Neon. La Neon de deuxième génération n'est disponible qu'en berline quatre portes. La dernière Plymouth Neon à sortir de chaîne, qui est aussi la dernière Plymouth jamais produite, est une berline argentée à quatre portes. Copyright En 2000, le PT Cruiser aurait du sortir sous la marque Plymouth L’original PT Cruiser aurait du être lancé sous le logo Plymouth. Son style néo-rétro est d’ailleurs plus proche du hot rod Prowler que d’un modèle de la gamme Chrysler, même si certains peuvent y déceler quelques similitudes avec la Chrysler Airflow des années 30. Le groupe Daimler-Benz ayant décidé de supprimer Plymouth en 2001, le PT Cruiser est finalement commercialisé sous le nom de Chrysler PT Cruiser de 2000 à 2010, alors que rien ne prédisposait cette marque de luxe à accueillir cet étrange véhicule compact à hayon. Curieusement, ce modèle connaîtra un honnête succès, avec 1,35 million d’exemplaires produits, à la fois dans l'usine de Toluca, au Mexique, et à Graz, en Autriche. Il s'en est vendu 19 622 exemplaires en France, une belle performance pour une automobile de conception américaine.
Chrysler PT Cruiser. Officiellement, PT signifie " Personal Transportation ". Une autre explication non officielle existe : ce véhicule était prévu au départ pour être commercialisé en tant que Plymouth sous le nom de Plymouth Truck (PT). Copyright Les Plymouth importées Chrysler prend en 1970 une participation de 15 % dans Mitsubishi. Le constructeur japonais souhaite sortir de ses frontières par le biais d'alliances avec des partenaires étrangers. Chrysler importe dès lors aux Etats-Unis des voitures compactes qui répondent à la demande du marché pour des modèles plus économiques, comblant ainsi une absence d'offre de Chrysler sur ce créneau. A l'aube des années 1980, ce sont plus de 100 000 voitures qui traversent annuellement le Pacifique. Mais Mitsubishi, qui souhaite retrouver une certaine indépendance, entreprend la distribution par son propre réseau de quelques modèles importés. Plutôt que de se battre comme deux concurrents, les deux entreprises renforcent leur union. En 1985, Chrysler et Mitsubishi fondent la coentreprise Diamond-Star Motors. Chaque acteur possède 50 % des parts. Une usine de 180 000 m2 est construite dans l'Illinois, et mise en service en 1988, avec une capacité annuelle de 240 000 voitures. Les modèles qui en sortent sont badgés Mitsubishi, Plymouth, Dodge ou Eagle. En 1993, Chrysler cède ses parts à Mitsubishi. L'entreprise est rebaptisée Mitsubishi Motors Manufacturing America. Cela n'empêche pas le japonais, qui est passé du statut de partenaire à celui de fournisseur, de produire pour Chrysler des modèles typiquement américains, sous les marques Dodge et Chrysler. En 2015, Mitsubishi annonce la fermeture de cette usine. Plymouth Cricket Le groupe Chrysler lance l'étude d'un modèle subcompact à partir de 1967. Parallèlement, Chevrolet travaille sur sa future Vega, et Ford sur sa Pinto. L'une et l'autre verront le jour en 1970. C'est la marque Plymouth qui est retenue pour la prochaine petite voiture du Chrysler. Elle sera animée par un simple 4 cylindres, une première depuis 1932. Chrysler envisage pour la fourniture de ce moteur de faire appel à sa branche européenne. En 1969, le projet est abandonné, et Chrysler se rabat plus modestement vers l'Hillman Avenger, lancée en Grande-Bretagne au premier semestre 1970, pour batailler avec la Ford Escort et la Vauxhall Viva. C'est la version 1,5 litres qui est vendue aux USA sous le nom de Cricket. Deux carrosseries sont proposées : berline 4 portes et break 5 portes. La première expédition de 280 Crickets en provenance d'Europe arrive aux États-Unis le 20 novembre 1970. Le public américain reste assez indifférent, et lui préfère les Vega et Pinto, conçues et produites aux USA. Le succès d'une autre voiture importée de taille similaire, la Mitsubishi Colt, convainc définitivement Chrysler de suspendre la diffusion de la Cricket au cours du millésime 1973. Sa refonte, afin qu'elle soit en mesure de répondre aux normes américaines de sécurité et d'émissions à venir, aurait été hors de prix au regard des quantités diffusées.
Plymouth Cricket. Au total, 27 682 Plymouth Cricket sont vendues aux États-Unis de 1970 à 1973. Copyright Début 1973 apparaît une nouvelle Plymouth Cricket, dite Cricket II, dérivée de la Mitsubishi Colt Galant (1973/1975). Le groupe Chrysler vient de signer un accord de coopération avec le constructeur japonais. La Cricket II n'est proposée que sous la forme d'un coupé. Sa distribution est de courte durée, car elle cesse fin 1973. Le constructeur américain constate que la Cricket II est mieux construite et plus fiable que la Cricket I. Cela l'encourage à poursuivre son partenariat avec Mitsubishi. Plymouth Arrow Le groupe Chrysler attend l’automne 1975 pour saisir une nouvelle opportunité de reprise d’un modèle Mitsubishi. La nouvelle venue prend le nom de Plymouth Arrow. Il s'agit d'une adaptation du coupé Mitsubishi Lancer Celeste (1975/1981). C'est une propulsion équipée en série d'un 4 cylindres en ligne de 1,6 litre, et en option d'une version 2 litres. L'un des équipements disponibles sur l'Arrow est une petite tente. Lorsque les sièges arrière sont abaissés et que la tente est fixée sur le hayon ouvert, elle permet d'utiliser l'arrière de la voiture pour le camping. La Plymouth Arrow, qui cible les jeunes générations, connaît une carrière honorable, avec près de 133 000 ventes jusqu'en 1980.
Chrysler présente la Plymouth Arrow en janvier 1976, directement dérivée de la Mitsubishi Lancer Celeste.
Une version pick-up de l'Arrow partageant très peu de pièces avec le coupé est lancée en 1979, puis abandonnée après 1982. Plymouth Sapporo Durant l’automne 1977 apparaît le coupé Plymouth Sapporo, du nom de la ville nippone de Sapporo où se sont déroulés les Jeux olympiques d'hiver de 1972. Il est dérivé du coupé Mitsubishi Galant Lambda produit au Japon depuis 1976. Ce modèle, qui fait un peu double emploi avec le coupé Volare, va effectuer une carrière discrète aux Etats-Unis, avec 73 000 ventes enregistrées jusqu'en 1984.
Plymouth Sapporo. La Sapporo est abandonnée à l'issue du millésime 1983, pour faire place aux produits de la nouvelle coentreprise Chrysler-Mitsubishi, Diamond-Star Motors, ainsi qu'à l'entrée de Mitsubishi sur le marché américain sous son propre nom. Plymouth Champ / Colt A partir de l'automne 1978, la Plymouth Champ explore un nouveau marché, celui des petites voitures à deux portes avec hayon. Ce modèle importé est directement dérivé de la récente Mitsubishi Colt (1978/1984). Rebaptisée Plymouth Colt en 1983, elle va adopter successivement les carrosseries des différentes générations de Mitsubishi Colt jusqu’en 1995. Au total, 473 000 voitures seront immatriculées jusqu'à cette date. C’est une quantité importante, et on peut regretter que le groupe Chrysler ait habitué le public américain à acheter des voitures japonaises, faute de répondre avec ses propres produits à la demande. Le résultat, mais Chrysler n'est pas le seul concerné, est que la part de marché des " Big Three " aux Etats-Unis est passée de 75 % en 1980 à 70 % en 2000, 45 % en 2010 et 40 % en 2022. Bien avant l'arrivée des constructeurs coréens, l'importation en masse de voitures japonaises chez l'Oncle Sam, a fait très mal à l'ensemble de l'industrie automobile américaine.
À partir de la fin de 1978, pour le millésime 1979, la Mitsubishi Colt de quatrième génération est vendue aux Etats-Unis sous les désignations Dodge Colt et Plymouth Champ, puis Plymouth Colt à partir de 1983. Plymouth Conquest La Plymouth Conquest, un coupé importé, dérivé de la récente Mitsubishi Starion (1982/1990), est proposé à partir du millésime 1983. Ce modèle sportif va enregistrer moins de 9 000 ventes jusqu'en 1988, quand il sera remplacé par la Plymouth Laser. Plymouth Trail Duster Après l’introduction de l’International Harvester Scout en 1961, du Ford Bronco en 1966, du Chevrolet Blazer et du GMC Jimmy en 1969, du Range Rover en 1970 puis du Jeep Cherokee en 1974, il est devenu évident qu’il existe un marché pour les SUV, et que celui-ci se développe. En 1974, le groupe Chrysler concocte donc un véhicule de ce type, de taille moyenne, dérivé du pick-up Dodge. Il s’agit des Dodge Ramcharger et Plymouth Trail Duster. Alors que le Ramcharger poursuit sa carrière jusqu’en 1993, le Plymouth est arrêté dès 1981, faute de succès. Ses moteurs sont identiques à ceux des berlines classiques, en six cylindres et en V8. C'est le seul SUV jamais vendu sous la marque Plymouth. Environ 36 000 unités ont été produites.
Plymouth Trail Duster. Cela restera à jamais le seul SUV produit par Plymouth. Copyright Epilogue La marque Plymouth est victime, dès le milieu des années 70, de la mauvaise santé du groupe Chrysler en général. Les décisions successives ne font qu'aggraver ses difficultés. Car si la Chrysler Corporation fait à cette époque jouer à Dodge la carte jeune et sportive, et à Chrysler celle du confort et du luxe, Plymouth commence à souffrir d’un manque d’innovation, d’une stratégie produit mal définie, et d'un budget communication famélique. Plymouth devient une marque vieillissante, séduisant surtout les classes populaires et les seniors. C'est un positionnement plus subi que souhaité, qui va à contre-courant d'un certain embourgeoisement de la société américaine. La direction du groupe, qui est passée si près de la catastrophe, est davantage intéressée par les marges que par les volumes, et délaisse donc progressivement Plymouth, dont la survie tient plus qu'à un fil. La décision de regrouper les réseaux Plymouth et Chrysler dans les années 80 ne fait qu'aggraver la situation. La fusion en 1998 de Chrysler avec Daimler-Benz, dont les dirigeants ont peu d'état d'âme, porte le coup de grâce. En 1999, lorsque DaimlerChrysler annonce sa décision d'abandonner Plymouth, il déclare son intention de concentrer ses ressources sur les autres marques du groupe. En éliminant le nom de Plymouth devenu obsolète, Chrysler élimine aussi les chevauchements qu'il estime coûteux et contre productifs. Les investissements publicitaires portent alors sur Dodge et Chrysler. Plymouth meurt définitivement en 2001. La suite est connue. DaimlerChrysler annonce en mai 2007 la vente de 80,1 % de Chrysler au fond d'investissement Cerberus Capital Management. Les Allemands ont échoué à fédérer le japonais Mitsubishi et le coréen Hyundai-Kia (Kia appartient à Hyundai depuis 1998) pour créer avec DaimlerChrysler le premier constructeur mondial. DaimlerChrysler redevient Daimler AG, et se recentre sur sa marque Mercedes. Cerberus ne peut pas empêcher la faillite du groupe Chrysler en avril 2009, en pleine crise des subprimes. En juin 2009, Fiat S.p.A devient, avec une participation de 30 %, le principal actionnaire de Chrysler, et en assure la gestion. En juin 2012, cette participation est portée à 61,8 %, puis à 100 % le 1er janvier 2014. Fiat Group Automobiles est alors renommé Fiat Chrysler Automobiles, ou FCA. En 2021, FCA fusionne avec le français PSA (Peugeot et Citroën), qui vient quatre ans plus tôt de s’emparer de Vauxhall et d'Opel, les deux filiales européennes de la General Motors. Cette fusion donne naissance au groupe Stellantis (nom issu du latin stello, qui signifier briller d'étoiles, en l'occurrence les quatorze marques du groupe), quatrième constructeur mondial, derrière Toyota, Volkswagen et Hyundai-Kia. Il est étonnant que par le hasard des fusions successives, Chrysler se soit retrouvé dans le même groupe que Peugeot, l'acquéreur de ses filiales européennes en 1978, dont Chrysler France, anciennement Simca, lui-même issu du constructeur Fiat, désormais membre majeur de Stellantis ... Frank B. Rhodes Jr, arrière petit-fils de Walter Chrysler, considère que Stellantis n'investit pas assez dans ses marques américaines, et l'accuse de vouloir gommer l'héritage historique de Chrysler. Chrysler ne compte plus en effet que le monospace Pacifica à son catalogue, depuis l'arrêt de la Chrysler 300. Il soumet en août 2024 une offre à Stellantis pour la reprise de Chrysler et de Dodge, afin de faire revivre l'esprit américain qui animait autrefois ces deux marques. Mais Carlos Tavares, PDG de Stellantis, n'entend pas renoncer à l'une ou à l'autre de ses quatorze marques.
Texte : Jean-Michel Prillieux /
André Le Roux |
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