Toyota 2000 GT
L'impact de la présentation de la 2000 GT est considérable sur le public. La silhouette basse et le long capot moteur sont dans l'air du temps. La face avant adopte des lignes relativement complexes, avec des phares escamotables et de gros projecteurs sous globes. Le dessin de la 2000 GT est souvent attribué au comte Albert Goertz. Le sujet a toujours prêté à débat. Plus sûrement, ses lignes seraient signées Saturo Nozaki, du bureau de style Toyota, qui a participé à l'équipe chargée de mener à bien le projet. Sans doute a t'il été influencé par la Jaguar Type E dont les dimensions sont toutefois plus conséquentes : plus longue de 27 cm, plus haute de 6 cm et plus large de 5 cm.
La voiture a été imaginée comme une vitrine du savoir-faire de Toyota, qui veut prouver au monde entier qu'il est capable de rivaliser avec les plus grands industriels occidentaux. La Toyota 2000 GT emprunte des idées à la Lotus Elan britannique, en copiant sans retenue son châssis-poutre, ses suspensions et ses freins. Dès le départ, il a été envisagé de la produire en série. Cela ne devait pas demeurer un simple " show car ". Elle est animée par un six cylindres de 1988 cm3 et 150 ch, dérivé de celui équipant la Toyota Crown. La conjugaison de cette mécanique avec des formes aérodynamiques et un soubassement caréné permet à la 2000 GT d'atteindre 220 km/h. Toyota a plus lancé la 2000 GT pour accroître sa renommée que pour gagner de l'argent. Outre quelques compétitions nationales où elle va s'illustrer, la 2000 GT aura les honneurs du cinquième opus de James Bond, époque Sean Connery, connu en France sous le titre " On ne vit que deux fois ", dont la majeure partie de l'histoire se déroule au Japon. Le réalisateur a retenu une carrosserie de type cabriolet jamais commercialisée. Deux exemplaires sont assemblés pour les besoins du film. Au regard des retombées médiatiques prévisibles, Toyota ne s'est pas longtemps fait prier pour fournir ses autos.
La 2000 GT " de série " n'a été construite qu'avec le volant à droite, ce qui en a forcément restreint la diffusion. Cela prouve bien les ambitions commerciales limitées de Toyota pour sa GT. Son habitabilité réduite la destinait plus au gabarit des Orientaux qu'à celui des cow-boys d'Amérique. Elle sera commercialisée à 351 exemplaires entre 1967 et 1970. Malgré sa présence dans un James Bond, ses ventes se sont vite essoufflées. Quelques unités (4 ou 7 selon les sources) ont été vendues en France par un importateur à l'existence éphémère, Louis Blanc Automobiles, plus une cinquantaine aux Etats-Unis, et les autres au Japon. La voiture en dehors d'un prix de vente forcément élevé a souffert d'une image floue. Jaguar, Ferrari ou Porsche sont alors plus solidement installés sur le marché des GT. La 2000 GT a toutefois ouvert la voie à une autre sportive, la Celica de 1970, dont les ambitions internationales furent d'une autre envergure.
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