J.A. Grégoire, 50 ans d'automobile
Descriptif Editeur : Flammarion 600 pages Cote d'amour : 9,5/10 Le pitch Depuis la fin du XIXè siècle,
l'homme poursuivit son dessein grandiose de créer la machine qui
pourrait satisfaire ses rêves ancestraux de vitesse et de liberté,
l'automobile. On ne vit jamais, depuis les temps les plus reculés et
même pendant la construction des Pyramides, mise en oeuvre de moyens
aussi formidables pour atteindre un but qui, jusque-là, paraissait
inaccessible. Les spécialistes divisent cette épopée en trois périodes :
du début à 1920, celle des pionniers qui déterminèrent la machine, de
1920 à 1950, celle des ingénieurs qui créèrent l'automobile moderne, et,
depuis, celle des financiers et des stylistes qui la transforment de
plus en plus en objet de consommation. Le destin voulut qu'un homme à
l'esprit orignal et au caractère aventureux s'attaquât avec passion aux
problèmes de la deuxième période qui consistaient, après avoir créé
l'automobile moderne, à la mettre à la portée de tous. A partir de 1924,
J.A. Grégoire tenta d'apporter, souvent avec succès, des solutions aux
problèmes techniques qui n'étaient pas résolus ou qui l'étaient
imparfaitement. Il eut ainsi l'occasion de participer à cette
gigantesque entreprise, non seulement comme acteur, mais aussi comme
témoin. Son activité le mit en rapport avec des hommes dont le nom
représente pour les générations actuelles des marques d'automobiles,
mais qui étaient alors des êtres de chair et de sang avec leurs
qualités, leurs défauts, leur force, leur faiblesse, leurs succès, leurs
erreurs et parfois leur génie. J.A. Grégoire côtoya et souvent travailla
avec les Renault, Citroën, Mathis, Bugatti, Voisin, Panhard, Ford,
Kaiser et bien d'autres encore. On le conçoit, la relation de cette
extraordinaire aventure forme un document d'une valeur inestimable. Qui
pouvait l'écrire ? Un ingénieur dominant la mécanique, mais seulement
capable de rédiger un rapport ? Un écrivain possédant la faculté de
présenter les faits, mais incapable de comprendre leur signification
technique ? ... Le destin, encore lui, voulut que J.A. Grégoire joignit
à sa science d'ingénieur un talent littéraire dont il a fait preuve dans
un essai et plusieurs romans qui furent appréciés. 50 ans d'Automobile,
racontés par cet ingénieur écrivain, forment une page d'histoire qui se
lit comme un roman. L'auteur Extrait de l'encyclopédie Alpha Auto Ingénieur, fabricant d'automobiles, champion d'athlétisme, pilote et inventeur, Jean Albert Grégoire est né à Paris en 1899. Ancien élève de l'Ecole polytechnique, il obtient son doctorat en droit à la fin de la Première Guerre mondiale, et entre dans l'industrie textile. Après un court séjour à Madagascar, il revient en France et fonde à Versailles le garage des Chantiers. L'automobile devient son activité principale. Après une longue série d'expérimentations, il construit en 1925/26 avec Pierre Fenaille une voiture à traction avant pour laquelle il met au point le joint homocinétique Tracta. Ces voitures, qui sont les premières tractions avant d'un fonctionnement sûr, rencontrent un grand succès technique et permettent à l'inventeur du joint Tracta d'en vendre la licence d'exploitation à de nombreuses firmes. Dans les années trente, J.A. Grégoire étudie l'emploi de l'aluminium et de ses alliages en automobile, et notamment les châssis en Alpax coulé assemblés par boulonnage. Il met aussi au point le dernier modèle Amilcar, la Compound, construite selon ses principes : traction avant et châssis rigide en aluminium. Poursuivant ses recherches personnelles dans plusieurs domaines, notamment celui des véhicules électriques, il réalise ainsi une voiture équipée de batteries qui accomplit une première mondiale en parcourant 256 km sans recharge. Les travaux de J.A. Grégoire portent également sur un prototype construit avec la collaboration de l'Aluminium Français. Ce véhicule doté d'un châssis en aluminium et d'un moteur à deux cylindres servit de base à la Dyna Panhard de 1948. J.A. Grégoire prit sur cette voiture un certain nombre de brevets qui furent exploités par les firmes Kendall, en Angleterre, Kaiser aux Etats-Unis et Hartnett en Australie. Après la guerre, il conçoit une voiture aux formes aérodynamique à moteur 2 litres, l'Hotchkiss Grégoire. Parmi les nombreuses études dues à cet ingénieur, il faut mentionner les suspensions à flexibilité variable adaptées à de nombreuses voitures de série, ainsi qu'une intéressante voiture à turbine, la Socéma-Grégoire, exposée au Salon de Paris en 1952. Sur la page de couverture de cet ouvrage La passion de la course conduit
J.A. Grégoire à la construction automobile. Au lieu de courir sur des
Amilcar ou des Bugatti, il décide de piloter un engin de sa
construction. Associé à son ami Pierre Fenaille, il crée en 1925 leur
propre marque, Tracta, qui comporte la traction avant, cette traction
avant que condamne la technique officielle. La nouvelle marque remporte
de brillants succès en course, en particulier aux 24 Heures du Mans où
elle établit en six ans le record absolu d'endurance. Dès 1927, Tracta
vend les premières voitures modernes au monde, à traction avant,
destinées à la clientèle. Devenu l'apôtre de la traction avant, J.A.
Grégoire cède les brevets Tracta à DKW en 1929, à Adler en 1931, à
Citroën et Chenard en 1934. Pendant la dernière guerre, tous les
tout-terrain alliés, et en particulier les Jeep, sont entraînés par des
joints Tracta. Après l'Amilcar Compound en 1937, où il utilise
massivement les alliages légers, il construit pendant la dernière
guerre, sur les mêmes principes, le prototype Aluminium Français
Grégoire qui devient en 1946 la Dyna Panhard. En 1950, sort la Hotchkiss
Grégoire, voiture remarquable, surtout au point de vue aérodynamique.
Les qualités exceptionnelles de ces voitures conduisent à la
généralisation actuelle de la traction avant. Pendant la dernière
guerre, J.A. Grégoire construit pour la Compagnie Générale d'Electricité
une voiture électrique commercialisée avec succès et qui bat le record
du monde de distance sur route sans recharge (250 km sur la route Paris
Tours à 43 km/h de moyenne). En 1972, il construira toujours pour la
Compagnie Générale d'Electricité, une nouvelle voiture électrique à
suspension pneumatique. Au Salon de Paris de 1953, la Compagnie Electro
Mécanique présente la Socema-Grégoire, première voiture française à
turbine. Ses travaux et brevets dans la suspension sont connus et
utilisés dans le monde entier. Après la suspension Grégoire adaptée sur
les traction avant Citroën jusqu'en 1954, l'Aérostable équipe 1,5
million de Dauphine chez Renault. L'Académie des Sciences lui décerne le
prix Montyon en 1947 et le prix Alexandre Darracq en 1973. En 1949, la
Société pour l'encouragement à l'industrie fondée en 1803 par Napoléon
lui décerne sa Grande médaille d'or dont sont titulaires Pasteur, de
Lesseps et, dans l'automobile, Beau de Rochas en 1891 et de Dion Bouton
en 1921. J.A. Grégoire s'est également intéressé avec succès à la
littérature. Après l'Aventure Automobile en 1952, il a écrit des romans
: 24 heures du Mans, l'Ombre de l'argent, Un homme timide, Les
Fanatiques, etc ... Il a accompli enfin une brillante carrière sportive
: champion de France de 100 mètres en 1917, international d'athlétisme,
international scolaire de rugby. Bibliographie Jean Albert Grégoire a apporté sa contribution à l'histoire de l'automobile grâce à quatre ouvrages : L'aventure Automobile en 1953, le présent livre en 1974, et un second tome paru en 1981 consacré à la voiture électrique. Un dernier recueil a été publié en 1993 chez Massin Editeur sous le titre " Jean Albert Grégoire, toutes mes automobiles ". Diffusé après son décès, il est présenté et annoté par Daniel Tard et Marc-Antoine Colin.
Hotchkiss Grégoire Plan du livre PREFACE, par Gabriel Voisin LA TRACTION AVANT DU DEBUT A 1939 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. LA TRACTION AVANT DE 1939 A NOS JOURS 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. CONCLUSION L'histoire automobile racontée par
celui qui l'a vécu et a été l'un de ses acteurs. Grégoire a travaillé
avec ou rencontré Ettore Bugatti, André Citroën, Louis Renault, HT
Pigozzi et bien d'autres ... Quelques regrets ... Aucun, mais en fonction de ses
goûts, le lecteur s'attardera plus ou moins sur les aspects techniques
ou humains des aventures de J.A. Grégoire. La conclusion de l'ouvrage
porte d'ailleurs sur ces deux aspects, en les dissociant. A noter Gabriel Voisin fit à l'auteur l'honneur et l'amitié de rédiger la préface du livre en 1970. Il décédait en décembre 1973 quelques mois avant la sortie en librairie de l'ouvrage. Quelques photos (moins d'une centaine) viennent illustrer les propos de J.A Grégoire. Il ne s'agit pas d'un récit chronologique de l'histoire automobile, ni d'un ouvrage qui aurait la prétention d'être exhaustif. J.A. Grégoire nous propose une balade des années vingt jusqu'aux années soixante-dix dans le monde de l'industrie automobile. Le cadre est souvent français. Mais J.A Grégoire à aussi travaillé avec des constructeurs étrangers, en Grande-Bretagne, Pays-Bas, Australie ou Etats-Unis où il vendit des licences. La plupart du temps, les sujets traités ont un lien direct avec sa propre carrière professionnelle. D'autres fois, l'auteur prend plus de recul en abordant des thèmes sur lesquels il n'a pas été directement impliqué. Les évocations de ses rencontres et de ses démêlés avec des personnalités du milieu automobile sont savoureuses. On découvre de grands industriels sous un autre angle. L'épisode Simca vécu avec puis contre Henri Théodore Pigozzi est passionnant. J.A. Grégoire défend l'image ternie de Louis Renault. André Citroën est l'un des personnages du monde automobile sur lequel on a le plus écrit. J.A Grégoire, fortement impliqué dans le développement de la traction avant (au sens commun du terme) nous apporte un nouveau regard sur l'homme de Javel. Il regrette l'entêtement de Paul Panhard dans les années cinquante, etc ... En dehors des capitaines d'industrie, J.A Grégoire a eu l'opportunité de côtoyer d'autres personnalités du monde automobile, et il nous en parle parfois avec passion : Charles Faroux (journaliste), Charles Terres Weyman (le carrossier), Charles Deutsch et René Bonnet (DB), Jörgen Skafte Rasmussen (Auto Union), Fernand Picart (Renault), Pierre Boulanger (Citroën), Alex Issigonis (la Mini), Henry J. Kaiser (le constructeur), etc ... Citroën, Renault, Panhard et Simca sont les entreprises le plus souvent mentionnées par J.A. Grégoire. Curieusement, Peugeot n'a jamais fait partie du cadre professionnel de l'ingénieur. On peut ne pas s'intéresser à l'automobile d'avant-guerre, et pourtant se passionner pour le récit de J.A. Grégoire concernant cette période. Avec lucidité, J.A. Grégoire évoque autant ses échecs que ses réussites. Pour moins de 30 euros vous passerez un très bon moment avec un ouvrage qui reste facile à trouver en occasion, car largement diffusé en son temps par Flammarion.
Jean Albert Grégoire |