Renault Express

 


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Dans les années 1980, alors que les fourgons Renault 4 F4 et F6 deviennent obsolètes, la Citroën C15, lancée en 1984, s'impose comme une concurrente plus moderne, plus spacieuse et dotée de moteurs plus performants, tant en essence qu'en Diesel. Pour conserver sa place sur le marché des utilitaires et dans les flottes de grands groupes comme La Poste ou EDF, Renault lance l'Express.

Ce modèle est nommé Rapid en Allemagne et Extra en Grande-Bretagne, où le nom Express est déjà utilisé par Talbot. Dès le départ, la Renault Express séduit grâce à une gamme étendue et sa robustesse, comparable à celle de la C15. Au fil des ans, elle va se moderniser, avec des moteurs plus puissants et des finitions plus haut de gamme.

Renault 4 F4 / Renault Express - Collection ALR

L'Express est conçue sur une base de Supercinq, mais avec un empattement allongé à 2,58 mètres, contre 2,40 mètres pour la Supercinq. De la Supercinq ne sont conservées que les portières avant et le pare-brise. La carrosserie monocoque utilise des corps creux, ce qui la rend à la fois plus robuste et offre une charge utile plus importante. Pour une meilleure protection en cas de chocs à faible vitesse, les boucliers avant et arrière sont fixés sur des absorbeurs de chocs. Des éléments en polypropylène protègent également les côtés du véhicule, sauf sur la version de base.

" Contrairement à de nombreux véhicules du même type, l'Express n'est pas née du mariage difficile entre un avant de berline et une caisse. Ainsi, l'utilisateur a moins le sentiment de rouler en camionnette. La ligne est fluide, sans décrochement sur les côtés entre les portes avant et la cellule arrière. La caisse est ainsi moins sujette aux chocs ". Cet extrait d'une brochure Renault critique indirectement la Citroën C15, dont l'avant de Visa est moins harmonieux.

Renault Express - Collection ALR

La Renault Express a transformé le marché des utilitaires légers en alliant le style et le confort d'une voiture particulière à la fonctionnalité et la robustesse d'un véhicule utilitaire. Sa popularité fut telle qu'elle a continué à être produite en Amérique du Sud jusqu'en 2001. En France, elle a même coexisté pendant trois ans avec son successeur, le Kangoo, lancé en 1996.


AM 1986


La Renault Express est commercialisée en novembre 1985 pour le millésime 1986.

Trois carrosseries sont proposées :

- La Tôlée est disponible avec ou sans fenestron fixe, et peut recevoir un marquage publicitaire.
- La Vitrée ne dispose que de deux places assises, et laisse apparaître le chargement.
- Le Break est destiné aux familles, et propose cinq places grâce à sa banquette arrière, et un vitrage latéral complet à ouverture coulissante. Cette formule n'a pas été inventée par l'Express, la Renault 4 F4 l'ayant déjà proposée.

Le volume utile de la Tôlée est de 2,6 m3, celui de la Vitrée et du Break de 2,5 m3.
La version Tôlée avec le 956 cm3 est dépourvue de protections latérales.
Des points d'arrimage et une protection constituée de deux tubes verticaux sont installés dans les Tôlée et Vitrée.

Renault Express Tôlée sans protection latérale, Express Tôlée avec fenestron, Express Vitrée avec girafon, et Express Break pour les familles - Source : https://en.wheelsage.org

Trois moteurs :

- 956 cm3, 37 ch Din, essence ordinaire, 118 km/h
- 1 108 cm3, 47 ch Din, super carburant, 128 km/h
- 1 595 cm3, 55 ch Din, Diesel, 132 km/h

Brochure Renault Express, AM 1986 - Collection ALR

La charge utile de la Renault Express varie de 475 à 525 kg en fonction des versions. De série, le véhicule est équipé d'une boîte à 4 vitesses, mais une version à 5 vitesses est disponible en option pour les moteurs 1 108 cm3 et 1 595 cm3. D'autres options sont proposées en fonction de la carrosserie et du moteur, incluant la lunette arrière dégivrante, le girafon arrière, des sièges avec un garnissage mixte en tissu " arc-en-ciel " et simili-cuir, une peinture métallisée, un équipement radio, et une cloison de sécurité, soit complète, soit partielle.

Cette publicité presse est parue en 1986 dans l'Usine Nouvelle, et s'adresse donc aux professionnels

En 1986, la Renault Express électrique est un projet pionnier et avant-gardiste. Loin d'être un véhicule de grande série, il s'agit d'un modèle expérimental issu des recherches de Renault sur l'électrification, débutées dès les années 1970. Produite en très faible quantité, la Renault Express électrique est principalement utilisée pour des tests et équipe les flottes d'entreprises ou d'administrations comme La Poste ou EDF, qui s'intéressent à cette technologie. L'un de ses principaux atouts est la facilité de conduite. Sans levier de vitesse ni embrayage, le conducteur sélectionne simplement la marche avant ou arrière et accélère. Toutefois, ses performances sont modestes, limitées par la technologie des batteries. Sa vitesse maximale et son autonomie conviennent uniquement à des trajets courts en milieu urbain. Son poids total est de 1 150 kg, soit 300 kg de plus que la version essence. La charge utile chute à 300 kg. Son autonomie est de 120 km à 60 km/h, et 100 km en ville.

Quelques entreprises, notamment EDF, ont utilisé des Express électriques, mais cette production est restée très confidentielles - Source : https://en.wheelsage.org


AM 1987


Une quatrième motorisation, le moteur 1 397 cm3 de 60 ch Din, fait son apparition. Grâce à ce moteur, la version Tôlée peut atteindre une charge utile de 575 kg, soit 50 kg de plus que la version Diesel, et une vitesse de pointe de 140 km/h.

De la Renault 4 F4 aux Renault Master, en passant par les Renault 5 Société, Express, 11 Société, Cherokee, et Trafic, Renault annonce offrir 82 utilitaires différents, de 1,1 à 12,8 m3 de volume utile. Brochure Renault Utilitaires, AM 1987 - collection ALR.

Le lancement commercial de l'Express est un véritable succès : en 1986 et 1987, elle s'empare de près de 17 % du marché français. Le modèle est plébiscité par les professionnels, puisque 90 % des Express vendues sont à usage utilitaire. La version Break ne représente donc que 10 % des immatriculations.

Le tableau de bord de conception simplifiée présente divers rangements, des aérateurs et un combiné d'instruments réduit au tachymètre, à la jauge carburant, à la montre, avec quatorze témoins lumineux circulaire ! Renault Express, AM 1987 - Collection ALR

Renault met en avant l'intérieur de l'Express, soulignant le style de la planche de bord et de la console centrale, qui rappellent ceux d'une berline (avec emplacements pour haut-parleurs et radio). Le constructeur vante également le silence et la qualité des équipements du poste de conduite. Cependant, il choisit de ne pas mentionner l'absence d'appuie-tête et la présence d'une sellerie en skaï noir, moins confortable et moins moderne.

En option, une capucine est installée au-dessus du pare-brise et de la porte droite. C'est une vaste tablette de rangement qui peut accueillir par exemple un radio-téléphone. Renault Express, AM 1987 - Collection ALR

Le girafon est une option. Il s'entrebâille de 30 degrés, et est dégondable, tandis que la barre supérieure d'arrêt des portes est amovible pour faciliter le chargement. Renault Express, AM 1987 - Collection ALR


AM 1988 à 1991


En juin 1977, Renault rénove sa gamme de breaks pour répondre aux critiques de la presse. Le modèle existant est rebaptisé Combi, et trois nouvelles versions haut de gamme font leur apparition : les GTC, GTL et GTD. Ces véhicules se distinguent par un intérieur soigné, avec moquette à l'avant et à l'arrière, garnissage des côtés et du pavillon en tissu, et des sièges habillés de drap. L'équipement est à la hauteur des ambitions : un compteur kilométrique journalier, un allume-cigare éclairé, le dégivrage des vitres arrière, un feu arrière de brouillard, une montre, un vide-poche fermant à clé, un pré-équipement radio avec deux haut-parleurs, et des enjoliveurs de roue aérodynamiques. Les sièges avant, inclinables et rabattables vers l'avant pour faciliter l'accès, conservent la position choisie.

La version familiale a le droit à ses propres brochures. Renault Express Break, AM 1987/88, juin 1987 - Collection ALR

Les espaces de rangement sont nombreux : un bac au-dessus du conducteur, des poches à filet à l'arrière et un coffre de 0,7 m³ derrière la banquette arrière, qui peut être rabattue. Ces versions sont proposées avec trois motorisations : un moteur essence de 1 108 cm3 pour la GTC (5 CV ou 4 CV avec la boîte 5 vitesses), un moteur essence de 1 397 cm3 pour la GTL (6 CV), et un moteur Diesel de 1 595 cm3 pour la GTD (5 CV).

L'Express Break allie les avantages d'une banquette arrière pour la famille et d'un girafon pour les planches de surf, hérité de la Renault 4 F4.  - Source : https://en.wheelsage.org

En octobre 1987, l'offre est complétée par un pick-up, disponible avec les moteurs essence 1 108 cm3 ou Diesel 1 595cm3. Son train arrière est renforcé pour supporter une charge utile plus importante. La zone de chargement mesure 1,75 mètre de long et 1,20 mètre de haut sous la bâche. La fabrication de ce pick-up est confiée à la carrosserie Durisotti, une entreprise familiale de Sallaumines spécialisée dans l'aménagement de véhicules utilitaires. Cette collaboration, qui permet à ce pick-up d'être le seul dérivé produit par Renault à figurer au catalogue, s'achèvera en juillet 1995.

Renault Express Pick-up Durisotti, AM 1988 - Source : https://en.wheelsage.org

En avril 1988, deux séries limitées de la Renault Express sont lancées en France : l'Extra et la Prima. L'Extra est une version tôlée produite à 1 000 exemplaires, caractérisée par un fenestron et un girafon, et une carrosserie de couleur bleue. La Prima, quant à elle, est une version vitrée, produite à 800 exemplaires, dans une teinte gris métallisé. Ces deux modèles partagent un équipement commun : un autoradio, des enjoliveurs de roue, et des logos distinctifs " Extra " et " Prima " au-dessus du pare-brise. Elles sont disponibles avec deux motorisations : essence de 1 108 cm3 et Diesel de 1 595 cm3. Les prix pour les versions essence sont de 53 547 francs pour l'Extra et de 56 453 francs pour la Prima. Pour les versions Diesel, les prix s'élèvent à 61 256 francs pour l'Extra et à 64 044 francs pour la Prima.

Renault Express Extra et Prima - Collection ALR

L'association entre la Renault et Darty est notable dans l'histoire publicitaire française. La Renauilt 4, puis la Renault Express ont été utilisées par l'enseigne Darty comme véhicule de service pour ses livraisons et dépannages. Ces véhicules ornés du logo de la marque, étaient souvent mis en scène dans les publicités de Darty. Cette collaboration a visuellement lié la Renault Express à la promesse de service et à l'identité de l'entreprise, contribuant à ancrer son image de marque auprès du public. L'Express est ainsi devenue un support visuel récurrent associé au " contrat de confiance " de Darty.

Publicité presse Darty, environ 1988

En 1989, la Renault Express est le leader incontesté du marché français des véhicules utilitaires légers, s'adjugeant plus de 50 % des ventes. La Citroën C15 la suit derrière avec environ un tiers du marché, tandis que la Fiat Fiorino se positionne à la troisième place avec près de 5 % des ventes. Les autres modèles, comme la Seat Terra, la Ford Escort Livraison et l'Opel Combo, se partagent les ventes restantes. On trouve aussi des modèles plus confidentiels, comme la Peugeot 205 Multi, la Volkswagen Polo Transfert et la Ford Fiesta, qui sont des transformations réalisées par le carrossier Gruau. Leur coût élevé, dû à ces modifications spécifiques, limite leur diffusion.

L'Express est un choix très populaire pour de nombreuses entreprises et services publics en France, dont La Poste - Source : https://en.wheelsage.org

En 1991, Renault met en avant plusieurs arguments pour son réseau de vente afin de positionner l'Express face à la concurrence. Selon la marque, bien que la Citroën C15 et la Fiat Fiorino affichent des volumes utiles théoriques légèrement supérieurs, le volume réellement exploitable dans l'Express est meilleur. Renault souligne en effet que la carrosserie de ses concurrentes se rétrécit vers le haut, limitant l'espace utilisable. De plus, Renault critique la Fiorino pour son design peu aérodynamique et sa consommation élevée, malgré sa hauteur utile supérieure. Un autre point soulevé est l'absence de girafon sur ce modèle.

Bien que la C15 propose une charge utile équivalente ou supérieure à l'Express, une étude de marché de Renault révèle que 80 % des clients de ce segment (en version essence) privilégient le volume utile, la charge utile n'étant un critère d'achat que pour 20 % d'entre eux. Sur le plan de la consommation, l'Express se montre plus économique : elle consomme 7 % de moins que la C15 sur route et 9 % de moins en ville. L'écart est encore plus important avec la Fiorino, avec une consommation inférieure de 22 % sur route et 34 % en ville. Concernant les prix, ceux de la C15 et de l'Express sont comparables, tandis que la Fiat Fiorino se distingue par des tarifs plus agressifs, jusqu'à 10 % moins chers.


1992 à 1994


En septembre 1991, Renault présente la version restylée de l'Express au Salon de Francfort, un modèle doté d'améliorations importantes pour rester compétitif sur le marché. Le véhicule arbore un nouveau bouclier avant avec un spoiler intégré, des protections latérales plus hautes qui se prolongent jusqu'aux nouveaux feux arrière, et une calandre simplifiée à deux ouvertures horizontales. Sur les versions RL et RN, cette calandre est peinte de la même couleur que la carrosserie. On remarque de nouveaux phares aux angles biseautés qui s'intègrent mieux à la carrosserie, et les clignotants sont maintenant encastrés dans le bouclier avant. Les rétroviseurs extérieurs, plus aérodynamiques, sont fixés sur l'angle des vitres, et non plus sur les portières comme auparavant. Le bouclier arrière, renforcé, supporte la charge lors des manutentions.

Ce restylage est si profond qu'il touche la moitié des pièces du véhicule, ce qui permet à l'Express de se démarquer clairement de sa rivale, la Citroën C15, qui évolue moins. L'Express se présente avec trois niveaux de finition : Base, RL et RN.

Brochure Renault Express, AM 1992 (octobre 1991) - Collection ALR

La nouvelle Express se décline en plusieurs versions, chacune avec une capacité d'accueil différente : deux places pour l'Express Tôlée et Vitrée, et cinq places pour l'Express Combi et Break. La gamme de moteurs s'élargit pour offrir plus de puissance, et cinq options sont désormais disponibles. Côté essence, on trouve le 1 108 cm3 de 50 ch, le 1 237 cm3 de 55 ch, et un nouveau 1 390 cm3 de 80 ch. En Diesel, le moteur de 1 595 cm3 de 55 ch et un nouveau 1 870 cm3 de 65 ch sont proposés. Les charges utiles varient de 525 kg pour la version 1 108 cm3 à 575 kg pour les autres. Les vitesses maximales évoluent de 129 à 150 km/h selon le moteur et la boîte de vitesses (4 ou 5 rapports). L'insonorisation est améliorée et les vibrations sont réduites sur les deux motorisations les plus puissantes (essence et Diesel). Le Break est équipé d'un hayon de série, qui est une option pour le fourgon et le Combi. De nouvelles options font également leur apparition, comme la direction assistée, le verrouillage centralisé à distance et la climatisation.

La Renault Express RN année modèle 1992 dispose de sièges avant en drap, aux élégantes harmonies - Collection ALR

Pour permettre une charge utile de 775 kg, une option a été développée pour renforcer la structure et la suspension des véhicules. Le plancher est consolidé par des soubassements, des longerons et des traverses renforcés. Certains de ces renforts, comme ceux à l'intérieur des montants centraux et ceux qui relient la cabine à la zone de chargement, sont d'ailleurs intégrés de série sur toute la gamme. Les véhicules dotés de cette option spécifique bénéficient d'un train arrière à " tube " équipé de deux barres de torsion transversales. Ce système de suspension, qui remplace le standard à quatre barres de torsion, permet de supporter la charge supplémentaire de manière plus efficace.

Parmi les aménagements spécifiques, les possibilités sont très larges : surélévation de la cellule arrière, caisse isotherme ou frigorifique, adaptation d'une benne, augmentation de la puissance moteur, aménagements pour personnes à mobilité réduite, etc ...

Renault Express, 1992 à 1994 - Source : https://en.wheelsage.org

La série limitée Extra est disponible avec les moteurs Diesel de 1 595 cm3 ou 1 870 cm3, associant l'utilitaire à des équipements de confort. Elle inclut de série la condamnation automatique des portes avec télécommande à infrarouge, un rack de rangement au pavillon, des sièges en drap, un tapis de sol en caoutchouc à l'arrière, ainsi qu'un autoradio stéréo avec lecteur de cassettes et deux haut-parleurs. Des options comme une charge utile de 775 kg, la direction assistée ou un girafon sont également proposées. Ce modèle est uniquement disponible en blanc 389.

Brochure Renault Express Extra - Collection ALR

A plein régime, la production quotidienne de l'Express peut atteindre 750 véhicules, répartis entre l'usine de Maubeuge en France (500 unités) et celle de Valladolid en Espagne (250 unités). En octobre 1992, l'Express adopte le nouveau logo épuré de Renault.

Brochure Renault Express, AM 1994 (juin 1993) - Collection ALR

A partir du millésime 1994, le 1 237 cm3 de 55 ch est remplacé par un nouveau 1 239 cm3 à la puissance inchangée. La course et l'alésage sont modifiés.


Le marché


Au moment de la présentation de la nouvelle génération de Renault Express, le marché français des véhicules utilitaires se répartit comme suit : 30 % pour les fourgons, 32,5 % pour les véhicules de société, et 29,5 % pour les fourgonnettes, catégorie à laquelle appartient la Renault Express. Le solde du marché est composé d'autres offres, notamment des châssis à équiper.

Au même moment, le constructeur communique en interne sur le profil de sa clientèle type pour les versions utilitaires. Celle-ci est majoritairement composée d'artisans, de commerçants et de petites entreprises de moins de dix salariés, œuvrant principalement dans les domaines de la distribution et des services. Les acheteurs sont à 80 % des hommes d'une quarantaine d'années qui utilisent leur véhicule au quotidien. Ils parcourent en moyenne 20 000 km par an et le renouvellent après avoir atteint 100 000 à 120 000 km. Les motivations d'achat divergent selon les profils : l'artisan privilégie le confort et la praticité, tandis que le gérant de PME se focalise sur le prix d'achat, les coûts d'utilisation et la fiabilité. Néanmoins, tous s'accordent sur des critères essentiels tels que le prix, les frais d'entretien, la consommation, la robustesse, la praticité (notamment le volume de chargement) et la tenue de route.

Le magazine interne de Renault, Savoir, était une publication destinée au réseau de concessionnaires et aux employés de l'entreprise. Son but principal était de fournir des informations techniques et détaillées sur les nouveaux véhicules. Contrairement aux brochures commerciales pour le grand public, Savoir contenait des arguments de vente approfondis et des fiches techniques pour s'assurer que le personnel de Renault soit parfaitement formé et préparé à commercialiser ses véhicules - Collection ALR.

Le client type d'une Express à usage familial est un homme de 43 ans en moyenne, bien que le véhicule séduise également les jeunes de moins de 35 ans (un tiers des acheteurs) et les seniors de plus de 60 ans (15 %). La sociologie des acheteurs est diversifiée : un quart sont des cadres moyens, un autre quart sont des ouvriers ou des employés, et 17 % sont des retraités. Ces acheteurs sont particulièrement fidèles à Renault : huit sur dix renouvellent leur véhicule auprès de la marque. Leur principale attente est la polyvalence, recherchant un véhicule qui combine les fonctions d'une fourgonnette et d'une voiture. Leurs critères d'achat prioritaires sont, dans l'ordre, le volume et la praticité, suivis des considérations financières (prix, coût d'entretien et consommation). Le choix est enfin influencé par des critères secondaires comme la motorisation, le confort et la maniabilité.


1995 à 2000


Fin 1994, Renault procède à un deuxième restylage de l'Express. Les changements esthétiques incluent une nouvelle calandre de la couleur de la carrosserie, qui s'arrondit autour des phares et présente une seule ouverture centrale ornée du logo de la marque. Les protections latérales arrière sont désormais plus enveloppantes et rejoignent le pare-chocs. A l'intérieur, le tableau de bord est adouci et un nouveau volant est installé. Ce modèle est proposé en trois niveaux de finition : RL, RN et RT.

Brochure Renault Express, AM 1996 (janvier 1996) - Collection ALR

Renault affiche désormais plus facilement les versions spéciales à son catalogue, grâce à une collaboration étroite avec des carrossiers spécialisés. Cette approche permet de créer une grande variété de configurations adaptées à de nombreux usages, tels que le tourisme, le transport isotherme, le BTP, ou le transport de personnes à mobilité réduite. C'est désormais l'entreprise Gruau qui produit les versions pick-up, et celles-ci sont aussi pleinement intégrées au catalogue Renault, contrairement à l'époque de la collaboration avec Durisotti.

Renault Express Pick-Up, AM 1995, production Gruau - Collection ALR

En 1995, la motorisation 1 108 cm3 est retirée de la gamme de l'Express. Parallèlement, une version électrique est ajoutée au catalogue et bénéficie d'une promotion plus importante dans les brochures de Renault. Bien que le concept d'effet de serre soit déjà discuté à cette époque, les performances de ce modèle électrique restent modestes comparées aux véhicules actuels : il développe 30 ch, atteint une vitesse maximale de 90 km/h et offre une autonomie de 120 km à 60 km/h. La charge utile est de 396 kg, chauffeur inclus. Le chauffage de l'habitacle est assuré par un dispositif à essence alimenté par un réservoir de 7 litres.

Renault Express Electrique, AM 1995 - Collection ALR

En juillet 1995, une nouvelle série limitée Prima est lancée. Equipée du moteur Diesel de 1 870 cm3 développant 65 ch et d'une boîte de vitesses à cinq rapports, elle est vendue au prix de 78 900 francs. La série limitée Extra fait son retour en janvier 1996. Pour l'année 1996, la direction assistée est désormais de série sur les versions 1 390 cm3 essence en finitions RN et RT. La boîte de vitesses " Easy " de la Twingo est proposée en option sur le modèle 1 870 cm3 Diesel. Ce système semi-automatique simplifie la conduite en milieu urbain en éliminant la nécessité de débrayer, ce qui en fait un choix pratique pour une utilisation en ville.

Brochure Renault Express Easy, AM 1996 (janvier 1996) - Collection ALR

En décembre 1996, la gamme de l'Express est simplifiée : la finition RL est supprimée, la RN devient l'Europa, et la RT se transforme en Symphonie. A partir de juillet 1997, une option bicarburation GPL est proposée pour le moteur 1 390 cm3. L'arrivée de la Kangoo la même année, avec ses portes coulissantes et son positionnement utilitaire et de loisirs, entraîne une réduction progressive de l'offre Express. Le moteur 1 239 cm3 est abandonné en juillet 1997, suivi des versions cinq places et de la finition Europa en septembre de la même année. Le verrouillage centralisé à distance et les vitres teintées deviennent disponibles en option en juillet 1998, et pour 1999, tous les modèles sont équipés d'un airbag conducteur de série. En 2000, l'Express n'est plus proposée qu'en une seule version, la fourgonnette équipée du moteur Diesel 1 870 cm3.

De nos jours, sur les routes de campagne, la Renault Express est moins fréquente que la Citroën C15, sa principale concurrente. Pourtant, l'Express, dont la production s'est arrêtée en 2000, s'est vendue à plus d'1,7 million d'exemplaires, soit près de 500 000 unités de plus que la C15. Cette différence de visibilité s'explique par plusieurs facteurs. La C15 reste très prisée par les agriculteurs et les artisans pour sa robustesse et sa simplicité, ce qui lui permet de continuer à rouler bien après sa mise à la retraite. Elle bénéficie également d'une aura qui la rapproche des 2CV Fourgonnette (AZU) et Acadiane, et est de plus en plus considérée comme un véhicule de collection. L'Express, de son côté, est surtout perçue comme un véhicule de livraison urbain. Elle ne profite pas du même attachement affectif et n'a pas l'héritage de la marque Citroën dans le domaine des véhicules rustiques. C'est pourquoi elle est moins souvent conservée par les professionnels et les collectionneurs, ce qui la rend plus rare aujourd'hui.

La vocation clairement utilitaire transparaît sur ce cliché issue du catalogue pour l'AM 1997

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