La Revue de l'Automobile Historique / Automobile Historique


Du numéro 1 au numéro 11, format 230 x 300, 60 francs


Le premier numéro de La Revue de l'Automobile Historique paraissait pour la période de mars / avril 2000. De format 230 x 300, ce bimestriel se présentait avec un dos carré et une couverture en papier glacé. Vendue 60 francs (équivalent de 11,50 euros en 2014), il s'agissait d'une publication relativement coûteuse, si on compare son prix aux 38 francs exigés alors en kiosque pour un Automobiles Classiques, ou aux 31 francs d'un Automobilia, qui étaient par contre l'un et l'autre des mensuels.

François Dulac, le directeur de la publication, imprimeur de profession, annonçait dans son premier édito vouloir travailler essentiellement à partir et autour des archives de Serge Pozzoli, décédé en 1992. Celui-ci était un précurseur dans le domaine de la collection d'automobiles anciennes, mais aussi et surtout un immense historien qui mit ses archives au service d'un mensuel bien connu, le Fanatique de l'Automobile, qu'il dirigea.

Clairement, La Revue de l'Automobile Historique était orientée vers des articles historiques sur la compétition et la course, un créneau plutôt pointu, pas vraiment grand public, où ce titre ne rencontrait aucune concurrence significative. Cette publication offrait des textes qui étaient le fruit d'un travail " sérieux, documenté et soigné ", dixit François Dulac. Elle tenait, tout au moins à ses débuts, ses promesses. Flavien Marçais, le rédacteur en chef, bien connu dans le petit monde des VEC, était assisté par quelques " plumes " : Pierre Abeillon, Yves Kaltenbach, Maurice Louche, Frédéric Veillard ...

L'iconographie était exceptionnelle. Les photos étaient contemporaines quand il s'agissait d'essais d'anciennes (il y en avait dans chaque numéro) et d'époque quand les rédacteurs s'intéressaient à tel ou tel évènement, à telle ou telle personnalité du passé ...

La Revue de l'Automobile Historique n'avait pas l'ambition première de s'intéresser aux voitures de tourisme aussi prestigieuses soient-elles. Cela ne l'empêchait pas de proposer quelques articles fort documentés sur la Chrysler Airflow, les Pegaso, la Tracta, la Cisitalia ...

Les biographies proposées dans chaque numéro s'avéraient passionnantes, qu'il s'agisse de celle de Robert Benoît, Paul Frère, Guy Moll, Carlos Pace, Nino Farina, Mauro Forghieri, Rob Walker, Jo Siffert, Gordon Murray, Ferrucio Lamborghini ou Louis Chiron (pour ne citer que celles parues dans les premiers numéros).

Les évènements du moment concernant les anciennes faisaient l'objet de reportages : le Monte Carlo historique, le Goodwood Revival, le Tour d'Espagne Classique, etc ... La Revue de l'Automobile Historique s'intéressait aussi aux courses du passé : le GP d'Allemagne 1957, le GP de Monaco 1952, le GP de l'ACF 1954, la Targa Florio 1973, les 1000 km de Paris 1962, le Tour Auto 1971, etc ...

Dans chaque numéro, un dossier majeur sur tel ou tel sujet pouvait compter de vingt à trente pages. Citons à titre d'exemple ceux consacrés aux Matra sport prototype, aux Lotus 25 et 33, aux monoplaces Ferrari 1957/1960, aux créations d'Amédée Gordini, etc ... Curieusement, à l'image des périodiques pour jeunes publics, un poster détachable était inséré dans chaque numéro (jusqu'au numéro 13 inclus).

Ce magazine se maintenait sous cette forme et à ce prix jusqu'au numéro 11 de novembre / décembre 2001, avec une couverture au fond bleu, et une pagination comprise entre 116 et 132 pages. Le titre de la publication devenait tout simplement Automobile Historique (au singulier) à partir du numéro 9. Sébastien Dulac reprenait alors le flambeau d'éditeur du titre en remplacement de son père François.

La Revue de l'Automobile Historique devient Automobile Historique à partir du numéro 9

NB : Il ne faut pas confondre La Revue de l'Automobile Historique et Automobile Historique (au singulier) avec Automobiles historiques (au pluriel), dont trois numéros furent proposés en kiosque entre février et juin 1999, sous la responsabilité de Flavien Marçais.


Numéro 12, format 230 x 300, 40 francs


Ce numéro de transition abandonnait la traditionnelle couverture bleue, pour une photo pleine page d'une Corvette Sting Ray 63 et d'une Jaguar Type E. Avec toujours une pagination conséquente de 116 pages, le prix de vente était ramené à 40 francs. Automobile Historique " changeait son prix mais pas sa valeur ".

Automobile Historique numéro 12


Du numéro 13 au numéro 51, format 210 x 285, 60 francs


Changement de cap à partir du numéro 13 de mars 2002. Flavien Marçais n'était plus de la partie. Le format se réduisait au 210 x 285, mais la pagination restait égale ou supérieure à la centaine de pages. Le prix de vente en kiosque à 6 euros allait demeurer stable jusqu'au dernier numéro. Avec ce numéro 13, Automobile Historique adoptait un nouveau rythme mensuel, à l'exception d'un numéro double chaque année en juillet août. La maquette était remaniée, et la ligne éditoriale se voulait " plus vivante ".

Dans le numéro 13 de la nouvelle formule, les sujets restaient nombreux et travaillés : portrait de François Cevert, essai de la Jaguar Mk 2 Tour de France, l'histoire des Vanwall, le circuit de Charade, essai de la MG KN 6, le moteur BRM 16 cylindres en compétition, l'histoire de l'Asa, etc ... 

Automobile Historique numéro 13

Une évolution minime intervenait à partir du numéro 33, avec un logo partiellement retravaillé en page de couverture, dans le souci " de mieux faire ressortir l'objectif majeur de la publication : sa vocation historique ".

Automobile Historique numéro 33

Une signature illustre rejoignait Automobile Historique à partir de numéro 47 : José Rosinski. Il prenait alors le rôle de l'essayeur, et nous donnait ses impressions au sujet de différentes automobiles : Jaguar E Low Drag, Matra MS 650, Porsche 904 GTS, Inaltera, Alfa SZ-SS. Sa collaboration fut hélas de courte durée. Un tel gage de sérieux et de crédibilité était évidemment mis en avant par Sébastien Dulac, et le nom du pilote et journaliste apparaissait en page de couverture de manière assez évidente.

Automobile Historique semblait depuis peu se débattre dans les difficultés, avec des abonnés qui ne recevaient plus leur revue régulièrement, une arrivée tardive en kiosque à mettre peut-être en corollaire avec une impression réalisée pour les numéros 50 et 51 en Lituanie et non plus au sein de la Sodim (Société Dulac Imprimerie) à Pacy-sur-Eure, l'impossibilité pour le magazine de pouvoir compter sur cet imprimeur proche de la famille éditrice qui lui accordait sans doute quelques avantages, l'apparition incompréhensible d'un unique numéro hors-série en juillet 2005 qui avait toutes les apparences d'un numéro régulier, un glissement vers des pages " people " consacrées à des personnalités féminines (Eloïse Caron, Paloma Picasso, Tara Agace ...) qui agacèrent de nombreux lecteurs, un traitement des sujets qui devenait de plus en plus critiquable, un appauvrissement croissant du contenu après le départ des meilleurs rédacteurs ...

Le dernier numéro d'Automobile Historique, le 51, était daté pour les deux mois de novembre et décembre 2005. Il traitait notamment des sujets suivants : le duel Zagato Bertone avec les Giulietta SZ et Giulia SS, Claude Sage, le GP d'Allemagne 1935, Carlos Reutemann, Hellé Nice, Malcolm Campbell et le 8ème Goodwood Revival. Bien qu'annoncé sur le site internet d'Automobile Historique à l'époque, le numéro 52 n'arriva jamais en kiosque ni chez les abonnés.

Automobile Historique, après bien d'autres titres, était victime à l'ère d'internet des aléas du difficile métier de l'édition papier. Ce bimestriel ne pouvait pas compter comme Outre-Manche sur la ferveur d'un public fidèle, qui soutient sans peine des titres comme Classic & Sports Cars, Classic Cars ou Octane.

En France, faute d'un lectorat insuffisant en nombre, les publications réservées aux vrais passionnés, aux fanatiques, aux amateurs pointus, peinent à survivre, en témoigne par exemple dans un registre légèrement différent la fin du magazine Automobilia, ou plus récemment celui de l'édition française d'Octane. Au lieu de nous proposer toujours les mêmes sujets sur la Traction, la Jaguar E ou la 300 SL, un éditeur trouvera-t-il un jour les rédacteurs compétents et un public suffisant en nombre pour faire vivre un magazine qui sache nous proposer " autre chose ". Il reste tant à écrire sur les hommes qui ont fait évoluer l'automobile au 20ème siècle, qu'il s'agisse des capitaines d'industrie, des ingénieurs, des designers ... Nombre de petites marques demeurent méconnues. Les analyses concernant les répercussions économiques et sociales de ce nouveau mode de transport restent trop rares, etc ...

Automobile Historique numéro 51

Il est encore possible de nos jours de reconstituer sans trop de difficulté une collection complète de La Revue de l'Automobile Historique et d'Automobile Historique. Privilégiez les lots complets ou partiels, quitte à compléter la collection en achetant à l'unité les derniers numéros qui vous manquent. Vous en trouverez à petit prix sur " le bon coin " (3/4 euros), ils sont généralement plus chers sur " ebay ". Les douze premiers numéros semblent les plus difficiles à trouver. Un budget proche de 300 euros semble un minimum pour cet ensemble. Dépasser les 500 euros serait excessif.

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