Cadillac Seville, CTS, STS, SLS
Comme la Lincoln Continental en 1961, la Cadillac Séville présentée le 22 avril 1975 marque une rupture avec les produits traditionnels de la marque. Si jusqu'à présent, le mot d'ordre a été chez Cadillac de faire toujours plus grand, une des conséquences de la crise de 1973 est de détourner une partie de la clientèle vers des voitures importées, aux dimensions plus raisonnables, et d'inquiéter les dirigeants du constructeur américain qui perd des parts de marché. La nouvelle Séville est non seulement plus petite que tous les autres modèles de la gamme, mais aussi - à l'exception de la Seventy Five - la plus chère. Elle rassemble en série tous les équipements de confort disponibles en option sur ses cousines Buick et Oldsmobile. Par rapport au repère incontournable que constitue la Sedan De Ville, elle pèse 454 kg en moins, et laisse 70 cm à cette dernière. Elle a été étudiée pour occuper un segment sur lequel Cadillac est absent, celui de la berline moyenne de haute qualité, essentiellement dominé par les Européens, en particulier les Allemands.
Cadillac Seville, 1975/1979 Le nom de Séville fait référence à une version de l'Eldorado des années 50. Son patronyme a aussi été choisi pour sa symbolique européenne et historique. Cadillac aime flatter le goût des Américains pour tout ce qui rappelle leurs origines européennes. Nette et bien plantée, esthétiquement la Séville n'a pas à rougir face à ses rivales. Son style marque une régénérescence pour la firme de Détroit. Sur la route, elle a peu de prise pour la critique. Son comportement est quasiment à l'égal des standards européens, et à mille lieux de celui chaloupé des Fleetwood et autres De Ville. Son V8 de 5,7 litres et 172 ch délivre une puissance immédiate, et tout en souplesse. Si la voiture ne dépasse pas les 200 km/h comme ses concurrentes allemandes ou britanniques, elle monte néanmoins sans broncher à 180 km/h. Les acheteurs accourent, et il s'en vend près de 43 772 exemplaires la première année pleine, soit environ 15 % de la production totale de la marque. Quand une Mercedes 450 SE s'affiche à 20 000 dollars, la Séville ne coûte que 12 500 dollars. Sa carrière se prolonge sous la forme initiale jusqu'au millésime 1979, soit cinq " model years", avec une production totale de 215 639 unités. L'année 1979 est marquée par un véritable coup de théâtre chez Cadillac. Alors que la première génération de Séville se vend encore sans difficulté, un nouveau modèle est présenté en septembre. Son aspect le plus controversé est un arrière plongeant intégrant le coffre, tandis que des chromes sont abondamment répandus sur les flancs. Cette ligne est une forme de réminiscence de certaines carrosseries Daimler, Rolls-Royce ou Armstrong Siddeley des années 50. Elle est désignée par Bill Mitchell, le patron du style, sous le nom de " London Look ".
Cadillac Seville, 1980/1985 En-tout-cas, la nouvelle Séville évite la frilosité ambiante. Certains apprécient cette soudaine originalité exubérante, mais d'autres ne voient dans ce dessin qu'un avatar vulgaire que Mitchell a imposé avant son départ en retraite. Cette deuxième génération de Séville bénéficie de la traction avant. La puissance des moteurs est hélas en baisse, avec dans le meilleur des cas un V8 de 160 ch. Cette deuxième Séville va faire le bonheur de 198 155 acquéreurs jusqu'en 1985, soit sur six millésimes. La troisième génération de Séville est disponible à partir de l'année modèle 1986. La net décroché du coffre à bagages lui donne toute sa personnalité. Mais à force de réduire les dimensions (40 cm de moins), la clientèle traditionnelle ne mise plus sur Cadillac. Qui plus est, les courbes douces de l'avant, mariées à cet arrière anguleux, choquent les esprits les plus cartésiens des deux côtés de l'Atlantique. Le volume des ventes dévisse de moitié la première année. A ses début, le moteur le plus puissant est un V8 de 130 ch. A partir de 1989, la version STS de 155 ch redonne le sourire à ceux qui recherchent un peu de puissance. Pour sa dernière année de production, cette Séville hérite du moteur L26 4.9, fort de 200 ch. En six ans, il s'en est vendu 142 518 exemplaires.
Cadillac Seville, 1986/1991 En 1992, Cadillac commercialise sa quatrième génération de Séville, la plus européenne d'apparence, mais aussi la moins excitante visuellement. Les amateurs de belles américaines ont de quoi en perdre leur latin, mais heureusement Cadillac rassure son public avec la présence du V8 Northstar de 300 ch. Ainsi motorisée, la Séville STS devient la berline traction avant la plus puissante du monde. Un lifting conséquent et plusieurs évolutions techniques interviennent en 1998, et lui permettent de prolonger sa carrière. De 1992 à 2004, soit sur treize millésimes, 555 184 exemplaires sont diffusés.
Cadillac Seville, 1992/200 En 2002, la CTS vient au secours de la quatrième génération de Séville en fin de carrière. Cette berline relativement compacte (4,83 mètres contre 4,99 mètres pour la Séville) est une propulsion, mue dans le meilleur des cas par un V6 de 223 ch. Elle s'inspire des réalisations européennes du moment, car même aux Etats-Unis, ce sont bien les BMW, Mercedes et Audi qui font rêver les jeunes cadres dynamiques. En 2005, Cadillac propose un nouveau V6 de 257 ch, puis en 2006 une plus exclusive CTS-V propulsée par un V8 5.7 litres de 403 ch. Ce bloc permet de dépasser les 260 km/h.
Cadillac Seville, 1992/200 Cadillac présente une CTS remaniée au Salon de Détroit en janvier 2007. En 2008, la CTS-V fait son retour, avec un V8 6,2 litres de 564 ch. Elle prétend atteindre 308 km/h. L'escalade vers les sommets semble illimitée. En 2005, avec la STS, Cadillac revient dans l'univers des berlines haut de gamme " made in USA ", et se positionne clairement face aux Mercedes Classe S, BMW Série 7 et Audi A8. Au programme : cinq mètres de long, un gros V8 de 320 ch pour la version la plus puissante, et un style qui ne laisse aucune ambiguïté sur la supposée réussite professionnelle de son propriétaire. Pourvu d'une attachante personnalité, ce modèle peine cependant à rivaliser avec les productions allemandes sur le plan de la rigueur de finition. L'année suivante, Cadillac propose la STS-V, avec sous le capot un V8 4.3 litres de 476 ch doté d'un compresseur. La SLS, qui n'a rien à voir avec la Mercedes du même nom, est une version allongée de 10 cm de la STS, uniquement commercialisée à partir de 2007 en ... Chine.
Cadillac SLS, 2007 |