Reliant, les trois roues


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Pour la plupart d'entre nous, Reliant évoque au mieux les voitures à trois roues si typiquement britanniques et/ou le break sportif Scimitar, formule dont la firme de Tamworth est l'un des précurseurs. Pourtant, depuis ses débuts très modestes en 1934 jusqu'à l'arrêt de la production à l'orée du 21ème siècle, ce constructeur " marginal " a produit plus de 200 000 voitures. Durant ses meilleures années, il tombait de ses chaînes jusqu'à 400 voitures par semaine. La société fondée par Tom Lawrence Williams peut se vanter d'un riche passé que vous êtes invité à découvrir ou à redécouvrir ici. Cette première partie est consacrée aux trois roues.


Reliant Regent (1935/54)


Tom Lawrence Williams débute sa carrière à 25 ans chez le constructeur de moto Triumph. Après avoir été employé par Dunelt Motorcycles, il est recruté par la société Raleigh. Pour Raleigh, TL Williams étudie au début des années 30 un nouveau type de véhicule à trois roues, à vocation essentiellement utilitaire, le " Safety Seven ". Celui-ci est présenté en 1933. Après en avoir fabriqué environ 1 000 exemplaires, et moins d'un an après le début de sa commercialisation, Raleigh décide d'en suspendre la production, et de se concentrer sur son métier de fabricant de bicyclettes.

Tom Williams en 1962. Copyright

TL Williams ne supporte pas de voir le fruit d'un tel travail de recherche et de développement réduit à néant. C'est la raison pour laquelle il décide de quitter son employeur en août 1934 et de se mettre à son compte pour étudier à partir de ses acquis et de son expérience une nouvelle voiture à trois roues. L'idée de TL Williams est de proposer un petit véhicule utilitaire fermé, apte à protéger son conducteur des intempéries. Il parvient à réunir quelques capitaux pour mener à bien l'étude de sa future voiture.

Il est rejoint en octobre 1934 dans son aventure par ES Tommo Thompson, un ancien de chez Raleigh. Avec le peu d'outillage dont les deux hommes disposent, et l'aide d'un ami garagiste qui met à leur disposition une partie de son atelier, ils parviennent à faire rouler leur premier prototype le 1er janvier 1935. A l'époque, le marché britannique de la voiture à trois roues est dominé par des marques comme BSA, Morgan ou Conventry-Victor. Mais celles-ci, de par leur vocation essentiellement sportive et leur unique roue arrière, ne sont pas adaptées au transport de charges lourdes. Pendant que Thompson peaufine la mise au point de la voiture, Williams se met en quête d'une usine susceptible de les accueillir. C'est dans un ancien dépôt de bus de Tamworth que la jeune équipe va s'installer, et ceci jusqu'en 1999, après avoir successivement agrandi les locaux au cours des années.

La première Reliant est livrée en mars 1935. La Reliant Engineering Company voit le jour un mois plus tard. Mr Bridcut, un ancien cadre de Raleigh, prend en charge la direction des ventes. La Reliant Van est une petite fourgonnette dotée d'un avant de motocyclette. Elle se pilote grâce à un simple guidon. L'ensemble est initialement mu par un monocylindre, mais TL Williams a bien conscience que l'usage de son engin est limité en raison de sa faible puissance. En mars 1936, un nouveau modèle équipé d'un moteur JAP est commercialisé. Parallèlement, Reliant renonce à sous-traiter une partie de sa production, et intègre dans sa nouvelle usine la fabrication des carrosseries.

Reliant Van. Copyright

En 1937, TL Williams, toujours à la recherche d'une mécanique plus puissante, rentre en contact avec Austin, qui l'autorise à utiliser son 4 cylindres de 747 cm3 sur une durée d'un an seulement, le constructeur britannique ayant décidé d'en suspendre la production pour ses propres produits à l'issue de cette période. La jeune entreprise de Tamworth n'a désormais pas d'autre choix que de produire elle-même ce moteur. Elle en achète les outils et les droits de fabrication à Austin.

Le premier moteur Reliant quitte les ateliers de Tamworth une semaine après la déclaration de guerre en septembre 1939. La possibilité pour Reliant de produire dans ses usines son propre moteur est déterminante pour la suite de l'aventure, le constructeur n'ayant plus à dépendre d'un quelconque fournisseur. Le conflit met en suspens l'activité de construction automobile jusqu'au retour à des jours meilleurs. Comme bien d'autres industriels, Reliant se consacre à l'effort de guerre en produisant des composants pour l'industrie de l'armement.

La production redémarre en 1946, et le premier Van d'après-guerre est livré le 13 mars 1946. Le petit constructeur, après avoir lui-même fabriqué avant-guerre plus de 1000 unités de son utilitaire à trois roues, fait enfin se taire les détracteurs de la première heure, en leur démontrant au contraire tout le potentiel commercial de cette formule. Les voitures de Reliant intéressent une clientèle sensible à leur faible consommation en carburant, à la maniabilité de ce type d'engin, et surtout aux taxes allégées par rapport aux berlines classiques. ES Thomson, qui travaillait déjà avant la guerre avec TL William, devient directeur de la production, tandis que Tom Scott, un ancien de la RAF, prend en main à partir de juin 1946 la direction des ventes, poste qu'il occupera jusqu'en 1973.

La Reliant Van devient Reliant Regent Van en 1950. Outre quelques modifications esthétiques, la Regent Van est dotée de roues en métal, moins coûteuses à produire que les roues à rayons, et plus solides. Désormais, la carrosserie est en aluminium, plus facile à travailler que l'acier, et surtout plus léger. Il est par ailleurs après guerre plus facile de se procurer de l'aluminium que de l'acier, celui-ci étant strictement contingenté en fonction des volumes de production exportés. Et de Reliant à l'étranger, il n'en est pas encore question ! Les usages du Van Reliant sont multiples, et moyennant quelques aménagements, il peut être équipé d'un arrière façon pick-up ou en petit véhicule pour transporter quelques passagers. Le fourgon sert alors de véhicule de livraison pour le marchand de lait ou l'épicier, etc ...

Reliant Regent Van. Copyright

Après la Regent, c'est vers l'usage " tourisme " que TL Williams oriente ses efforts, en proposant pour 1952 la Regal, sa première voiture de tourisme à trois roues. En 1954, année durant laquelle cesse la production de la Regent Van, l'usine de Tamworth a produit 5 834 petits utilitaires depuis ses débuts.


Reliant Regal Mk I à Mk VI (1952/62)


Reliant s'impose rapidement comme le leader des voitures à trois roues outre-Manche. Ce type de véhicule y bénéficie d'une fiscalité moindre et d'un permis allégé, ce qui contribue longtemps à leur succès commercial. La Regal est une évolution de la Regent, transformée en voiture de tourisme capable de transporter deux adultes à l'avant et deux enfants à l'arrière. Elle évolue jusqu'en 1963 au travers de six générations.

Reliant Regal MK I, 1952/54

La MK I est dessinée de manière très simple, voire désuète. Elle est présentée pour la première fois à Earls Court en novembre 1952, mais sa commercialisation ne débute qu'en 1953. Si la Regent Van est encore d'actualité, c'est bien la Regal que Reliant met en avant lors de ce salon. Le large capot avant offre une accessibilité exceptionnelle à la mécanique. Une fois la voiture couverte, la capote est équipée de fenêtres plastifiées qui permettent de protéger les occupants des intempéries. Par beau temps, la Regal s'avère une excellente voiture de balade en famille, comme aime à le démontrer son constructeur à travers ses publicités. Environ 1000 exemplaires de cette première version sortent d'usine.

Reliant Regal MK I. Copyright

Reliant Regal Mk II, 1954/1956

La MK II est déclinée en trois versions : un cabriolet avec une capote souple comme sur la Mk I, la même voiture dotée d'un hard-top en fibre de verre qui fait ainsi office de berline deux portes, et un break tôlé qui remplace l'ancienne Regent Van. La grille en magnésium fixée sur la calandre de la Mk I laisse sa place à une nouvelle face avant en aluminium au dessin moins rustique, qui présente aussi l'avantage d'être plus économique à produire. Un dispositif de flèches de direction montées sur les ailes avant évite enfin au conducteur de signaler manuellement ses changements de direction. Un peu plus de 2 000 Mk II sont fabriquées.

Les stand Reliant au Salon de Londres 1955, avec les Mk II - Copyright

Reliant Regal MK II. Copyright

Reliant Regal Mk III, 1956/1958

La MK III de 1956 bénéficie d'une toute nouvelle carrosserie aux formes plus douces, plus profilées, d'apparence moins frêle. Cette nouvelle Reliant, plus longue et plus large que les précédents modèles, est dotée d'une carrosserie en fibre de verre, une première pour la firme de Tamworth. Cela se traduit en particulier par la suppression des joints entre les différents panneaux de la carrosserie. Les portières sont équipées de vitres coulissantes, et les flèches de direction sont désormais remplacées par de véritables clignotants arrière. Comme sur la MK II, trois carrosseries sont disponibles : cabriolet, hard-top et van. Il se vend environ 5 000 exemplaires de la Mk III toutes versions confondues.

Reliant Regal MK III. Copyright

Reliant Regal Mk IV, 1958/1959

La MK IV inaugure une version pick-up qui est en définitive peu prisée par la clientèle. Présentée en 1958, la quatrième génération de Regal ne se distingue de la précédente que par des modifications de détail : vitres latérales qui descendent au lieu de coulisser et nouvelle configuration des feux avant notamment. Le hard-top de très grande hauteur, à défaut d'être d'une extrême élégance, permet à la Regal d'accueillir ses passagers arrière dans des conditions de confort acceptables. Ce modèle de transition n'est produit que durant un an, à environ 1 900 unités, dont 1 300 en version Saloon.

Reliant Regal MK IV. Copyright

Reliant Regal Mk V, 1959/1960

La Mk V de 1959 propose une nouvelle carrosserie encore plus fine, avec un vrai coffre proéminent. L'avant et l'arrière sont protégés par des petits pare-chocs moulés. La barre chromée qui court tout au long de la ligne de ceinture procure à la Mk V une impression de plus grande longueur. Curieusement, les vitres descendantes cèdent leur place à des vitres coulissantes. Un retour en arrière surprenant ! Il est produit un peu moins de 4 800 exemplaires de la Mk V en version Saloon, et environ 1 100 en version utilitaire.

Reliant Regal MK V. Copyright

Reliant Regal Mk VI, 1961/1962

La Mk VI voit le jour en 1961. L'extrémité du toit, au-dessus de la lunette arrière, est prolongée par une espèce de becquet, comme pour mieux protéger la vitre des intempéries. Les deux petits feux avant sont remplacés par un feu unique, comme à l'époque de la Mk III. Tout va au mieux pour Reliant. Le succès est encore une fois au rendez-vous. 8 478 voitures de type Mk quittent les ateliers de Tamworth, auxquelles il convient d'ajouter 3 750 en version Van.

Reliant Regal MK VI. Copyright

Reliant Van. Copyright


Reliant Regal 3/25 et 3/30 (1962/73)


Reliant pourrait s'endormir sur ses lauriers, après le succès des six premières générations de Regal. Mais l'équipe dirigeante a bien conscience qu'il est nécessaire d'innover pour tenir la clientèle en haleine. En 1959, Ray Wiggin prend en main les destinées de l'entreprise de Tamworth aux côtés de Tom Williams. Sous son impulsion, Reliant connaît tout au long des années 60 une croissance significative, en améliorant sans cesse ses procédés de fabrication et en développant sa gamme. Ainsi, le constructeur de voitures à trois roues met au point une carrosserie totalement monobloc. Le montage final de la voiture s'en trouve simplifié, autorisant au passage une réduction des coûts de main-d'œuvre.

Cette innovation majeure est appliquée sur la Regal 3/25 commercialisée en 1962. Celle-ci, qui pourrait très bien s'appeler Regal MK VII, porte cette nouvelle désignation en référence au nombre de ses roues, et à sa puissance en chevaux-vapeur (25 ch SAE). Un nouveau moteur 4 cylindres de 598 cm3 remplace avantageusement l'ancienne mécanique qui date de 1939. Ce moteur en alliage de type OHV (Over Head Valve engine ou moteur à soupapes en tête) est conçu sous la responsabilité de Ron Heathcote, chez Reliant depuis 1949. Avec cette mécanique, la 3/25 peut arpenter les routes britanniques à une vitesse de pointe de 120 kilomètres par heure.

Reliant Regal 3/25. Copyright

Le dessin de la carrosserie est inédit, arborant des formes plus tendues et une lunette arrière inversée (à la manière de la Citroën Ami 6, de la Ford Anglia ou des Mercury contemporaines). La nouvelle Reliant est disponible en deux versions de carrosserie : la Saloon (berline) et le Van (utilitaire). Le poids plume de la Regal autorise toujours sa conduite avec l'équivalent britannique d'un simple permis moto. La voiture ne pèse en effet pas plus de 8 cwt (soit 364 kg). Il s'agit là d'un excellent argument commercial, qui permet notamment de conquérir une clientèle de seniors.

La version Van de la Reliant parvient à séduire de nombreuses entreprises, qui en équipent leur flotte. C'est notamment le cas des sociétés de dépannage, comme les célèbres véhicules de l'AA (Automobile Association) britanniques. L'affectation de ce modèle utilitaire à ce type d'intervention exigeante ne peut que procurer un sentiment de confiance aux clients potentiels.

Reliant Van. Copyright

Afin d'anticiper l'accroissement programmé des ventes, Reliant ouvre en 1963 une nouvelle usine à Shenstone, à quelques miles de Tamworth. Ce nouvel outil industriel permet au constructeur de produire en interne jusqu'à 80 % des composants de ses voitures. Le succès commercial grandissant de Reliant attire bientôt les investisseurs. Ainsi, le financier Julian Hodge fait l'acquisition de 76 % du capital de l'entreprise en 1962. Son intérêt ne peut qu'être renforcé par la multitude de projets étudiés à Tamworth pour des constructeurs étrangers, notamment en Israël (Autocars), en Turquie (Otosan) ou en Grèce. A la même époque, Reliant débute le développement de son futur best-seller, la Scimitar. Seule ombre au tableau de cette période de gloire, le fondateur de Reliant, Tom Lawrence Williams, meurt en 1964. Ray Wiggin prend alors seul la direction de l'entreprise.

La 3/25 Super succède à la 3/25 dès 1965. Extérieurement, la différence la plus notable réside dans la nouvelle face avant au dessin plus affiné. La société Ogle est à l'origine de ce restylage assez heureux. Outre la Saloon (berline) et le Van (utilitaire), Reliant propose également une version pick-up, qui parvient à intéresser aussi bien les simples particuliers que les petits entrepreneurs.

Reliant Regal 3/25 Super. Copyright

En juin 1968, Tom Scott, directeur des ventes depuis 1946, félicite George Jenkin, le plus ancien responsable d'atelier de l'usine, à l'occasion de la sortie de la 50 000 ème Regal 3/25. Copyright

La Régal est également produite pour l'exportation. Les deux principaux marchés durant les années 60 étaient la Grèce et les Pays Bas. Copyright

L'atelier de carrosserie de Tamworth est victime d'un incendie en 1966, ce qui bloque net la production. Cet événement oblige les dirigeants à investir très rapidement dans de nouveaux locaux. Grâce aux efforts conjoints de l'encadrement et de l'ensemble du personnel, la production reprend quelques semaines plus tard.

La gamme Regal 1969 est équipée d'une nouvelle motorisation de 700 cm3 et 31 ch, empruntée à sa sœur à quatre roues, la Rebel. Elle comporte deux modèles : la 3/30 et la 3/30 21E. Le terme " 21E " signifie que cette version bénéficie de 21 " plus " par rapport à une 3/30 de base, notamment dans le domaine des équipements.

Reliant Regal 3/30 GT. Copyright

Les versions utilitaires sont souvent plutôt sommaires en termes de présentation chez la plupart des constructeurs. A contre-courant de cette tendance, Reliant propose une version Van de la 21E, dotée de deux phares supplémentaires, de chromes à tous les étages (notez ci-dessous le rétroviseur sur l'aile avant) et de multiples détails touchant au confort et à l'agrément des usagers. Sans doute Reliant destine cette version aux boutiques chics des centres-villes.

Reliant Regal 3/30 Supervan. Copyright

En cette fin des années 60, le marché des trois roues demeure très porteur chez nos voisins d'outre-Manche. Un temps, Reliant se paie même le luxe d'être le second fabricant automobile 100 % britannique, derrière le mastodonte British Leyland ! La firme de Tamworth concocte à destination de ses prospects des brochures qui n'ont rien à envier à celles des plus grands constructeurs, avec, comme peuvent en témoigner les illustrations ci-dessous, des mises en scène savamment élaborées.

Reliant Regal 3/30 - Collection ALR

Reliant Regal 3/30 - Collection ALR

Reliant Regal 3/30 - Collection ALR

Reliant Regal 3/30 - Collection ALR

Reliant Regal 3/30 21E - Collection ALR

Le cap des 100 000 Regal sorties d'usine est fêté en 1972. La Regal poursuit ainsi son bonhomme de chemin jusqu'en 1973, année qui voit l'arrivée de sa remplaçante, la Reliant Robin. 105 824 Regal sont produites entre 1962 et 1973. Ce nombre est à comparer aux 33 027 Regent et Regal Mk fabriquées entre 1935 et 1962. Cela correspond à trois fois plus de voitures en deux fois moins de temps. Sous le contrôle de Ray Wiggin, la progression de Reliant est continue durant les années 60. Au tout début des années 70, la Regal, la Rebel et la Scimitar se vendent encore très bien. La politique d'expansion menée à l'étranger porte ses fruits. Reliant emploie à cette époque 2 500 salariés. Mais la tendance va bientôt s'inverser ...


Reliant Robin (1973/81)


En dépit du succès des Regal 3/25 et 3/30, déjà âgées de plus de dix ans, il est hors de question pour Reliant de s'endormir sur ses lauriers. Ainsi, bien avant que le public ne se lasse des modèles en vente, la firme de Tamworth met tout son cœur à l'ouvrage pour imaginer une succession encore plus attrayante. Depuis le début des années 60, Reliant entretient de très bonnes relations avec le studio de design Ogle, à la tête duquel œuvre Tom Karen. Celui-ci a notamment imaginé le coupé Scimitar GT, mais aussi l'énorme succès qu'est devenue la Scimitar GTE. Il paraît donc assez naturel de faire de nouveau appel à cette équipe de talent pour concevoir la Robin, appelée à succéder à la Regal.

Reliant Robin. Copyright

La Robin est présentée en novembre 1973. Elle est motorisée par un quatre cylindres de 748 cm3 développant 32 ch SAE. Le catalogue propose deux niveaux de finition : Standard et Super. Cette dernière profite d'un équipement plus conséquent (horloge, radio ...). La nouvelle trois roues de Reliant adopte, tout comme la Scimitar GTE, le principe de la lunette arrière relevable, appelée " hatchback ". Ses lignes modernes n'ont rien à envier à la concurrence sur quatre roues. Sa ceinture de caisse moulée dans la fibre de verre affine sa silhouette.

La clientèle de la Robin demeure essentiellement constituée de jeunes couples avec des enfants en bas âge et, à l'autre extrémité de la pyramide des âges, de seniors. La Reliant séduit aussi les propriétaires de motos qui, lorsqu'ils ont besoin de transporter bagages et famille, sortent leur Regal du garage. Ils conservent ainsi les avantages liés au caractère économique de la voiture et à la seule nécessité de posséder une licence moto pour conduire une Reliant. Dans certaines familles plus aisées, la Robin est la seconde voiture, conduite par madame pour emmener les enfants à l'école ou faire les courses.

Si l'on en juge par l'aspect de sa calandre, cette Robin est antérieure à 1977. Copyright

Enfin, quelque soit son âge, une part non négligeable de la clientèle demeure fidèle à la marque. Lorsque la Robin est présentée en concession, il n'est pas rare d'y rencontrer des clients qui en sont à leur troisième ou quatrième Reliant. Une fois de plus, le succès est au rendez-vous. Il se vend plus de 10 000 Robin en 1974, et pas moins de 15 000 en 1975. La Robin est économique à l'usage grâce à sa faible consommation en carburant. Elle est moins gourmande que la Mini, la Fiat 126 ou la Daf 44, pour une vitesse de pointe assez proche de ses concurrentes. Son coût d'entretien est réduit. Les éventuelles réparations de la carrosserie en matière synthétique sont aisées et peu coûteuses. Contrairement aux Ford, Vauxhall ou Mini concurrentes, la Robin est insensible aux attaques de la corrosion.

La voiture peut encore se conduire sans le permis automobile, l'équivalent de notre code suffit. La taxe annuelle à laquelle est soumise la Reliant est plus de deux fois moins coûteuse que pour une berline conventionnelle. La Robin est facile à conduire et à garer grâce à son rayon de braquage très court. Enfin, Reliant a su rendre sa nouvelle voiture encore plus attrayante, avec toute une gamme de couleurs gaies. La voiture est loin d'être ridicule côté performances.

Reliant Robin. Collection ALR

Mais la Reliant Robin commence à souffrir d'un handicap majeur : son prix de vente. En effet, la concurrence des voitures économiques est plus vive depuis le début des années 70, et nombre de modèles à quatre roues sont vendus moins chers que la Reliant. Le constructeur de Tamworth maintient une politique tarifaire élevée, seulement compensée en partie par la longévité potentielle de ses voitures. La pression commerciale devient de plus en plus difficile à supporter pour l'entreprise de taille moyenne que demeure Reliant. Après des années de gloire et de succès, la part de marché du petit constructeur commence à décliner. Dans l'imagerie populaire, la Reliant passe petit à petit du statut de voiture économique à celui de voiture " has been ", conduite par des ringards. Les " anti-trois-roues " se moquent de sa laideur, de son niveau sonore et du danger que représente ce type de voiture à la tenue de route aléatoire. Pire encore, la Robin devient un sujet de plaisanterie, les fameuses " jokes " chères à nos amis d'outre-Manche.

Un vieux monsieur au volant de sa Reliant Robin arrive sur la bretelle d'accès d'une autoroute quand son téléphone portable se met à sonner. C'est son épouse qui l'appelle, et qui lui dit " Denis, je viens d'apprendre à la radio qu'il y a une voiture à contre sens sur l'autoroute, soit prudent " ! Son mari lui répond " Mais ma chérie, tu n'y es pas du tout, ce n'est pas une voiture, mais des centaines " - Pourquoi les Reliant Robin sont elles équipées de bandes de dégivrage sur la lunette arrière ? Pour garder les mains chaudes quand vous la poussez - Comment faire pour doubler la valeur de revente d'une Reliant Robin ? Remplissez le réservoir d'essence - Comment appelle t'on une Reliant Robin en haut d'une colline ? Un miracle - Un type circule sur une voie rapide avec sa vieille Reliant, quand il se fait surprendre par un policier à 75 MPH, alors que la vitesse est limitée à cet endroit à 70 MPH. Le policier lui dresse un procès verbal, mais le type le lui rend aussitôt, en lui demandant d'indiquer 95 MPH au lieu de 75. Etonné, l'agent lui demande pourquoi ? " J'essaye de la vendre " lui répond le type.

Les hasards du calendrier font que l'arrivée sur le marché de la Robin coïncide avec le départ de Tom Scott, directeur des ventes, dans la compagnie depuis 1946. En 1975, la société Mabea d'Athènes commence à assembler localement la Robin, à une cadence initiale de dix voitures par semaine. La Robin bénéficie en octobre 1975 d'un nouveau moteur de 848 cm3 de 40 ch Din, plus puissant et plus économique. Un break vitré (Estate) et un van tôlé complètent la gamme à partir de juin 1976.

Un seuil de chargement bas facilite le chargement des versions Estate et Van. Ce dernier a une charge utile record pour la catégorie de 6 cwt, soit 304 kg. Collection ALR.

Le groupe de Julian Hodge est le principal actionnaire de Reliant depuis 1962. Ce groupe financier décide de revendre sa participation en 1977, et la famille Nash se porte acquéreur. Peu de temps après, Ray Wiggin quitte ses fonctions à la tête de l'entreprise. Il est remplacé par Ritchie Spencer, qui ne voit pas du tout l'avenir de Reliant sous le même angle que son prédécesseur. Afin de faire face à une chute de la demande, le nouveau dirigeant réduit le nombre de salariés de 2 100 à 1 200. Reliant vend en 1978 environ 7 000 voitures à trois roues, contre plus du double trois ans plus tôt.

L'avenir de Reliant s'assombrit. Les voitures à trois roues ne sont plus adaptées à la demande du marché. La récession économique qui touche alors le pays n'arrange pas les affaires. La firme, qui a lourdement dépensé pour assurer sa survie, peine à assurer ses retours sur investissements. La production de la Robin ne dépasse pas 2 800 exemplaires en 1981. Mais Reliant ne baisse pas les bras. Une fois de plus, mais cette fois-ci dans un contexte moins favorable, le constructeur de Tamworth repense sa voiture à trois roues. La nouvelle venue, présentée en 1981, porte le nom de Rialto.

La grille de calandre est redessinée pour 1977 et adopte une grille chromée à quatre trous. Collection ALR


Reliant Rialto (1982/1998)


La Rialto succède à la Robin en octobre 1981, tout en conservant les mêmes bases mécaniques. La principale modification est d'ordre esthétique : les lignes de la voiture deviennent plus anguleuses et plus tendues. Les feux ronds de la Robin cèdent ainsi la place à des feux rectangulaires, empruntés à Austin. On retrouve sur la Rialto les trois types de carrosseries habituels, Saloon, Estate et Van, les deux premières étant disponibles en version standard et GLS mieux dotée. L'arrivée de cette trois roues modernisée donne un nouveau souffle aux ventes pour quelque temps.

En mars 1983, Reliant commercialise une Rialto améliorée (GTE/GTS),  équipée du moteur de type " HT-E ", qui développe plus de couple mais moins de puissance (37,5 ch Din au lieu de 40), avec une consommation de carburant réduite. Une version spéciale " 50th Anniversary " souvent appelée simplement " Jubilee ", est proposée en 1985 pour célébrer les 50 ans de Reliant. Le moteur de 40 ch Din fait son retour en septembre 1986, sur la nouvelle Rialto SE. En 1988, une société américaine dévoile la Reliant Zoe Z/3000 ST, destinée à une utilisation " sportive ", mais il semble que seulement cinq véhicules soient construits.

Reliant Rialto - Collection ALR

L'époque glorieuse des années 60 et 70 est bien révolue, et Reliant piétine. Les Scimitar GTE et GTC arrivent en fin de carrière, et la Scimitar SS1 est un échec industriel et commercial. Le niveau de vente des voitures à trois roues baisse inexorablement. Reliant se maintient à flot tant bien que mal. En 1982, le constructeur de Tamworth assemble pour le compte de Ford la très exclusive Escort RS 200. En 1986, toujours à la recherche de diversification, Reliant est chargé par Metro Cammell Weymann du moulage des carrosseries des taxis Metrocab. Entre-temps, Reliant a revendu à Middlebrigde les droits de production des Scimitar GTE et GTC et se sépare d'une usine. Des rumeurs font alors état d'une reprise par un autre constructeur (Ford et Lotus sont cités), l'expertise de Reliant pour le moulage des carrosseries en fibre de verre étant son atout majeur.


Reliant Robin (1989/2001)


Puis, dans l'espoir de faire renaître la légende, Reliant redonne vie à la Robin en 1989. Ce " retour " se borne en réalité à rebaptiser les Rialto sous le nom de Robin.  La face avant de la nouvelle Robin diffère toutefois de celle de la Rialto par l'adoption de phares de Ford Fiesta. En 1989, la famille Nash cède ses parts au groupe Wiseoak.

Après un premier dépôt de bilan en 1990, l'équipementier Beans devient le nouveau propriétaire de Reliant en août 1991. Ce groupe est porteur d'espoirs et de projets pour l'entreprise, mais il dépose à son tour le bilan en novembre 1994. Entre-temps, l'année 1993 voit l'apparition d'une édition limitée, la LE 93 (pour Limited Edition 1993), qui se reconnaît à ses bandes de couleurs appliquées sur la carrosserie, mais n'apporte aucun "plus" significatif, ni sur le plan technique, ni sur celui de l'équipement. Les ventes de trois roues continuent à décliner, ces voitures n'attirent plus que 750 clients en 1994, vingt fois moins qu'en 1975.

Reliant Robin - Collection ALR

Reliant est racheté par le groupe Avonex en janvier 1995, qui dépose lui aussi le bilan en décembre de la même année. Tant bien que mal, Reliant tente de stimuler l'intérêt des clients pour ses modèles, en proposant des séries spéciales, comme la Diamond annoncée à l'occasion des 60 ans de la compagnie, luxueusement dotée de sièges en cuir gris.

Après l'équipementier Beans et le groupe Avonex, l'entreprise est reprise en main en avril 1996 par Jonathan Heynes, un ancien de chez Jaguar. Financièrement, son offre est moins élevée que celles de ses rivaux, mais son projet d'entreprise semble plus viable, notamment pour le maintien des emplois. Heynes se fait fort de relancer encore une fois la machine et, à court terme, de gagner de nouveau de l'argent. La production de la Robin redémarre en août. L'activité est alors recentrée autour du métier de base de Reliant : les voitures à trois roues. Pour élargir l'offre, le nouveau propriétaire remet au goût du jour le projet de pick-up étudié sous l'ère Avonex en 1995, mais qui n'était pas rentré en production. En définitive, bien peu d'exemplaires sont construits. A cette époque, il y a encore 44 000 propriétaires de Reliant en Grande-Bretagne. Heynes pense sans doute à juste titre qu'il ne faut pas négliger ce potentiel de clients.

Reliant Robin, 1999 - Source : https://en.wheelsage.org

En octobre 1998, un quatrième investisseur, Kevin Leech, tente de sauver encore une fois l'affaire. La production cesse à Tamworth à la fin de 1998, et en janvier 1999, les nouvelles installations de Burntwood s'apprêtent à accueillir la Robin revue et corrigée. Celle-ci reçoit pour l'occasion des phares en amande empruntés à la Vauxhall Corsa B et un nouveau pare-chocs moulé. Mais ces quelques évolutions cosmétiques ne peuvent plus cacher un châssis et une mécanique hors d'âge.

Alors que 25 ans plus tôt, la Reliant bataillait avec les tarifs des petites Daf 44 ou Fiat 126, une Reliant de 1999 coûte maintenant plus de 10 % plus cher qu'une Peugeot 106 ou qu'une Ford Ka, de conception bien plus moderne. Les coûts fixes deviennent très difficiles à amortir sur de petits volumes de production. Il est donc impossible de lutter dans de telles conditions, et la clientèle se résume désormais à quelques rares inconditionnels de la marque, ce qui permet à peine d'écouler une trentaine de voitures par semaine.

A partir de la fin des années 90, Reliant développe en parallèle une activité d'importation et de distribution de voitures légères, notamment les microcars français Ligier, les véhicules utilitaires légers d'origine italienne Piaggio, et les voitures indiennes San. A défaut de vendre des Robin ou des Rialto, ces véhicules permettent au réseau des concessionnaires Reliant d'assurer leur pain quotidien.

En octobre 2000, l'usine annonce que la dernière trois roues sortira de chaîne deux mois plus tard, en décembre. Il est alors décidé de produire une série spéciale de soixante-cinq Robin, en hommage aux soixante-cinq années de production de Reliant (1935/2000). Celle-ci est simplement dénommée Robin 65. Elle est particulièrement bien équipée : feux antibrouillard, jantes alliage, plaque numérotée au centre du tableau de bord.

Reliant Robin 65 - Source : https://en.wheelsage.org

Reliant Robin 65 - Source : https://en.wheelsage.org

Le 14 février 2001, le rideau tombe. La dernière voiture est livrée au gagnant d'un concours organisé par le journal " The Sun ". C'est promis, il n'y aura plus de Reliant à trois roues. Cependant, en avril 2001, après des négociations avec Reliant, la société B & N Plastics annonce qu'elle va poursuivre la construction des Robin sous licence. Les premiers concessionnaires sont livrés en janvier 2002. Cette dernière mouture dérive étroitement de la Robin 65, mais sa production est définitivement arrêtée en octobre 2002.


Bond Bug par Reliant (1970/74)


A la fin des années 60, d'obscures raisons de stratégie industrielle poussent les propriétaires de Bond à mettre leur entreprise en vente. Une tentative de rachat par des cadres dirigeants n'aboutit pas, faute de pouvoir réunir le montant exigé. En février 1969, c'est Reliant, l'autre spécialiste britannique des voitures à trois roues, qui se porte acquéreur de l'usine et de la marque Bond, saisissant là une opportunité. Reliant choisit rapidement de réorganiser la production, et la première victime de ce réaménagement est le modèle à trois roues de Bond, la 875. Reliant voit aussi dans ce rachat l'opportunité de profiter des ouvertures dont bénéficie Bond auprès du réseau de distributeurs de la marque Triumph. En effet, le coupé " Equipe " de Bond, doté d'une mécanique Triumph, peut être entretenu et réparé dans ce réseau. Cependant, l'intégration quelques mois plus tard de Triumph à la toute puissante BLMC met fin aux relations entre Bond et Triumph.

Tom Karen, à la tête du studio de design Ogle, rêve depuis plus de vingt ans de concevoir une voiture amusante, vendue à un prix abordable. Ray Wiggin, patron de Reliant, finit par céder aux pressions amicales de son partenaire. Ainsi voit le jour la Bug en juin 1970. Cette automobile d'aspect avant-gardiste possède un look qui s'insère parfaitement dans l'époque des " Swinging Sixties ". La caisse de la Bug est constituée d'une coque moulée en un seul élément, caractérisée par une ligne en coin. Un cockpit basculant et des sièges au dessin futuriste, dont l’assise fait partie intégrante de la coque, finissent de donner une image moderne à cette création originale.

Bond Bug. Copyright

Tom Karen souhaite que toutes les Bug soient peintes de la même couleur, afin qu'elles soient facilement identifiables. C'est ainsi que, comme sur la Ford T en son temps, une seule teinte est disponible au catalogue : l’orange mandarine. Parallèlement, une couleur unique permet de réduire les coûts de production, d'autant plus que, selon Tom Karen, ce choix de l'orange est aussi dicté par le coût moindre des pigments utilisés.

La clientèle visée est celle des jeunes de moins de 25 ans, assez éloignée du public habituel de Bond ou de Reliant. On est à mille lieues de l’image de la voiture économique achetée par des retraités soucieux de leurs deniers et intéressés par les taxes réduites appliquées à ce type de véhicule. La Bond Bug est une voiture ludique, destinée à épater les amis et à séduire. Pour attirer ce nouveau public, Reliant ne ménage pas ses efforts, en proposant notamment un package qui comprend une location avec option d'achat, une assurance sur deux ans, une garantie sur la même période ou 24 000 miles, et quelques autres douces attentions. Une assurance est proposée par le groupe Hodge, alors propriétaire de Reliant.

Bond Bug. Copyright

La gamme comprend un modèle économique, dénommé 700, au cockpit fixe, sans chauffage ni rideau de protection, puis une version intermédiaire, la 700 E, et enfin une version luxe, la 700 ES, copieusement équipée et légèrement plus puissante. Seule cette version se vend relativement bien, si bien que les 700 et 700 E disparaissent du catalogue dès 1972. Le moteur est le 4 cylindres de 700 cm3 d'origine Reliant, qui développe ici 29 ch sur les 700 et 700 E, et 31 ch sur la 700 ES. Il est monté derrière la roue avant et entraîne les deux roues arrière. Le poids relativement léger de 410 kg de la Bug lui permet d’atteindre 120 km/h.

Dans un premier temps, les éléments de carrosserie sont produits chez Reliant. Les ateliers Bond de Preston se chargent quant à eux de l’assemblage final. Cependant, de nombreux problèmes apparaissent dans la mise au point de la Bug. Les premières carrosseries en fibre de verre sont imparfaites et présentent des déformations. La difficulté à mettre en action les moyens industriels engagés empêche de produire un nombre suffisant de Bug avant l'été 1970, alors que l'intérêt du public est à ce moment précis à son point culminant. Finalement, par souci de rationalisation, Reliant décide la fermeture de l'usine Bond de Preston (le berceau de l'entreprise) en décembre 1970. Pour la fin de l'année, l'usine est vidée de tous ses outillages et machines. Le nom de Bond est encore porté par la Bug jusqu'en 1974, mais la voiture est désormais produite et assemblée dans les ateliers Reliant à Tamworth.

Bond Bug. Copyright

Les objectifs initiaux font état de 2 000 voitures annuelles, mais la jolie Bug se trouve confrontée à une concurrence (Hillman Imp, Mini, etc.) certes plus classique, mais avec des arguments tarifaires et une habitabilité à faire réfléchir les futurs acheteurs. L'accueil par les médias et les vedettes du show-biz a pourtant été à la hauteur des espoirs portés dans la Bond Bug au moment de son lancement. Il se trouve même des stations de radio qui adoptent la Bond comme véhicule destiné à promouvoir leur image. Mais après l'euphorie du lancement, il s'avère que la jeune clientèle visée n'est pas suffisamment mûre pour franchir un si grand pas, en faisant l'acquisition d'un véhicule aussi " décalé ". Par ailleurs, le réseau Reliant n'est pas vraiment habitué à vendre ce type de véhicule coûteux (plus cher qu'une Mini) et à rencontrer une clientèle si jeune.

Au final, Reliant ne gagne pas d'argent avec la Bond. Son prix de revient est élevé, mais Reliant a fait le pari de la vendre à un prix serré afin d'élargir son public. Un total de 2 268 Bug sont produites en quatre ans. Après la Bug, Reliant se concentre de nouveau sur sa gamme classique de véhicules économiques. Un projet de Bug à quatre roues voit le jour aux environs de 1996. Cette voiture reprend certains éléments mécaniques de la Kitten. Il est un temps envisagé de proposer cette petite voiture dans la gamme. Elle aurait pu valablement se positionner sur le marché des micro-voitures urbaines, type Smart. Ce projet restera sans suite.

Projet de Bond Bug à quatre roues. Copyright

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