Opel Senator / Omega


Opel Senator, 1977/1987


La gamme des Opel Kapitän, Admiral et Diplomat n'a jamais été vraiment remplacée. La Senator présentée au Salon de Francfort en septembre 1977, une Rekord partiellement restylée sur laquelle on a aménagé une carrosserie à six glaces, ne peut prétendre à ce positionnement. Elle conserve le même empattement que la Rekord, ce qui lui procure un aspect étriqué.

La Senator est commercialisée à ses débuts en trois versions, 6 cylindres 2.8 litres de 140 ch, 6 cylindres 3 litres carburateur de 150 ch et injection de 180 ch. Pour 1982, un 6 cylindres 2.5 litres de 136 ch remplace le 2.8 litres. En 1984, la Senator perd encore un peu plus son positionnement haut de gamme, en s'abaissant à recevoir un 4 cylindres 2 litres de 115 ch, puis un 2.3 litres diesel de 86 ch. Après tout de même environ 135 000 voitures produites en neuf ans, Opel renouvelle son modèle le plus huppé.

Opel Senator, 1977/1987


Opel Senator, 1987/1993


En septembre 1987, une nouvelle Senator voit le jour. Elle prend appui sur l'Omega née un an plus tôt, dont elle conserve le même empattement, tout en gagnant 15 cm en longueur. Nettement inspirée sur le plan du style de sa petite soeur, presque toute la tôlerie est cependant différente. La nouvelle Senator n'a en commun avec elle que le pare-brise et les deux portes avant. Elle se singularise notamment par son capot moteur intégrant une calandre quadrillée spécifique qui semble empruntée à la Ferrari Pinin. Les moteurs 2.5 et 3 litres sont ceux de la première génération.

Opel Senator, 1987/1993

Opel est encore à la recherche d'une image haut de gamme. Ce n'est pas nouveau, et la marque va se casser une fois de plus les dents, face aux réputations déjà bien acquises d'Audi, BMW et Mercedes. A coup de rajeunissement de modèle, de technicité pas toujours perçue, la firme de Rüsselsheim s'essouffle encore en queue de peloton, avec une Senator qui manque objectivement de personnalité. Elle termine discrètement sa carrière en juin 1993, sans être remplacée.


Opel Omega 3000, 1987/1993


Un cran en dessous de la Senator, l'Omega de première génération mène une carrière tranquille jusqu'en 1994. Présentée au Salon de Paris en octobre 1986, elle permet de tourner la page de la Rekord, et propos une carrosserie inédite mais bien dans le style tout en rondeurs alors en vogue chez Opel. Elle est auréolée du titre de " voiture de l'année " en 1987. Au début, les motorisations quatre cylindres essence offrent entre 90 et 122 ch. Deux versions plus pointues permettent de retenir l'attention des conducteurs à la recherche de performances : l'Omega 3000 en juillet 1987 et la Lotus Omega en 1989.

Opel Omega 3000

Les 177 ch du 3 litres de l'Omega 3000 autorisent une vitesse de 220 km/h. L'agrément essentiel de ce moteur vient davantage de son onctuosité que de sa vivacité. L'Omega 3000 reflète bien la philosophie des grosses berlines allemandes d'alors. Elle est taillée pour les autoroutes et non pas pour une quelconque conduite sportive. La 3000 n'est de toute évidence pas la voiture de " monsieur tout le monde ", et Opel le fait savoir en la dotant d'appendices aérodynamiques qui encombrent quelque peu la netteté générale des lignes.

Sa suspension est abaissée de 25 mm, elle utilise des amortisseurs à gaz et des ressorts plus durs. En février 1990, une culasse 24 soupapes est adoptée, et la puissance du moteur atteint désormais 204 ch, pour une vitesse de pointe de 240 km/h. La production de l'Omega 3000 s'échelonne jusqu'en 1993. Elle est produite à environ 31 000 exemplaires. En collection, elle demeure dans l'ombre de sa grande soeur, l'Omega Lotus.

Couverture du dépliant publicitaire Opel Omega 3000

Irmscher est à Opel ce qu'AMG est à Mercedes ou Alpina à BMW. Le préparateur allemand propose en 1989 une Omega 3,6 litres de 197 ch. Cette préparation s'effectue directement chez le concessionnaire, sous la forme d'un échange pure et simple des deux groupes, et ce, pour un prix en 1989 de 80 000 francs. Ce montant comprend le montage, mais se trouve réduit par la reprise des pièces d'origine démontées sur le véhicule neuf.


Opel Omega Lotus, 1993/1993


La marque au blitz s'offre en 1990 un coup du pub énorme en confiant à Lotus, qui appartient également à la General Motors, la préparation d'une version affûtée de l'Omega. Avec ses 377 ch tirés du moteur 3 litres maison, dont la cylindrée est portée à 3,6 litres, l'Opel Omega Lotus avec ses deux turbocompresseurs Garrett en met plein à vue à aux 326 ch de la Mercedes 500 E et aux 315 ch de la BMW M5. Elle affiche 282 km/h en vitesse de pointe, contre 250 et 270 pour ses deux rivales, et 24 secondes au kilomètre départ arrêté.

Opel Lotus Omega

Cette Opel bodybuildée se permet même de prendre une seconde au kilomètre départ arrêté à une Ferrari 328, malgré ses 1 700 kg sur la balance. Pour encaisser cette puissance, on a adopté chez Opel une boîte de vitesse empruntée à la Corvette ZR-1. Bref, on n'a pas fait les choses à moitié. Sur route ouverte, il semble impossible d'atteindre les limites de Lotus Omega. La paisible berline allemande s'est métamorphosée en la plus rapide berline de tous les temps, du moins à son époque.

Esthétiquement, l'Omega Lotus impressionne avec ses pneus 265/40 R17 à l'arrière, ses multiples extensions de carrosserie, son imposant bouclier avant doté d'immenses prises d'air, son aileron arrière, ses jantes ... du vrai tuning haut de gamme, pas une voiture de jacky ! La présentation de l'habitacle est plus traditionnelle, et seul le volant sport en cuir siglé Lotus et le tachymètre gradué jusqu'à 300 km/h vous rappellent où vous êtes assis. Cuir et stéréo de qualité apportent tout le confort voulu au conducteur et à ses passagers. La seule couleur disponible au catalogue est un Vert Imperial métallisé.

Opel Lotus Omega

A défaut de faire mieux sur le plan technique que ses concurrentes, l'Omega Lotus en fait plus. On peut regretter qu'Opel et Lotus, deux marques aussi puissantes chacune dans leur domaine, aux ressources étendues, n'aient pas osé innover plus par rapport à BMW et Mercedes. Au total, 950 Omega Lotus sont produites jusqu'en 1993, sur un programme initial de 1 100 unités. Parmi elles, 320 portent le blason Vauxhall. Dans l'hexagone, 59 voitures sont importées. Seuls quatre concessionnaires ont été homologués en France pour en assurer le suivi après vente.

Opel Lotus Omega


Opel Omega MV6, 1994/1999


Une nouvelle Omega est proposée en 1994, plus ronde, plus longue (5 cm), plus large (2,6 cm). Sa ligne classique et élégante demeure assez passe-partout comme la plupart des productions Opel. La MV6 est la version la plus chère, la plus puissante, avec un nouveau V6 litres multisoupapes de 211 ch. Avec son habitacle particulièrement riche, Opel n'a plus de complexe à se faire face aux BMW, Mercedes et Audi. La MV6 est une berline à rouler vite et loin, mais sans prétention sportive.

Opel Omega MV6

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