Lancia Gamma Berlina
Au début des années 70, les marques allemandes s'imposent déjà dans le haut de gamme européen, avec en particulier BMW et Mercedes, tandis qu'Audi est encore en train de se faire un nom. Les voitures britanniques demeurent marginales sur le Continent, et les Renault 30 ou Peugeot 604 font pâle figure dans cet univers de luxe. Fiat désigne la marque Lancia pour résister à l'invasion germanique.
Lancia Gamma Berlina Le nouveau modèle de luxe de Lancia ne peut se satisfaire d'une mécanique empruntée à la maison mère Fiat. Un budget est donc consacré à l'étude d'un nouveau moteur boxer de 2 litres et 110 ch réservé au marché italien (la taxation est moindre jusqu'à 2 litres), et d'un 2.5 litres de 140 ch pour les autres marchés. La berline et le coupé Gamma sont commercialisés peu après leur présentation au Salon de Genève en mars 1976. Pininfarina a signé les deux carrosseries. Celle du coupé est d'une rare élégance, ce qui en fait immédiatement une classique.
Lancia Gamma Berlina La berline par contre ne fait pas l'unanimité avec son profil deux volumes trop utilitaire. Son étude a débuté au début de la décennie, une période durant laquelle Citroën et Fiat ont décidé de collaborer étroitement, avant de se séparer en juin 1973. Faut-il y voir les raisons d'une certaine similitude avec les formes de la CX de 1974 ? Quoiqu'il en soit, les deux voitures s'inspirent ouvertement du prototype BMC 1800 Berlina Aerodinamica de 1967.
BMC 1800 Berlina Aerodinamica
Lancia Gamma Berlina Les ventes de la Gamma Berlina ne décolleront jamais. La voiture souffre d'une image de finition désinvolte et de fiabilité désastreuse du 4 cylindres à plat. Elle tire sa révérence fin 1984, après avoir été produite à 15 272 exemplaires, dont 4 777 de la série II apparue en 1980. Pour situer l'ampleur du désastre, précisons que la CX a été pour sa part produite à 1 169 695 exemplaires !
Lancia Gamme Berlina Série II Pininfarina va élaborer à partir du coupé Gamma trois concept cars : un coupé à toit amovible en 1978, une berline quatre portes en 1980 et un break de chasse en 1982. La berline répond au nom de Scala. Aucune de ces interprétations ne connaîtra de développement en série. La berline conserve le style du coupé tout en offrant une plus grande habitabilité. Un " je ne sais quoi " agace l'oeil, peut être un excès de pureté dans les lignes. Lancia a fait pire quelques mois plus tôt avec la Trevi.
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