Marauder

Après avoir conçu dès 1948 sur leurs temps de loisirs une monoplace reprenant des éléments d'une Rover 10, deux ingénieurs de la firme de Solihull décident en 1950 de tenter leur chance en tant que constructeur automobile. Ils quittent Rover pour fonder la Wilks, Mackie & Co. Il s'agit de Peter Wilks, le neveu de Spencer Wilks (PDG de Rover), et de l'un de ses collègues, George Mackie.

Leur objectif est de proposer un roadster deux places du nom de Marauder établi sur la base de la récente Rover 75. Les relations familiales de Peter lui permettent de bénéficier d'un soutien de la maison mère. Par rapport à la Rover 75, la longueur du châssis est réduite, et la cylindrée du 6 cylindres est portée à 2392 cm3 pour offrir 80 ch. La fabrication des carrosseries est confiée à Richard Mead, un petit carrossier de Solihull, avant d'être sous-traitée auprès d'Abbey Panels, à Coventry.

Rover 75

Le premier prototype est présenté en juillet 1950. Des tests sont menés sur le continent. La voiture est par ailleurs confiée au rallyman Bernard Wilmott qui remporte quelques victoires en course. En dehors du cabriolet, un coupé unique est fabriqué, sans suite.

Hélas pour nos deux compères, le long capot de la voiture ne suffit pas pour faire illusion, et le succès n'est pas vraiment au rendez-vous. La Marauder est chère et manque de puissance pour la catégorie visée, même si la mécanique peut être poussée jusqu'à 100 ch à partir de mars 1951, grâce à un moteur réalésé à 2,4 litres et doté de trois carburateurs. Pire encore, la voiture va subir de plein fouet le doublement en avril 1951 de la " purchase tax ", de 33 à 66 %, applicable aux voitures de plus de 1000 livres. 

Marauder

Seules quinze voitures (y compris le coupé) sont assemblées avant que la société ne soit dissoute, et que Wilks et Mackie ne réintègrent les effectifs de Rover. Ils vont y poursuivre leurs carrières en travaillant sur le projet des Rover à Turbine qui ne dépassera pas le stade des essais. Une douzaine d'exemplaires de la Marauder auraient survécu jusqu'à nos jours. 

Dans le numéro spécial Salon d'octobre 1951, l'Action Automobile rend compte de la présence de la Marauder au Grand Palais (une coquille s'est glissée dans le texte, Rolls-Royce au lieu de Rover) : Voici une marque étroitement apparentée à Rover. La " Marauder ", déjà vue à Genève, est une nouveauté pour Paris. C'est une voiture sport aux lignes très affinées et plaisantes, dont le moteur 2 litres, avec boîte à 5 vitesses, peut atteindre les 145 à 150 à l'heure. Pour le tourisme rapide, la compétition, ou les amateurs de vitesse, la " Marauder " avec le Rover 75 à laquelle elle emprunte l'essentiel de sa construction, apporte au groupe Rolls-Royce un élément supplémentaire de succès, dans une branche, celle du sport, qui prend chaque jour un plus grand développement ".

Marauder

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