Alfa Romeo Alfa 6
Depuis la disparition de la berline 2600 en 1969, il manque à Alfa Romeo une quatre portes de prestige. L'étude d'une nouvelle berline haut de gamme débute en 1968 pour succéder à la 2600. Pour elle, Alfa Romeo étudie un V6 de 2,5 litres bien connu des Alfistes, en service jusqu'en 2005. Mais le choc pétrolier de 1973 porte un coup d'arrêt à ce projet. Alfa Romeo a d'autres préoccupations plus urgentes, en particulier le développement de la gamme Alfasud, un modèle plus en phase avec les besoins du marché. Quand le constructeur retrouve un peu plus de visibilité, les développements entamés à la fin des années 60 reprennent. Mais après tant d'années, la grosse Alfa n'est plus vraiment au goût du jour, son style a vieilli. La voiture est finalement commercialisée en avril 1979, juste au moment du deuxième choc pétrolier ... mauvais timing pour la seconde fois.
Alfa Romeo Alfa 6 Avec son V6 2,5 litres de 160 ch Din, l'Alfa 6 atteint 195 km/h. Avec six carburateurs, la " Sei " avale 15 litres de super au 100 km, alors que chez BMW et Mercedes, l'adoption de l'injection permet de contenir la consommation. Esthétiquement, cette berline de 4,76 mètres de long ne se différencie pas suffisamment de l'Alfetta. C'est comme si l'on avait greffé sur celle-ci un avant et un arrière allongés. L'empattement est certes plus important, mais pas les voies. L'Alfa 6 paraît singulièrement étroite. Le public attend une voiture moderne à la ligne plus typée, plus agressive. Alfa Romeo lui sert une automobile banale visuellement, simplement caractérisée par la traditionnelle calandre et l'écusson de la firme. Son esthétique sans charme alliée à une finition critiquable et un comportement pesant condamnent l'Alfa 6 à faire de la figuration sur le marché sélectif du haut de gamme. Dans la production nationale, seule la berline Lancia Gamma peut lui tenir tête. L'Alfa 6 trouva l'essentiel de sa clientèle auprès des dirigeants d'entreprise et des administrations. La presse spécialisée n'est pas tendre avec elle. Le public aussi se montre très réticent à l'égard de l'Alfa 6, préférant tabler sur d'autres valeurs plus sures, allemandes notamment.
Alfa Romeo Alfa 6 La première série à quatre phares ronds est produite jusqu'à la fin de 1982. La série 2 de 1983 revue par Bertone adopte des optiques rectangulaires, et se pare d'éléments en plastique. Cette cure de jeunesse ne convainc personne. Sur le plan mécanique, les évolutions sont plus significatives. Le V6 bénéficie enfin de l'injection Bosh et devient moins gourmand, et un diesel VM cinq cylindres de 105 ch est disponible, de même qu'un petit V6 de 1 996 cm3 de 135 ch. Celui-ci permet aux Italiens d'échapper à la lourde fiscalité pesant sur les voitures de plus de 2 litres (TVA à 19 % au lieu de 38 %). En 1980, l'Alfa 6 est facturée en France 90 360 francs, à comparer aux 86 000 francs requis pour une Mercedes 250 ou aux 73 500 francs d'une Peugeot 604 Ti. Seulement 12 288 exemplaires de l'Alfa 6 sont fabriqués jusqu'en 1986. L'hexagone, premier marché extérieur d'Alfa, en accueille 788 exemplaires. La diffusion de la voiture est prolongée près de deux ans après la fin de sa production, le temps d'écouler les derniers exemplaires en stock. Heureusement, Alfa Romeo va renouer avec un certain succès avec la 164.
Alfa Romeo Alfa 6, jusqu'en 1982
Alfa Romeo Alfa 6, à partir de 1983 |