
Préambule
Iwasaki Yatarō naît en 1835 dans une famille d'agriculteurs. Il débute
sa vie professionnelle en travaillant pour un négociant, le Clan Tosa,
exportateur de produits alimentaires, mais aussi importateur de navires
de guerre et de matériel militaire. Iwasaki Yatarō est responsable des
échanges commerciaux pour le groupe, à une époque où les échanges avec les
pays occidentaux sont en forte croissance. En 1870, le clan forme une
holding du nom de Tsukumo Shokai. En 1873, les autorités abolissent
les privilèges des clans et Iwasaki Yatarō parvient à racheter
l'entreprise qu'il rebaptise Mitsubishi Shokai. Les activités se
multiplient, qu'il s'agisse de la vente ou de la location de navires au
gouvernement japonais, de construction et de réparation navale,
d'exploitation de mines de cuivre, d'argent et de charbon, d'entreposage,
de change, d'assurance, etc ...

Iwasaki Yatarō
Le nom Mitsubishi trouve son
origine dans l'association de deux mots, mitsu qui signifie trois,
et hischi, qui se traduit littéralement par châtaigne d'eau,
mais qui désigne la forme du losange. Quand ces deux mots se suivent, le
h de hishi se prononce b d'où l'appellation Mitsubishi. Le logo aux
trois losanges rouges a été choisi par Iwasaki Yatarō. Il réunit le triple
cimier des armoiries du Clan Tosa, et le propre emblème de la famille d'Iwasaki
Yatarō, formé de trois losanges empilés à la verticale. Iwasaki Yatarō n'aura pas le temps
de vivre pleinement le déploiement de son entreprise, puisqu'il décède de
maladie en 1885, à seulement 50 ans.
En 1917, la société qui s'appelle alors Mitsubishi Shipbuilding and
Engineering Company présente son modèle " A ", vaguement inspiré d'une
voiture
Fiat appartenant à la famille Mitsubishi. Cette voiture est produite à 22
exemplaires jusqu'en 1921 dans les ateliers navals du groupe,
essentiellement à destination
de l'armée pour transporter ses officiers. C'est Koyata Iwasaki, neveu du
fondateur et quatrième président de la compagnie, qui en est à l'origine.

Mitsubishi
Modèle A
La PX 33 de 1934 est
demeurée au stade de l'étude. Quatre prototypes ont été construits.
Il s'agit de la première voiture japonaise à quatre roues motrices.
Aucun des véhicules
d'origine n'a survécu, mais en 1988 Sonauto, l'importateur Mitsubishi en
France, a utilisé un 4 x 4 Pajero pour en faire une réplique, et l'a inscrit
sur le Paris Dakar 1989, où il a terminé la course.
Entre 1934 à 1959, Mitsubishi ne produit
plus d'automobiles.

Mitsubishi PX33
Dans l'entre-deux-guerres, l'entreprise se
développe progressivement jusqu'à devenir un puissant complexe aux
activités multiples. En 1934, la raison sociale devient
Mitsubishi Heavy Industries. Pendant le conflit mondial, Mitsubishi se
consacre à la fabrication de matériel de guerre, et produit
en particulier l'avion de chasse A6M, plus connu sous la désignation Zero,
entré dans
l'histoire pour être l'appareil des kamikazes.


Mitsubishi Zero
Après la guerre, la reconstruction et la
remise en activité des divers établissements sont retardées pendant
plusieurs années. Les industriels japonais n'ont plus le droit de produire des armes
ou des avions.
Mitsubishi
Mizushima
1949/1959
Mitsubishi
présente en juin 1946 le prototype d'un petit utilitaire à trois roues de
400 kg de charge utile. Dénommé Mizushima, il est propulsé par un
monocylindre 744 cm3 à quatre temps. C'est un engin mécaniquement simple
et robuste, équipé d'une bâche pliante et d'un pare-brise pour protéger
les occupants. De nombreuses améliorations successives seront apportées à
ce véhicule qui deviendra très populaire au Japon. Avec le
scooter Silver Pigeon lancé la même année et produit jusqu'en 1963,
le Mizushima a largement contribué au boom des transports personnels
de l'après-guerre dans l'Empire du Soleil levant.

Mitsubishi Mizushima

Mitsubishi
Silver Pigeon
Mitsubishi
Henri J
1951/1953
En 1951, Mitsubishi entame l'assemblage et
la vente de la Henry J. Il s'agit d'un modèle économique américain
conçu par le groupe Kaiser Frazer
Corporation, dont la production a commencé aux Etats-Unis en juillet
1950. La désignation Henri J fait référence au dirigeant de la compagnie, Henri J.
Kaiser. Sur un autre registre, le constructeur américain rachète en 1953 la société Willys, qui a
mené à bien en 1940/41 le projet de la fameuse Jeep.

Mitsubishi
Henry J
Mitsubishi
Jeep
1953/1998
L'intérêt du public pour la Henry J n'est
pas suffisant pour poursuivre sa fabrication. A partir de 1953, Mitsubishi
change son fusil d'épaule, et entame la production de la Jeep CJ, sous
licence Willys. Face à elle,
Nissan propose le Patrol et Toyota le Land Cruiser. Les premières voitures
sont destinées au service des forêts puis aux forces de sécurité
nationales. La version civile est disponible en 1954.

Mitsubishi Jeep
Alors qu'à travers le monde, les différentes
productions sous licence de la Jeep CJ s'éteindront au fil des ans, au
Japon cette voiture va faire de la résistance jusqu'en 1998, sans que sa
conception originale ne soit remise en question. Les normes de plus en
plus strictes en
matière d'émission de gaz et le durcissement des règles afin d'améliorer
la sécurité du conducteur et de ses passagers auront raison de son existence. Environ 200 000
Jeep ont été produites pendant ces 45 années, sur diverses longueurs
d'empattement, avec différentes carrosseries, et diverses mécaniques
essence et diesel.

Mitsubishi Jeep
Mitsubishi
Leo
1959/1962
Le dernier dérivé du
Mizushima voit le jour en
1959, sous la forme du triporteur Leo. Celui-ci va assurer la transition entre
les premiers véhicules de l'après-guerre et une vraie gamme automobile
qui verra le jour au début des années soixante.

Le Leo
utilise un monocylindre de 309 cm3 refroidi par air d'une puissance de
12,5 ch. Sa charge utile est de 300 kg, pour une vitesse maximale de 65 km/h.
Son nom est emprunté à un personnage d'un manga japonais très
connu des initiés, le roi Léo.

Mitsubishi
Leo
Mitsubishi 500
1960/1962
C'est en avril 1960 que l'entreprise se met à
construire une vraie voiture de tourisme. Il s'agit d'un modèle
particulièrement rustique,
la 500, présenté au Salon de Tokyo en 1959.
Cette petite voiture est animée par un bicylindre 493 cm3 quatre temps refroidi par air, monté
à l'arrière, d'une puissance de 21 ch SAE.
L'habitable peut accueillir quatre personnes. La 500 mesure 3,14 mètres de
long, 1,39 m de large, 1,38 m de haut et
ne pèse que 480 kg. Elle peut rouler jusqu'à 90 km/h.

Mitsubishi 500
L'Auto Journal, dans son numéro 234 du 15
novembre 1959, évoque l'arrivée du groupe Mitsubishi dans l'automobile "
Avant longtemps, les nouvelles voitures populaires japonaises seront
dangereuses pour les marques européennes ... le trust Mitsubishi se lance
dans l'automobile. Sa 500 cm3, refroidie par air, ne pèse que 500 kg, et
offre quatre places. C'est l'une des révélations du récent Salon de Tokyo
".


Mitsubishi 500
En août 1961, la version 500 Super Deluxe
seconde le modèle standard. Le bicylindre poussé à 594 cm3 développe 25 ch SAE. Des déflecteurs dans les portières et quelques chromes
distribués tout autour de la voiture la rendent plus coquette. La 500 n'a jamais été une Keijidōsha (ou K-cars
en anglais), en raison de sa cylindrée supérieure à
360 cm3. Cette catégorie d'automobile très populaire au Japon bénéficie d'une taxation moindre et de primes
d'assurance réduites.

Mitsubishi 500 Super Deluxe, catalogue publicitaire de 16 pages,
format 297 x 198, en japonais
Toujours dans l'Auto Journal,
mais dans le numéro 307 du 20 septembre 1962, alors qu'un journaliste
vient de croiser une Mitsubishi 500 dans les rues de Paris, il écrit au
sujet des voitures japonaises en général : " dans le domaine de la
photographie et de l'industrie radioélectrique, les Japonais ont acquis
une position exceptionnelle. En matière d'automobile, ils sont loin
d'avoir progressé aussi rapidement. Toutefois, en travaillant
d'arrache-pied, les Nippons développent, d'année en année leurs
chiffres de production. Sur certains marchés, leurs exportations sont
déjà appréciables. En Europe, cependant, les voitures japonaises sont
encore mal connues ".

Mitsubishi 500 Super Deluxe
Mitsubishi Colt 600
1962/1965
A l'occasion du Salon de Tokyo 1962,
Mitsubishi fait évoluer sa 500. Celle-ci adopte pour la première fois dans
l'histoire de la marque la dénomination Colt. Ce nom sera utilisé jusqu'en
2012 sur différents modèles. La mécanique est celle de la 500 Super Deluxe
qu'elle remplace. La longueur totale est supérieure de 24 cm par rapport à
la 500. L'avant et l'arrière de l'auto ont été redessinés dans
un style moins courtaud, moins rondouillard. Un cabriolet est
également exposé à Tokyo, mais il ne bénéficiera pas d'une prolongation en
série.


Mitsubishi Colt 600
Mitsubishi Colt 800, 1000 F, 1100 F, 11 F
1965/1971
Dévoilée au Salon de Tokyo 1965,
La Colt 800 prend le relais de la Colt 600. Elle est équipée d'un nouveau 3 cylindres deux temps de 843 cm3 et 45 ch
SAE. Un
an plus tard, elle est proposée avec un 997 cm3 et prend le nom de 1000 F. Puis elle devient 1100
F en 1968 en optant pour une cylindrée de 1088 cm3. Deux carrosseries sont
au catalogues : fastback
"
façon Renault 16 ", et break classique. Mitsubishi tente d'élargir son
public en proposant une version pseudo sportive, la 1100 F SS, qui se
signale par divers attributs de circonstance : calandre noire, enjoliveurs de roues spéciaux,
projecteurs additionnels, etc ... Enfin, une carrosserie cinq portes est
disponible à partir de 1969.

Mitsubishi Colt
1000 F Fastback

Mitsubishi Colt
1000 F Break

Mitsubishi Colt
1000 F Fastback 5 portes
En novembre 1969, la 11 F remplace
la 1100 F. Visuellement, celle-ci se distingue par sa calandre redessinée,
et par la présence sur la trois portes d'un curieux panneau de custode qui est supposé
agrémenter l'aspect visuel. Sinon, c'est la
même auto.

Mitsubishi Colt 1000 F Fastback, dépliant publicitaire de 6 pages, format
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Mitsubishi
360
1961/1969
Une nouvelle voiture vient
seconder la 500 en avril 1961. La Mitsubishi 360 est un petit utilitaire
animé par un bicylindre deux temps de 359 cm3 et 17 ch SAE. Avec sa longueur
de 2,99 mètres et sa cylindrée réduite, la 360 rentre dans la catégorie
des
Keijidōsha. Elle répond aux besoins des PME pour
le transport de petites charges, mais elle sait aussi séduire de nombreux particuliers
qui louent son aspect pratique. Trois versions sont
proposées à son lancement : le break LT 21-2 avec deux places assises et
une charge utile de 300 kg, le break LT-21-4 avec quatre places assises et une
charge utile de 200 kg et le fourgon LT 20 avec 300 kg de
charge utile. En octobre 1961, un pick-up pouvant porter 350 kg
complète l'offre.



Mitsubishi 360
Le succès de cette série incite son
constructeur à mettre définitivement un terme à la production du petit
utilitaire à trois roues Leo. Le marché a mûri depuis la fin de la guerre.
Comme en Europe, le pouvoir d'achat a progressé. Des retouches esthétiques et
diverses
évolutions techniques seront proposées jusqu'en 1969, année de retrait de
la 360 au catalogue. Elle ne sera pas remplacée.

Mitsubishi 360
Mitsubishi
Minica
1962/1969
La Minica introduite au Salon de
Tokyo
1962 est une petite berline deux portes directement dérivée de
l'utilitaire Mitsubishi
360, avec lequel elle partage son moteur de 17 ch SAE qui lui permet de
gambader à 86 km/h. Toute en angles, avec des arêtes vives, elle présente une ceinture
de caisse très haute et s'offre le luxe de quelques baguettes de chrome.
Ses deux portes s'ouvrent " dans le mauvais sens ". Elle va bénéficier des mêmes évolutions techniques et
esthétiques que la 360 jusqu'à ce qu'une toute nouvelle génération de Minica
soit proposée en 1969.



Mitsubishi Minica
Mitsubishi Minica
1969/1984
La carrosserie de cette deuxième génération de Minica présentée en
juillet 1969 est inédite, même si toute la plateforme est reprise du
modèle antérieur. Selon que la voiture soit refroidie par air ou par eau
- curieusement ces deux possibilités sont offertes au catalogue - sa
puissance est de 26 ou de 28 ch SAE. Avec sa longueur de 2,99 mètres et ses
359 cm3, elle se maintient dans la catégorie des
Keijidōsha.
La version GSS se distingue à sa calandre à quatre
phares et à son moteur de 38 ch SAE, alimenté par deux carburateurs SU. La GSS atteint 125 km/h.

Mitsubishi Minica
En 1973, la Minica F4 vient se
positionner parallèlement à la Minica, avant de la remplacer complètement.
Le fameux 359 cm3 qui n'est plus refroidi que par eau est fort de 32 ch SAE.
L'aspect général reste assez proche par
rapport à la Minica, même si le dessin de carrosserie est nouveau. Les dimensions
sont inchangées pour conserver les avantages liés à la possession d'une
Keijidōsha.

Catalogue publicitaire de 8 pages, format
280 x 216, en anglais
La version GS reçoit un
moteur poussé à 36 ch SAE. Elle ne restera qu'un an au catalogue.
En 1974, un break Minica seconde la " berline ". Aucun
embouti n'est commun avec cette dernière.

Mitsubishi Minica F4
Au milieu des années 70, les ventes de
Keijidōsha sont en baisse. Honda et Mazda se
retirent de ce marché. Le législateur
japonais fini donc par lâcher un peu de lest. A partir du 1er janvier 1976,
la longueur de ces automobiles urbaines peut atteindre 3,20 mètres, soit 20 cm de plus, et leur largeur 1,40 mètre, soit
un gain de 10 cm. Les constructeurs s'attendaient à une limitation
de la cylindrée à 500 cm3. La réglementation va s'avérer plus souple,
autorisant 550 cm3.
La Minica 5 succède en mai 1976
à la F4, elle reste fidèle au 2 cylindres en ligne, avec une cylindrée portée à 471 cm3. Les dimensions générales sont quasiment inchangées, tout
au plus quelques centimètres en longueur en raison de pare-chocs plus imposants. Le
dessin de la calandre est modernisé.

Mitsubishi Minica
5
La Minica 55 la remplace en juin 1977. Son bicylindre de 546 cm3 est désormais à la limite supérieure
de ce que prévoit la législation. Elle est réservée au marché japonais.

Minica 55
Une nouvelle génération de Minica aux
formes cubiques voit le jour en février 1984. C'est la première
voiture portant le nom de Minica à
viser les marchés d'exportation, notamment sous
la désignation commerciale Mitsubishi Towny.

Mitsubishi Minica (1984)
Mitsubishi Skipper
1971/1974

Minica Skipper
Exposé au Salon de Tokyo 1969, le coupé Minica est
disponible à partir de mai 1971. Il adopte le bicylindre 359 cm3, soit en version GS de 34 ch
SAE, soit en version
Skipper de 38 ch SAE (le moteur de la Minica GSS). L'appellation Minica est
abandonnée à partir de 1972 au profit exclusif de Skipper. Dessiner un
coupé avec une carrosserie aussi courte constitue un exercice périlleux.
En 1978 le designer britannique Richard Oakes réalisera une performance
similaire sur la
Midas.

Mitsubishi Minica Skipper
La coupe haute et l'arrière tronqué sont autant
d'originalités. Il en est de même de la double lunette
arrière, trait de style que l'on retrouvera sur la Maserati Khamsin en
1974 et sur la Honda CRX en 1983. En 1973, la
Skipper " IV " reprend le moteur des Minica F4 et GS, en version 32 et 36
ch SAE. Le modèle disparaît à l'issue du millésime 1974 sans connaître de
véritable succession.

Mitsubishi Minica Skipper IV
Mitsubishi
Colt
1000/1100/1200/1500
1963/1970
La Colt 1000 est lancée en juillet
1963. Bien qu'elle porte le même nom que la 600, elle n'en est nullement
une extrapolation. C'est la première voiture à quatre portes pour Mitsubishi, motorisée
par un 977 cm3 de 51 ch SAE. Elle peut rouler à 125 km/h.
L'ensemble est très banal, c'est une propulsion avec un train arrière
rigide. Mitsubishi en dérive une version break appelée "
Van ", avec trois portes et une charge utile de 400 kg.

Mitsubishi Colt
1000

Mitsubishi Colt
1500 Estate Van
La Colt 1000 évolue au fil des ans, en version
1100, 1200 et 1500. Ces deux dernières bénéficient d'un empattement plus
long de 7 cm. La 1500 est disponible en break cinq portes. Des versions sportives ou pseudo sportives sont proposées,
comme la 1500 Super Sport en août 1968 qui tente de faire des étincelles avec ses 85 ch
SAE. Le dessin de la face avant se transforme dans le temps et selon les versions : doubles phares ronds, quatre phares ronds ou
phares carrés. L'arrivée de la Colt Galant en 1970 met un terme à la
carrière des dernières 1200 et 1500.

Mitsubishi
Colt 1500

Mitsubishi Colt
1200
Mitsubishi Colt Galant
1970/1973
La Colt Galant présentée au Salon de
Tokyo 1969 succède aux Colt 1200 et 1500. Elle permet à
son constructeur de tourner la page des années soixante, celle de
l'éclosion des automobiles Mitsubishi. C'est en
1970 un
modèle entièrement nouveau, disponible en berline quatre
portes, aux lignes modernes et très internationales, quelque peu " passe
partout ". D'emblée, l'offre moteur est conséquente. Elle débute avec un
très classique 1289 cm3 de 67,5 ch SAE qui permet à la Galant A1 de
s'inscrire dans la catégorie très courue des berlines 1300.

Mitsubishi Galant A I Berline
Mitsubishi offre également le
choix d'un 1499 cm3 de 95 ch SAE sur la version Galant A II. En version A II GS, la voiture a quelques
prétentions sportives avec ses 105 ch SAE. Des accessoires virilisent
l'ensemble, notamment des rétroviseurs profilés et des enjoliveurs de
roues. L'offre se décline également sous la forme d'un break et d'un
coupé. La Galant est vendue aux Etats-Unis par le
réseau Chrysler sous le nom de Dodge Colt.

Dodge Colt
En 1972, la Colt Galant
se décline en deux versions, 14 L de 1439 cm3 et 92 ch SAE et 16 L de 1597
cm3 et 100 ch SAE. La
première est disponible en berline et en break. La seconde reprend ces
deux mêmes carrosseries et on y ajoute un coupé. Au sommet, la version 16 L GS est poussée à 110 ch SAE, et sa
carrosserie reçoit une décoration en rapport. En 1973, la désignation Colt
Galant laisse sa place à un Galant " tout court ". Désormais,
c'est la 17 L de
1686 cm3
qui coiffe l'offre, en version coupé seulement, avec 115 ch SAE au programme.

Mitsubishi Galant Coupé
Mitsubishi Galant
1973/1976
La Galant est proposée sous une nouvelle forme fin
1973. La carrosserie
est plus large. Trois motorisations sont disponibles. Exit le 1400 de la
première génération, le premier modèle est une 1600, d'où le nom des trois
versions : 1600, 1850 et 2000, avec respectivement sous le capot - pour le premier
millésime - 1597 cm3 et 100 ch SAE, 1855 cm3 et 105 ch SAE et 1995 cm3 et 115 ch SAE. Sur le coupé 1850, l'option
carburateurs inversés double corps permet d'obtenir 115 ch SAE. Par
ailleurs, la
2000 est disponible en version GS de 125
ch SAE.

Mitsubishi Galant Berline

Mitsubishi Galant Coupé
Mitsubishi Galant Sigma
1976/1987
La Galant Sigma succède en mai 1976 à la Galant. Cette continuation dans les
dénominations permet de capitaliser sur la bonne
réputation acquise par les modèles antérieurs, mais elle conduit à un enchevêtrement
des noms complexe à suivre. Ce modèle avec ses lignes
tendues préfigure le style Mitsubishi des années 80. A ses débuts, l'offre moteur est identique à
celle de la Galant, avec quelques nuances : 1600 de 92 ch SAE
secondée par une version 1600 GS de 100 ch SAE, 1850 de 105 ch SAE, 2000
de 105 ch SAE et enfin 2000 GSR de 115 ch SAE. La Galant Sigma bénéficie
d'un lifting en 1980, en renonçant notamment à ses phares ronds au profit
d'ensembles rectangulaires.

Mitsubishi Galant
Sigma

Mitsubishi Galant
Sigma
Mitsubishi
Debonair
1963/1986
Exposée au Salon de Tokyo 1963,
cette imposante berline s'inspire sans retenue de la Lincoln Continental
de 1961 dessinées par les équipes d'Elwood Engel.
C'est d'ailleurs un ancien designer de la General Motors, Hans. S. Bretzner,
qui est l'auteur de ses lignes. La commercialisation
effective intervient à partir d'avril 1964, avec un 6 cylindres 1991 cm3
de 105 ch. Les cadres de la compagnie sont les premiers à adopter la
Debonair, avant
qu'elle ne fasse le bonheur de quelques dirigeants des grandes administrations.

Mitsubishi Debonair
Seuls
quelques particuliers se laissent séduire. Plus nombreux sont ceux qui préfèrent
opter pour une luxueuse berline Chrysler américaine ou australienne importée par
Mitsubishi. Sa longueur de moins de 4,70
mètres et sa cylindrée inférieure à 2 litres lui permettent, selon la
réglementation en vigueur, de rester dans la catégorie des voitures dites
compactes, tout en offrant un habitacle spacieux. Les évolutions seront
minimes au fil des ans. A noter toutefois qu'en 1976 le 6 cylindres cède
sa place à un 4 cylindres de 2,6 litres. La Debonair s'incline en 1986 face à une
nouvelle mouture entièrement redessinée selon les canons esthétiques du
moment. Cette tradition de la berline statutaire réservée à une certaine
élite est partagée par Toyota et sa Century.

Mitsubishi Debonair
Bien que son département
automobile ne représente qu'une petite fraction de ses activités, le
constructeur automobile Mitsubishi se classe tout de même au quatrième
rang des constructeurs japonais en 1967, avec près de 139 000 unités
produites. Les premiers accords de partenariat avec Chrysler sont signés
en 1971. Le constructeur américain devient actionnaire à hauteur de 15
% de la Mitsubishi Motors. Il s'engage à vendre les productions nippones
aux Etats-Unis
sous ses propres marques, Chrysler, Dodge et Plymouth. Le japonais va bénéficier du puissant réseau du
groupe Chrysler aux Etats-Unis, sans avoir à investir pour se forger une image.
Chrysler de son côté comble à moindres frais d'importants trous dans sa
gamme de modèles économiques, face à une concurrence étrangère de plus en
plus vive, à une époque où une part importante de la clientèle commence à fuir les
grosses berlines traditionnelles.
Mitsubishi Colt Galant GTO
1971/1977
Les " muscles cars " sont à la mode aux Etats-Unis.
Mitsubishi va s'en inspirer en proposant deux automobiles dans cette
catégorie, à l'échelle nippone ! La Colt Galant GTO présentée
au Salon de Tokyo en 1969
sous la forme du prototype Galant GTX-1 est disponible au catalogue
Mitsubishi à partir de novembre 1970. S'agit-il d'un hommage à Ferrari
ou plus simplement d'une référence aux trois lettres utilisées par Pontiac
pour sa variante sportive ? D'ailleurs, de qui s'est inspiré Pontiac ? Trois niveaux de puissance sont proposés pour
le premier millésime avec
le 4 cylindres de 1597 cm3 : 100 ch SAE (M I), 110 ch SAE (M II) et 125 ch
SAE (MR).


Mitsubishi Colt Galant GTO
Une GTO 17 X coiffe l'offre en 1972 avec son 1686 cm3
de 115 ch SAE (170 km/h). Pour 1973, les Colt Galant GTO et GTO 17 X sont
remplacées par les Galant GTO 1700 et GTO 2000. La première reprend le
1686 cm3 115 ch SAE de la Galant 17 L, et la seconde un nouveau 1995 cm3
de 125 ch SAE. La GTO se présente en 1976 sous de nouvelles déclinaisons
: 1700 SL,
2000 SL et 2000 GSR, avec respectivement 97, 105 et 115 ch SAE.

Catalogue publicitaire de 8 pages, format
280 x 216, en anglais, marché britannique
Même si les Mitsubishi ne sont
pas importées en France à cette époque, on peut comparer la Colt Galant GTO avec ce qui se fait
dans l'Hexagone chez nos trois grands constructeurs : La Renault 16 TX affiche 93 ch Din, la Peugeot 504 Ti 104 ch Din et
la DS
115 ch Din en version 23 et 130 ch Din en version 23 Injection.
Mitsubishi Colt Galant FTO,
1972/1975
L'offre simple du début des années 70 commence à
céder sa place à une gamme bien plus étoffée. La nouveauté 1972 est ce coupé Colt Galant FTO, doté
d'un 4 cylindres 1378 cm3, avec deux niveaux de puissance, 86 ch SAE et 95 ch
SAE. La Colt Galant FTO bénéficie de l'image de la GTO, mais avec un prix
de ventre réduit et pas mal de chevaux en moins.

Mitsubishi Galant Coupe FTO
En 1973, le nom de Colt est abandonné, et il est
simplement fait référence à la Galant FTO. La 1400 gagne quelque cm3, soit 1439 au lieu de 1378 cm3,
avec un seul niveau de puissance, 92 ch SAE. En 1974, la FTO 1600 seconde
la FTO 1400. Deux versions de la FTO 1600 sont au programme, avec d'une
part le moteur de
la Galant 16 L de 100 ch SAE et d'autre part celui de la Galant 16 L GS de 110 ch
SAE. La FTO ne rencontre pas un franc succès, la clientèle préférant
acquérir une GTO plus virile. La Celeste, un vrai coupé, la remplace après
seulement trois ans au catalogue.
Mitsubishi Celeste
1975/1981
La Celeste présentée en novembre 1975 est conçue non pas
comme une berline deux portes
d'aspect vaguement sportif, mais comme un vrai coupé. A ses débuts, elle
adopte les
mêmes mécaniques que les Colt Galant (14 L et 16L)
et Lancer (1400 et 1600), sans modification de puissance,
avec respectivement 92 ch et 100 ch SAE. Aucun embouti n'est commun avec la
Lancer, même si elle conserve le même empattement.


Mitsubishi Celeste
En fonction des marchés, ce coupé adopte différentes
dénominations : Colt Celeste, Chrysler Lancer Hatchback, Dodge Lancer Celeste, Plymouth Arrow
ou Dodge Arrow. Le lifting d'avril 1978 laisse
apparaître des phares carrés et des pare-chocs plus épais.

Mitsubishi Celeste
La
production de la Celeste s'achève en juillet 1981. Elle est remplacée à
partir du Salon de Tokyo de novembre 1981 par un nouveau coupé à traction
avant , la Cordia. Avec la Tredia et la Starion, la Cordia est l'une des premières
voitures à être vendues sur le sol américain sous la marque Mitsubishi,
sans l'aide de Chrysler. Son style extérieur s'apparente à celui de la
Colt. Sa carrière s'achève en 1990.

Mitsubishi Cordia
Mitsubishi Galant Lambda / Sapporo
1977/1984
Ce coupé aux formes rectilignes - sauf la lunette
arrière - est présenté en décembre
1976. Il dérive de la Galant Sigma dont il conserve
l'empattement. A son lancement, deux moteurs sont disponibles,
1597 cm3 de 100 ch SAE, et 1995 cm3 de 105 et 115 ch. Au Japon, ce coupé est
baptisé Galant Lambda. En Europe et aux Etats-Unis, il prend le nom de
Sapporo. Mitsubishi capitalise sur l'image positive des jeux olympiques
d'hiver qui se sont tenus dans cette ville japonaise en 1972. Sur d'autres
marchés, il s'agit de la Scorpion, tantôt sous la marque Mitsubishi, tantôt
sous celle de Chrysler.

Mitsubishi
Galant Lamba
Aux Etats-Unis où ce coupé est diffusé sous les noms de Dodge Challenger et Plymouth Sapporo, il s'inscrit - avec une longueur
inférieure de près d'un mètre - sur le segment très prisé des " luxury personnal
cars ", tels que les Buick Riviera, Chrysler Cordoba, Ford Thunderbird ou Pontiac Grand Prix. Mazda a au même moment une démarche
similaire avec son coupé
Cosmo.

Plymouth Sapporo
Durant sa carrière, une large variété de moteur est
proposée, avec les 1,6 et 2,0 litres déjà évoqués, mais aussi un 1,8 litre,
2,0 litres turbo, 2,6 litres et 2,3 litres turbo diesel. La carrière
de ce coupé bourgeois s'achève en 1984. C'est la dernière Mitsubishi
à être vendue par
l'intermédiaire de Chrysler sur le sol américain.
Extrait d'un entrefilet paru dans le Fanatique de
l'Automobile numéro 165 de juin 1982, et signé " Chasse la paix " : "
Il m'est arrivé une drôle d'histoire. J'ai conduit une japonaise pour la
première fois de ma vie. Ah, le traître ! Je n'ai même pas péché pour une
geisha que je convoitais en secret, style Honda S 800 ou Toyota 2000 GT.
Non, j'ai essayé une Mitsubishi Sapporo. Je n'en garde pas un souvenir
impérissable, mais " maintenant je sais ". Je comprends pourquoi de
mauvais Français se laissent tenter. Vendue par Plymouth aux Etats-Unis,
la Sapporo est très américaine et peut séduire par sa finition , son
équipement, son côté paisible, sans oublier sa réputation de fiabilité. "
Vous avez une belle voiture " m'a-t-on dit dans la rue. La Sapporo est une
japonaise ancien style. Le problème, c'est que les Nippons ont tout
compris et que leurs produits deviennent de plus en plus intéressants sur
le plan technique : traction avant, suspensions bien étudiées font leur
apparition. Alors, plutôt que d'aller pleurer au Japon et nous répéter que
nous sommes les meilleurs, nous ferions mieux de bosser. " Jiyu ni shigoto
o suru ! "

Plymouth Sapporo
Mitsubishi Lancer
1973/1978
La Lancer
commercialisée début 1973 est disponible en versions 1200 (1187 cm3), 1400 (1439
cm3) et 1600 (1597 cm3). Vendue en
berline deux et quatre portes, elle s'insère dans la gamme Mitsubishi
entre la Minica et la Galant, dont elle est plus proche. Pour ce premier
millésime, elle affiche des puissances
de respectivement 70, 92 et 100 ch SAE.

Mitsubishi
Lancer 1200

Mitsubishi
Lancer 1400
En 1974, la Lancer se décline en break. La 1600
se dédouble en 1600 GSL et 1600 GSR. La première correspond à l'ancienne
1600, la seconde propose une finition
d'apparence plus sportive et gagne quelques chevaux : on en compte
exactement 110 à la norme SAE.

Mitsubishi
Lancer Van

Mitsubishi
Lancer 1600 GSR
La Lancer est vendue sous
le nom de Colt Lancer dans certains pays d'Europe. En Australie, c'est une
Chrysler Valiant Lancer, aux Etats-Unis une Dodge Colt et dans certains pays d'Amérique du Sud une Dodge Lancer.
C'est avec ce modèle que Mitsubishi commence à massivement aborder les
marchés étrangers. Prudent, le constructeur japonais a toujours dû composer avec une
image défavorable auprès des moins jeunes, celle du constructeur des avions de chasse
" Zero " de la seconde guerre.

Dépliant publicitaire de 4 pages, format
278 x 216, en anglais, par Chrysler Australia
Mitsubishi renouvelle son modèle phare en mars 1979.
La Lancer de deuxième génération est entièrement redessinée, avec la
même sûreté de coup de crayon que la récente Colt Mirage.

Mitsubishi Lancer
Mitsubishi Colt Mirage
1977
Mitsubishi présente en novembre 1977 la Colt Mirage.
La désignation Colt n'est plus utilisée par le constructeur depuis 1973.
Celle de Mirage ne le sera qu'au Japon. Aux Etats-Unis, il s'agit
d'une Plymouth Champ. C'est sans doute une référence au mot " champ ", qui
est une forme courte de " champion ", plutôt qu'à une étendue agricole. C'est avec cette voiture compacte que la marque
japonaise fait son entrée
en France, par le biais de l'importateur Sonauto.

Mitsubishi Colt
Cette petite berline est unanimement saluée comme une
réussite sur le plan esthétique. Elle est pratiquement exempte d'angles
morts sur le trois quart arrière. La Colt existe en versions 1200 et 1400
dans son pays d'origine. Seule la 1400, dotée d'un 4 cylindres 1410 cm3 de
82 ch SAE,
est importée chez en France. Née en trois portes, elle se voit adjoindre une
version cinq portes à l'automne 1978. Son style est totalement renouvelé
en 1983.

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