Theodore Wells Pietsch II
Theodore Wells Pietsch II - Etats-Unis - 1912/1993 1912/1934 Dès son plus jeune âge, Theodore W. Pietsch II fait preuve d'une grande fascination pour l'automobile. Il a la chance d'être né dans un milieu aisé, où avant la crise de 1929, on peut se permettre de rouler à bord d'une Packard conduite par un chauffeur. Alors que son père, Theodore Wells Pietsch I (1869/1930), célèbre architecte de Baltimore, n'a jamais appris à conduire, sa mère, Gertrude Carroll Zell (1888/1968), connaît bien les automobiles, puisqu'elle aurait été la première femme de l'Etat du Maryland à en conduire une. Son oncle Arthur Stanley Zell est l'un des premiers gros concessionnaires de cet état. Theodore W. Pietsch II est formé au design et au dessin technique au Mariland Institute de Baltimore. 1934 Remarqué pour ses talents artistiques, il quitte Baltimore pour Détroit, où il débute en tant que designer junior au sein de la Chrysler Corporation. Il s'impose rapidement, jusqu'à prendre des responsabilités de designer confirmé. 1940 Il quitte Chrysler pour occuper un poste de concepteur senior chez Hudson, où il donne libre court à ses talents de designer et d'illustrateur. Pendant la guerre, il travaille sur des plans d'avion, et effectue des retouches de photos permettant d'illustrer des manuels d'instruction. Cette affectation lui évite de participer directement à la guerre. 1944 Il rejoint la Briggs Manufacturing, le plus grand fabricant indépendant au monde de carrosseries automobiles. Pour les clients de cette compagnie, Chrysler et Packard, il imagine différents projets, dont de nombreuses " spéciales " qui ne verront hélas jamais le jour.
Projet sans suite pour le compte de Chrysler, 1941 1947 Il frappe à la porte de Ford pour présenter ses travaux. Ses dessins séduisent les décideurs, qui le recrutent. Comme tous les autres constructeurs US, Ford produit durant les premières années d'après-guerre les mêmes voitures qu'avant le conflit, légèrement remises au goût du jour. Mais les services d'études travaillent à l'élaboration de la première vraie nouveauté d'après-guerre, qui sera présentée pour le millésime 1949. Pietsch arrive trop tard pour participer à ce projet, et ses travaux portent pour l'essentiel sur les modèles de 1950 et au-delà, et plus particulièrement sur l'aménagement des habitacles, tâche qu'il n'apprécie que modérément. 1950 Pietsch repart travailler chez Chrysler sous l'autorité de Virgil Exner, au sein du Chrysler Corporation Advanced Stylind Group qui vient d'être créé. Il va jouer un rôle déterminant dans le succès rencontré par les nouvelles voitures de ce constructeur. Il participe notamment à faire vivre harmonieusement la collaboration avec Ghia. 1952 Bien que la coopération avec Exner aurait pu être très fructueuse pour les deux parties, Pietsch n'hésite pas à se lancer dans de nouvelles aventures, tant il aime le frisson que procure tout nouveau défi. Il quitte Détroit pour South Bend, dans l'Indiana, pour rallier l'équipe de Raymond Loewy, dont l'un des principaux clients est le constructeur automobile Studebaker. Une multitude de niveaux hiérarchiques existent pour les designers au sein des " big three ". Cette organisation lourde est absente chez Studebaker. Pietsch travaille sous l'autorité du patron des concepteurs, Bob Bourke. Il découvre l'usage de l'argile pour la réalisation de maquette. En 1954, Studebaker s'associe à Packard pour le meilleur et surtout pour le pire. Dans ce cadre, le contrat qui lie Studebaker avec le studio de Loewy est rompu en 1955. Plutôt que de suivre Loewy dans de nouvelles aventure, Pietsch fait le choix de rester à South Bend. On n'abandonne pas un navire qui coule !
Etude pour un camion rapide et un coupé deux tons, Pietsch, 1956 1952 Pietsch prend du grade au sein de la nouvelle entité née de la fusion de Studebaker et de Packard. Mais la situation financière de cet ensemble industriel est désastreuse, avec des ventes en chute libre. En 1958, le designer se retrouve sans poste, et pour la première fois dans sa carrière, il ne rebondit pas immédiatement chez un autre employeur. 1958 Après plusieurs mois de recherches infructueuses dans la région de South Bend, il trouve du travail à Chicago. Mais dessiner des chauffe-eau, des fours ou des climatiseurs pour son nouvel employeur ne l'emballe guère. 1959 Fin 1959, il revient pour son plus grand bonheur à l'automobile chez American Motors à Détroit. Mais son passage chez ce constructeur est de courte durée. 1960 Il est rappelé par le responsable du style chez Studebaker, Randal D. Faurot. Celui-ci est en train de reconstituer un département style. Pietsch travaille dès lors sur le projet d'une nouvelle Lark pour 1962. Mais sa proposition est refusée par l'état-major. En conflit avec son employeur, notamment en raison de son attitude après le rejet de son projet, il est licencié. 1962 De nouveau sans emploi, Pietsch utilise son carnet d'adresses. Cela lui permet de renouer avec les équipes de style chez Chrysler. C'est la troisième fois qu'il prend du service chez ce constructeur. Mais il est déçu de ce qu'il trouve lors de son retour dans cette compagnie. L'esprit de camaraderie et d'équipe qui existait par le passé à laissé place à une organisation hyper hiérarchisée et trop impersonnelle où il ne trouve plus sa place. D'ailleurs, son travail consiste surtout à dessiner des habitacles. Cela l'ennuie, comme cela l'ennuyait déjà chez Ford à la fin des années 40. En février 1970, Pietsch est embarqué une nouvelle fois dans un plan social. 1970 De nouveau, il rebondit chez American Motors, où il travaille pour la marque Jeep. Mais là encore, il est cantonné au calibrage de chiffres pour les instruments de tableau de bord. Dépité par un travail aussi peu passionnant, il décide de prendre sa retraite en 1972. 1993 Il meurt d'une insuffisance cardiaque le 24 août 1993. |