Harley Earl
Etude à l'université de Stantford. Rentre dans l'affaire paternelle, la Earl Automobile Works, où il dessine ses premières voitures pour des stars d'Hollywood. 1926 Harley Earl est engagé par son ami, Lawrence Fisher, patron de la division Cadillac, pour l'étude d'une carrosserie pour la future LaSalle. Il imagine le modèle de 1927, plus bas et plus long qu'aucune autre voiture américaine de cette période. Celle-ci, et Earl ne s'en est jamais caché, s'inspire des créations du constructeur européen Hispano Suiza.
La Salle by Cadillac, 1927 - Un profil long et bas, évocateur de vitesse et de modernité 1927 Alfred Sloan, président de la General Motors, est à l'origine de la naissance du département Art and Colour. Il est convaincu qu'à l'avenir c'est le style qui fera la différence entre les modèles, et non plus la fiabilité mécanique qui est désormais une chose acquise. Séduit par le travail de Harley Earl, il lui confie la responsabilité de cette nouvelle structure. Earl est l'homme qui a inventé la profession de styliste automobile. Il va faire passer l'automobile du statut d'engin fiable et économique à celui d'objet de consommation, le plus désirable possible. C'est un homme grand, flamboyant, extraverti. Il a le sens du spectacle. Il sait deviner les goûts du public, et il a la capacité de transmettre à ses équipes le sens du rêve automobile. De grands noms du style automobile furent recrutés au sein du département Art and Colour de la General Motors : Gordon Buehrig en 1927, Virgil Exner en 1934, Eugene Bordinat en 1939, Richard Teague en 1948, etc ... 1938 La Buick Y Job est considérée comme étant le premier concept-car des temps modernes. C'est la première voiture sans marchepied, avec des poignées encastrées et une calandre horizontale. Elle est très basse pour l'époque. Earl en fait sa voiture personnelle de 1942 à 1944. Il faut attente 1951 pour voir la GM présenter une nouvelle voiture de rêve.
Buick Y Job, 1938 1948 Les ailerons de la Cadillac de 1948 rappellent la chasseur Lockheed P-38 Lightning de la seconde guerre mondiale.
Cadillac, 1948 1949 Introduction du Motorama, un spectacle ambulant de luxe, qui va de ville en ville pour présenter les voitures de rêve de la General Motors. En dehors de l'intérêt de développer les relations publiques du groupe, ce show permet de tester les réactions du public face aux dernières innovations des stylistes. 1951 Le style de Earl, arrogant à souhait, s’inspire en fait largement du design utilisé dans l’aéronautique de cette époque. Les ailerons sont un des éléments empruntés aux avions, Mais il témoigne également de la volonté de montrer la toute puissance de l’Amérique après sa victoire militaire sur les Allemands et sur les Japonais en 1945. Le chef d’œuvre de Earl demeure sans doute la Le Sabre de 1951 qui annonce les lignes des futures voitures de la GM. La Le Sabre devient une célébrité à travers le monde. Au Salon de Paris, elle attire une foule considérable.
Buick Le Sabre, 1951 1953 Le premier millésime pour l'une des créations majeures du styliste, la Corvette. C'est la première voiture de rêve présentée par Earl dans le cadre du Motoroma a être produite en série. 1953 est aussi l'année de la présentation des Cadillac Eldorado et Buick Skylark
Chevrolet Corvette, 1953
Cadillac Eldorado, 1953
Buick Skylark, 1953 L'usine à voitures de rêve de Earl tourne à plein régime. La Pontiac Parisienne renoue avec un type de carrosserie très prisé lors des concours d'élégance de l'entre deux guerres, le Coupé DeVille. La Cadillac Le Mans dévoilée au Motorama de 1953 préfigure les modèles de série de l'année suivante.
Pontiac Parisienne, 1953
Cadillac Le Mans, 1953 1954 La Firebird 1 propulsée comme un avion par une turbine à gaz est présentée au Motorama. Elle ne ressemble en rien à ce que l'on peut voir dans les rues des villes ou sur les routes, mais fait plutôt penser à un aéronef dont les ailes ont été rognées.
La Firebird 1, première d'une lignée de trois voitures
Le Motorama 1954 La Pontiac Strato Streak propose des lignes particulièrement basses et aérodynamiques. La suppression du montant central à l'ouverture des portes sur lequel s'articulent habituellement celles-ci constitue une nouveauté.
Pontiac Strato Streak, 1954 La Cadillac El Camino se caractérise par son toit en aluminium brossé, son pare-brise en verre teinté, ses branchies latérales et ses quatre phares, dont deux longues portées qui se mettent au repos à l'approche d'un autre véhicule. La Cadillac Espada est la soeur jumelle de la El Camino, en version ouverte.
Cadillac El Camino, 1954
Cadillac La Espada, 1954 C'est un voyage au lac salé de Bonneville dans l'Utah où ont lieu toutes les tentatives de record de vitesse qui aurait inspirée à Earl la conception de ce coupé sportif.
Pontiac Bonneville Le nom de ce concept car doté de curieuses persiennes à l'arrière sera repris à partir de 1961 sur un modèle de série.
Oldsmobile Cutlass, 1954
Harley Earl en 1954 1955 Le Chevrolet Bel Air de 1955 arbore des lignes élégantes et classiques, qui en feront une des icônes de la décennie.
Chevrolet Bel Air, 1955 Le coupé hard-top Oldsmobile 88 Delta en impose avec ses ailes avant aux formes elliptiques contenant les phares et les feux de position. La ligne de ceinture est échancrée entre les montants du pare-brise et de la lunette arrière.
Oldsmobile 88 Delta, 1955 Les concavités marquées dans les ailes avant ont pour but de procurer une allure sportive à ces concept cars. L'intérieur de cette Pontiac Strato Star de 1955, un coupés six places, est garni de cuir vermillon et d'aluminium.
Pontiac Strato Star, 1955 1956 La Pontiac Club de Mer à la carrosserie en aluminium d'un bleu céleste est dotée d'une discrète nageoire dorsale. Basse avec 97 centimètres, elle constitue l'une des attractions du Motorama de 1956
Pontiac Club de Mer, 1956 Le clou du Morotorama 1956 est la Firebird II réalisée en titane. Elle est présentée comme la voiture familiale du futur, avec ses quatre places, ses commandes de type automobile, et un équipement haut de gamme. Un système de guidage électromagnétique doit lui permettre la conduite automatique sur les autoroutes du futur. Une nouvelle turbine de 200 ch a été spécialement mise au point par les laboratoires de recherche de la General Motors.
GM Firebird II Colonne de direction centrale, rétroviseur remplacé par un écran de télévision, carrosserie en fibre de verre, siège baquet reculant automatiquement lors de l'ouverture de la porte, etc ... autant de petits soins à l'attention du potentiel conducteur de cette Buick Centurion.
Buick Centurion, 1956 L'Oldsmobile Golden Rocket reprend le thème de l'accès facile à bord et du moindre effort. A l'ouverture de la portière, un panneau articulé dans le toit se soulève et le siège pivote vers l'extérieur. Mais rassurez vous, cette " Fusée d'or " avec son V8 de 275 ch n'a rien d'une voiture pour invalide.
Oldsmobile Golden Rocket, 1956 1958 Avec la Firebird III, Earl s'éloigne de plus en plus de la réalité pour rentrer dans la science fiction. Ses nombreux ailerons et son arête dorsale (1,50 mètre de haut) sont essentiellement conçus pour que la " voiture " soit visible au dessus de la foule lors du Motorama. Ce véhicule est imaginé par Earl comme étant parfaitement adapté pour que les astronautes puissent rejoindre leur fusée pour ensuite s'envoler vers la lune.
GM Firebird III 1959 C'est une année de folie chez Cadillac, les ailerons n'ont jamais été aussi impressionnants. Après le paroxysme de 1959, le style des automobiles américaines s'orientera vers des réalisation plus compactes, teintées d'esprit latin. Earl quitte la General Motors pour monter son propre bureau d'études. Bill Mitchell lui succède.
Cadillac, 1969 1969
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