Mars 1957

Bambino de Dalida est d'avril à octobre 1957 numéro 1 des ventes de disques en France


En France et dans le monde

01 mars : La SNCASE fusionne avec la SNCASO, devenant Sud-Aviation. 6 mars : Le Royaume-Uni concède au Ghana son indépendance. 10 mars : Naissance d'Oussama ben Laden. 23 mars : Naissance de Chantal Lauby, humoriste et comédienne française. 25 mars : Signature du traité de Rome qui annonce au 1er janvier 1958 la naissance de la CEE. Cette alliance regroupe la Belgique, la République Fédérale d'Allemagne, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-bas. 29 mars : Naissance de l'acteur Christophe Lambert.


La presse spécialisée


N° 170, 1er mars 1957


Mars 1957



N° 131, mars 1957

La pratique était courante avant-guerre, mais abandonnée depuis cette époque. Elle mérite donc d'être mentionnée : Panhard s'offre en effet en pleine page de la couverture de l'Action Automobile et Touristique une publicité par la Dyna. Et tant qu'à investir dans ce type de promotion, autant en confier l'illustration au talentueux et fidèle Alex Kow. La 4 CV Décapotable de Brissoneau et Lotz a pour sa part les honneurs de l'Automobile. Hélas, seules quelques lignes lui sont consacrées en pages intérieures. 


Brèves automobiles

Charles Faroux, né en 1872, technicien de classe et journaliste d'envergure, est décédé le 9 février 1957 à l'âge de 84 ans, après une très longue carrière dans le milieu automobile. Il a contribué en tant qu'ingénieur conseil, officiel ou officieux, auprès de grandes firmes, au développement de l'automobile depuis le début du siècle. Son oeuvre la plus perceptible, celle qui  l'a fait connaître du grand public et des professionnels, est son engagement journalistique, notamment au sein du titre La Vie Automobile.  Il a en particulier été l'un des quatre créateurs en 1923 de l'épreuve des 24 Heures du Mans, course qu'il a dirigée jusqu'en 1956.

Charles Faroux, d'après Géo Ham

La 4 CV Renault est l'une des voitures françaises qui intéresse le plus nos carrossiers. La maison Brissonneau et Lotz vient de présenter sa propre version. Elle est constituée par un châssis renforcé supportant une carrosserie en matière plastique dont le poids n'excède pas 40 kg. Le moteur est du type R1062. La boîte, inchangée, comporte trois vitesses. La vitesse de pointe est de 115 km/h, et avec un moteur type R 1063 de l'ordre de 135 km/h.

La 4 CV Brissonneau et Lotz - source : L'Automobile N° 131, mars 1957

On a fêté chez Simca le mois dernier la sortie de la 500 000 ème Aronde, et l'on se doute que la dynamique firme de Nanterre et de Poissy n'a pas fait les choses à moitié : les ouvriers et employés de la maison entourant l'état-major, Jean Nohain transformé en doigt du destin et attribuant cinq " Aronde Elysée" aux heureux élus tirés au sort. Cette journée sera à marquer dans les annales de l'entreprise qu'anime toujours avec beaucoup d'enthousiasme Henri Théodore Pigozzi et son équipe. Les journalistes invités à cette occasion ont eu l'opportunité de visiter les travaux en cours à Poissy. Lors de la fusion de Simca et de Ford en juillet 1954, cette usine s'étendait sur 256 000 m2. Actuellement, elle occupe 638 000 m2. Il est prévu que bientôt toute la production soit centralisée à Poissy, les installations de Nanterre étant mises à la disposition de certains membres du groupe Simca, dont Unic, fabricant de véhicules industriels.

17 janvier 1957, la caisse de la 500 000 ème Aronde est identifiée à la sortir du tunnel de peinture

Optimisme chez Panhard : pour 1956 la production accuse une hausse de 32 % et même en ce début d'année, elle a été de 59 % supérieure à celle de janvier 1956. 1700 taxis circulent actuellement dans Paris, la première commande de 500 exemplaires ayant été renouvelée. Les camionnettes Citroën 2 CV sont également construites Avenue d'Ivry à une cadence accélérée et la Dyna normale sort à plus de 120 unités par jour. Une innovation enfin chez le plus ancien constructeur français encore en activité : le " moniteur automatique ", magnétophone que le concessionnaire place près de l'acheteur venant prendre livraison de sa Dyna et qui lui explique doucement, inlassablement, les manoeuvres à accomplir. Ainsi, sans être troublé par la présence d'un instructeur, le nouveau " Panhardiste " apprend à connaître sa voiture. Dix ans plus tard, Panhard, faute de se renouveler et coincé sous l'étau de Citroën, cessera toute production automobile.

Publicité Alex Kow pour la Dyna Panhard

Le SS Rivecrest a levé l'ancre le 12 février au Havre avec un chargement de 300 Dauphine à destination du port américain de Pensacola, dans le Golfe du Mexique, au nord de la Floride. De là, les voitures gagneront la Californie sur des semi-remorques. Le plan 1957 vient d'être arrêté : un minimum de 26 000 Dauphine et 4 000 4 CV seront exportées vers les Etats-Unis. Retrouvez sur ce  site l'histoire des voitures françaises outre-Atlantique.

La Dauphine arrive sur le sol américain

On prépare fébrilement chez Renault la visite que fera la 8 avril, S.M. la Reine Elisabeth d'Angleterre. Une surprise est en cours de préparation, bien que la Dauphine prévue initialement n'ait pas eu l'heur de plaire au protocole, pas plus que la petite voiture munie d'un vrai moteur à essence qui devait être offerte au prince Charles, 9 ans, celui-ci devant se conformer au code de la route britannique qui interdit la conduite d'un véhicule à moteur avant l'âge de 18 ans.

Le prince Charles (à droite) en famille

Simca va lancer d'ici peu, pour le printemps, une synthèse de sa Simca Aronde et de sa Vedette. Cette voiture est destinée avant tout à une clientèle moyenne, qui sans être absolument en recherche de vitesse, n'en aime pas moins l'espace et le confort. Aussi, à Poissy, a t'on imaginé de monter sur un châssis et dans une carrosserie de Vedette un moteur " Flash" de 1290 cm3 emprunté à l'Aronde. Cette voiture prendra le nom d'Ariane. La recette a été depuis cette époque reprise par d'autres constructeurs, comme Fiat avec la 1500L ou Renault avec la R20.

En mars 1957, le nom d'Ariane n'a pas encore été officiellement dévoilé

Pendant trois semaines, cinq millions de Français ont, entre La Courneuve et la centrale nucléaire de Marcoule dans le Gard, ausculté l'anatomie de ce monstrueux attelage qui a étonné les populations et bouleversé les enfants des écoles. Cet ensemble de 52 mètres de long, d'une largeur de 3,90 mètres et d'une hauteur de 5,25 mètres, était tiré par deux tracteurs américains Pacific Car. Tous les détails concernant le déplacement de ce convoi de 200 tonnes ont fait l'objet d'une longue et minutieuse étude qui a débuté en octobre 1955. Les Ponts et Chaussées ont délivré les autorisations nécessaires. Chaque point de détail a fait l'objet d'un arrêté préfectoral, depuis la vitesse autorisée en campagne - 20 km/h - jusqu'aux conditions atmosphériques requises pour rouler, en passant par l'allure à observer lors du franchissement des ponts.

Deux tracteurs  Pacific Car de chez Bourgey Montreuil tractent " l'épurateur " destiné à la centrale de Marcoule

La 11 CV Citroën est la seule voiture au monde qui puisse s'enorgueillir d'être encore en vente 23 ans après la sortie de sa version initiale. Ce simple chiffre laisse mesurer exactement l'avance technique que pouvait avoir cette automobile lors de son apparition puisque, ne l'oublions pas, elle fut contemporaine de l'antique 301 D et de la vénérable Monaquatre dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles sont dépassées et oubliées depuis déjà de longues années. Il s'agit cependant de sa dernière année de production, la DS ayant pris la relève.

La brochure de la Citroën 11 D du millésime 1957

L'Ariane et l'ID 19 résultent de la même logique. Ce sont des dérivés " par soustraction " de modèles existants. Bien qu'elle ait été présentée au Grand Palais en octobre 1956, la commercialisation de la Citroën ID 19 ne débutera que début avril 1957, à cadence modérée. Le geste de Citroën prend l'allure d'une marche arrière. Pour la première fois, en effet, on voit un constructeur abandonner des solutions, sinon nouvelles, du moins perfectionnées, pour revenir à un classicisme éprouvé. L'ID 19 se démarque par sa boîte de vitesses à embrayage classique et non plus semi-automatique, et par sa direction et son freinage qui ne sont plus assistés. Elle conserve tout de même la suspension de la DS 19 et les freins à disques à l'avant. L'ID 19 récupère le vieux moteur de la Traction Avant 11 CV, ce qui contribue encore un peu plus à accentuer le décalage avec la DS 19.

Citroën ID 19

Pour 300 000 francs, on peut acquérir une voiture d'occasion en bon état apparent, mais qui dit occasion dit aventure et souvent réparations. Cela signifie aussi budget d'entretien, assurance coûteuse et vignette. Beaucoup d'usagers se moquent des performances. Ce qu'ils veulent, c'est une machine à rouler économique qui les transporte à leur travail à moindres frais, et qui leur permet la balade dominicale à la campagne. Celle-ci permet de remplacer avantageusement le scooter , et elle est simple à entretenir et à réparer soi-même. L'après-guerre a vu naître une floraison de véhicules de cet ordre : Julien, Rovin, Boitel, Mathis 333, Vallée, Inter, Reyonnah, etc ... Leur carrière fut le plus souvent de courte durée. Que reste t'il aujourd'hui de tout cela ? Pas grand-chose. Pour ce budget, trois voitures sont encore disponibles sur notre marché : l'Isetta, la Mochet et la Decolon. Le mensuel l'Automobile de mars 1957 propose un compte rendu d'essai de ces trois engins. L'Isetta s'avère supérieure à ses deux rivales, car pour un prix presque identique, elle est plus puissance, aussi économique, mieux finie et mieux présentée que ses concurrentes.

Isetta Velam

Le pilote automobile britannique Peter Collins vient d'épouser l'actrice américaine Louise Cordier, connue sous le pseudonyme de Louise King. Collins trouvera hélas la mort le 3 août 1958 lors du GP d'Allemagne disputé sur le mythique circuit de Nürburgring.

Mike Hawthorn  (1929 - 1959) et Peter Collins (1931 - 1958)

Jaguar, chez qui la production reprend après le terrible incendie qui a détruit une partie des usines le 12 février 1957, vient de présenter une voiture de sport directement dérivée de la D Type, victorieuse des Heures du Mans 1955 et 1956. Cette XK SS s'inscrit en rivale directe de la Mercedes 300 SLS. Elle a été construite selon la même technique que la D Type : châssis tubulaire, moteur 6 cylindres de 3442 cm3 développant 254 ch à 6000 tours/mn pour un taux de compression de 9 à 1, boîte à 4 vitesses, poids de 920 kg, et une vitesse de pointe variant entre 230 et 270 km/h selon le rapport de pont choisi. Jaguar avait produit en 1956/57 vingt cinq exemplaires de la XK SS. Mais neuf exemplaires furent détruits lors de l'incendie de février et donc jamais livrés. Jaguar Classic a annoncé en 2016 la re-fabrication à l'identique de ces neuf voitures. Pour en savoir plus, lire l'article du boitier rouge à ce sujet.

Steeve McQueen au volant d'une XK SS

Aston Martin alignera aux 24 Heures du Mans une 4500 cm3 dans l'espoir de remporter une victoire décisive. L'équipe sera composée des pilotes Roy Salvadori, Tony Brooks et Noël Cunningham Reid. Peter Collins, qui était jusqu'alors lié avec Aston Martin, a repris sa liberté. Aston Martin devra patienter jusqu'en 1959 pour remporter l'épreuve des 24 Heures du Mans, avec Carroll Shelby.

Le groupe Borgward poursuit sa conversion au moteur 4 temps. Après la Lloyd 600, voici en effet la Goliath 1100 équipée d'un tout nouveau moteur 4 cylindres à plat refroidi par eau et développant 40 ch. A la calandre près, l'aspect de la nouvelle Goliath est inchangé.

Goliath 1100

Les usines tchécoslovaques Tatra situées à Koprivnice en Moravi vont sortir en petite série à partir de cette année une nouvelle voiture, la Tatra 603. Spécialisée surtout dans la fabrication de camions mondialement réputés, la firme se devait de perpétuer sa tradition de fabricant de voitures de tourisme. Malgré la présence de Skoda sur ce marché, la firme moravienne n'a pas craint d'entreprendre la construction d'un véhicule qui suit la lignée des T77, T87 et Tatraplan. La Tatra 603 a été présentée à la deuxième " Exposition des machines tchécoslovaques " qui s'est tenue à Brno en septembre 1956. C'est une voiture luxueuse, s'apparentant étrangement à notre Hotchkiss Grégoire. Elle est destinée surtout à satisfaire une clientèle restreinte, celle notamment des personnalités officielles. La Tatra 603 sera produite jusqu'en 1975 à 20 422 exemplaires, tout en étant secondée à partir de 1973 par la plus moderne 613.

Tatra 603

La Standard Motor Company de Coventry vient d'annoncer que sa filiale à Paris, la Société Standard Hotchkiss, va construire à Beauvais une usine pour la fabrication des tracteurs Ferguson. Ce nouveau site apportera un appoint considérable pour Standard Hotchkiss qui fabrique déjà dans son usine de Saint-Denis environ 20 000 tracteurs par an. L'activité démarrera en novembre 1960. De nos jours (mars 2018), le site qui produit toujours des tracteurs agricoles Massey-Ferguson compte plus de 2300 salariés.

Le MF 65 sera produit à Beauvais à partir de 1960 sous la désignation 65-8

Baisse généralisée sur l'automobile japonaise. Toyota vient de décider de réduire le prix de ses véhicules de 5 à 6 %. Ont suivi les marques Nissan qui produit les Austin japonaises et Hino qui assemble localement la Renault 4 CV.

La 4 CV sur les lignes d'assemblage nippones

Fiat vient de mettre au point une nouvelle petite voiture économique : la 450.  Elle disposera de deux places, de deux portes et pèsera 460 kg. Sa consommation annoncée est de 4 litres aux 100 kilomètres. Finalement, elle prendra le nom de Fiat Nuova 500, et sera présentée à Turin le 4 juillet 1957. Sa carrière ne s'achèvera qu'en 1975.

Fiat 500

Une usine en Norvège va sortir un nouveau véhicule sous la marque Troll. Celui-ci est mu par un moteur Gutbrod deux temps de 700 cm3 (Troll a racheté les pièces de la firme Gutbrod en faillite). Il dispose d'une carrosserie en plastique, de deux places assises à l'avant et d'un siège de secours à l'arrière. Il s'agit de la première et de la dernière voiture produite en Norvège. Sur le lot de quinze exemplaires prévus à l'origine, cinq seulement seront fabriqués avant que  la compagnie ne fasse faillite à son tour.

La Troll, unique voiture norvégienne de l'histoire

Les usines Volvo à Göteborg en Suède proposent une nouvelle version de la PV 444, la " L ", équipée du moteur de la nouvelle Volvo Amazon née en 1956. La carrosserie est identique à celle de la PV 444 ordinaire, seuls quelques détails ont changé. La calandre du radiateur est nouvelle et s'agrémente en son milieu d'un V de couleur or. En août 1958, la PV 444 sera remplacée par la PV 544, dotée de plus grandes surfaces vitrées, d'un pare-brise bombé d'une seule pièce et d'un habitacle complètement revu.

Volvo PV 444 L

Les débuts de Robert Manzon remontent à 1947. Il a passé dix ans de sa vie à conduire des voitures rapides sur tous les circuits du monde. Il aura 40 ans cette année et vient de décider de prendre sa retraite de pilote, après avoir en 1956 apporté à Gordini deux grandes victoires en Italie et un titre de Champion de France en 1952. Pour ses bons et loyaux services, le Ministère de l'Education Physique et des Sports vient de lui décerner le diplôme d'Officier du Mérite Sportif. Décédé le 19 janvier 2015 à 97 ans, Robert Manzon a été de 2012 à sa mort le doyen des pilotes de Formule 1.

Robert Manzon

Le Cornell Institute de l'Etat de New York va présenter au public américain une voiture révolutionnaire destinée à supprimer autant que possible les accidents mortels de la route (95 000 morts aux USA en 1956). Réalisée pour le compte d'une compagnie d'assurance, la Liberty Mutual, n'importe quel constructeur américain pourra s'inspirer de la Cornell pour mettre au point une voiture de sécurité de grande série. Ce projet est né en 1942 dans l'esprit d'un pionnier américain, Hugh de Haven, qui a étudié en effectuant de multiples tests les capacités d'absorption des chocs. L'institut Cornell a ajouté à ces premiers travaux ses propres découvertes. Selon ses concepteurs, la voiture Cornell peut réduire le nombre des accidents graves ou mortels de 50 %. A 70 km/h, ses occupants sont capables de subir, sans dommage, un arrêt brutal contre un mur.

Voiture de sécurité Cornell

C'est une Dyna Panhard X86 (modèle 1953) qui a remporté le 8ème rallye international de Sestrière. Et bien que cette voiture ait été pilotée par deux Italiens, Pier-Carlo Borghesio  et Lucien Bianchi, c'est assurément le meilleur résultat national que pouvaient espérer les concurrents français venus en Italie. Cette manifestation, essentiellement italienne, avec un règlement conçu pour les voitures italiennes et des épreuves de classement pour pilotes italiens, ne laissait en effet que peu de chances aux étrangers. Il n'est que de voir, entre autres, sur la route, l'indécente assistance qu'apportaient les constructeurs locaux à leurs voitures.

Publicité parue dans Motor Sport

L'accueil qui fut réservé aux concurrents étrangers leur laissera un souvenir amer, les hôteliers ayant tendance à confondre " rallyemen " et " milliardaires " ... Il est vrai qu'au premier geste de stupeur, face à l'addition, il leur était consenti, sans plus de formalité, un escompte de 30, 40, voire même 50 %. Ce comportement bizarre ne doit cependant pas faire oublier l'excellente organisation  du rallye, aussi bien pour les participants que pour les spectateurs.

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