Paris 1965


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En septembre 1963, Georges Pompidou, Premier ministre, et Valérie Giscard d'Estaing, ministre des Finances et des Affaires économiques, annoncent un " plan de stabilisation " destiné à freiner l'inflation. Ce plan prévoit une réduction jusqu'en janvier 1965 de l'accès au crédit, en jouant à la fois sur le montant minimum de l'apport initial et sur la durée. Dans le secteur automobile, cela génère immédiatement une chute des immatriculations, et plombe le Salon 1964. En octobre 1965, c'est déjà de l'histoire ancienne. Et c'est donc sous le signe d'un optimisme retrouvé que s'ouvre le 52ème Salon de l'Automobile à la Porte de Versailles. La présentation de la berline Peugeot 204 et de la Renault 16 en début d'année, deux voitures appelées à une large diffusion, confirme les ambitions des uns et des autres.

Le nombre de visiteurs a largement dépassé celui de l'année précédente, avec 830 000 entrées, dont 120 000 la première journée. Ce record est d'autant plus significatif que ce Salon 1965 n'a accueilli que des automobiles. En effet, les poids lourds, les cycles et motocycles ne se produisent plus qu'une année sur deux. C'est le Salon du développement de l'automatisme chez de nombreux constructeurs. Par ailleurs, le principe de la traction avant ne cesse de faire des adeptes. Il permet accessoirement de faciliter la conception des breaks, grâce à l'implantation de la plupart des organes mécaniques à l'avant. Enfin, les progrès techniques conduisent à proposer des automobiles sans cesse plus puissantes, plus légères et plus confortables.


Très attendu, le break Peugeot 204 fait à Paris son apparition officielle, six mois après la berline. Le marché du break a évolué, et la vision qu'en a le public aussi. Celui-ci affirme des goûts de plus en plus prononcés pour ce genre de véhicules pratiques, moins utilitaires d'aspect que par le passé, qu'il destine volontiers à la famille et aux loisirs. Pour un modèle donné, il arrive désormais que le break fasse aussi bien voire plus de ventes que la berline. Il n'est que de constater le succès des breaks Simca 1500 et Ami 6. Le break 204 conserve le même empattement et la même longueur que la berline, soit 3,97 mètres. Cette valeur peut être comparée aux 4,58 mètres de son frère aîné le break 404. En version 6 CV, le break 204 est plus léger et donc plus rapide que son équivalent 404, 140 km/h contre 125 km/h. Commercialisé 9 400 francs, soit 5 % de plus que la berline, son prix reste très attractif.

Peugeot 204 Break - Copyright

La Renault 10 Major à été dévoilée aux concessionnaires le 25 juillet sur le circuit Bugatti du Mans. Même si ce n'est plus une surprise, c'est néanmoins son premier Salon. Le cahier des charges qui a présidé à sa conception était simple. Il fallait garder la structure centrale de la Renault 8 et dessiner une partie avant et arrière plus valorisante. La caisse est donc allongée de 12 cm à l'avant et de 7 cm à l'arrière. Nous retrouvons le moteur 1108 cm3 de 52 ch SAE de la Renault 8 Major. La R 10 Major est affichée à 7 800 francs, contre 6 900 francs pour la R 8 équivalente. Elle est moins chère que sa principale rivale, la berline 204 affichée à 8 950 francs, qui présente toutefois l'avantage d'une conception plus moderne.

Renault 10 Major - Copyright

Descendante de la la Floride née en 1958 avec le 845 cm3 de la Dauphine, la Caravelle lancée en 1962 avec un moteur 956 cm3 de 51 ch est devenue Caravelle 1100 en 1963 en héritant du 1108 cm3 de 55 ch. A l'occasion du Salon de Paris, elle devient Caravelle 1100 S grâce à l'adoption d'un carburateur double corps qui porte la puissance à 57,5 ch. Parallèlement, cette nouvelle version reçoit un tableau de bord équipé de cadrans ronds avec un compte-tours, et un volant à faux trous trous.

Renault Caravelle 1100 S - Copyright

La Citroën 2 CV poursuit brillamment sa carrière, et pour répondre aux goûts et aux exigences nouvelles de la clientèle, elle est dotée d'une calandre habillée de trois barrettes horizontales au lieu de cinq étroites, de deux vitres latérales supplémentaires qui permettent de supprimer l'angle mort vers l'arrière (sauf sur l'économique version AZL) et de pare-chocs avec des bourrelets qui assurent une protection plus efficace contre les petits chocs. Curieusement, la carrosserie à six glaces est déjà proposée depuis 1957 sur les 2 CV produites en Belgique. La petite Citroën est facturée selon le niveau de finition entre 5 079 et 5 813 francs.

Citroën 2 CV - Copyright

Jacques Durand, spécialiste des carrosseries en polyester, à qui l'on doit déjà l'Atla en 1958, la Sera en 1959 et l'Arista en 1964, s'est associé à André Morin pour un projet de petit coupé économique. Ce dernier fabrique à Parthenay au sein de la Sovam - SOciété des Véhicules André Morin - de petits utilitaires baptisés VUL sur base Renault 4 parfaitement adaptés aux livraisons légères en milieu urbain, notamment celle des journaux. C'est d'ailleurs lors de l'élaboration de sa carrosserie qu'il a rencontré Jacques Durand. La Sovam est aussi un spécialiste reconnu des " véhicules magasins " destinés à la vente ambulante sur les marchés. Enfin, André Morin vient de s'engager dans la production d'engins spéciaux d'aéroports, destinés à la fois au transport des passagers sur le tarmac, ou dans d'autres configurations à la maintenance des avions.

Ces activités lucratives ne comblent pas totalement André Morin, qui souhaite proposer une petite voiture de sport basée sur une mécanique de grande série. C'est ainsi que la Sovam présente à Paris la 850 VS réalisée sur une base de Renault 4, dont elle reprend la suspension et certains éléments mécaniques. Elle est animée par le 845 cm3 de la Dauphine Gordini poussé à 45 ch SAE, ce qui lui permet d'atteindre 145 m/h. Une version 1108 cm3 de 65 ch SAE est annoncée pour janvier 1966. La carrosserie est en polyester et la partie haute du toit peut s'escamoter. L'ambition de la Sovam est modeste. Il ne s'agit pas de concurrencer Alpine ou Matra, mais de mettre à la disposition du plus grand nombre à un prix moindre une voiture amusante dans son comportement et son aspect, et pour laquelle l'entretien mécanique ne posera pas de problème. A 9 990 francs, la 850 VS possède un argument de poids face à Matra et Alpine, dont les modèles les plus économiques sont facturées respectivement 16 900 et 17 890 francs.

Sovam - Copyright

La " nouvelle " Panhard 24 BA est une version simplifiée de la 24 B. Sa vocation est de retenir la clientèle de la 17 dont la production vient d'être arrêtée en janvier et qui serait rebutée par les tarifs élevés de la 24. La 24 BA se distingue par l'absence de chrome à l'extérieur. Dans l'habitacle, le tableau de bord est réduit à sa plus simple expression avec un unique compteur rond, l'épaisseur des sièges est moindre, le siège passager est fixe, les portes sont garnies d'un simple simili masquant la tôle, les vitres de custode ne s'ouvrent plus, la moquette a cédé sa place à un tapis de caoutchouc, des catadioptres remplacent les lampes d'ouverture des portes, l'essuie-glace ne compte qu'une vitesse, Il n'y a plus de thermomètre, de réglage de chauffage, de dégivrage, de pare-soleil côté passager, d'accoudoirs, de cendrier aux places arrière ...

Cette indigence permet effectivement de ramener le prix à 9 950 francs contre 10 700 francs pour la B. Mais voilà l'acheteur - à supposer qu'il existe - ramené à l'époque des tickets de rationnement. Pour 40 francs de plus, il est possible de s'offrir une vraie Renault 16. Panhard est dans une bien mauvaise posture. Le doute s'est installé dans la clientèle sur la pérennité de ce constructeur, à qui le public reproche de ne plus proposer de berline quatre portes. On peut douter qu'un modèle aussi désespérant que la 24 BA puisse relancer la machine.

Stand Panhard, avec la seule 24. Copyright

La marque des automobiles René Bonnet et son usine de Romorantin sont tombées dans le giron de Matra en août 1964. Alors que la Djet était encore exposée l'an dernier sous la marque Matra-Bonnet, on la retrouve cette année à Paris sous un panneau Matra Sports, confirmant ainsi les ambitions de Jean-Luc Lagardère, patron de Matra, dans la fabrication d'automobiles sportives. En revanche, ce sont toujours les modèles créés par René Bonnet qui figurent au catalogue. La firme propose pour la Djet deux motorisations Renault 1108 cm3, de 72 ch SAE ou 94 ch SAE, et deux niveaux de finition, Normal et Luxe. Ces voitures sont distribuées par un réseau d'une cinquantaine de concessionnaires et agents.

Matra Djet - Copyright

Le carénage inférieur des ID et DS a été modifié pour 1966 avec des prises d'air plus larges. Le haut de gamme Citroën était jusqu'à présent occupé par la DS 19. A l'occasion du Salon, la gamme s'élargit avec la DS 21 d'une cylindrée de 2175 cm3 (augmentation de l'alésage). Sa puissance est de 100 ch Din, contre 84 ch pour le 1985 cm3 de la DS 19. La DS 21 qui frôle désormais les 180 km/h semble toute destinée aux nouvelles autoroutes françaises. Elle dispose d'un système qui corrige le faisceau des projecteurs en fonction de l'assiette de la voiture. Dix ans après sa naissance, c'est toujours la DS qui tient la vedette sur le stand Citroën. Le prix de la 21 : 15 500 francs.

Citroën DS 21 - Copyright

La berline Autobianchi Primula se dédouble à l'occasion du Salon de Paris avec un coupé dessiné par Touring, qui malgré ses prétentions sportives est parfaitement habitable. Plus fin de ligne, il possède une nouvelle calandre, des roues ajourées et un échappement double. Sa puissance est de 65 ch SAE, contre 59 pour la berline, grâce à l'adjonction d'un carburateur doubles corps et à une modification de la culasse. Son prix est de 12 500 francs.

Autobianchi Primula Coupé

De nouvelles modifications confèrent à la Daffodil une allure plus moderne, la faisant enfin plus ressembler à une voiture qu'à une voiturette, sans que la mécanique évolue. Les phares et les pare-chocs sont rehaussés, ce qui les rend moins vulnérables dans la circulation urbaine. Le couvercle de coffre prend aussi de la hauteur, augmentant d'autant le volume du coffre. Le confort des passagers progresse et les sièges disposent de réglages plus adaptés. Son prix est fixé à 7 300 francs.

Daf Daffodil - Copyright

Présentée en première mondiale à Paris, cette Dino Berlinette Spéciale descend en droite ligne de la Dino 206 SP 2 litres qui s'est récemment illustrée en remportant le titre de Championne d'Europe de la Montagne. Son six cylindres de 2 litres et 230 ch est en position arrière. Cette position a nécessité un abondant emploi de matériaux d'insonorisation. Ce prototype se caractérise par un postérieur tronqué, une lunette concave, un capot surbaissé par rapport aux passages de roues, des phares doubles protégés par un dôme de plexiglas et des moulures latérales qui prolongent les prises d'air arrière. Il laisse percevoir la naissance d'une nouvelle marque dans le cadre du groupe Ferrari, et la production prochaine d'un modèle qui pourrait s'inspirer de cette Berlinette Spéciale.

Dino Berlinette Spéciale - Copyright

OSI (Officina Stampaggi Industriali) a été fondée en 1960 par Arrigo Olivetti, des machines à écrire du même nom, et par Luigi Segre, représentant la carrosserie Ghia. Les deux entreprises sont géographiquement voisines. Olivetti, qui maîtrise parfaitement l'usinage de l'acier, était déjà diversifié dans la production de machines-outils et de jantes automobiles, via sa filiale Fergat. Pour Ghia, il s'agissait, au-delà des activités de son bureau de style, de proposer des solutions de sous-traitance aux grands constructeurs, sur un marché de la petite et moyenne série en constante progression.

La berline OSI exposée à Turin est une version complètement revisitée de l'Alfa Romeo 2600 apparue au Salon de Genève 1962. Cette dernière, vendue très chère, presque démodée lors de sa sortie, n'a jamais trouvé sa clientèle. Qu'en sera-t-il de la nouvelle version conçue par OSI ? La modernité n'est pas systématiquement synonyme l'élégance. En effet, le public du Salon est resté majoritairement indifférent à cette proposition, qu'il a globalement jugée d'une triste banalité.

Alfa Romeo 2600, par Osi - Copyright

Le 9 septembre 1965, la presse automobile a été conviée par Volkswagen à la présentation d'un nouveau modèle, mieux d'une nouvelle marque. On sait qu'Auto Union, propriétaire de la marque Audi, est passé aux mains de Volkswagen, Mercedes ayant vendu sa part d'actions à cette dernière. Le nom d'Audi est donc de nouveau sur le devant de la scène après plus d'un quart de siècle d'absence. En France, seuls quelques passionnés se souviennent encore de cette marque. La nouvelle " Audi " présentée à Paris est tout simplement une DKW F 102 dont on a redessiné la calandre et dans laquelle on a monté un moteur inédit à quatre temps de 1696 cm3 et 72 ch Din développé par Mercedes. Esthétiquement, la calandre adopte des phares rectangulaires, et les clignotants d'ailes sont abandonnés au profit d'éléments plus classiques près des phares. La nouvelle Audi est disponible en variantes deux portes et quatre portes. La qualité allemande est facturée 13 300 francs en berline quatre portes.

Audi, 1965 - Copyright

La Volkswagen 1600 TL est habillée d'une carrosserie à toit fuyant vers l'arrière plus italienne d'inspiration qu'allemande. Elle est équipée d'un quatre cylindres de 1584 cm3 et 54 ch, et de pneus à carcasse radiale, ce qui permet à son constructeur d'annoncer une tenue de route en net progrès par rapport à la 1500 qu'elle remplace, qui était critiquée pour sa sous-motorisation, sa tenue de route flottante et la médiocrité de son freinage.

Volkswagen 1600 TL - Copyright

L'Opel Kadett de troisième génération a été présentée en août 1965. Sa version la plus séduisante est sans conteste le coupé. Contrairement à la deuxième génération, il ne s'agit pas d'une berline trois volumes surbaissée, mais d'un véritable coupé fastback doté de petites glaces latérales inversées et de fausses fentes d'aération sur la custode. Les places arrière sont suffisamment spacieuses et le coffre est - pour un coupé s'entend - de dimensions généreuses. Son 1078 cm3 développe 59 ch. Modeste dans ses prétentions, la Kadett Coupé l'est aussi par son prix de 9 300 francs.

Opel Kadett Coupé - Copyright

La nouvelle NSU 1000 TT est une version sportive de la 1000 présentée à Francfort en 1963. La cylindrée passe de 996 à 1085 cm3, et la puissance de 43 à 55 ch Din. Extérieurement, elle se distingue par ses doubles phares. A bord, on relève la présence d'un compte-tours à ruban placé horizontalement au-dessus de la planche de bord et d'un volant à deux lames perforées. Elle est proposée au prix de 9 700 francs.

NSU 1000 TT - Copyright

Jusqu'à la création d'un studio de style officiel en juin 1964, l'aspect des Opel ne fut jamais une priorité. Elles ressemblaient pour l'essentiel à des voitures américaines en réduction. Mais Bob Lutz qui depuis cette année dirige le marketing de GM Europe a décidé d'européaniser les lignes des voitures allemandes et d'insuffler une image moins vieillotte à la marque. Cela passe par la conception d'une Opel à tendance sportive. L'étude du prototype exposé à Francfort puis à Paris sous le nom de GT Expérimental n'a pu se faire qu'avec des ressources encore limitées, parallèlement à l'étude des berlines plus conventionnelles.

Opel GT Experimental - Copyright

Rolls-Royce dévoile en première mondiale la nouvelle Silver Shadow et sa cousine la Bentley T, qui viennent remplacer les Rolls-Royce Silver Clound et Bentley S. Ainsi, le constructeur britannique n'est pas pris au dépourvu face à la modernité de la Mercedes 600 disponible depuis l'année dernière. La nouvelle Rolls-Royce est le fruit de près de dix années d'études menées avec toute la perfection qui s'impose, là où un constructeur généraliste boucle ce type de dossier en moitié moins de temps. Certains amateurs regrettent que Rolls-Royce soit rentré dans le rang. D'autres plus sévères encore la comparent à une grosse Peugeot 403.

La carrosserie, la conception technique, l'équipement intérieur, tout ou presque est nouveau. Le correcteur d'assiette hydraulique fait appel à un brevet Citroën. La Silver Shadow est la plus basse (1,52 mètre soit 0,14 m de moins que la Sliver Cloud) et la plus courte Rolls-Royce jamais produite (5,17 mètres). Elle marque de manière évidente une nouvelle étape dans la vie de ce prestigieux constructeur. Le moteur est toujours le 8 cylindres de 6230 cm3 introduit en 1959. Selon l'usage, sa puissance " suffisante " n'est pas dévoilée, mais elle est estimée à près de 300 ch. Seule la calandre permet de différencier la Rolls-Royce de la Bentley. La Silver Shadow est facturée 125 000 francs. La France assure habituellement une cinquantaine d'importations sur les - environ - 2 000 Rolls-Royce et Bentley produites chaque année.

Rolls Royce Silver Shadow - Copyright

Ford Dagenham propose depuis 1963 la Corsair, une berline qui singe assez maladroitement la Thunderbird américaine. Le constructeur expose à Paris la Corvair V4, dotée d'un inédit quatre cylindres en V disponible en deux cylindrées, 1663 cm3 et 76,5 ch pour la Corsair de Luxe et 1996 cm3 et 88 ch pour la Corsair GT. Seule cette dernière est proposée en France, à 12 850 francs en version deux portes et 13 400 francs en version quatre portes.

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La Wolseley 1100 dotée des fameuses suspensions Hydrolastic s'inscrit dans la déjà très riche famille de la BMC AD016, une berline compacte vendue sous les marques Austin, Morris, MG et Vanden Plas. Elle adopte une calandre traditionnelle et quelque peu surannée, un tableau de bord en ronce de noyer, des sièges garnis de cuir, d'épais tapis de sol, et peut recevoir en option une teinte bicolore. Le moteur est un 1098 cm3 de 55 ch équipé comme sur la MG 1100 de deux carburateurs. Avec cette série, la politique du " badge engineering " semble atteindre son zénith. Son prix en France est fixé à 13 500 francs.

Wolseley 1100 - Copyright

Honda n'a jamais participé au Salon de Paris. C'est donc la surprise quand un peu perdu au milieu des petites marques le constructeur japonais présente deux versions de la S 600, un coupé blanc et un cabriolet rouge. Le coupé aux lignes séduisantes évoque - de loin - une Jaguar type E en réduction. Elles sont dotées d'un quatre cylindres de 606 cm3 à double ACT alimenté par quatre carburateurs horizontaux. Honda spécialiste des moteurs à haut rendement en extrait 57 ch Din. Aussi ne faut- il pas s'étonner d'apprendre qu'elles atteignent 145 km/h. Honda n'est pas le premier constructeur japonais à prendre pied en France. Hino qui entretient d'excellentes relations avec Renault sur le plan technique y diffuse déjà la Contessa. Le cabriolet est vendu 11 500 francs, le coupé 12 500 francs.

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C'est une première européenne pour la voiture russe Moskwitch 408 présentée en septembre 1964. C'est aussi la première voiture russe importée dans notre pays, avec semble-t-il de grandes ambitions. Les établissements Jacques Poch - déjà distributeur des Skoda et Glas - en assure la diffusion. La carrosserie aux angles vifs tranche avec les formes arrondies de la 407 à laquelle elle succède. Elle rappelle un peu le style des Fiat 1300/1500 lancées en 1961. La 408 pourra séduire ceux qui cherchent une berline spacieuse à prix modéré où ceux que sa conception intéresse, celle d'une voiture fabriquée pour faire face aux pires conditions climatiques et de revêtement routier.

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Par chance, on découvre régulièrement à Paris quelques modèles américains en première mondiale. C'est le cas de l'Oldsmobile Toronado, la première traction avant US depuis la disparition de la Cord 812 en 1937. Ce modèle fut hélas un échec commercial malgré ses lignes époustouflantes. On retrouve d'ailleurs sur la Toronado une face avant à phares escamotables et une grille de calandre à fines lames, comme sur la Cord. Sans aucun doute un clin d'oeil de la part Bill Mitchell, aux commandes du style de la GM depuis 1959. Le géant américain ne veut pas prendre de retard sur les Européens, qui sont en train de s'approprier définitivement la technique de la traction avant.

La Toronado, longue de 5,36 mètres, est animée par un V8 de 6964 cm3 et 385 ch ! Il combine la puissance traditionnellement disponible sur une voiture américaine avec une tenue de route et une motricité optimales. Pour autant, son poids supérieur à 2 tonnes ne permet pas de la considérer comme une sportive, mais plutôt comme une vraie quatre places avec deux très larges portes. La Tonorado n'est disponible qu'avec une boîte automatique à trois rapports. Oldsmobile destine ce modèle aux catégories socioprofessionnelles supérieures, généralement plus disposées que la classe moyenne à tester les produits innovants.

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Le prototype Chevrolet Mako-Shark II aux formes voluptueusement agressives a été présenté lors du dernier Salon de New York. Il fait à Paris sa première apparition en France. Etroitement dérivée de la Chevrolet Corvette, la Mako-Shark II dispose de 17 moteurs électriques qui permettent d'ouvrir les phares et le réservoir, de cacher les essuie-glaces sous le capot, d'extraire le becquet arrière, d'escamoter la plaque d'immatriculation (cela ne semble pas très réglementaire) et le pare-chocs arrière (s'il manque quelques centimètres pour faire un créneau), etc ... On remarque par ailleurs les deux panneaux amovibles dessus les sièges, et les appuis-tête réglables suspendus au toit. Cette voiture de rêve a également été conçue par les équipes de Bill Mitchell.

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