Genève 1980
B+B Volkswagen Golf GTI Saphir. Source : https://fr.wheelsage.orgCopyright. Ce site est gratuit et sans publicité. Je n'en retire aucun bénéfice financier. C'est le fruit d'une démarche totalement désintéressée. Si vous êtes détenteur d'un copyright non mentionné, je vous invite à me contacter. Ce fait est involontaire. Le document en question sera immédiatement retiré. Merci donc pour votre indulgence, pour ce qui n'est qu'un travail amateur. Le Salon de Genève fête ses 50 ans d'existence, après s'être développé annuellement depuis 1924, avec une interruption de 1940 à 1946. Il fait depuis l'après-guerre partie des principaux Salons européens, avec ceux de Turin, Paris, Francfort et Londres. On y présente des premières mondiales, ce qui n'était pas encore le cas avant 1939. Le public est évidemment européen, mais aussi et surtout français. 14 % des visiteurs en 1979 arrivaient de la France voisine. Tous les ans, les organisateurs refusent des exposants. 56 d'entre eux ont essuyé un rejet de leur demande cette année. La presse donne beaucoup de travail sur le plan logistique. Environ 2 000 journalistes font de déplacement. Le Salon de Genève emploie durant toute l'année 23 administratifs et 30 ouvriers. Durant l'exposition, environ 600 personnes y travaillent, dont 400 rien que pour la restauration. Depuis 1926, il se tient au Palais des expositions. En 1982, son déménagement est prévu dans de nouveaux locaux plus vastes, plus en retrait de la ville, près de l'aéroport de Cointrin. La superficie d'exposition passera de 50 000 m2 à 66 500 m2. Le Salon de Genève restera annuel. Il n'est pas question comme à Francfort ou à Paris de lui faire adopter le rythme bisannuel. Ses dirigeants estiment que cela lui ferait perdre de sa valeur et de son prestige. Le marché suisse a connu en 1979 une excellente année. Les constructeurs européens se contentent de qualifier leurs ventes de correctes, sans plus. Ce sont en effet les Japonais qui ont le plus profité de cette croissance, avec 16 % des ventes totales, contre 12,7 % un an plus tôt. Ainsi, Daihatsu progresse de 142 % (784 unités), Mazda de 86 % (10 945) et Mitsubishi de 51 % (4 824). Le premier constructeur japonais en Suisse est en septième position. Il s'agit de Toyota avec 13 553 unités. Datsun, Honda et Mitsubishi, sont respectivement 15ème, 16ème et 17ème. Les marques américaines tirent aussi très bien leur épingle du jeu. Même si elles n'occupent que 3,4 % du marché, elles font mieux que les marques suédoises et britanniques. Le quinté de tête des constructeurs est occupé dans l'ordre par VW, Opel, Renault, Ford Europe et Fiat. La VW Golf conserve sa place de première du marché, suivie par l'Opel Kadett. La Fiat Ritmo est à la 7ème place, la Renault 5 à la 10ème place. L'Allemagne s'accapare 41 % des ventes, avant la France avec 21 % et l'Italie avec 11 %. D'une manière générale, le marché suisse est friand de coupés. Par ordre décroissant, les modèles de ce type les plus vendus sont l'Opel Manta (3 309 unités), la VW Scirocco, la Ford Mustang, la Honda Accord, la Ford Capri, l'Alfa Romeo Alfasud Sprint, la Toyota Celica, la Lancia Beta Coupé et HPE et l'Alfa Romeo GT/GTV. Cette dernière, positionnée assez haut en gamme, ferme la porte avec 950 unités. Le pouvoir d'achat en Suisse est bien au-dessus de la moyenne européenne. C'est par excellence un marché cible pour les Porsche (1 316 unités) Cadillac (269), Ferrari (139), Rolls-Royce (72), Maserati (18), Bentley (11), Lincoln (11), Lamborghini (5) et Aston Martin (3). Précisions enfin que nos " petites " françaises se sont écoulées à 187 unités pour la Matra Bagheera et 134 unités pour l'Alpine A310. Ce Salon 1980, qui a ouvert ses portes au public le 5 mars, est particulièrement riche en nouveautés importantes, puisque si la plupart des carrossiers italiens attendent le prochain Salon de Turin pour dévoiler leurs créations inédites, les constructeurs de moyenne et grande importance ont pris la relève, en réservant à Genève la primeur de leurs derniers modèles de série. Tel est le cas de Fiat, Renault, Peugeot, Ferrari, Audi, Mercedes, Saab, Triumph ... pour ne citer que les principaux. Présentée à Genève en première mondiale, constamment entourée de belles filles aux longues jambes à l'occasion des journées de presse, la Fiat Panda est ouvertement orientée vers le futur. Elle est appelée à seconder, voire à remplacer des voitures aussi mythiques que la Citroën 2 CV, la Renault 4, la Mini britannique, et bien évidemment la Fiat 126, qui a elle-même progressivement remplacé la Fiat 500 à partir de 1972. La Panda appartient à une nouvelle catégorie d'automobile, petite extérieurement et grande intérieurement, qui peut accueillir quatre passagers. A bord, le groupe motopropulseur et le châssis n'occupent qu'un minimum de place. Un seul modèle est exposé sur un plateau tournant, la Panda 45, avec un moteur de 903 cm3. La Panda 30, modèle doté du 652 cm3, n'est pas présentée. La voiture arrivera en Suisse en 1981. Les premiers marchés visés à l'exportation sont la France et l'Allemagne.
Fiat Panda 45. Source : https://fr.wheelsage.org La concurrence de Citroën, Peugeot et Renault a incité Fiat à revoir sa copie pour sa populaire 127. Née en 1971 avec deux portes et un coffre arrière accessible par un simple couvercle, elle a adopté en 1973 un véritable hayon. En 1978 est apparue la version quatre portes construite en Espagne chez Seat, mais badgée Fiat. En s'appuyant de nouveau sur cette collaboration espagnole, Fiat propose à Genève une version à cinq portes qui sera diffusée sur les principaux marchés européens. La banquette arrière rabattable permet d'augmenter le volume de chargement.
Fiat 127 5 portes. Source : https://fr.wheelsage.org Bien que le marché suisse ne soit pas très demandeur de voitures diesel, car le prix du gas-oil y est au moins égal à celui de l'essence, Fiat n'a pas voulu attendre Turin pour présenter sa Ritmo D, rejoignant ainsi le clan des voitures moyennes animées par ce type de mécanique, représenté notamment par la VW Golf et la Peugeot 305. Il ne s'agit pas d'un moteur de la Sofim, structure issue d'une association entre Fiat, Saviem et Alfa Romeo, mais bien d'une création originale. Ce 1 714 cm3 développe 55 ch, et est accouplé à une boîte cinq vitesses. La Ritmo D atteint 140 km/h.
Fiat Ritmo D. Source : https://fr.wheelsage.orgEn 1960, Giuseppe Introzzi quitte l'entreprise familiale, et s'installe en tant que carrossier indépendant sous l'appellation d'Officine Introzzi. Depuis vingt ans, on lui doit l'aménagement de voitures de service, d'ambulances, de corbillards, de voitures blindées, de magasins mobiles et de différents véhicules spéciaux, notamment à usage militaire. Cette année, l'atelier de Lipomo, près de Côme, change de registre en proposant une fort sympathique Fiat Ritmo luxueusement aménagée, dénommée Villa d'Este. On note la présence d'un faux compas " à l'ancienne ".
Fiat Ritmo Villa d'Este par Introzzi. Source : https://fr.wheelsage.orgFerrari, dont Fiat est actionnaire à hauteur de 50 % depuis 1969, présente à Genève la Mondial, un coupé à moteur V8, doté d'une carrosserie suffisamment spacieuse pour accueillir quatre passagers. Pour cette voiture dessinée comme c'est l'usage par Pininfarina, l'exercice aurait pu s'avérer périlleux. Le carrossier expose lui aussi la Mondial sur son propre stand. Mais aucune maladresse n'est à signaler, même si le dessin d'ensemble apparaît moins séduisant que celui de la 308 GTB, dont la Mondial reprend la technique. Mais pratiquement aucune pièce n'a été reproduite telle quelle. La Mondial répond d'emblée aux plus récentes règles de sécurité et de dépollution du marché américain. Son V8 à injection Bosh délivre 214 ch, contre 255 ch pour la 308 GT 4. C'est le prix à payer pour répondre aux nouvelles normes. C'est aux Etats-Unis que les voitures de Maranello séduisent le plus d'acheteurs.
Ferrari Mondial. Source : https://fr.wheelsage.org L'empattement de la Mondial mesure 10 cm de plus que celui de la 308 GT 4 de Bertone, qu'elle remplace. Les performances restent dignes d'une GT, avec 28 secondes pour parcourir le kilomètre départ arrêté, et une vitesse de pointe de 230 km/h. La production de Ferrari ne cesse de progresser. Elle était de 649 voitures en 1969, et de 2 371 voitures en 1979. L'arrivée de la Mondial devrait faire progresser ce nombre. Ferrari, relativement optimiste, prévoit une production hebdomadaire de 20 à 25 Mondial. Rappelons que Ferrari emploie 1 600 salariés, et que l'exportation représente 85 % de ses ventes.
Ferrari Mondial. Source : https://fr.wheelsage.org L'Alfa Romeo Alfasud est mise en vedette avec sa carrosserie habilement retouchée. Elle propose enfin un véritable hayon, combiné à une banquette arrière rabattable. Le break Giardinetta à la diffusion confidentielle disparaît du programme. La protection avant et arrière de la carrosserie est désormais assurée par des pare-chocs type bouclier en matériau synthétique, alors qu'en parallèle, les ornements chromés sont remplacés par des éléments plus sobres, traités en noir mat. La présence d'un déflecteur avant permet d'améliorer le coefficient de pénétration dans l'air. Les clignotants débordent davantage sur les ailes, ce qui élargit visuellement la face avant. Le panneau arrière évolue avec des feux plus imposants. L'habitacle reçoit sa part d'améliorations, qui touchent au dessin de la planche de bord, à celui des sièges, à l'habillage des contre-portes, etc ...
Alfa Romeo Alfasud. Source : https://fr.wheelsage.org Après une brève suspension de la production, la Lancia Beta Montecarlo fait son retour sous la désignation Lancia Montecarlo. La calandre est légèrement modifiée, et adopte le même dessin que celui des autres Lancia. Deux petites fenêtres habillent les montants arrière du toit, ce qui permet de répondre aux critiques émises sur l'ancienne version concernant l'absence de visibilité de biais vers l'arrière. Dans l'habitacle, les matériaux, les tapis et les tissus sont renouvelés. Les instruments de bord sont plus lisibles. Le moteur de 2 litres développe toujours 120 ch.
Lancia Montecarlo Coupé. Source : https://fr.wheelsage.orgUn coupé est le plus souvent plus attrayant visuellement qu'une simple berline. Sans trop perdre en habitabilité, il doit aussi ne pas coûter beaucoup plus cher à produire. C'est ainsi le cas des Lancia Beta Coupé, Alfa Romeo GTV, Ford Capri et autre Opel Manta. La plupart des constructeurs japonais font la même démonstration. En France, après l'abandon du coupé 304 en 1975, seuls les coupés Renault 15 et 17 restaient en lice. Ils sont remplacés à Genève par un unique modèle, la Fuego (feu en espagnol), suffisamment spacieux pour transporter quatre personnes et leurs bagages. Son étude a pris quatre années. Le but de la Régie a été de proposer une voiture originale, éloignée dans son aspect de la Renault 18, tout en reprenant des éléments mécaniques éprouvés. Renault annonce trois motorisations 4 cylindres, en 1 397, 1 647 et 1 995 cm3, et plusieurs niveaux d'équipement. A Genève, le constructeur a vu grand, avec sur son stand neuf Fuego de couleurs et de définitions différentes. Renault semble vouloir marquer son territoire, avec des prix attractifs. Ceux-ci inquiètent les concurrents qui se demandent si le constructeur français n'a pas décidé de frapper un grand coup sur le marché profitable des coupés, quitte à réduire ses marges.
Renault Fuego. Source : https://fr.wheelsage.orgFin 1977, la berline Peugeot 305 a pris la relève de la berline 304. Le remplacement de la 304 se fait en deux temps, et on assiste à Genève à l'arrivée du break 305, qui vient clore le chapitre 304. La carrosserie du break 305 conserve le style de la berline. Toute la partie avant et les portes sont identiques. La superstructure est constituée de lignes droites et de surfaces lisses. Le pavillon largement vitré et les montants élancés confèrent à l'auto une allure élégante. Les baguettes de protection et les moulures horizontales des flancs accentuent l'impression de longueur, pour une carrosserie qui ne mesure que deux centimètres en plus que la berline. Le break 305 retient l'attention grâce à sa largeur disponible entre les roues arrière. Peugeot s'est efforcé de ne pas faire ressortir le côté utilitaire de ce break. Comme sur la berline, trois moteurs sont disponibles. Les deux autres marques du groupe PSA, Citroën et Talbot, ne présentent aucune nouveauté. Peugeot 305 Break. Source : https://fr.wheelsage.orgAudi a développé à partir de la berline 80 un puissant coupé à cinq places équipé d'un cinq cylindres de 2 144 cm3 turbocompressé et injection d'essence, qui développe 200 ch. Il s'agit d'une voiture à traction intégrale permanente, conçue pour exploiter au mieux la puissance, avec une consommation de carburant aussi faible que possible. Cette automobile est à la fois sportive et spacieuse, et se prête donc à un usage quotidien. Elle est aussi parfaitement adaptée aux conditions routières les plus difficiles, notamment en cas de neige. Pour autant, cette voiture ne saurait être rangée dans la catégorie des tout-terrain proprement dit, même si l'idée de la Quattro a pour origine les expériences réalisées par VW avec l'Iltis. Nul doute qu'Audi compte s'attaquer avec la Quattro aux grands rallyes internationaux. Audi n'est pas le premier à promouvoir cette technique des quatre roues motrices. Jensen l'a fait dans les années 60 avec son Interceptor Ferguson, puis plus près de nous Subaru et AMC, mais sans ambition sportive particulière pour ces dernières. Certains considèrent qu'Audi a fait passer l'étude mécanique avant toute question d'élégance. La carrosserie apparaît en effet sans grande originalité, et ses formes carrées et massives ne jouent pas en sa faveur. C'est paradoxalement un élément qui pourrait permettre de différencier la Quattro.
Audi Quattro. Source : https://fr.wheelsage.org Le suisse Rinspeed, entreprise fondée en 1979, expose une VW Scirocco et une Golf transformées. Outre des modifications extérieures d'ordre cosmétique, ces deux voitures sont dotées d'un turbocompresseur maison, qui fait passer la puissance de 110 à 135 ch. Au dire de Rinspeed, elles atteignent une vitesse de pointe d'environ 195 km/h. Dans un autre genre, Rinspeed présente une Golf adaptée aux personnes en situation de handicap physique. Franck Rinderknecht, fondateur de l'entreprise, s'intéresse à tout ce qui pose d'authentiques questions de conception. Ce qui est complexe l'intéresse. Il est aussi particulièrement sensible au fait d'offrir plus d'indépendance aux personnes en difficulté.
Rinspeed Golf. Source : https://fr.wheelsage.orgComme Rinspeed, B+B, entreprise des frères Buchmann, travaille sur l'embellissement de plusieurs modèles allemands, en particulier les Porsche et la Volkswagen Golf. Sur la Golf, tout est revu, aménagé et amélioré. On découvre une instrumentation électronique spécifique, de nombreux accessoires et une peinture étincelante. Différents niveaux de finition sont proposés. L'état-major de Renault se serait intéressé à l'utilisation par le carrossier de l'électronique pour son tableau de bord.
BB Volkswagen Golf GTI Diamant. Source : https://fr.wheelsage.orgLe roadster Mercedes SL permet de rouler découvert, tandis que son homologue le coupé SLC, plus long, offre un confort bourgeois pour quatre personnes. La gamme est partiellement revue à Genève. Les 280 SL/SLC conservent la même motorisation 6 cylindres de 2 746 cm3 de 185 ch. Dans la gamme des V8, les 350 SL/SLC sont remplacées par les 380 SL/SLC, et les 450 SL/SLC et 450 SLC 5.0 sont remplacées par les 500 SL/SLC. Ces motorisations plus légères en poids s'alignent sur celles des récentes berlines de Classe S. Les SL et SLC évoluent par ailleurs : système anti cabrage, nouveaux moyeux de roues, etc ...
Mercedes 380 SL. Source : https://fr.wheelsage.orgErich Bitter a d'abord été un pilote de course, puis à la fin des années 60, il s'est consacré à l'importation des voitures italiennes Abarth et Intermeccanica, avant de lancer au Salon de Francfort 1973 son propre modèle, la CD, équipée d'un V8 Opel Diplomat. Cette voiture est issue d'un projet abandonné par Opel. La récente SC, aux faux airs de Ferrari 400, dotée d'un 6 cylindres de 3 litres Opel, lui a succédé au Salon de Francfort 1979. On la retrouve à Genève en ce mois de mars, où le riche marché helvétique devrait lui assurer quelques débouchés. Erich Bitter table sur une production mensuelle d'environ 30 unités.
Bitter SC. Source : https://fr.wheelsage.orgLa Ford Probe II est une étude assez proche de la réalité. Le dessin de la partie avant de cette berline quatre portes de teinte gris argent est d'une simplicité que l'on pourrait qualifier de spartiate, tandis que l'arrière présente des lignes très fuyantes, qui se veulent aérodynamiques. Les pare-chocs se fondent de manière inhabituelle avec le corps de la carrosserie. Les essuie-glaces sont cachés sous le capot, et les poignées de porte sont partiellement encastrées. Les vitrages latéraux sont tirés loin vers le bas. Cette traction avant est dotée d'un économique quatre cylindres. Ford a par ailleurs concentré son développement vers une réduction de son poids à vide, grâce à l'emploi de nouveaux matériaux. Ce prototype, bien qu'assemblé au sein du Design Center de Ford USA à Daerborn, reste très européen d'apparence.
Ford Probe II. Source : https://mobile.guideautoweb.com Ghia, propriété de Ford depuis quelques années, propose cette berline Altair aux traits rectilignes, réalisée sur une base de Ford Granada six cylindres. L'atelier turinois a eu le courage de se lancer dans la conception d'une berline quatre portes, alors qu'il est certainement plus plaisant et à priori plus facile pour tout designer de concevoir un coupé. Ghia prend ses distances vis à vis de certaines élucubrations heurtées des années précédentes. Le coefficient de pénétration dans l'air de l'Altair n'est que de 0,35, contre 0,44 sur la berline de série. Pour obtenir ce résultat, la surface frontale a été largement réduite, sans entamer l'habitabilité. Tout y est soigneusement profilé, tant les rétroviseurs latéraux que les projecteurs. Ceux-ci sont cachés sous un plexiglas incliné, à la façon des Citroën SM ou Alpine A310.
Ford Granada Altair Concept. Source : https://fr.wheelsage.orgPour une berline, le pare-brise est extrêmement incliné. Un unique bras balaye toute sa largeur. La couleur claire de l'Altair contraste avec les bandeaux foncés latéraux qui vont en s'élargissant vers l'arrière, qui soulignent la ligne cunéiforme de l'ensemble, et allègent les flancs. L'Altair prouve qu'un aérodynamisme soigné peut se marier avec des formes élégantes, même sur une berline quatre portes et cinq places.
Ford Granada Altair Concept. Source : https://fr.wheelsage.orgPeter Monteverdi, constructeur bien connu pour ses GT à moteur V8 Chrysler, expose un coupé cinq places, qui se caractérise par des lignes simples, voire austères, de grandes surfaces vitrées et un arrière court et incliné, doté d'un hayon, un peu à la manière d'une Volvo 343. Il mesure 4,40 mètres de long, contre 4,64 mètres pour la Granada de série qui lui sert de base, sans que soient remises en cause les dimensions de l'habitacle. Il ne s'agit que d'une maquette non fonctionnelle, confectionnée par Fissore, avec une telle maîtrise que l'on s'imagine prendre la route à son volant. Peter Monteverdi n'a pas l'intention de produire cette voiture. Il est par contre prêt à vendre le prototype et les droits y afférant. Cette Monteverdi 2.8 Turbo est destinée à recevoir le V6 Ford de 2 792 cm3 avec compresseur, de 190 ch dans le cas présent. L'avenir de ce projet est, on peut s'en douter, dans les mains des dirigeants de Ford, qui sont les mieux placés pour lui donner une suite ou non.
Monteverdi 2.8 Turbo. Source : https://fr.wheelsage.org Jean-Claude Arié, ancien spécialiste en marketing chez Simca, vient d'implanter un petit atelier à Annecy. Il est présent à Genève en tant que voisin, et c'est pour lui un baptême, car la Suncar Arpège est une toute nouvelle proposition. Notre homme est convaincu qu'il existe en France un marché suffisant pour faire vivre sa petite entreprise. Il s'est inspiré du style automobile des années 30, a conçu un châssis original fait de tubes d'acier, et a emprunté le moteur et le train avant de la Renault 5 TS. Jean-Claude Arié s'est fait assister sur le plan technique par Jean-Claude Duport, le créateur de la petite Caddy Diesel. Deux carrosseries doivent être proposées, un coupé polyester et un cabriolet. La production doit démarrer en avril, et les premières ventes pourraient intervenir en août. La Suncar qui doit se soumettre à de nombreuses contraintes techniques n'apparaît pas particulièrement bien proportionnée. La finition n'est pas encore au niveau des ambitions, mais ce défaut de jeunesse pourrait être corrigé sans difficulté majeure.
Arpège. Source : brochure publicitaire, collection ALR Deux nouveaux cabriolets de très haut de gamme font leur apparition à Genève. L'un des fabricants, Alain Clénet, est déjà connu des habitués de ce Salon. La présence de Desande, par contre, est inédite. Cette voiture néerlandaise produite à Hulst s'inspire de son aînée, et sa carrosserie évoque ce qui se faisait de plus élégant dans les années 1930. A l'origine de cette création, on découvre un certain Danny Vandezande, ex-commerçant dans le textile. Le capot moteur est immense, les ailes s'élancent d'un seul mouvement sur toute la longueur de la voiture, une imposante grille de radiateur, classique de forme, s'incruste entre les phares montés séparément, tandis que la roue arrière est posée à plat sur le coffre, de manière légèrement inclinée.
Desande. Source : brochure publicitaire Desande, collection ALR La Desande repose sur un châssis emprunté aux Ford LTD II et Mercury Cougar. Le V8 de 4 942 cm3, d'origine Ford Thunderbird, développe 135 ch, de quoi atteindre les 175 km/h. Le pare-brise et les portières sont issus de la MG Midget. La Desande mesure 4,96 mètres de long. Danny Vandezande affirme que pour produire la carrosserie en aluminium, il s'est offert les services de collaborateurs ayant travaillé pour les prestigieuses maisons Vanden Plas et Rolls-Royce. Les instruments de bord sont noyés dans du noyer poli, les sièges sont habillés de cuir Conolly. La climatisation automatique, une installation stéréo de haut vol, et un régulateur de vitesse font partie des équipements de série. Desande, ambitieux, pense produire 25 voitures cette première année. Après la deux places des débuts, l'Angevin Alain Clénet établi en Californie, présente pour la première fois en Europe sa nouvelle version quatre places. L'empattement a été rallongé de 40 cm. Comme chez Desande, la mécanique qui se veut sans histoire provient de chez Ford. Il s'agit d'un V8 de 5,8 litres. Le niveau d'équipement est, on s'en doute, en corrélation avec le montant exigé pour acquérir cette auto exclusive. La Clénet offre à son propriétaire l'assurance de ne pas passer inaperçu.
Clénet. Copyright TVR, le petit constructeur de Blackpool, élargit son offre jusque-là axée sur les série 3000, Taimar et Convertible. La Tasmin, du prénom de la fiancée de Martin Lilley, l'actuel patron de la firme, est un tout nouveau coupé aux lignes tendues, long de 4,01 mètres, avec deux places assises et un hayon arrière en verre. La Tasmin a déjà été exposée à Bruxelles en janvier. Son dessin est signé Oliver Winterbottom, auteur par ailleurs des formes des dernières Lotus Eclat et Elite. L'importance du porte-à-faux avant surprend, d'autant plus qu'elle contraste avec un arrière tronqué. Le châssis tubulaire accueille un V6 Ford Allemagne de 2 792 cm3 (comme sur la Ford Altair et la Monteverdi) de 160 ch Din dans le cas présent. Cette propulsion pèse 1 065 kg, et dépasse 210 km/h. Avec la Tasmin, TVR semble vouloir s'éloigner de son statut d'artisan pour devenir un constructeur à part entière. Sa conception et son industrialisation représentent le projet de plus grande envergure que TVR ait jamais entrepris. Trois années d'études ont été nécessaires à son élaboration, ainsi qu'un rééquipement majeur de l'usine.
TVR Tasmin. Source : https://fr.wheelsage.orgReliant propose sa Scimitar sous la forme d'un cabriolet dérivé du break de chasse GTE. On retrouve de nouveau sur cette voiture le V6 Ford Allemagne de 2 792 cm3 (Ford Altair, TVR Tasmin, Monteverdi ...). La puissance est de 135 ch sans l'injection, et de 160 ch avec l'injection. Le châssis a été consolidé en diagonale afin d'empêcher les torsions. Le montant B est remplacé par un arceau de sécurité. La liste des options est particulièrement longue : boîte automatique, radio-cassette, jantes en alliage, sièges en cuir, glaces teintées, lève-vitres électriques ...
Reliant Cabriolet GTC. Source : https://fr.wheelsage.orgLe coupé Triumph TR 7 est disponible depuis janvier 1975. Son dessin cunéiforme ne fait pas vraiment l'unanimité, et nombreux sont depuis cette date les amateurs à réclamer un vrai cabriolet, comme à la belle époque des TR 2 à TR 6. C'est désormais chose faite. Ici point d'arceau de sécurité comme sur la VW Golf cabriolet apparue l'an dernier. On a affaire à un véritable cabriolet, qui apparaît plus équilibré que le coupé, avec ses lignes plongeantes si caractéristiques. Rien n'interdit encore, y compris aux Etats-Unis, de vendre un cabriolet dépourvu d'arceau. La TR 7 doit remplacer la Spitfire en fin de carrière. Mais entre la Spitfire à 13 890 francs, et le cabriolet TR 7 qui est annoncé en France à 22 500 francs, le pas à franchir paraît excessif. Ce cabriolet ne fait pas dans le compromis. Il ne peut emporter que deux personnes, mais son coffre à bagages surélevé offre suffisamment de place pour quelques valises. Il conserve les bases techniques du coupé, notamment son 4 cylindres 1 998 cm3 et 106 ch Din. Même si la plupart des utilisateurs roulent plus paisiblement avec un cabriolet qu'avec un coupé, la TR 7 découvrable peut pointer à près de 180 km/h, même décapotée.
Triumph TR7 Cabriolet. Source : https://fr.wheelsage.orgCette Lotus Esprit Essex se distingue par son moteur central turbocompressé, véritable fleuron de l'ingénierie britannique. Ce 2,2 litres développe 213 chevaux, surpassant les 160 chevaux de la version " de série ". Sa puissance spécifique de 98,1 chevaux au litre le place parmi les moteurs les plus performants du moment. L'Esprit Essex atteint 245 km/h. Elle bénéficie d'un habillage signé Giorgetto Giugiaro, le designer de l'Esprit originelle. Les voies avant et arrière sont élargies, respectivement de 2,5 cm et 1,8 cm. Des entrées d'air de type NACA sous les portes contribuent au refroidissement du moteur. Les bavettes le long des flancs s'inspirent, sans en avoir l'efficacité, de l'effet de sol propre aux Formule 1. Les pare-chocs sont plus enveloppants, un spoiler avant et un becquet arrière complètent la panoplie. L'habitacle est quant à lui revêtu d'un cuir somptueux. La carrosserie arbore les couleurs d'Essex Petroleum, le sponsor de Lotus en compétition.
Lotus Esprit Turbo Essex, avec Mario Andretti et Elio de Angelis. Source : https://fr.wheelsage.orgTout en conservant un style qui permet de l'identifier immédiatement comme étant une Volvo, ce concept car VCC marque des points en matière d'espace utile, de puissance, d'économie, et évidemment da sécurité, sujet majeur chez Volvo depuis plus de vingt ans. Au regard de l'intérêt porté par le public, il est probable que cette voiture influence les productions futures de la marque. Elle mesure 46 cm de moins que la Volvo 240, tout en répondant aux mêmes normes de sécurité. Pourtant, son empattement est plus long de 13 cm. La carrosserie, malgré son apparence cubique, a subi l'épreuve de la soufflerie, où son dessin a été optimisé. Le spoiler avant de type ramasse miette se déploie à partir de 70 km/h, et reste en position fermée en deçà, pour ne pas être endommagé contre les trottoirs ou sur les routes chaotiques. Le gris argent sied parfaitement à ce prototype. L'habitacle adopte un habillage de couleur cuir, marquant un contraste avec la teinte de la carrosserie. Même un parfum de luxe émane du coffre à bagages. Volvo Concept Car CCC. Source : https://en.wheelsage.org Comme la 900 de base (108 ch), la Saab 900 Turbo (145 ch) est désormais disponible sous la forme d'une berline quatre portes, qui vient seconder les versions combi coupé et cinq portes. Ce faisant, Saab élargit sa gamme, et vise une clientèle aux goûts plus conventionnels, certes amateur de puissance, mais ayant aussi besoin d'un coffre à bagages offrant un espace au-delà de la moyenne, même avec quatre passagers à bord. Le nouvel arrière qui n'a rien de révolutionnaire, et sa pente douce façon Renault 12 s'harmonise agréablement avec le reste de la carrosserie. La longueur de la voiture, 4,74 mètres, est exactement la même que celle du combi coupé.
Saab 900 Turbo 3 volumes. Source : https://fr.wheelsage.org Le marché des voitures tout-terrain prend de l'importance avec le développement des loisirs verts. Plusieurs catégories sont en train de se dessiner. La première regroupe des véhicules légers, plus aptes à transporter des personnes que des charges. La Daihatsu Taft en est un parfait exemple. La Lada Niva aussi, bien que 26 cm plus long. Elles sont désormais rejointes par l'Aro 10 qui utilise une mécanique Dacia, celle de la Renault 12, et s'inscrit avec ses 3,60 mètres entre la Taft et la Niva. Aro, pour automobiles roumaines, a été fondé en 1957 sur les ruines d'une usine fabriquant des pièces aéronautiques. Après avoir limité depuis 1969 sa gamme aux véhicules de la série 240, dérivés du vieux GAZ 69 russe, Aro souhaite désormais se démarquer avec un modèle de sa conception.
Aro 10. Source : https://fr.wheelsage.orgDans la même catégorie, on peut inscrire le Jeg, assemblé au Brésil, en grande partie avec des éléments Volkswagen. Il est disponible en deux ou quatre roues motrices. Il mesure 3,30 mètres de long, pour 1,65 mètre de large. Il doit être diffusé en Suisse par Maristar de Zurich, également importateur de la marque brésilienne Lafer, qui propose une réplique de MG TD.
Jeg. Source : https://www.allcarindex.comA l'autre extrémité du marché des 4 x 4, Sbarro, Monteverdi, Rapport et Felber animent le Salon de Genève. Cette année, Franco Sbarro ajoute au Windhound trois portes, présenté à Paris en 1978, et équipé d'un moteur BMW de 3 litres développant 200 ch, une version à cinq portes, sur un empattement allongé de 18 cm, doté cette fois d'un V8 Mercedes de 4 520 cm3. Ce véhicule pourra toutefois être commandé avec d'autres moteurs V8, selon les désirs de l'acheteur. Sbarro ne produit ses automobiles que sur commande. Vingt-huit unités, tous modèles confondus, sont sorties de ses ateliers en 1979. Le carrossier poursuit notamment l'assemblage de son coupé Stash, avec un moteur central sélectionné par le client. Il reste à l'écoute de toutes les demandes, parfois les plus excentriques. En ce moment par exemple, il termine la mise au point d'une VW Golf dotée d'un moteur Porsche de 3,3 litres et 330 ch.
Sbarro Wind Hound. Source : http://sbarro.phcalvet.fr En concertation avec l'importateur officiel de Rover, Monteverdi propose une version quatre portes du Range. En déplaçant le montant central vers l'avant, et en rétrécissant un peu la porte avant, l'artisan suisse a gagné assez de place pour loger une porte latérale arrière, sans nuire à l'élégance d'ensemble. L'intérieur est traité de manière très luxueuse. La voiture correspond au modèle original pour ce qui est des dimensions. Le V8 Rover de 3,5 litres est doté d'un turbo, et offre ainsi 205 ch Din, contre 132 sur la version de série. Ce surplus de puissance a nécessité quelques adaptations techniques.
Range Rover 4 portes par Monteverdi. Source : https://fr.wheelsage.orgRapport International est un carrossier britannique. Il transforme le Range Rover en version Hunstman, destinée à la chasse, et en version Starligth, plus orientée vers la balade. Il habille par ailleurs des voitures de tourisme ou de sport, qu'il s'agisse de la berline Ritz sur base Honda Accord, du spider Forte à moteur Jaguar, ou de la décapotable Metrosport basée sur la récente Austin Metro.
Rapport Hunstman & Starlight. Copyright Le carrossier vaudois Felber installé à Morges, sur les bords du lac Léman, commercialise une Buick Skylark, en version deux ou quatre portes, dotée d'une calandre typique des exécutions Felber. L'aménagement intérieur de cette Pacha est soigné, puisqu'on y trouve entre autres un mini-bar réfrigéré et ... un parapluie fixé à demeure dans la portière du conducteur. Felber expose aussi l'Illustre, créée en collaboration avec l'hebdomadaire Le Nouvel Illustré. On identifie clairement la carrosserie de l'Audi 80, retouchée en de nombreux points, notamment à l'avant avec une calandre qui porte un emblème armorié. Ce prototype est supposé, d'après une enquête réalisée auprès des lecteurs du Nouvel Illustré, concrétiser la voiture idéale du Suisse Romand. La troisième voiture exposée à Genève est le 4 x 4 Oasis réalisé à partir de l'International Scout d'origine américaine.
Felber Oasis. Source : https://www.carjager.com La nouvelle gamme Datsun Bluebird née au Japon en novembre 1979 est exposée à Genève. Trois versions sont au programme pour ce modèle de moyenne catégorie, dont c'est la première apparition sur un salon européen : coupé trois portes, berline quatre portes et break cinq portes. Elles sont toutes proposées avec un 4 cylindres 1 770 cm3 de 88 ch Din. Comme c'est l'usage sur les voitures japonaises, l'équipement de série est déjà très complet.
Datsun Bluebird. Copyright La General Motors présente en première européenne à Genève ses nouvelles X-cars Chevrolet Citation, Buick Skylark, Oldsmobile Omega et Pontiac Phoenix. Ces tractions avant sont dotées d'un V6 de 2,8 litres, et devraient séduire une large clientèle helvétique grâce à des tarifs compétitifs alliés à un équipement généreux. Mais la voiture de la GM qui attire tous les regards est la nouvelle Cadillac Séville au design inédit. Son V8 à injection fournit 145 ch SAE, et entraîne lui aussi les roues avant. Le numéro 1 mondial de l'Automobile expose pas moins de quinze voitures de cinq marques différentes. Il a vendu en pays helvète 5 500 voitures en 1979. Ford pour sa part expose sa dernière génération de Thunderbird. Ce luxueux coupé mesure 5,09 mètres de long et pèse 300 kg de moins que la version produite sur les millésimes 1977 à 1979. Ford USA a vendu 2 300 voitures en Suisse en 1979. Chrysler n'est pas en reste, et s'appuie sur ses Dodge Aspen et Plymouth Volare déjà connues. Surtout, il expose à Genève la Dodge Mirada, qui y fait ses débuts suisses. Ici aussi, le constructeur a fait la chasse au poids excessif, avec 200 kg de moins que la Chrysler Cordoba qu'elle remplace. Cette voiture ne sera importée que sur commande spéciale.
Dodge Mirada. Source : https://fr.wheelsage.org
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