Vespa, du scooter à la voiturette
La firme de scooters Vespa a tenté de se diversifier dans l’automobile, en lançant la voiturette Vespa 400 en 1957. Commercialisée au même moment que la Fiat 500, elle ne soutenait pas vraiment la comparaison avec cette nouveauté produite en très grande série par l’un des plus importants constructeurs européens, nouveauté qui possédait tous les avantages de la production de masse (prix, fiabilité, entretien, pièces de rechange, facilité de revente, etc…). La firme italienne Piaggio est l’un des principaux constructeurs de scooters en Europe, et elle connaît son apogée dans les années 50, durant lesquelles les deux-roues Vespa sont très en vogue.
Le scooter Vespa - guêpe en italien - est lancé le 23 avril 1946 par la société Piaggio. Le 10 millionième exemplaire est produit en 1988, ce qui représente une moyenne de 250 000 ventes par an pendant 40 ans ! Au milieu des années 50, Piaggio décide de diversifier sa production en fabriquant des voiturettes. Ces micro-voitures (ou microcars) connaissent à cette époque un certain succès, notamment en Allemagne. Les BMW Isetta, Zundapp, Goggomobil, Lloyd, Messerschmitt y sont largement diffusées. Et la firme NSU s’apprête à lancer sa petite Prinz. En France, la Citroën 2CV bénéficie d’une grande notoriété, et en Italie, la Fiat 500 vient d'être commercialisée. C’est en septembre 1957, au Salon de Paris, que Vespa présente sa nouvelle voiturette de 2,85 mètres de long, la Vespa 400. C’est une jolie petite voiture à trois volumes dotée d’un moteur 2 cylindres 2 temps de 393 cm3 situé à l’arrière. Sa mécanique est issue directement des moteurs des scooters Piaggio. Le poids de la voiture n’excède pas 360 kilos. Le toit est entièrement découvrable, comme sur la Citroën 2CV. Mais contrairement à celle-ci, la Vespa 400 ne peut transporter que deux personnes. L’équipement est très spartiate, et le bruit du moteur envahissant. Malgré tout, le lancement de la Vespa 400 peut se révéler judicieux dans la mesure où la récente crise de Suez (1956) a entraîné, par la réduction des livraisons de pétrole vers l’Europe, le renchérissement du prix des carburants et une chute des ventes des modèles de grosse cylindrée. Il est possible qu’une partie importante de la clientèle se tourne vers les petits véhicules économiques. Piaggio table sur la vente de 30 000 exemplaires de sa voiture tous les ans. Mais le succès de la Vespa 400 sera très mitigé et relativement éphémère.
La Vespa 400, avec 30 000 exemplaires vendus en quatre ans, ce qui représente une moyenne de 7 500 ventes par an, ne peut être comparée au succès phénoménal des scooters Vespa. Le site de production situé dans les locaux de la filiale française de la firme Vespa, à Fourchambault, près de Nevers, ne fabrique que 12 000 unités en 1958. Les années suivantes sont encore plus décevantes avec seulement 9 000 unités en 1959, 7 000 en 1960 et 2 000 en 1961, soit un total de 30 000 unités en quatre ans. La Vespa 400 subit la déferlante Fiat 500. La firme Vespa cesse définitivement la production de ses voiturettes en 1961, et se concentre sur son marché traditionnel, celui du scooter. La société Piaggio, propriétaire du nom Vespa, est rachetée par le groupe Fiat en 1959, ce qui n’aide pas la carrière de la Vespa 400. La société est revendue en 1999. Elle existe toujours et contrôle même des marques très connues comme Aprilia, Derbi, Gilera, Moto Guzzi, Laverda, Puch…
Texte : Jean-Michel Prillieux Voir aussi : http://leroux.andre.free.fr/xxx177.htm |
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