BMW 1500

Depuis 1945, la Bayerische Motoren Werke (BMW) n'a jamais retrouvé la puissance et le prestige dont elle bénéficiait avant-guerre. Elle ne cesse de perdre de l'argent en produisant des véhicules qui ne correspondent plus à l'attente du marché. Après avoir hésité pendant une décennie entre les voitures de très grand prestige - BMW 501, 502, 503 et 507 - et les petites Isetta, 600 et 700, la marque à l'hélice renaît de ses cendres au début des années 60, grâce à la présentation de la 1500, voiture de milieu de gamme dessinée en collaboration avec le styliste italien Giovanni Michelotti.

La 1500, juste milieu entre la petite Isetta et la prestigieuse 502

Herbert Quandt, le nouvel actionnaire majoritaire, pense en effet qu'il y a une place sur le marché allemand et européen pour une automobile de gamme moyenne à tendance sportive, compacte, techniquement évoluée, moins bourgeoise qu'un Mercedes. Il décide contre l'avis des experts financiers de renflouer les caisses de l'entreprise, afin de mener à bien l'étude et l'industrialisation d'une nouvelle voiture répondant à ces critères. La marque Borgward, jusque-là installée dans ce créneau, se débat au même moment dans une situation financière difficile, et n'est plus en mesure de répliquer à BMW. Sa proche disparition va d'ailleurs faire les affaires de BMW, dont la 1500 apparaît comme la remplaçante idéale de l'Isabella.

Le succès est immédiat après la présentation de la 1500 au Salon de Francfort en 1961. La production atteint péniblement les 50 voitures par jour début 1963 et le constructeur BMW ne parvient pas à satisfaire les besoins qu'il a suscités. Les délais s'allongent. Heureusement, BMW s'équipe petit à petit des moyens industriels nécessaires. Avec le modèle 1500, la production des voitures BMW devient enfin une activité profitable, qui permet de dégager un bénéfice en fin d'exercice. Les craintes d'une fusion nécessaire avec un groupe plus solide financièrement - on a évoqué Ford, AMC, Fiat et même Mercedes - s'éloignent.

La nouvelle BMW colle parfaitement à l'attente du marché. La classe moyenne,  jeune, sportive et d'un excellent niveau d'éducation, née de l'extraordinaire décollage économique de l'après-guerre est séduite par la 1500.  Sa vocation familiale est en phase avec son époque. Nous sommes à l'heure du Baby Boom. Les seniors qui ont connu les BMW d'avant-guerre ne sont pas mis à l'écart pour autant. Cette clientèle à la recherche d'une voiture bien finie trouve dans la 1500 la voiture idéale, sans y consacrer un budget colossal.

BMW 1500

La 1500 est le premier pas d'une renaissance pour BMW. La gamme va désormais s'étoffer, avec des augmentations de cylindrée, et une volonté clairement affichée  d'amélioration continue. A voir la position enviée de BMW de nos jours, ce pari sur l'avenir a été le bon. La 1500 et l'ensemble des dérivés qui vont suivre ont le même type de nervure sur les flancs que la Chevrolet Corvair. Comme sur l'américaine, la surface vitrée est généreuse. BMW inaugure sur la 1500 la calandre inversée qui va devenir pour plusieurs décennies le signe distinctif de la marque bavaroise. Sans s'en rendre compte, Michelotti a tracé les lignes d'un " standard " qui va donner naissance au style BMW, avant que Chris Bangle ne le remette en cause à la fin du 20ème siècle.

BMW 1500

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