Buick, 1903 à 1960
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David Dunbar Buick (1954-1929) Copyright. Ce site est gratuit et sans publicité. Je n'en retire aucun bénéfice financier. C'est le fruit d'une démarche totalement désintéressée. Si vous êtes détenteur d'un copyright non mentionné, je vous invite à me contacter. Ce fait est involontaire. Le document en question sera immédiatement retiré. Merci donc pour votre indulgence, pour ce qui n'est qu'un travail amateur. David Dunbar Buick, industriel d'origine écossaise, a un parcours de constructeur automobile pour le moins inattendu. Après avoir fait fortune en inventant un procédé d'émaillage des baignoires en tôle d'acier, il revend son entreprise en 1899 pour se tourner vers la nouvelle et prometteuse industrie de l'automobile. Il conçoit sa première voiture en 1903. Cependant, la Buick Motor Company, rapidement à court de capitaux, est reprise dès 1904 par William Crapo Durant. En 1908, la marque devient l'une des pièces maîtresses de la General Motors (GM), fondée par le même Durant. Entretemp, alors que son entreprise connaît le succès sous l'égide de Durant, David Dunbar Buick s'est lancé dans de mauvaises affaires personnelles (prises de participation dans une firme de carburateurs et deux autres constructeurs). Il quitte Buick lors de son intégration à la GM en 1908, quasiment ruiné. Il termine sa vie sans le sou, travaillant au bureau d'information de la Detroit School of Trades, et meurt en 1929 à l'âge de 74 ans. Avec Durant aux commandes, la production de Buick démarre en flèche. L'entreprise passe de 750 voitures en 1905 à 4 641 deux ans plus tard, et 8 820 unités en 1908. Cet élan est le reflet de l'essor extraordinaire de l'automobile aux Etats-Unis, stimulé par la vastitude des besoins, le nombre d'acheteurs potentiels et la demande des marchés étrangers. En 1916, la production atteint même 124 824 véhicules.
Buick Model 10 Touring Runabout, 1908 - Source : https://en.wheelsage.org En 1920, Buick est l'une des sept marques constituant la General Motors. Elle s'est imposée auprès d'une clientèle bourgeoise et de professionnels libéraux, des acheteurs qui abandonnent des marques comme Chevrolet, Oakland ou Oldsmobile pour rester fidèles à Buick pendant de longues années. Malgré son succès initial, les piètres résultats de Buick se font sentir suite à la crise de 1929. En 1933, Harlow H. Curtice prend la direction de la firme avec une politique claire : proposer des véhicules " plus rapides et moins chers. " En appliquant cette stratégie avec des modèles plus abordables, Buick parvient à faire remonter ses ventes. Le millésime 1936 marque une véritable renaissance pour la marque grâce à un nouveau style de carrosseries. Pour mieux identifier cette nouvelle gamme, le constructeur introduit des noms de séries qui perdureront jusqu'en 1958.
Buick, 1938 - Copyright 1939 En 1939, la gamme Buick est structurée autour de quatre séries, allant de la plus économique à la plus luxueuse : 40 Special, 60 Century, 80 Roadmaster, et 90 Limited. Cette large offre de modèles présente un éventail de prix conséquent, s'étendant de 945 dollars pour le " Business Coupé " de base de la série Special à 2 500 dollars pour la limousine Limited à huit places. Esthétiquement, l'année est marquée par une évolution du style, notamment avec l'apparition d'une nouvelle calandre abaissée en deux parties, s'évasant en " chute d'eau " (waterfall) avec une séparation centrale et de fines barres verticales. Les ailes avant gagnent en fluidité, sans décrochement, et accueillent désormais les phares profilés qui quittent le rebord du capot moteur pour y être intégrés.
Les deux extrémités de la gamme Buick 1939 - Copyright 1940 Dans les années 1940, Buick s'impose comme le deuxième constructeur de la General Motors, juste derrière Chevrolet, et se classe souvent quatrième au niveau national, après les " trois pas chers " que sont Chevrolet, Ford et Plymouth. Pour ce nouveau millésime, la gamme se structure autour de six séries : 40 Special, 50 Super, 60 Century, 70 Roadmaster, 80 Limited et 90 Limited, cette dernière se distinguant par un empattement plus long que celui de la 80. Sur le plan esthétique, les phares sont désormais totalement intégrés aux ailes avant, tandis que la calandre adopte un nouveau style, remplaçant ses fines barres verticales par des éléments horizontaux chromés plus larges. L'année 1940 s'avère un succès historique pour Buick, avec une production record de 310 995 voitures, un volume assuré à 77 % par les séries 40 Special et 50 Super.
Buick, 1940 - Source : https://www.lov2xlr8.no 1941 Malgré le contexte international tendu où les Etats-Unis n'ont pas encore déclaré officiellement la guerre mais soutiennent déjà le Royaume-Uni et l'URSS par des ventes d'armes, entraînant la reconversion de nombreuses usines, y compris au sein de la General Motors, vers la production militaire, les ingénieurs et stylistes du groupe conservent leur élan. Les lignes des modèles évoluent : la calandre devient plus agressive et massive, les phares sont encore mieux intégrés aux ailes, et le dessin des ventilations latérales du capot est revu. Une proposition inédite fait son apparition sur les modèles Special 40A et Century : la carrosserie fastback (arrière plongeant), disponible en berline quatre portes et en coupé, qui rompt avec les " malles arrière " traditionnelles et rencontre un succès immédiat.
Désormais, les phares sont parfaitement intégrés aux ailes - Copyright Concernant la structure de la gamme, la série Limited est simplifiée en une seule série 90 , abandonnant la 80 Limited, bien que les clients fortunés puissent toujours commander des carrosseries spéciales Brunn sur son châssis. Enfin, la série Special est divisée en deux sous séries, la 40 et la 40A, se distinguant par des empattements différents, 3 mètres pour la 40 et 3,07 mètres pour la 40A.
Une calandre plus agressive et plus massive caractérise les modèles 1941 - Copyright 1942 Présenté en 1938, le prototype Y-Job de Harley Earl, chef-d'œuvre du bureau de style de la General Motors initialement non destiné à la production, a finalement eu une descendance grâce à la détermination d'Earl d'accorder une attention accrue à Buick. Les modèles commercialisés à partir du 3 octobre 1941 (millésime 1942) reflètent directement cette influence.
Buick Y-Job, 1938 - Copyright Buick continue de miser sur la ligne fastback, et sur les séries Roadmaster et Super, le design atteint son apogée : les ailes avant sont partiellement intégrées aux portières et se fondent subtilement aux ailes arrière, créant un mouvement continu du plus bel effet, illustrant l'homogénéité de la " Streamline Decade ". Cependant, sous l'effet des mesures de guerre, toutes les pièces chromées ou nickelées sont remplacées par des éléments peints à partir du 1er janvier 1942, sur ordre des autorités. La production automobile s'arrête définitivement chez Buick le 2 février, après seulement 95 000 voitures du millésime 1942 produites toutes séries confondues, et ne reprendra qu'en octobre 1945 pour le millésime 1946.
Buick Roadmaster / Super " Convertible", 1942 - Copyright 1942/45 Suite à l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, et l'arrêt immédiat de toute production automobile civile, l'ensemble des moyens industriels américains a été réquisitionné et consacré à l'effort de guerre, notamment pour répondre aux besoins en véhicules militaires et divers armements, tels que les chars et les avions.
Comme les autres constructeurs, Buick est engagé dans l'effort de guerre - Copyright 1946/48 La production automobile civile redémarre en octobre 1945. Grâce à la modernisation stylistique de 1942, le design des Buick reste suffisamment actuel, permettant au constructeur de prolonger l'utilisation de son outillage jusqu'en 1949. Si seules 2 482 voitures sortent de l'usine fin 1945, la production remonte fortement l'année suivante, atteignant 153 677 exemplaires. La gamme est simplifiée et s'articule désormais autour de trois séries distinctes par leur empattement : la 40 Special (3,07 mètres), la 50 Super (3,15 mètres) et la 70 Roadmaster (3,27 mètres), les séries Century et Limited ayant disparu.
Buick Special, 1946 - Copyright Par rapport aux modèles de 1942, la calandre est légèrement plus discrète et arbore un nouvel ornement de capot. Concernant les modèles estate (break), Buick, à l'instar de ses concurrents, sous-traite la carrosserie en bois (woodies) à des fournisseurs comme l'Iona Manufacturing Company. Disponible initialement sur la Special en 1942, le style woody est ensuite proposé uniquement sur la Super en 1946, puis sur la Super et la Roadmaster à partir de 1947. Les ventes de woodies progressent, 327 en 1942, 798 en 1946, 2 336 en 1947 (2 036 Super et 300 Roadmaster) et 2 368 en 1948 (2 018 Super et 350 Roadmaster). .
Buick 50 Super Estate Wagon, 1946 - Copyright 1949 Avec le lancement des nouveaux modèles du millésime 1949, Buick réalise une excellente performance, atteignant une production de 324 276 exemplaires et retrouvant sa place de quatrième constructeur national derrière Chevrolet, Ford et Plymouth, malgré le caractère élitiste de ses produits. Le style général est plus fin et élégant. Seule la série Special conserve, pour cette dernière année, l'ancienne carrosserie. Tous les nouveaux modèles se distinguent par l'apparition emblématique des " Ventiports " (hublots latéraux) sur les ailes avant. Cette innovation esthétique est inspirée par Ned Nickles, chef du studio de design Buick, qui avait modifié son propre cabriolet Roadmaster en y insérant des ampoules clignotantes connectées à l'allumeur, simulant un moteur surpuissant. Bien que le patron Harlow H. Curtice ait retenu l'idée, il a opté pour des ornements fixes plutôt que les flashs lumineux.
Buick Roadmaster Convertible Coupe, 1949 - Copyright L'événement majeur de 1949 est l'introduction, en milieu d'année, de la Roadmaster Riviera. Lancée simultanément avec ses cousines de chez Cadillac et Oldsmobile, la Riviera est le premier coupé sans montant latéral (hard-top) produit en masse à Détroit, initiant une nouvelle mode qui concurrencera directement les cabriolets. Produite à 4 343 exemplaires, la Riviera, tout comme le break Roadmaster à habillage bois, compte parmi les modèles les plus chers du catalogue. La production de woodies demeure soutenue (2 500 unités), même si la présence du bois sur les côtés est désormais réduite, le woody restant une icône de confort et de réussite sociale.
Buick 1949 - Copyright 1950/53 La structure de la gamme demeure identique durant cette période, avec trois séries, 40 Special, 50 Super et 70 Roadmaster. La Special est retouchée en 1950 pour s'accorder à l'aspect des autres séries, tout en étant bien placée en prix. L'objectif de Buick est de déloger Plymouth à la troisième place des ventes sur le marché US. En dehors du niveau de finition et d'équipement, selon les années, les différences entre les trois séries portent sur la longueur de l'empattement (quatre longueurs par exemple en 1951) et sur la puissance des moteurs, de 110 à 152 ch en 1950, de 120 à 188 ch en 1953. Buick qui ne proposait jusqu'en 1952 que des 8 cylindres en ligne équipe dès 1953 les versions Super et Roadmaster d'un nouveau V8.
Buick 1950 - Source : https://www.lov2xlr8.no Si 1949 a été l'année des hublots, 1950 est celle de la généralisation de la décoration façon hallebarde, un motif latéral plongeant découvert en 1949 sur la Riviera. Une des autres caractéristiques de style de cette année 1950 est l'adoption d'une impressionnante calandre édentée. Jamais un constructeur n'a osé produire une calandre aussi grimaçante, une espèce de gueule béante ouverte sur neuf dents meurtrières, prêtes à déchiqueter tout ce qui passe à leur portée. Cette calandre sera adoucie en 1951, pour cause notamment de prix de revient élevé. Peu de nouveautés en 1952, les modèles ressemblent à ceux de 1951.
Buick 1951 - Source : https://www.lov2xlr8.no En 1950, la plus économique des Special est la " 2-door, 3-passenger Jetback Coupe ". Ces voitures souvent désignées sous le terme de " Business Coupe " sont des engins peu coûteux plutôt destinés aux professionnels, comme les représentants de commerce qui voyagent beaucoup. Ce sont des coupés fermés, dotés de selleries robustes, sans beaucoup de chromes ni de baguettes, avec un équipement réduit : un seul pare-soleil, pas de cendrier ni d'allume-cigares ... Dans la plupart des cas, le plancher arrière est libre pour le chargement des valises d'échantillons et autres bagages. Au fil du temps, le terme pour désigner ces autos va évoluer en " Utility Coupe ", Business Sedan " ou " Fleet Special ".
Ni chromes, ni baguettes ni enjoliveurs pour cette 2-door Jetback Coupe de 1950 - Copyright Le hard-top Riviera, pionnier de la formule, se démocratise et devient disponible dans la série Super en 1950, puis dans la série Special en 1951. Le style et la désignation Riviera sont aussi appliqués à la Roadmaster en 1950 et à la Super en 1951 en conduite intérieure quatre portes. Buick dévoile deux concept cars en 1951, la Le Sabre et l'XP-300. L'une et l'autre sont de véritables bancs d'essai roulants au service de quelques idées nouvelles. Elles reçoivent un V8 expérimental en aluminium de 3,5 litres, doté d'un compresseur type Roots, qui délivre 300 ch, une puissance extraordinaire pour l'époque. Le seul inconvénient est que ce moteur fonctionne avec un mélange de méthanol et d'essence difficile à trouver dans les stations-service. La Le Sabre reçoit un pare-brise enveloppant et des pare-chocs Dagmar (en référence au nom de scène de la vedette Virginia Ruth Egnor, dotée d'une plantureuse poitrine ...). La XP-300 a une calandre concave et des logements de phares habillés d'une maille métallique qui réapparaîtront les modèles 1954.
Buick Le Sabre, 1951 - Copyright La Skylark de 1953, qui voit le jour dans la série Roadmaster, fait partie de ces études de style menées par Harley Earl. Elle a été conçue pour séduire la clientèle la plus large possible. Plutôt que d'être un modèle sport à deux places, catégorie qui représente une part infime du marché, c'est essentiellement la version raccourcie et abaissée du cabriolet standard avec un pare-brise et une capote abaissés de dix centimètres. D'aspect plus net que les autres Buick, la Skylark privée de hublots adopte par ailleurs des roues à fils chromées Kelsey-Hayes qui commencent à devenir très à la mode chez tous les constructeurs. Le millésime 1953 est le dernier chez Buick pour le break avec décoration bois. Une page de l'histoire automobile se tourne. La vague des breaks tout acier va tout balayer sur son passage.
Buick Skylark, 1953 - Source : https://en.wheelsage.org Buick a produit 552 827 voitures en 1950, 404 695 en 1951, 321 048 en 1952 et 485 353 en 1953. Durant ces quatre années, Buick s'est maintenu au quatrième rang des marques américaines, sans jamais accéder à la troisième place visée. 1954 Pour 1954, les caisses sont redessinées, elles sont plus longues et plus larges, et adoptent un pare-brise panoramique. Dans la série 40 Special, un V8 remplace l'ancien 8 cylindres en ligne. Une quatrième série, la 60 Century, est réintroduite (elle avait disparu en 1941), pour s'intercaler entre les 50 Super et 70 Roadmaster.
Couverture du catalogue Buick 1954 - Copyright L'empattement mesure 122 pouces (3,10 mètres) sur les 40 Spécial et 60 Century, et 127 pouces (3,22 mètres) sur les 50 Super et 70 Roadmaster. La cylindrée du V8 de la Special est de 4 300 cm3 pour une puissance qui s'échelonne de 143 à 150 ch. Les autres modèles continuent avec un V8 5 300 cm3 de 177 à 200 ch.
Buick Roadmaster Riviera Sedan, 1954 - Copyright La Skylark, auparavant intégrée à la série 70 Roadsmaster, devient à elle seule une nouvelle et cinquième série pour ce millésime 1954 : la 100 Skylark. Elle est d'un aspect plus standard, et son prix est passé de 5 000 à 4 483 dollars. Son empattement de 122 pouces la rapproche davantage de la série Century que de la Roadmaster. Elle se singularise par la présence d'ailerons rapportés et de passages de roues semi-circulaires comme ceux du concept car Wildcat II de 1954. Mais cette version impressionne moins le public, et Buick n'en vend que 836 exemplaires, contre 1 690 l'année précédente, avant d'arrêter cette version pour 1955.
Buick Skylark 100, 1954 - Copyright Désormais, les breaks Buick sont " all steel " (tout acier), et donc forcément moins chers. Plymouth a été le précurseur en 1949, en proposant le premier break américain tout acier. La nouvelle ligne 1954 permet aux ventes de Buick d'augmenter avec 531 463 unités. Le constructeur atteint enfin la troisième place du marché derrière Chevrolet et Ford, et devant Plymouth, une place qu'il avait perdu depuis 1931. 1955 Le style de Buick évolue. Les ailes arrière s'envolent pour former un logement pour les feux et la grille de calandre se fait plus discrète, alors qu'au contraire les pare-chocs s'épaississent avec deux gros obus proéminents.
Buick, 1955 - Copyright En 1955, année record de la décennie pour les productions de Détroit, le modèle d'accès à la marque, la série 40 Special fait un carton. Sur 737 035 Buick assemblées cette année-là, 381 249 sont des Special, dont 155 818 hard-tops Riviera Coupe (deux portes), la version la plus populaire. Les ventes sont soutenues par un accroissement des puissances. Buick produit cette année-là sa huit millionième voiture. Il faudra attendre 1973 pour que le constructeur puisse afficher des chiffres de ventes supérieurs à ceux du millésime 1955.
Buick Riviera Hard-top Coupe, 1955 - Copyright Au milieu de l'année arrive la quatre porte hard-top Riviera dans les séries Special et Century à empattement de 122 pouces. Indiscutablement, la General Motors mène le bal, et les autres constructeurs tentent de suivre. Buick devient le plus grand producteur de carrosseries hard-top avec la millionième voiture de ce style produite au cours de l'année. Le " hard-top " made in America n'a rien à voir avec celui que nous connaissons en France. Il s'agit d'un toit rigide qui fait corps avec la voiture, et non d'un toit rigide amovible comme chez nous. 1956 Seule la face avant bénéficie d'un léger lifting. La carrosserie hard-top Sedan (quatre portes) Riviera est désormais disponible dans les séries 50 Super et 70 Roadmaster à empattement long. Pour le reste, la structure de la gamme est identique à celle de l'année précédente. Côté motorisation, les Buick n'ont jamais été aussi puissantes. La Special dispose de 220 ch, et toutes les autres versions de 255 ch.
Buick Riviera Hard-top Coupe, 1956 - Copyright Les Buick de 1956 se vendent moins bien que celles de 1955. Le ciel n'est plus aussi serein au-dessus de Flint. Depuis quelque temps, les Buick sont sujettes à des faiblesses chroniques. Les ponts arrière digèrent mal la puissance et les freins ont tendance à faiblir. Buick, trop soucieux de la quantité, semble avoir relâché son attention sur la qualité. Mal lui en a pris car la clientèle grogne de plus en plus fort. Après les années glorieuses, Buick va s'enfoncer dans le cauchemar. 1957 Jusqu'alors, Buick proposait un break 4 portes de forme classique, avec montant latéral entre les portes avant et arrière. Désormais, il commercialise également une version sans montant, baptisée Caballero, disponible sur les 40 Special et 60 Century.
Buick Caballero, 1957 - Source : https://www.oldcaradvertising.com La gamme 1957 adopte des carrosseries plus basses et plus longues. Les thèmes sont les mêmes que ceux du millésime précédent, mais accentués. Mais le public n'accroche plus. Il reproche aux Buick leur nouvelle lunette arrière en trois parties, vieillotte, et la pointe très prononcée du pare-brise panoramique, qui rend difficile l'accès aux places avant. Malgré cela, un dispendieux réoutillage s'est avéré indispensable pour produire ces carrosseries inédites.
Buick Century Riviera, 1957 - Source : https://www.oldcaradvertising.com Une cinquième série vient se positionner au-dessus de la 70 Roadmaster. Il s'agit de la 75 Roadmaster, qui inclut tous les éléments de luxe possibles, à l'exception de la climatisation. Deux carrosseries sont proposées : Riviera Hard-top Sedan et Riviera Hard-top Coupe. Pendant que Buick souffre commercialement, Chrysler rencontre un franc succès avec ses voitures dessinées par Virgil Exner, tandis que Plymouth a repris sa troisième place (perdue en 1954) grâce à de nouvelles carrosseries au style dépouillé qui plaisent à un large public. 1958 Buick propose un nouveau design pour ce millésime. La grille de calandre est composée d'une multitude de petits carrés chromés (160 exactement), appelés " drawer pulls " (tirette de tiroir), et elle est surmontée de deux doubles phares. Une décoration d'ailes et de portes arrière avec des variantes selon les modèles complète le décor.
Buick, 1958 - Copyright Les peintures sont de type " Lucite ", un émail acrylique mis au point par les ingénieurs de Du Pont. Elles sont supposées résister trois fois plus longtemps face aux intempéries, tout en conservant leur brillant même lorsque les laques ordinaires sont déjà ternies. La " Lucite " permet l'élaboration de nouvelles nuances et d'effets de couleur inédits. La profondeur des teintes est remarquable. La Roadmaster 70 disparaît de la gamme. Par contre, Buick introduit au sommet la série Limited 700, en versions Riviera Hard-top Sedan, Riviera Hard-top Coupe et Convertible Coupe. On la distingue entre autres excès par ses douze ouvertures verticales sur les ailes arrière et par ses feux protégés par de petites barres chromées.
Buick Limitd Convertible Coupe, 1958 - Copyright Aucune Buick ne se vend bien cette année-là. Mais cette déconfiture doit autant au contexte économique qu'au manque d'intérêt du public pour les Buick. Avec une chute de production de 424 049 voitures en 1957 à 240 660 en 1958, Buick perd sa quatrième place au profit d'Oldsmobile. 1959 Pour la première fois depuis 1939, les dénominations des séries changent totalement. Les Special, Century, Super et Roadmaster cèdent la place aux Le Sabre, Invicta, Electra et Electra 225 (le nombre 225 désignant la longueur de la voiture en pouces, soit 5,72 mètres). L'Electra et l'Electra 225 disposent d'un empattement plus long de 8 centimètres. La Le Sabre est dotée d'un V8 de 6 litres et 250 ch et les trois autres modèles d'un V8 de 6,5 litres et 325 ch.
Buick Electra 2-door Hardtop, 1959 - Source : https://en.wheelsage.org La fin de la décennie met un terme au style éclatant et prestigieux des années cinquante pour un retour à la simplicité. Le dessin des Buick 1959 est totalement repensé. Les lourdeurs de la saison précédente sont gommées. On remarque un bord des ailes avant relevé au-dessus des phares, et des ailerons longs et fins qui contribuent à l'originalité de la nouvelle ligne, et qui préfigurent le style des prochaines Buick. L'une des optiques est plus haute que l'autre, et une baguette fait astucieusement presque entièrement le tour de la voiture, soulignant un côté, puis le bord du capot, avant de repartir de l'autre côté.
Buick Invicta Sedan, 1959. Les Buick
abandonnent les lourdeurs pour un style plus aéré Sur les 284 248 Buick produites durant ce millésime, 58 % sont des Le Sabre, les autres séries se répartissant respectivement 18.6, 15.6 et 7.8 % des ventes. Le modèle le plus économique, la Le Sabre Sedan deux portes, est affiché à 2 740 dollars ; le plus coûteux, l'Electra 225 Riviera, vaut 4 300 dollars. En 1958, Buick produit près de trois fois moins de voitures qu'en 1955. Alors que ce constructeur avait acquis la troisième place du marché US en 1954, il se traîne en 1959 à la septième position. Une part importante de la clientèle américaine se lasse de ces mastodontes de plus en plus grands, de plus en plus lourds, de plus en plus gourmands. Pour compenser cette chute des ventes, parallèlement aux productions 100 % made in USA, le réseau Buick vend depuis 1958 un nombre croissant d'Opel importées d'Allemagne. Par ailleurs, dans le plus grand secret, le bureau d'études de la marque prépare l'avenir, sous la forme d'une compacte, qui est planifiée à l'horizon 1961.
Buick Invicta 2-door Hardtop, 1959 - Le Sabre, Invicta et Electra
... 1960
Buick Electra 225 4-door Hardtop, 1960 - Copyright Buick ne cesse de décliner commercialement, et se place en neuvième position des constructeurs US, avec 255 000 voitures vendues en 1960. La structure de la gamme est inchangée. Cette année, les Le Sabre, Invicta, Electra et Electra 225 ne subissent qu'un léger lifting.
Buick Invicta 2-door Hardtop, 1960 - Copyright Après avoir traversé une mauvaise passe commerciale au tournant des années 1950 et 1960, Buick connaîtra un renouveau spectaculaire durant la décennie suivante. Cette progression , qui hissera la marque à la cinquième place des ventes américaines à la fin des années 60, sera assurée par une double stratégie : le lancement réussi de la compacte Special et la popularité soutenue des modèles Buick de grand format. |