Gaylord, baroque à souhait


Les frères James et Edward Gaylord présentent au Salon de Paris 1955 un roadster au syle néo-rétro dont les lignes impressionnent le public présent lors de cette exposition. Il s'agit d'ailleurs d'un des premiers modèles adoptant ce type de design, signé ici Brooks Stevens, qui sera repris à leur compte par Excalibur, Clénet, Siata et bien d'autres.


Le projet de la Gaylord est initié par deux frères : James et Edward Gaylord. Il souhaitent construire et commercialiser leur interprétation d'une sportive haut de gamme, dans l'esprit des Duesenberg ou Stutz d'avant-guerre. A cet effet, ils contactent diverses personnalités du milieu automobile pour leur soumettre la réalisation de leur idée. Après avoir essuyé plusieurs refus, il leur est conseillé de s'adresser à Brooks Stevens, designer réputé ayant déjà travaillé pour Kaiser Frazer et Willys.

Gaylord Gladiator

Le cahier des charges relativement succinct suggère une totale liberté en matière de design, quitte à déborder des standards de l'époque. Cela sera dans tous les cas un cabriolet à deux places doté d'un toit amovible. Il va en résulter un engin des plus surprenants, utilisant bien avant tout le monde des thèmes néo rétro : phares surdimensionnés, calandre verticale, long capot, ailes échancrées, etc ... Le châssis tubulaire de grande résistance a été conçu par James Gaylord. C'est la capitale française qui a les honneurs de la présentation en première mondiale de la Gaylord Gladiator au Salon de 1955, celui de la Citroën DS et de la Peugeot 403. Ce premier exemplaire, équipé d'une mécanique Chrysler Firepower, a été assemblé chez le carrossier allemand Spohn.

Gaylord Gladiator

Le tarif annoncé est très élevé. Cela correspond toutefois à un niveau d'équipement conséquent : direction assistée, roue de secours sur un plateau, instrumentation haut de gamme, etc ... Seulement deux autres voitures complètes sont construites, ainsi qu'un quatrième châssis qui n'a pas été habillé. Un V8 Cadillac a désormais remplacé le moteur Chrysler. Faute de s'investir suffisamment dans le développement commercial de leur affaire, et donc de trouver des clients pour cet engin d'une autre planète, les frères Gaylord sont contraints d'arrêter les frais. Ils ont au moins réussi à se faire plaisir, en créant l'auto de leurs rêves.

Texte : André Le Roux / Jean-Michel Prillieux
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