Mercury, le milieu de gamme du groupe Ford


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A noter : la notion de génération est mentionnée pour les automobiles à la carrière particulièrement longue. La série (Monterey, Cougar ...) est un modèle de base décliné en plusieurs versions. Deux versions sont devenues au fil des années des séries, la Marauder et la Grand Marquis. Ne sont ici mentionnées que les voitures commercialisées aux Etats-Unis, donc hors marché canadien. Door correspond à porte (ex : 2 door), sedan à berline quatre portes, hardtop à toit sans montant central, coupe à coupé, business coupe à coupé d'affaire, convertible à cabriolet, wagon et station wagon à break.


Intégrée au groupe Ford pour le millésime 1939, Mercury était une marque automobile américaine qui a cessé toute production automobile en janvier 2011. Au sein du groupe Ford, Mercury était en milieu de gamme, située au-dessus de Ford et en dessous de Lincoln. Elle était la concurrente des marques Pontiac, Buick et Oldsmobile de la General Motors, De Soto et Dodge du groupe Chrysler.


Naissance de Mercury


C'est le 6 octobre 1938 qu'Edsel Ford, fils d'Henry Ford et président de la Ford Motor Company, depuis 1919, donne officiellement naissance à Mercury. Au sein du groupe Ford, constitué à l'époque des populaires Ford et des Lincoln d'essence aristocratique, un créneau reste à combler face aux rivaux Buick, Oldsmobile et Pontiac de la General Motors, Dodge et DeSoto du groupe Chrysler, mais aussi face aux indépendants comme Hudson.

Si l'idée n'est pas immédiatement soutenue par Henry Ford, il finit par céder, comme il l'a déjà fait pour le rachat de Lincoln en 1922, et le lancement de la Lincoln Zephyr en 1936. Le nom " Mercury ", choisi par Edsel Ford parmi une multitude d'options, renvoie au dieu romain du commerce et des voyageurs. Bien qu'utilisé par au moins six marques entre 1903 et 1922, ce nom est libre de droit en 1938. Pour réduire les coûts, les Mercury vont utiliser un maximum d'organes existants, empruntés aux Ford.


Mercury, millésime 1939


La première automobile Mercury, une V8, est officiellement présentée au public au Salon de New York en novembre 1938. Elle ne prendra le nom de Eight que rétrospectivement, lorsque les modèles de 1941 adopteront cette désignation. Disponible en sedan 2-door, sedan 4-door à six glaces (communément répertoriée comme limousine), coupe 2-door et convertible 2-door, la Eight reprend le design arrondi et aérodynamique de la Ford De Luxe V8 du même millésime.

Toutefois, son empattement de 2,94 mètres est plus long de 10 cm que celui de la Ford, ce qui lui procure une silhouette à la fois plus élancée et plus imposante. Elle mesure 5,12 mètres de long. Son V8 de 3 923 cm3 délivre 95 ch. Il a été développé à partir du V8 Ford de 3 622 cm3 de 85 ch, lui-même dérivé du premier V8 Ford lancé en 1932 qui ne disposait à l'époque que de 65 ch. A titre de comparaison, la Lincon Zephyr affiche 110 ch.

Les meilleures ventes sont assurées par la Town sedan, une berline quatre portes et six glaces. La Mercury n'est qu'un habile cocktail entre la Ford contemporaine et la Lincoln Zephyr. La presse spécialisée et le public sont enthousiastes.

La partie avant en pointe s’inspire des Ford V8 1939 et Lincoln Zephyr, mais les fines barres de la calandre sont horizontales sur la Mercury, et non pas verticales comme sur les deux autres modèles. La conception de la carrosserie a été réalisée sous la supervision d'Eugene Gregorie, responsable du style du groupe Ford. L’aménagement intérieur est traité avec un peu plus de recherche que sur les Ford. Les tarifs s'échelonnent de 916 à 1018 dollars. Le montant de 916 dollars correspond à celui de la plus chère des Ford pour le même millésime, tandis que la moins onéreuse des Lincoln est facturée 1 369 dollars. Le succès est immédiat. Le public apprécie l'élégance discrète et le rapport prix/prestations de la Mercury.

A peine plus chère qu'une Ford, mais nettement plus économique qu'une Lincoln, la convertible Club coupe est de toute beauté.

Le premier millésime de Mercury se solde par un volume de production proche de 75 000 unités. La naissance de Mercury permet enfin à Ford d'occuper une place de choix sur le marché de la catégorie moyenne, sans avoir pris trop de risques financiers.


Mercury, millésime 1940


Pour le millésime 1940, les lignes restent les mêmes, et les changements sont mineurs : support des phares ovalisés, pare-chocs sans rainure, grille de calandre à barres plus fines et plus nombreuses, essuie-glaces montés à la base du pare-brise, etc ...

Les changements depuis le millésime 1939 ne concernent que quelques détails d'équipement.

Une cinquième carrosserie est proposée au catalogue, il s'agit d’une quatre portes décapotable dite convertible sedan, au tarif de 1 212 dollars, ce qui en fait le modèle le plus cher de la marque. Mais ce style de carrosserie est déjà passé de mode depuis plusieurs années, et cette version sera retirée du catalogue deux ans plus tard. Elle réussit néanmoins à convaincre près de 1 150 acheteurs … Mercury produit 82 770 voitures en 1940, et cette toute jeune marque s'installe à une honorable onzième place sur le marché américain pour sa seconde année d'existence.

A bord de la convertible, un simple bouton permet d'ouvrir et de refermer à volonté la capote. Il se vend 9 226 exemplaires de ce modèle en 1940, une belle performance pour une carrosserie marginale et une marque qui vient de naître.

La Mercury convertible sedan, la nouveauté de l'année, est à 1 212 dollars le modèle le plus cher de la gamme, mais il est encore nettement moins cher que la moins honéreuse des Lincoln, dont la gamme débute à 1 429 dollars. 979 exemplaires sont produits durant ce millésime.


Mercury, millésime 1941


" Vous conduirez cette voiture pour le plaisir ! "

Deuxième génération pour la Mercury Eight.

Pour le millésime 1941, la gamme Mercury s’élargit avec l’apparition d’un business coupe, une voiture économique destinée aux professionnels, et d'un station wagon à habillage bois. L'empattement des différentes versions gagne 5 cm. L'avant redessiné est composé de deux grandes grilles à fines barres horizontales séparées par une large division centrale. Les ailes sont plus plates. Les marchepieds disparaissent, et sont remplacés par des moulures de caisse. Les feux de position sont désormais installés sur les ailes. Le volume de production reste stable, avec 80 085 unités.

La calandre des modèles 1941 est nettement divisée en deux parties. Les feux de position ressurgissent sur les ailes avant. Des baguettes chromées appliquées sur ces ailes allègent la silhouette.


Mercury, millésime 1942


Le business coupe peu en phase avec l'image de " demi-luxe " de Mercury est abandonné, ce qui ramène à six le nombre de versions. La Eight est restylée. Une moulure chromée encercle la carrosserie en partant du nez de la calandre. Deux autres bandes chromées sont apposées sur chaque aile. La calandre, toujours en deux parties, est habillée de barrettes horizontales plutôt massives. Les feux de position sont recentrés de chaque côté du capot pointu. Mercury propose en option une nouvelle boîte semi-automatique, dite Liquamatic, également disponible chez Lincoln. Cette transmission va souffrir très vite d'une mauvaise réputation, en raison de dysfonctionnements récurrents.

Le millésime est écourté par l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon, après l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. Sur ordre du gouvernement américain, les usines Ford sont réquisitionnées pour la fabrication de la Jeep, du bombardier B-24 Liberator, de chars et autres matériels militaires. 22 816 voitures sont tombées de chaîne jusqu'au 10 février 1942.

Pour 1942, le dessin de la calandre est plus linéaire. Les chromes sont omniprésents. Ce millésime est écourté, en raison de l’entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon.


Un temps d'arrêt, 1942/1945


Au sein du groupe Ford, la question de l'identité de la marque Mercury est centrale. La Seconde Guerre mondiale amplifie cette interrogation. Alors que l'entreprise est mobilisée pour l'effort de guerre, les dirigeants envisagent déjà l'après-guerre. Un projet ambitieux de restructuration prévoit notamment de confirmer Mercury comme une marque relativement luxueuse, en contraste avec une Ford plus populaire. Le développement de nouveaux modèles est en phase avec ce plan. Cependant, les tensions familiales, exacerbées par la disparition d'Edsel Ford, mort d'un cancer en 1943, entravent la mise en œuvre efficace des choix réalisés.

Le soutien indirect d'Henry Ford à l'Allemagne nazie contraint le gouvernement américain à intervenir. Henry Ford II, petit-fils du fondateur, est libéré à titre exceptionnel de ses obligations militaires en 1944, et rappelé d'urgence pour prendre les rênes de l'entreprise familiale. Clara Ford, l'épouse d'Henry Ford, et Eleanor Clay Ford, la veuve d'Edsel Ford, appuient ces choix. Malgré son jeune âge, 27 ans, Henry Ford II va faire preuve d'un leadership affirmé, mettant fin aux luttes intestines et relançant la production civile. En 1945, il obtient les pleins pouvoirs de son grand-père, marquant ainsi une nouvelle ère. L'heure est grave, car le groupe perd de l'argent. Henry Ford décède en avril 1947.


Au sortir de la guerre


Henry Ford II renvoie d’anciens collaborateurs recrutés par son grand-père, jugés trop conservateurs. Puis il embauche en 1945/46 dix jeunes cadres, connus sous le nom des " Whiz Kids ", en d'autres termes " les magiciens en herbe ". Ceux-ci sont d'anciens élèves de l'Université de Harvard, et des ex-officiers de l'US Air Force. La mission qui leur est confiée est de moderniser les structures du groupe. Deux d'entre eux, Arjay Miller et Robert Mc Namara, deviendront les bras droits d’Henry Ford II. J. Edward Lundy dirige les finances, et contribue à faire de Ford Finance l'un des organismes financiers les plus profitables au monde. On se souvient surtout de l'équipe des " Whiz Kids " pour la conception de la Ford 1949. Ils vont mener le projet, depuis les études jusqu'à la production, en seulement dix-neuf mois.

1945, Mercury fait du teasing ... " Attendez-vous que les Jones vous voient ! ... La production de nouvelles voitures démarre rapidement. Elle ne tardera pas à atteindre son rythme. Restez en contact avec votre concessionnaire pour un aperçu en avant-première de la nouvelle Mercury 1946 ".

L'idée d'une Ford économique est abandonnée. Son prix de revient ne permet pas de rentabiliser l'opération. Elle serait trop chère pour être vendue en masse. Et de toute façon, ce n'est pas d'une petite voiture dont rêve le public américain. Le prototype est cédé à Ford SAF, qui va en assurer la fabrication à Poissy sous le nom de Vedette.

Les premiers modèles d'après-guerre sont fabriqués fin 1945, mais leur présentation au public n'a lieu que le 8 février 1946. Ils sont toujours très étroitement liés aux Ford, dont ils reprennent les carrosseries. Copyright


Mercury, millésime 1946


La victoire alliée en 1945 ouvre une nouvelle ère pour l'industrie automobile américaine. Mercury, tout en profitant de la demande refoulée, et comme la plupart de ses concurrents, opte pour une stratégie de continuité pour le millésime 1946. Les ingénieurs de la marque procèdent à une mise à jour esthétique discrète, caractérisée par une nouvelle calandre large à fines barres verticales, qui confère au véhicule un aspect plus moderne.

Par rapport à 1942, la grille de calandre des modèles 1946 est modifiée.

Sous le capot, le robuste V8 de 3 923 cm3 bénéficie d'une légère cure de jouvence qui lui permet d'afficher 100 ch. Mercury décide d'abandonner la boîte automatique Liquamatic, dont la réputation est entachée par des problèmes récurrents. Avec une production de 86 608 unités, Mercury confirme sa position sur le marché américain, en se positionnant à la dixième place des constructeurs.

La Sportman convertible vaut 2 209 dollars, contre 1 711 dollars pour une plus ordinaire convertible coupe. Comparable à la Ford du même nom, elle est habillée de panneaux d'acajou encadrés de moulures en érable ou en peuplier. Les pièces en bois sont structurelles, et non pas seulement décoratives. Ce modèle marginal n'est produit qu'à 205 exemplaires. Copyright


Mercury, millésimes 1947/1948


Pour 1947, les retouches esthétiques sont mineures. L'entourage de grille de calandre est chromé et non plus peint. De chaque côté du capot, Mercury est inscrit sur une petite plaque prolongée par une baguette courant sur la ceinture de caisse. La mécanique est inchangée. La gamme perd le business coupe en 1947 et la sedan 2-door en 1948.

Les Mercury des millésimes 1946 à 1948 ne sont que des évolutions mineures du modèle 1942. Il faudra attendre 1949 pour voir apparaître la première vraie nouveauté d'après-guerre.

L’évènement le plus important de l’année 1947 est la création de la division Lincoln-Mercury, appelée à être plus autonome vis-à-vis de la marque Ford, ce qui doit en théorie se concrétiser à court terme par des produits de plus en plus différents entre les deux marques. Les quatre modèles survivants en 1948 sont parfaitement identiques à ceux de 1947, la toute nouvelle Mercury étant programmée pour le millésime 1949.

Les Mercury des millésimes 1947 et 1948 sont fabriquées à respectivement 85 383 et 50 268 unités. Cette chute des ventes tend à démontrer que la clientèle attend la nouvelle Mercury 1949 avec une certaine frénésie.


Mercury, millésime 1949


Troisième génération pour la Mercury Eight.

Après deux générations de Eight, 1939/1940 puis 1941/48, marquées par une certaine proximité stylistique avec Ford, Mercury prend son envol en 1949 avec une nouvelle identité visuelle. Les designers de la marque se sont inspirés des lignes fluides des Lincoln pour créer un modèle plus imposant et plus luxueux. La Mercury Eight 1949, avec son empattement allongé et son moteur V8 4 185 cm3 de 110 ch, est disponible avec quatre carrosseries : sedan, station wagon, coupe et convertible. Elle mesure 5,25 mètres de long, contre 4,50 mètres pour la Ford Vedette française. Sur le station wagon, Mercury renonce à l'habillage intégral des parties latérales en bois. Ne sont plus en bois que des enjoliveurs.

Mercury 1949. Le public la moque parfois en évoquant cette forme caractéristique de baignoire renversée.

Le succès commercial fulgurant des Mercury 1949, avec 301 319 exemplaires produit en un an, soit près de six fois plus qu'en 1948, témoigne de l'attrait du public pour cette nouvelle proposition. C'est le meilleur score de la courte histoire de Mercury. En se démarquant de Ford et en se rapprochant des standards de luxe de Lincoln, Mercury consolide sa position sur le marché américain, juste derrière Pontiac et largement devant Dodge et Oldsmobile.


Mercury, millésime 1950


La gamme est reconduite en 1950 sans changement majeur, si ce ne sont de nouveaux feux de position à l'avant et une planche de bord complètement redessinée dans un style plus enthousiasmant. L'offre s'enrichit d'une version luxueuse du coupé, dénommée Monterey, une appellation qui va faire florès chez Mercury durant près d'un quart de siècle. Ce modèle est identifiable à son toit recouvert de vinyle. Proposé à 2 150 dollars, il reste moins cher que le station wagon de 400 dollars, mais se rapproche du standing de Lincoln.

Le nouveau dessin des feux de position avant plus larges permet de distinguer un modèle 1950 d'un modèle 1949.

Le millésime 1950 se solde par un volume de 293 658 voitures fabriquées, ce qui classe Mercury à la septième place, et confirme encore une fois le positionnement pertinent de Mercury sur le marché américain.


Mercury, millésime 1951


Sur le millésime 1951, la face avant est redessinée, dans un style plus agressif. Comme sur les Cadillac contemporaines, les butoirs de pare-chocs prennent la forme d'obus. La grille de calandre ressemble à un second pare-chocs. Elle intègre les feux de position. On remarque un étirement des ailes arrière qui rehausse grandement la ligne. Des feux arrière verticaux remplacent les anciens feux horizontaux. SI la Mercury 1951 paraît plus longue que ses devancières, ce n'est qu'un effet d'optique.

Peu d'éléments permettent de différencier une Mercury d'une Lincoln d'entrée de gamme.

La marque renoue avec la transmission automatique, par le biais de l'option Merc-O-matic à deux rapports, développée en coopération avec Borg-Warner. La puissance du V8 est portée de 110 à 112 ch. Mercury produit 310 297 voitures en 1951.


Mercury, millésime 1952


Le dessin apparu en 1949 a fait son temps. Après s'être inspiré des Lincoln de 1949 à 1951, Mercury fait cette année le choix de calquer les lignes de ses nouveaux modèles sur ceux de Ford. La Ford Motor Company est la seule des Big Three à renouveler entièrement sa gamme pour ce millésime. Ce changement n'intervient qu'en février 1952, du fait de l'effort de guerre demandé à certains industriels par le gouvernement. En effet, le conflit en Corée absorbe une énorme quantité de matériel militaire.

La mode des carrosseries hardtop se développe grandement à partir de 1952. Mercury propose deux versions hardtop, la Sport coupe, et la Monterey, plus luxueuse. Cette désignation Monterey était utilisée depuis 1950 pour désigner un coupé conventionnel particulièrement bien équipé.

Les nouvelles Mercury ont des caisses plus carrées. Les ailes s'intègrent mieux au capot moteur abaissé. Celui-ci comporte une fausse ouverture d'aération. La grille de calandre forme un bloc homogène avec les pare-chocs enveloppants. Six barres chromées, dites Toothie bars, sont positionnées entre les bananes sous le pare-chocs. Un sabot chromé et une garniture horizontale du même métal habillent le décrochement des ailes arrière. Désormais, le pare-brise est d'une seule pièce, et les portes s'ouvrent de manière conventionnelle. La voiture mesure 5,14 mètres de long, contre 5,25 mètres auparavant. Le moteur est toujours le V8 de 4 185 cm3 dont la puissance est portée à 125 ch.

Sur les Mercury 1952, les rondeurs héritées des années 40 cèdent leur place à des lignes plus tendues.

Le contexte de guerre a pour conséquence une baisse de la production automobile américaine. Ainsi, Mercury ne produit que 172 087 voitures en 1952, à la huitième place des constructeurs.


Mercury, millésime 1953


Deux séries sont proposées, Custom et Monterey.

Les appellations changent. La Monterey n’est plus une version de la Eight (un coupé luxueux), mais devient une série à part entière, avec différentes carrosseries. A l'unique série Eight succède donc la Custom en modèle de base et la Monterey en finition haut de gamme. Les Toothie bars sont passées à la trappe. Les obus de pare-chocs sont de plus en plus visibles. Le décrochement des ailes arrière est habillé de deux chevrons au-dessus d'un petit sabot chromé. Une longue baguette latérale est positionnée sur toute la longueur de la carrosserie.

Le constructeur concentre ses efforts sur la série Monterey, plus génératrice de profits. Seule cette série dispose d'une convertible et d'un station wagon. La fin de la guerre de Corée permet une relance de la production automobile américaine. Mercury assemble 305 863 unités en 1953, ce qui correspond à une hausse de 78 % par rapport à 1952. Le constructeur conserve sa huitième position sur le marché.

Mercury vend un peu plus de Monterey que de Custom. Les prix s'échelonnent de 2 004 à 2 117 dollars pour les Custom, et de 2 133 à 2 591 dollars pour les Monterey. Cette Monterey hardtop coupe est facturée 2 244 dollars. L'amplitude des prix entre la plus coûteuse et la moins coûteuse des Mercury est mesurée. Copyright


Mercury, millésime 1954


La structure de la gamme est inchangée.

Pour le millésime 1954, Mercury a procédé à quelques retouches cosmétiques. Mais le point le plus important est l’apparition du premier V8 culbuté d’une cylindrée quasiment égale à celle du V8 précédent, en l'occurrence 4 195 cm3. C'est une version plus étoffée du nouveau bloc monté sur les Ford du même millésime. La puissance progresse significativement à 161 ch. Cela permet à la Mercury de rouler jusqu'à 153 km/h, soit 10 km/h de mieux qu'auparavant. Une version exclusive apparaît au sommet de la gamme, le coupé Monterey Sun Valley hardtop, dont la principale caractéristique est d'être doté d’un toit transparent en plexiglas. Le millésime se solde par une production de 259 305 voitures, en baisse de 15 % par rapport à 1953.

Mercury Monterey hardtop coupe. La grille de calandre retrouve ses Toothie bars, dans un positionnement nouveau

La voiture de rêve Mercury XM-800 est présentée au Salon de Chicago en 1954. Ce véhicule est une véritable révélation, tant par son design avant-gardiste que par les technologies qu'il embarque. Il se démarque par ses lignes épurées et son profil extrêmement bas. Cette silhouette, à la fois élégante et aérodynamique, annonce les tendances du design automobile des années à venir. La carrosserie est principalement en fibre de verre, un matériau léger et malléable qui permet de réaliser des formes complexes. Cette innovation est alors une véritable révolution dans l'industrie automobile. L'intérieur de la XM-800 est tout aussi avant-gardiste, avec des sièges baquets individuels et un tableau de bord épuré.

Mercury XM 800. Les constructeurs américains sont à l'origine des premiers concept-cars. La Buick Y-Job a ouvert le bal en 1939, sur une idée de Harley Earl. Au début des années 50, ces voitures de rêve se multiplient chez tous les constructeurs. Elles permettent de tester la réaction du public face à telle ou telle équipement ou effet de style.


Mercury, millésime 1955


La Montclair vient couronner la gamme, au-dessus des Custom et Monterey.
Deuxième génération de Monterey.

Les carrosseries sont redessinées tout en gardant une certaine ressemblance avec celles de 1954. Elles s’allongent de 10 cm à 5,24 mètres et s’élargissent de 7 cm à 1,94 mètre. L'empattement gagne 2 cm. Le choix des coloris extérieurs est plus important et plus varié que jamais. La calandre affiche une série de dents supérieures, un pare-chocs constitué de deux grosses lames réunies par trois épaisses barres verticales et deux bananes aux extrémités. Les phares sont installés sous une visière. Le pare-brise est désormais de forme panoramique. Ce type de pare-brise a été aperçu pour la première fois en 1951 sur le concept-car LeSabre de la General Motors.

Les constructeurs incitent les consommateurs à renouveler leur automobile fréquemment. De légers changements annuels de style, comme des chromes positionnés différemment ou une grille de calandre modifiée, permettent de donner l'illusion d'un nouveau modèle.

Côté mécanique, les Custom et Monterey sont dotées d'un nouveau V8 de 4 785 cm3 délivrant 188 ch, qui leur permet d’atteindre 163 km/h. Un cran au-dessus de la Monterey, la Montclair couronne la gamme. De série, le V8 de la Montclair est porté à 198 ch. Ce moteur et optionnel sur les Custom de Monterey. Les décorations latérales sont différentes selon qu'il s'agisse d'une Custom, d'une Monterey ou d'une Montclair.

Mercury Montclair hardtop coupe. La série Montclair s'installe provisoirement au sommet de la gamme Mercury. Elle est disponible avec différentes carrosseries : sedan, convertible, coupe hardtop et coupe Sun Valley à toit transparent.

Ce millésime marque un nouveau record pour Mercury avec un volume de production de 329 808 unités, un nombre qui ne sera pas battu avant 1961.

Mercury Montclair hardtop coupe. Avec ce type de photo d'époque, il est difficile de rester insensible à la qualité du travail des photographes. Tout y est : la mise en scène, l'environnement, les tenues vestimentaires, le choix des couleurs ...

Le vrai bois ayant disparu des carrosseries, les boiseries visibles sur les flancs de certains station wagons ne sont plus que de simples bandes en vinyle imitation bois. Ford et Mercury resteront pendant de longues années les seuls à commercialiser des automobiles avec ce type de décoration, avant que leurs concurrents ne reprennent eux aussi ce thème au cours de la seconde moitié des années 60.

Comme la General Motors et Chrysler, le groupe Ford présente régulièrement des prototypes d’avant-garde pour éveiller et retenir l’attention du public. Ceux-ci servent aussi de laboratoires roulants. Après la XM 800 de 1954, Mercury dévoile en 1955 la D-528 Beldone, une vaste berline basse et sans montants, réalisée en fibre de verre, dotée d’une lunette inversée ouvrante électriquement. C'est un effet de style que l’on retrouvera bientôt sur certaines Lincoln et Mercury.

Mercury D-528 "Beldone" Concept '1955. La carrosserie basse et profilée offre une allure dynamique. Les feux arrière sont intégrés dans des bossages fonctionnels, abritant le réservoir d'essence et la roue de secours. Cette dream-car n'a pas laissé un souvenir impérissable. Copyright


Mercury, millésime 1956


En modèle d'accès, la Medalist complète l'offre, qui est désormais structurée sur quatre niveaux : Medalist, Custom, Monterey et Montclair.

Les Monterey et Montclair arborent une moulure en Z très nette, qui délimite sur les côtés, si l'option est choisie, une zone de couleurs contrastée. La partie inférieure reprend à priori la teinte du toit. Ce bicolorisme procure aux Mercury qui en sont dotées une fière allure, et répond somme toute aux décorations vues sur les Buick, Oldsmobile et Pontiac de la General Motors. Les cache-roues arrière sont supprimés.

Mercury Montclair convertible. Cette série haut de gamme dispose d'une large baguette de bas de caisse, et d'une baguette de bas de glaces qui emprisonne une seconde couleur, celle du bas de la voiture et du toit.

En modèle d'accès, sous la Custom, Mercury propose la série Medalist. Introduite en tant que sedan 2-door seulement en septembre 1955, l'offre de carrosserie s'est développée en cours de millésime, et elle a alors adopté le statut de série à part entière. Un minimum de chrome, l'absence de moulure en Z et de bananes de pare-chocs caractérisent cette série. Mais pas plus la Medalist que la Custom ne répondent aux espoirs de Mercury. Ces deux séries sont supprimées en fin de millésime.

Plus intéressant, le V8 voit sa cylindrée portée à 5 112 cm3. La puissance revue à la hausse est selon les séries et/ou le choix des clients de 210 ch, 225 ch ou 235 ch, pour des vitesses de pointe comprises en 172 et 180 km/h. Les Mercury de ce millésime sont produites à 327 945 unités, un chiffre très proche du record de 1955. La Monterey de milieu de gamme reste le cheval de bataille de la marque.

Mercury Montclair Phaeton sedan. Mercury ajoute à son offre une carrosserie hardtop quatre portes dite Phaeton, réalisée à partir de la version hardtop deux portes.

Le concept-car Mercury Turnpike Cruiser se distingue par ses lignes épurées et son profil aérodynamique, ainsi que par sa bulle de toit transparente qui offre une vue panoramique. Les designers se sont largement inspirés de l'aéronautique, notamment en intégrant des ailerons arrière évoquant les avions de chasse. L'intérieur est tout aussi avant-gardiste, avec un tableau de bord minimaliste et un volant futuriste. De nombreux éléments de son design, comme la bulle de toit ou les ailerons arrière, seront repris par Mercury sur les modèles à venir.

La Turnpike Cruiser incarne l'optimisme et la foi en l'avenir qui caractérisent les années 50. Elle représente l'idée que l'automobile peut être bien plus qu'un simple moyen de transport, et un objet de désir et d'évasion.

Mercury XM Turnpike Cruiser Concept Car. Après sa présentation chez Ford, la voiture est exposée d'un salon régional à un autre, à travers tous les Etats-Unis, sur une remorque vitrée.


Mercury, millésime 1957


Les séries Custom et Medalist sont supprimées. La Turnpike Cruiser couronne l'offre produit, au-dessus de la Montclair. Les Station Wagon constituent maintenant une série à part. La gamme compte donc quatre séries : Monterey (troisième génération), Montclair (deuxième génération), Turnpike Cruiser et Station Wagon. Ces derniers sont du type hardtop, c’est-à-dire sans montant central. Pas moins de six versions sont disponibles dans cette série.

Mercury Monterey 2-door sedan. Les Mercury affichent un design complexe. L'aile arrière est sculptée d'un motif concave, et la face avant est caractérisée par une calandre chromée intégrée aux pare-chocs, surmontée de doubles optiques.

Avec la Tunrpike Cruiser, le public est assommé par le nombre de nouveautés sur une seule voiture. C'est beaucoup trop rapide pour lui, et la voiture est mal jugée. Pourtant, le modèle de série qui s'inspire de la version d'exposition a été ramené à une taille plus modeste, et ses traits sont moins caricaturaux. La Tunrpike Cruiser est disponible en version hardtop sedan, hardtop coupe et en convertible. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, 16 861 exemplaires sont produits, un peu plus de sedan que de coupe, mais seulement 1 265 convertible.

Mercury Turnpike Cruiser. La Turnpike Cruiser, désormais intégrée à la gamme, est la principale nouveauté du millésime 1957. Ses prix s'échelonnent de 3 758 à 4 103 dollars. La moins chère des Monterey vaut 2 576 dollars.

Les autres Mercury sont entièrement redessinées avec des lignes plus carrées et plus massives, elles disposent de leurs propres carrosseries. Ce ne sont plus de grosses Ford ou de petites Lincoln. Leur longueur passe de 5,24 mètres à 5,36 mètres, leur largeur de 1,94 mètre à 2,01 mètres, et leur empattement de 3,02 mètres à 3,10 mètres. Les doubles phares apparaissent pour la première fois, mais seulement en cours de millésime. Une moulure latérale creuse le haut des ailes arrière jusqu'au feu. Le pare-brise panoramique constitue désormais la norme.

Mercury Station Wagon Colony Park. Les carrosseries de type station wagon ne riment pas obligatoirement avec austérité. La preuve avec cette Colony Park au faux habillage en bois, capable d'emporter neuf personnes et le matériel de pique-nique.

Le V8 de 5 112 cm3 est repris de l'année précédente. Il affiche 255 ch, une puissance unique, soit 20 ch de plus que la version la plus puissance de 1956, et permet d’atteindre 180 km/h. Un V8 de 6 030 cm3 de 290 ch (190 km/h) est aussi proposé en option sur tous les modèles, sauf sur la Turnpike Cruiser où il s'agit de la motorisation de série. Le millésime 1957 se solde par un volume de production de 286 163 unités, en baisse de 13 % par rapport à 1956. Ce résultat est peu satisfaisant au regard des efforts fournis.


Mercury, millésime 1958


Réapparition de la Medalist de base. La Turnpike Cruiser disparaît au profit d'une nouvelle série, la Park Lane.

Ce millésime est accompagné d'une traditionnelle révision stylistique mesurée. La grille de calandre divisée en deux est installée à l'intérieur du pare-chocs. Les ailes arrière supportent des feux ressemblant à des mitraillettes d'un film de science-fiction. Malgré un nouveau dessin de la partie avant et de la partie arrière qui porte la longueur à 5,42 mètres, la généralisation des doubles phares, les ventes de Mercury sont très décevantes. Même l'évolution des cylindrées et des puissances n'est pas en mesure de freiner l'érosion des ventes. Cette année 1958 est un désastre pour tous les constructeurs américains, en raison d’un effondrement du marché.

Mercury Montclair Phaeton sedan. Historique, un phaeton était une voiture hippomobile ouverte, avec des sièges face à face, évocatrice de luxe. Une sedan est par définition une voiture fermée. Ces deux termes ici associés sont contradictoires sur un plan étymologique. Sauf quand le marketing prime ...

Le 5 112 cm3 est disponible en bas de gamme, sur la série Medalist qui fait un surprenant retour, qui ne durera qu'une année. Ses ventes se révèlent encore une fois décevantes. Sinon, selon la série et les versions sélectionnées, l'acheteur a le choix entre deux généreux V8, un 6 276 cm3 de 312 ou 330 ch, ou un 7 046 cm3 d'origine Lincoln de 360 ou 400 ch. Cette quête de puissance est continue depuis la fin de la guerre. La Turnpique Cruiser n'est plus qu'une variante intégrée à la série Montclair ... Le nouveau haut de gamme est constitué par la série Park Lane, qui adopte d'office la plus grosse cylindrée. Le volume de production ne dépasse pas 133 271 véhicules, dont 18 732 Medalist, en baisse au global de 53 % par rapport à 1957.

Mercury met en avant le confort de sa gamme 1958. Ses modèles se meuvent en silence, sans à-coups. Les déplacements sont relaxants. Les clients les plus exigeants peuvent opter pour le système Air Cushion Ride, une suspension pneumatique intégrale qui berce les passagers sur de l'air au lieu de ressorts.


Mercury, millésime 1959


Nouvelle disparition de la Medalist ! Quatrième génération de Monterey et troisième génération de Montclair.

Malgré la demande du public qui souhaite davantage de voitures compactes, plusieurs constructeurs s’obstinent à lancer des voitures toujours plus imposantes. C’est le cas de Mercury qui renouvelle sa gamme pour le millésime 1959 en lançant de vastes berlines de 5,53 mètres de long et 2,05 mètres de large, dotées d’un empattement allongé de 10 cm.

Mercury Montclair Phaeton sedan. Le pare-brise et la lunette arrière atteignent des dimensions irraisonnables, et débordent de toute part.

Les nouvelles Monterey, Montclair, Park Lane et Station Wagon arborent des carrosseries aux flancs davantage sculptés que précédemment, sur lesquelles on remarque l’implantation de vastes pare-brise et lunettes qui débordent sur le toit, une spécificité Mercury. La largeur des calandres est impressionnante. Leur grille est constituée d'alvéoles rectangulaires.

L'offre de versions est réduite quasiment de moitié sur les séries Montclair et Station Wagon. Les moteurs retenus sont identiques à ceux de 1958, mais les puissances sont revues à la baisse. Elles s'échelonnent de 210 à 345 ch, contre 235 à 400 ch l'an passé, ce qui réduit d’autant les performances de ces modèles. Le public américain commence à prendre conscience de la démesure qui frappe son industrie automobile.

Mercury Monterey convertible. La production des convertibles reste marginale, avec respectivement 4 426 Monterey et 1 257 Park Lane dotées en 1959 de ce type de carrosserie, évocatrice de la " belle américaine ".

En 1959, chez tous les constructeurs américains, le style est parvenu à une sorte de paroxysme. Dès 1960, ils proposeront des voitures moins encombrantes, moins arrogantes et plus économes. Les années de chromes auront vécu. Le millésime 1959 se solde par un volume de production de 150 000 véhicules, en léger progrès par rapport à 1958.

Mercury Montclair Phaeton sedan. Le toujours plus long, plus large et plus puissant a atteint un sommet. Dès 1960, tous les constructeurs américains reviendront à plus de raison.


Mercury, millésime 1960


La nouveauté de l'année est la Comet, modèle d'accès à la gamme.

Pour le millésime 1960, les Mercury Monterey, Montclair et Park Lane voient leurs parties avant et arrière redessinées, avec une calandre concave. Les moulures latérales sont simplifiées. Les carrosseries bicolores sont abandonnées. Cette simplification répond aux attentes du marché.

Mercury Monterey 2-door sedan. Les décorations superflues ont disparu des flancs.

Mercury Montclair 4-door Cruiser hardtop. A 3 394 dollars, cette version rentre en concurrence avec la Chrysler Windsor hardop sedan à 3 343 dollars, ou avec la Buick Invicta dotée du même type de carrosserie, qui est à peine plus chère, 3 515 dollars.

Mais la grande affaire de l’année chez Mercury, c'est le lancement de la Comet. Celle-ci est un modèle emblématique de la transition de l'industrie automobile américaine vers des voitures plus compactes et économiques, plus en phase avec la demande des acheteurs. Elle fait partie d'une nouvelle offre des Big Three, avec les Chevrolet Corvair, Ford Falcon, Plymouth Valiant et Dodge Lancer. La Comet offre un niveau de confort et d'équipement supérieur à celui de la Ford Falcon.

Son histoire est étroitement liée à l'échec cuisant de la marque Edsel. Initialement prévue pour arborer le badge Edsel, la Comet a vu ses plans bouleversés par l'arrêt brutal de cette marque, jugée trop ambitieuse et aux ventes décevantes. C'est donc sous le signe de Mercury que cette nouvelle voiture est présentée au public. Le style est soigné, et suffisamment distinct de l'Edsel pour qu'on ne puisse pas établir de filiation évidente. Seule la poupe avec ses " yeux de chat " pourrait rappeler son origine. La Comet emprunte à la Falcon la partie antérieure du pavillon, le pare-brise et les portes avant. Elle mesure 4,95 mètres de long, contre 4,60 mètres pour la Falcon.

 

Mercury Comet 2-door sedan

La Comet est proposée dans une large gamme de carrosseries : sedan 2-door et 4-door, station wagon 3-door et 5-door. Cette diversité lui permet de séduire un large public, depuis la famille à la recherche d'un véhicule pratique jusqu'au jeune couple en quête d'une voiture élégante. Sous le capot, la Comet est équipée d'un six cylindres de 2 365 cm3 développant 90 chevaux, une mécanique qui assure des performances convenables et une consommation contenue pour l'époque.

Mercury Comet sedan 4-door. Avec ses lignes plus dynamiques, son toit plus long et ses ailerons arrière caractéristiques, La Comet se démarque de sa cousine Ford Falcon bien plus sobre.

La production débute le 15 février 1960. La présentation officielle intervient le 17 mars. Pour l'anecdote, et cela illustre la précipitation qui a donné naissance à la Comet, les clés des premiers exemplaires sont estampillées Edsel... Plus symptomatique encore, en 1960 et 1961, la Comet n'appartient pas totalement à la marque Mercury. En effet, le monogramme Mercury ne fait son apparition sur les carrosseries qu'en 1962.

Grâce à son nouveau modèle compact, le volume de production de Mercury bondit à 271 331 unités en 1960, en hausse de 80 % par rapport à 1959, mais une valeur encore assez éloignée du record de 1955. Ce sont en effet 116 331 Comet qui sont produites la première année. Le succès est tel qu'une seconde chaîne est ouverte dans l'usine de Kansas City dans le Missouri.


Mercury, millésime 1961


La Meteor s'insère entre la Comet et la Monterey, tandis que disparaissent les Montclair et Park Lane. Cinquième génération de Monterey.

Les voitures américaines des années 60 conservent une certaine flamboyance, mais les excès stylistiques de la décennie précédente qui menaient à une impasse ont cédé leur place à des lignes plus sobres.

Pour le millésime 1961, outre le 6 cylindres 2 365 cm3 et 85 ch déjà connu, Mercury propose en option sur la Comet deux autres moteurs du même type, de 2 785 cm3 et 101 ch, et de 3 654 cm3 et 135 ch. La Comet reçoit une nouvelle calandre qui n’est plus concave mais plate. Pour répondre à la vogue des compactes sportives, Mercury ajoute à son catalogue la Comet S-22, avec la carrosserie deux portes et des sièges enveloppants. La Comet réussit l'exploit de gommer l'image de vilain petite canard d'Edsel. Mieux, elle se métamorphose en un best-seller.

" Mercury Comet, la seule compacte ayant le style et l'agrément d'une grosse voiture, et l'espace d'une familiale. "

Dans la nouvelle stratégie de Ford, Mercury est chargée de reprendre le marché laissé vacant par la disparition d'Edsel. Outre la Comet, Mercury se recentre vers des produits moins luxueux, et la gamme est restructurée. Au sommet, les Montclair et Park Lane sont supprimées. En plus des traditionnels Station Wagon, deux séries sont disponibles. La nouvelle Meteor est relativement dépouillée. Elle emprunte son patronyme aux productions canadiennes de Ford, et elle est disponible en 6 cylindres " 600 " ou V8 " 800 ". La Monterey qui a aussi le droit au 6 cylindres reprend la carrosserie de la Meteor, et s'en distingue par la grosse barre chromée qui court tout le long de ses flancs.

Les dimensions sont revues à la baisse : moins 12 cm en longueur et moins 4 cm en largeur. L'empattement perd 15 cm. Cela s'explique par le fait que les Meteor et Monterey viennent d'adopter une nouvelle plateforme étudiée par Ford, sur un empattement de 3,05 mètres. Elles apparaissent ainsi plus légères et plus maniables, et sont moins gourmandes en carburant. Ce choix technique permet au constructeur de réaliser de substantielles économies d'échelle. Les anciens V8 sont remplacés par trois nouvelles motorisations : 4 785 cm3 et 175 ch, 5 768 cm3 et 220 ch, et 6 390 cm3 et 300/330 ch.

C'est une belle époque pour l'art de la publicité. A travers les brochures et les annonces de presse, les illustrateurs s'en donnent à coeur joie.

Mercury Meteor 600 4-door sedan

Mercury Meteor 800 2-door hardtop

Mercury Montery 4-door sedan

Mercury Meteor 800 4-door sedan

Mercury Montery 2-door hardtop

Malgré ce renouvellement, les grandes Mercury ont moins la cote en ce début des années 60, puisque leur production n’excède pas les 120 088 unités en 1961. Par contre, la production de la Comet progresse significativement, à 197 263 unités, ce qui donne un total de 317 351 automobiles produites par la marque, en hausse de 17 % par rapport à 1960.


Mercury, millésime 1962


La Monterey Custom s'installe au-dessus de la Monterey. La Meteor ne désigne plus une " full size ", mais une " intermédiaire ". Pour le reste, la structure de la gamme est identique à celle de 1961.

La nouvelle Meteor est proche de la dernière Ford Fairlane apparue simultanément. Avec ses 5,18 mètres de long, elle se situe idéalement entre la Comet de 4,95 mètres et la Monterey de 5,47 mètres. Hélas, trop proche de sa cousine, elle ne rencontre pas le succès espéré. Seulement 69 052 unités sont produites en 1962, contre 165 302 Comet et 107 009 Monterey.

Mercury Meteor Custom 2-door sedan. Meteor était jusqu'en 1960 une marque du groupe Ford utilisée exclusivement au Canada afin de proposer des Ford rebadgées dans le réseau Mercury. Les Meteor permettaient de mieux combattre la concurrence à bas prix des Pontiac et Dodge spécifiques au marché canadien. Le nom Meteor fera son retour au Canada en 1964, après avoir été abandonné aux Etats-Unis.

On le constate, la Comet reste un succès, et permet à Mercury de résister, même si la Ford Falcon fait largement mieux. Un profond restylage est opéré cette année. La voiture troque ses imposants ailerons arrière pour une poupe rappelant celle de la Mercury Meteor, constituée d'un panneau en acier reliant les optiques rondes.

Mercury Comet 2-door sedan. La calandre moins haute ne permet plus d'intégrer totalement les doubles phares.

Mercury Comet 2-door sedan. Le dessin des ailes arrière s'est assagi. Une grille fait la liaison entre les feux aux deux extrémités.

Au-dessus de la Monterey, pour remplacer la Park Lane disparue à l'issue du millésime 1960, Mercury ajoute une Monterey Custom. Les retournements incessants de Mercury pour désigner son haut de gamme sont déconcertants. Après Montclair, Turnpike Cruiser et Park Lane, le constructeur préfère s'en tenir à une valeur sûre, en ajoutant le terme Custom à celui de Monterey, un nom qui sera associé à Mercury sans discontinuer jusqu'en 1974. La Monterey Custom dispose de deux versions inédites, la convertible coupe et la S-55, et d'une offre moteur plus généreuse. Enfin, les Monterey et Monterey Custom peuvent bénéficier, outre les V8 déjà connus, d'un nouveau 6 653 cm3 de 385 ch.

Mercury Monterey 2-door sedan. L'abondance des chromes permet de situer ce modèle au sommet de la gamme Mercury. La sobriété de l'ensemble tranche franchement avec les excès de la fin des années 50.

A la longue, on se rend compte que la multiplication des cylindrées chez les constructeurs américains et en particulier chez Mercury n'est pas vraiment rationnelle … Pas moins de 9 cylindrées différentes sont proposées chez Mercury en 1962, dont trois 6 cylindres et six V8. Le millésime se solde par une production de 341 363 voitures, en hausse de 7,5 %.


Mercury, millésime 1963


La gamme Mercury se stabilise avec cinq séries : Comet, Meteor, Monterey, Monterey Custom et Station Wagon.

La Comet station wagon prend la dénomination Villager, autrefois utilisée par Edsel. Un début d'érosion des ventes de la Comet incite Mercury à élargir la gamme en y adjoignant une carrosserie convertible et un coupe hardtop. Le dessin de la calandre est nouveau, et traduit bien la faculté qu'ont les Américains à faire du neuf avec du vieux, d'une année sur l'autre. Il en est de même pour les baguettes latérales. A partir de janvier 1963, la Comet peut recevoir un V8, soit un 3 621 cm3 de 145 ch, soit un 4 260 cm3 de 164 ch. Dans ce cas, avec son poids contenu, la Comet peut dépasser les 170 km/h.

Mercury Comet Custom convertible. Le tassement des ventes conduit Mercury à élargir son offre. C'est la troisième calandre que s'offre la Comet depuis son lancement. Cela facilite évidemment l'identification du millésime lors d'une revente.

Les grandes Mercury sont restylées, notamment en se parant d’une lunette arrière ouvrante et inversée dite " Breezeway ", actionnable électriquement. Cette technique est reprise du concept-car D-528 Beldone de 1955. L’offre moteur reste extrêmement vaste. A son sommet apparaît en cours d'année un V8 de 6 997 cm3 et 410 ch. Il est capable d'emmener la lourde caisse de la Monterey ou de la Monterey Custom à 220 km/h. Ce sont évidemment les voitures les plus rapides depuis la création de la marque.

Mercury Meteor S-33 2-door hardtop. Les S-22, S-33 et S55 sont les versions à tendance sportive des Comet, Meteor et Monterey.

Aidée par ces évolutions, la production des Monterey et Monterey Custom repart à la hausse, avec 121 048 unités, alors que les Comet et Meteor voient leur production baisser, avec respectivement 134 623 et 50 775 unités. La Comet est attaquée de toute part, qu'il s'agisse des Dodge Dart, Buick Special ou Rambler Classic.

La Mercury Monterey rejoint la famille des voitures à lunette arrière inversée, qui compte déjà la Lincoln de 1958, les Ford Anglia et Consul 315, la Citroën Ami 6.

Au total, Mercury produit 306 446 voitures en 1963, en baisse de 10 % par rapport à 1962.


Mercury, millésime 1964


Deuxième génération de Comet, avec quatre sous-séries : 202, 404, Caliente et Cyclone. Les Meteor et Monterey Custom disparaissent. Les Montclair et Park Lane supprimées à l'issue du millésime 1960 font leur retour.

Les Comet sont redessinées avec des lignes plus droites et plus carrées qui leur donnent plus de prestance. Elles se voient attribuer non pas une, mais deux versions à tendance sportive, baptisées Caliente, qui remplace la S-22, et Cyclone. Côté motorisation, on part de la paisible 6 cylindres 2 621 cm3 de 101 ch, pour aller jusqu'au V8 de 4 935 cm3 de 210 ch. Du simple ou double, ou quasiment, tant en puissance qu'en cylindrée.

Mercury Comet Caliente hardtop coupe. Caliente : " chaud, qui manifeste ou provoque une sensation de chaleur, souvent utilisé pour décrire une atmosphère, un caractère ou une apparence séduisante et passionnée " (source : https://www.lalanguefrancaise.com).

Après trois ans de présence, la Meteor a disparu du catalogue, n’ayant pas réussi à s’imposer sur le marché. Elle laisse à la Comet le privilège des motorisations six cylindres. A l'inverse, pour tenter de relancer les ventes, après trois ans de purgatoire, les Montclair et Park Lane font leur retour en force.

Mercury Monterey 2-door sedan. Selon ses concepteurs, la lunette arrière inversée est supposée n'apporter que des avantages. Elle accroît l'habitabilité. Elle ne se salit pas et permet d'éviter les reflets des phares.

Mercury Park Lane sedan. Le haut de gamme Mercury fait référence à la rue du même nom située au centre de Londres. Ce fut longtemps l'une des rues les plus recherchées de la capitale, bordée de propriétés luxueuses.

Enfin, une version Marauder à tendance sportive fait son apparition dans la gamme des grandes Mercury. On la trouve dans les deux séries Monterey et Montclair. La Marauder se distingue par sa ligne de toit sans lunette arrière inversée. Ce style classique lui donne un air plus sportif et moins guindé.

Mercury Montclair 2-door Marauder. Cette carrosserie est aussi disponible dans la série Monterey. Cette version est produite à 6 459 exemplaires dans la série Montclair.

Mercury propose le moteur le plus puissant de son histoire, disponible en option sur les Monterey, Montclair et Park Lane. En effet, le V8 de 6 997 cm3 développe cette année 425 ch. Mercury produit 298 609 voitures, dont 189 936 Comet d'une part, et 108 673 Monterey, Montclair et Park Lane d'autre part, en légère baisse par rapport à 1963.

Jamais une production en série du concept car Mercury Comet Super Cyclone n'a été réellement envisagée. Il a surtout été utilisé pour animer les salons automobiles. Ses créateurs ont poussé les limites du style avec une impressionnante ligne de toit fastback. La ressemblance avec la Plymouth Barracuda contemporaine est frappante, même si elle est probablement fortuite. L'intérieur, tout en blanc, contraste avec l'extérieur aux lignes agressives. Les roues personnalisées et les rétroviseurs façon course renforcent le caractère sportif de l'auto. A l'avant, la calandre aux fines lamelles verticales et les phares rectangulaires lui confèrent un aspect moderne. Copyright


 Mercury, millésime 1965


Sixième génération de Monterey. La structure de la gamme est identique à celle de 1964. Elle comprend les Comet, Monterey, Montclair, Park Lane et Station Wagon.

Les Comet sont retouchées et notamment dotées de doubles phares verticaux au lieu des doubles phares horizontaux. Cette série est un succès.

Mercury Comet 202 4-door sedan. La Comet est restylée à l’avant et à l’arrière. On remarque surtout les phares superposés, similaires à ceux des Ford, Pontiac et Cadillac contemporaines.

Les grandes Mercury sont totalement redessinées dans un style plus carré qui s’inspire des Lincoln Continental. Leur longueur atteint 5,55 mètres, et leur empattement 3,12 mètres. La ligne " Breezeway " et le profil conventionnel sont au choix. Contrairement aux Comet, leurs doubles phares restent horizontaux.

Situées au coeur de la gamme, entre les Comet et la Park Lane, les différentes versions de Monterey et Montclair assurent le gros des volumes, en particulier dans leurs versions 4-door sedan et 4-door Breezeway. Rendons encore une fois hommage au talent des illustrateurs, avant que la photographie ne s'impose.

Mercury produit 346 751 véhicules en 1965, établissant un nouveau record, dont 165 052 Comet et 181 699 Monterey, Montclair, Park Lane. Les grandes Mercury retrouvent enfin les faveurs du public, avec une progression de 72 % de la production par rapport à 1964.


Mercury, millésime 1966


Troisième génération de Comet. La Comet Capri remplace la Comet 404. Une série S-55 est introduite entre la Monterey et la Montclair.

La Comet est totalement redessinée. Il s’agit en fait d’une Ford Fairlane 1966 légèrement retouchée. Ainsi la Comet, qui conserve ses doubles phares verticaux, quitte avec ses 5,16 mètres de long la catégorie " compacte " en tant que dérivée de la Ford Falcon, pour rejoindre celle dite " intermédiaire ". Elle prend de fait la place laissée vacante par la Meteor des années 1962 et 1963, qui n’a pas connu de succès. Cette prise de risque est totalement assumée par les dirigeants de Mercury qui ont analysé les conséquences d’une montée en gamme de la Comet. Elle est savamment calculée dans la mesure où la nouvelle Comet ne coûte quasiment rien à Mercury en développement.

Mercury Comet Villager. Avant que les SUV ne deviennent la référence absolue, le vrai chic consistait à véhiculer sa petite famille dans un station wagon décoré de faux bois.

En outre, Mercury y gagne des versions sportives déjà bien établies chez Ford. C’est ainsi que la Comet Cyclone GT, disponible en coupe hardtop et convertible, peut recevoir en option un V8 Ford de 6 390 cm3 et 335 ch, qui lui permet de dépasser 200 km/h. La Comet " de base " se contente toujours d'un 6 cylindres de 3 424 cm3 et 120 ch.

Mercury Comet Cyclone GT hardtop coupe. Le changement de format n'a pas calmé les ambitions de la Cyclone GT. Forte d'un titre de " Performance Car of the Year ", honorée par son rôle de " pace car " à Indianapolis, elle revendique fièrement ses performances.

Les grandes Monterey, S-55 (version sportive) et Montclair, Mercury proposent un nouveau design, baptisé " Sweep-style roof ", avec une lunette arrière concave. Le style Breezeway n'est pas pour autant abandonné.

Mercury Montclair 2-door hardtop. Ce coupé adopte le nouveau " Sweep-style roof " à lunette arrière concave.

Mercury Park Lane Breezeway sedan. Le style Breezeway fait de la résistance, malgré son allure désormais datée.

Le millésime 1966 se solde par un volume de production de 343 153 Mercury, valeur très proche du record de 1965, dont 170 426 Comet et 172 727 Monterey, Montclair et Park Lane.


Mercury, millésime 1967


Ajout des Comet station wagon, Cougar et Marquis. Suppression de la série S-55.

La Mercury Cougar présentée le 2 août et mise en vente le 30 septembre 1966 introduit le concept de " pony car " dans la gamme Mercury. Dans l'esprit de ses concepteurs, il s'agit d'une version améliorée de la Mustang, dont elle reprend le soubassement, avec un empattement plus long de 7,6 cm. Son design s'inspire plus de celui de la Ford Thunderbird, avec notamment la barre de feux arrière courant sur la largeur de la caisse, ainsi que ses phares couverts. L'aménagement intérieur associe le meilleur de la Mustang et de la Thunderbird pour ce qui est de la version de base. Deux autres versions sont proposées, GT et XR-7. La GT est typée sport avec une suspension raffermie, des freins renforcés et des pneus spécifiques. La XR-7 semble chercher son inspiration chez Jaguar, avec sa planche de bord recouverte d'un placage bois, ses jauges et compteurs ronds, sa console centrale, ses basculeurs, etc ...

Mercury Cougar. De par l'aura de la marque, la Mercury Cougar s'affirme comme un dérivé de la Mustang à tendance bourgeoise. Sa calandre lui procure une formidable agressivité qui marque davantage que le reste de la ligne, plus conventionnelle.

La Cougar qui n'est disponible qu'en coupé est plus longue que la Mustang, 4,83 mètres contre 4,66 mètres. Côté motorisation, Mercury propose en série le 4 735 cm3 de 200 ch. Le client peut aussi opter pour ce même moteur en version 225 ch, ou pour le 6 390 cm3 de 320 ch. La version Cougar GT n'est disponible qu'avec cette dernière motorisation. Le six cylindres de la Mustang, sans doute jugé trop démocratique, est refusé à la Cougar.

La clientèle Mercury apprécie une certaine exclusivité, et moyens financiers aidant, elle souhaite rester à la mode. Mais il n'est pas question pour elle de se mélanger à la populace qui n'a d'yeux que pour la Mustang. La Cougar répond à sa demande.

Dans son genre, la Mercury Cougar est un succès, avec 150 893 unités produites, alors que le constructeur tablait sur 60 000 ventes. Dodge sort au même moment son coupé Charger qui cible le même marché des " pony cars ". La Comet peut désormais recevoir le V8 de 6 997 cm3 de 410 ch ou 425 ch. C'est le plus gros moteur de l'histoire de la marque, tant en cylindrée qu'en puissance, qui est proposé sur la plus petite des Mercury.

Mercury Comet Caliente hardtop coupe. Après des débuts tonitruants, la Comet s'égare dans des versions plus ou moins réussies, sans plus jamais atteindre les chiffres de production élevés des débuts.

Les grandes Mercury s'habillent de flancs plus arrondis, qui s'harmonisent avec des ailes plus anguleuses. Les coupés hardtop sont dotés d’une ligne de toit plus tendue. Les S-55 ne constituent plus une série à part, mais sont intégrées en tant que finition à la série Monterey. Leur production est devenue marginale, 570 coupes et 145 convertibles.

Mercury Monterey 2-door hardtop. Les lignes s'étirent, et le flancs s'arrondissent. Cet assouplissement des formes est une tendance marquée chez tous les constructeurs, qui perdurera jusqu'au coeur des années 70.

Au sommet de sa gamme, Mercury propose la série Marquis, disponible avec une unique carrosserie de type hardtop coupe. Elle est dotée d'une finition somptueuse et d’un toit vinyle.

Mercury Marquis hardtop coupe. Développé aux Etats-Unis dans les années 60, le revêtement en vinyle permet de créer des contrastes intéressants avec la carrosserie. Il donne un aspect luxueux aux voitures ainsi dotées. Le phénomène atteindra très vite l'Europe, et même la France, si l'on pense aux Simca 1301/1501 (1967) et à la Chrysler 180 (1971).

Mercury Montclair 4-door hardtop. Autant la Cougar et les coupés hardtop présentent un aspect sympathique, autant cette banale berline, même avec une carrosserie de type hardtop, paraît ennuyeuse.

Le millésime 1967 se solde par un volume de production de 354 920 Mercury, un nouveau record, dont 81 133 Comet, 150 893 Cougar et 122 894 " grandes " Mercury. La Cougar est devenue dès sa première année la plus produite des Mercury !


Mercury, millésime 1968


Quatrième génération de Comet. Les Montego et Cyclone remplacent progressivement la Comet, qui ne subsiste que dans une version hardtop coupe. La Cougar poursuit sa carrière. Les Monterey, Montclair, Park Lane, Marquis et Station Wagon forment la gamme des grandes Mercury.

Le succès de la Cougar se tasse assez vite, une fois l'effet nouveauté passé. Mais ce modèle a le même effet pour Mercury que la Mustang pour Ford, c'est-à-dire un rajeunissement de l'image de marque du constructeur. La version de base et la XR7 poursuivent leur carrière. La GT-E remplace la GT. Son V8 de 7 013 cm3 développe 390 ch.

Mercury Cougar XR-7. La finition XR-7 correspond à un ensemble d'équipements de luxe qui comprennent une console au pavillon, des interrupteurs à bascule, des sièges en cuir, un volant et un tableau de bord avec finition en faux bois. .

L’évènement important du millésime est la commercialisation de la Montego, qui remplace l'essentiel des versions de la Comet, en s'efforçant de gommer toute référence à celle-ci. La Montego suit l'évolution de la Ford Fairlane. Elle mesure 8 cm de plus que la Comet, et est disponible avec quatre carrosseries : 4-door sedan, hardtop coupe, station wagon et convertible. L'offre moteur est étendue, depuis le 6 cylindres 3 277 cm3 de 115 cv, jusqu'au 7 013 cm3 de 390 ch de la Cougar GT-E ... La Cyclone qui en dérive est livrable uniquement en hardtop coupe et en fastback.

Mercury Montego MX Brougham 2-door hardtop. Le nom de Montego fait référence à la ville de Montego Bay en Jamaïque. La gamme Montego est proposée en versions de base et MX, remplaçant respectivement la Comet Capri et la Comet Caliente.

Mercury Cyclone GT Fastback coupe. Une voiture de type Fastback peut avoir deux ou quatre portes. Sa vitre arrière est fixe, et le coffre est séparé de l'habitacle. C'est ce qui la différencie d'une Hatchback, qui dispose d'un vrai hayon.

Mercury produit 360 527 voitures en 1968, un nouveau record. Les grandes Mercury représentent 126 100 unités, la Cougar 113 786 unités, la Montego 90 310 unités, la Cyclone 13 638 unités. On comptabilise encore 16 693 Comet hardtop coupe. 


Mercury, millésime 1969


Les Montclair (1955 à 1960, puis 1964 à 1968) et Park Lane (1958 à 1960, puis 1964 à 1968) sont supprimées. La Monterey dont c'est la septième génération se dédouble en une série Custom. La Marauder, qui était une version disponible dans les séries Monterey et Montclair en 1964, devient une série à elle toute seule. Deuxième génération de Marquis.

Coca Cola et Mercury s'associent en 1969 dans cette publicité mettant en avant les versions sportives du constructeur. Nous sommes en pleine période psychédélique, contre-culture issue de la communauté hippie.

Mercury met en avant les appellations Monterey, Marauder et Marquis. Le haut de gamme Mercury est donc composé de quatre séries : Monterey, Monterey Custom, Marauder et Marquis. Ces grandes Mercury sont totalement renouvelées, avec une nouvelle carrosserie de 5,63 mètres de long, ce qui en fait les plus imposantes Mercury depuis la création de la marque. La Marquis se différencie de la Monterey par ses phares rétractables dissimulés derrière une large calandre aux fines barres horizontales. Elle se rapproche ainsi un peu plus du style Lincoln. La Marauder est une version à tendance sportive basée sur la Marquis hardtop coupe. Ses phares sont aussi rétractables.

Mercury Marauder. La Mercury Marauder est dérivée de la Marquis. Elle se positionne comme une " personal luxury car ", entre la Mercury Cougar et la Continenatal Mk III.

La Cougar est profondément restylée. Elle conserve le même empattement, mais voit ses dimensions croître, tant en longueur qu'en largeur. Une version convertible est proposée, qui permet d'animer les ventes. L'option Eliminator est pour la Mercury Cougar le pendant de la Mustang Boss 302, dont elle utilise notamment le moteur.

Mercury Cougar. La Mercury Cougar ne résiste pas longtemps au mouvement naturel qui consiste à partir d'un modèle à succès à toujours faire plus long, plus large, plus lourd, quitte à dénaturer le concept original. Ford n'en fera pas moins avec la Mustang. Cette année, les flancs sont marqués par un mouvement en courbe descendante.

L'offre moteur au sein de la gamme Mercury est toujours aussi vaste. A la base, le 6 cylindres est passé à 4 096 cm3 et 155 ch. Il équipe en série les Comet et Montego. Ensuite, ce sont pas moins de 4 moteurs V8 qui sont proposés, du 4 942 cm3 de 220 ch, jusqu'au 7 013 cm3 de 335 ch. Les plus grosses cylindrées permettent d’atteindre voire de dépasser les 200 km/h dans un confort absolu.

La Montego est produite à 94 174 unités, et sa version sportive la Cyclone à 9 143 unités. Celle-ci n'est disponible qu'en coupé et n'est animée que par des V8. La Cougar compte 100 069 unités, de nouveau en retrait sur 1968. Elle garde toutefois les faveurs d'une certaine clientèle. Les grandes Mercury performent avec 182 497 unités. C'est la série Marquis, qui compte tout de même huit versions, qui s'en tire le mieux, avec 107 002 unités. La Comet qui fait de la résistance ferme la marche avec 14 104 unités.

Mercury Montego MX wagon. Les constructeurs américains sont depuis longtemps passés maîtres dans la conception des station wagon, une formule qui combine les caractéristiques pratiques d'un utilitaire et le confort et la maniabilité d'une berline. Copyright

Depuis 1966, Mercury bat chaque année son propre record de production, et cette performance est renouvelée en 1969 avec 399 987 unités. Mercury est bien installé à la huitième place sur son marché.


Mercury, millésime 1970


La Comet qui ne subsistait que dans sa version hardtop coupe a disparu. Sept séries composent la gamme Mercury : Montego et Cyclone à la base, Cougar pour le sport, Monterey, Monterey Custom, Marauder et Marquis pour les grandes, dite " full size ".

Les Mercury sont pratiquement inchangées pour 1970, à part de légères retouches au niveau des calandres, des équipements et de la finition. Les Montego et Cyclone sont notamment affublées d’une protubérance au goût discutable au niveau de la calandre, ce qui porte leur longueur à 5,33 mètres.

Mercury Cyclone GT. En quête d'idées nouvelles, les designers de Mercury ont affublé les Montego et Cyclone d'un disgracieux groin de cochon !

Mercury Marquis Brougham 4-door hardtop. Archétype de la voiture " full size ", la Mercury Marquis croise le fer avec les Buick Electra, Chrysler New Yorker ou Pontiac Bonneville.

Les ventes de la Cougar ont baissé de 50 % depuis 1967. Un changement de positionnement s'impose. Au lieu d'être une version luxueuse de la Ford Mustang, la Cougar va s’attaquer progressivement au marché des " personal luxury cars ". Il s'agit de coupés de grande diffusion à tendance vaguement sportive, qui mettent davantage l'accent sur le confort que sur les performances. Ce mouvement a notamment été initié par la Ford Thunderbird de deuxième génération dès 1958.

Afin de rester présent sur le marché des " pony cars ", Mercury va importer entre 1969 et 1978 la Ford Capri européenne. Celle-ci se vend plutôt chez l'Oncle Sam, bien puisqu’elle est pendant plusieurs années la seconde voiture la plus importée aux Etats-Unis derrière la Volkswagen Coccinelle.

Mercury Cougar XR-7. Face à Ford et Mercury, la General Motors est aussi pourvoyeuse d'un nombre important de " personal luxury cars " : Chevrolet Monte-Carlo, Pontiac Grand Prix, Buick Riviera, Oldsmobile Toronado ou Cadillac Eldorado.

Mercury ne produit au total que 324 716 voitures en 1970, en baisse de 19 % par rapport à 1969. Les trois gammes de la marque subissent une sévère érosion des ventes. On ne produit que 72 343 Cougar, 103 873 Montego et 148 500 grandes Mercury. La Marauder n’est assemblée qu'à 6 043 exemplaires, et est supprimée en cours de millésime.


Mercury, millésime 1971


Retour de la Comet après un an d'absence, dans une cinquième génération. Deuxième génération de Cougar. Abandon de la série Monterey Custom, intégrée à la série Monterey.

L'histoire du développement de nouveaux modèles Mercury dans les années 70 va être essentiellement une affaire d'écussonnage. Tout commence lorsque le nom de Comet est ressuscité pour désigner une version redessinée de la Ford Maverick, un modèle compact lancé l'année précédente. La Comet est livrable en 4-door sedan, et 2-door fastback sedan. La Comet renoue avec la catégorie des compacte. Elle mesure 4,62 mètres de long, et c'est la Mercury la plus courte depuis la création de la marque. Elle entend bien concurrencer les voitures japonaises qui commencent à envahir le marché américain. La Comet est disponible en motorisations 6 cylindres de 2 785 cm3 et 100 ch, 3 277 cm3 et 115 ch, 4 096 cm3 et 145 ch, et en V8 de 4 942 cm3 et 210 ch.

Mercury Comet 4-door sedan. Par rapport à la Ford Maverick, la Comet adopte une calandre, des feux arrière et un capot différent.

La Cougar prend de l’embonpoint. Son empattement passe de 2,82 mètres à 2,85 mètres, et sa longueur atteint 5,00 mètres. Dotée d’une petite calandre rectangulaire et verticale qui rappelle l’âge d’or de l’automobile américaine, elle se détache progressivement de la Mustang. Ce nouveau modèle ne rencontre qu’un succès d’estime, avec seulement 62 864 exemplaires produits en 1971.

Mercury Cougar. Ce modèle, né en 1967, en est à sa deuxième génération. Il glisse progressivement de la catégorie des pony cars, des modèles sportifs, compacts et économiques, à celle des personal luxury cars.

Les Montego et Cyclone sont légèrement retouchées. Leur volume de production tombe à 57 094 unités, preuve que ces modèles sont passés de mode. Quant aux Monterey et Marquis, elles s’allongent encore, à 5,71 mètres. La face avant des Marquis évoque franchement les Lincoln. Le volume de production des grandes Mercury progresse contre toute attente, avec 162 352 unités.

Mercury Monterey Custom sedan. La Monterey et la Marquis sont de vrais mammouths, mais de bonnes bêtes, confortables et fiables, propulsées par des V8 raisonnablement puissants, généreusement équipées et habillées, hélas pas toujours avec goût.

La Comet est produite à 83 000 exemplaires. C'est peu comparé à la Ford Maverick, diffusée à 271 897 exemplaires. Malgré tout, grâce à l'appui de la Comet, Mercury fabrique 365 310 voitures en 1971, en hausse de 12,5 % par rapport à 1970.


 Mercury, millésime 1972


La série Cyclone est supprimée. Pour le reste, la structure de la gamme est identique à celle de 1971. Deuxième génération de Montego.

Alors que les Comet, Cougar, Monterey et Marquis poursuivent leur carrière commerciale sans changement esthétique notable, les moteurs dont elles sont dotées subissent une baisse drastique de puissance, liée aux nouvelles normes antipollution en vigueur aux Etats-Unis, ce qui a pour conséquence une réduction des performances. A cylindrée égale, tous les moteurs perdent environ 1/3 de puissance. Ainsi, la Comet ne dispose plus que de 82 ch, moins qu'à son lancement en 1960 (90 ch).

Mercury Marquis Brougham 4-door Hardtop. " Ca a la longueur d'une Lincoln, la calandre d'une Lincoln, mais ce n'est pas une Lincoln ". Cette version vaut 5 034 dollars. Pour obtenir une Lincoln Continental, il faut débourser 7 302 dollars. La première berline Cadillac, dénommée Calais, est à 5 938 dollars.

Il y a une exception, c'est le V8 de 5 751 cm3 qui reste disponible en version 262/266 ch sur la Cougar. Par ailleurs, un nouveau V8 de 7 538 cm3, la plus grosse cylindrée jamais vue sur une Mercury, développe 224 ch, une bien maigre performance, dépassée l'année précédente par le simple 5 751 cm3 de 240 ch. Ce V8 est réservé aux Monterey et Marquis.

Mercury Cougar XR-7. Elle justifie sans peine sa qualification de " personal luxury car ".

Mais l’évènement le plus important de l’année est le renouvellement de la Montego, dérivée de la nouvelle Ford Torino présentée parallèlement. On compte 135 092 Montego produites cette année-là, contre 54 010 en 1971. C'est mieux que la Comet et ses 82 359 unités, et que la Cougar et ses 53 702 unités. Mais c'est moins bien que les 170 811 Monterey et Marquis qui constituent toujours le socle de la gamme. Au total, Mercury produit 441 964 voitures en 1972, établissant un nouveau record de production. 

Mercury Montego MX 4-door. Elle reprend la petite calandre rectangulaire de la Cougar.


Mercury, millésime 1973


La structure de la gamme est identique à celle de 1972.

Les Comet, Montego et Cougar poursuivent leur carrière commerciale sans changement notable, si ce ne sont quelques modifications au niveau de la calandre. Les Monterey et Marquis suivent les évolutions de la Ford Galaxie, renouvelée en septembre 1972. La diminution des puissances se poursuit cette année, mais dans une moindre mesure. Heureusement, la Cougar est épargnée. Son V8 de 5 751 cm3 développe 168 ch en série, ou 264 ch en option.

Mercury Montego МХ Brougham 2-door hardtop. Les publicitaires ne se privent pas de jouer, sans grande finesse, avec les archétypes de la réussite à l'américaine : un couple heureux, un cadre de vie idyllique, la réussite professionnelle ...

Malgré ces réductions de puissance, le volume de production de Mercury, comme celui des autres constructeurs américains, profite d’une conjoncture économique euphorique. Mais tout va basculer en octobre 1973, avec la guerre du Kippour qui va déclencher une chute des approvisionnements en pétrole, suivie par une forte hausse du prix des carburants. Pour ce millésime 1973, Mercury bat un nouveau record, et produit 486 470 voitures dont 184 346 Monterey et Marquis, 156 805 Montego, 84 691 Comet et 60 628 Cougar.

Mercury Marquis Brougham 4-door hardtop. Les berlines hardtop font de la résistance, plus de deux décennies après leur apparition. Elles offrent une ligne de toit continue et élégante, et ont l'aspect valorisant d'un coupé, tout en conservant les quatre portes d'une berline.


Mercury, millésime 1974


La structure de la gamme est identique à celle de 1972 et 1973.
Troisième génération de Cougar.

La Cougar est renouvelée et se rapproche encore un peu plus de la Ford Thunderbird, tout en reprenant le châssis de la Montego. La version cabriolet n'est pas renouvelée. Elle a été produite à 12 365 exemplaires entre 1969 et 1973, dont 5 796 la seule première année. De nouvelles normes de sécurité aux Etats-Unis mettent à mal l'existence même de ce type de carrosserie. Ne subsiste qu'une seule version, la XR-7. Cette Cougar de troisième génération mesure 5,47 mètres de long, soit 24 cm de moins que la Thunderbird. C'est paradoxal dans la mesure où Mercury vise une clientèle plus haut de gamme que Ford. Les esprits évoluent. La corrélation entre la longueur d'une voiture d'une part, et son prix et son statut d'autre part, commence à être remise en question. La Cadillac Seville de 1976 illustrera parfaitement ce changement.

Mercury Cougar XR-7. Son positionnement plus marqué que jamais dans la catégorie des " personal luxury cars " permet à ses ventes de bondir de plus de 50 % entre 1973 et 1974.

Les chiffres du millésime 1974 sont moins catastrophiques qu’on aurait pu le craindre. Mercury produit 403 977 voitures, soit 17 % de moins qu'en 1973. Dans le détail, cela représente 125 695 Comet, un modèle favorisé par le contexte, 98 019 Montego, 91 670 Cougar et 88 593 grandes Mercury, ces dernières étant au contraire désavantagées par la hausse du prix du baril.

Mercury Marquis Brougham sedan 4-door. " Elle a tout d'une grande ... pas assez chère mon fils !


Mercury, millésime 1975


Ajout des Bobcat et Monarch. Suppression de la Monterey. Apparition de deux nouvelles versions dans la série Marquis, dénommées Grand Marquis.

La Mercury Bobcat, introduite en 1975 sur le marché américain, après une année de commercialisation au Canada, s'inscrit comme une déclinaison plus soignée de la populaire Ford Pinto introduite en 1970. C'est la première incursion de Mercury dans le segment des subcompactes. Elle succède aux versions deux et trois portes de la Comet. Offrant une carrosserie disponible en hatchback trois portes et en break trois portes (Villager Wagon), la Bobcat se distingue par ses dimensions compactes, 4,30 mètres de long, et son moteur 4 cylindres de 2 294 cm3 de 83 chevaux, une première pour la marque. En option, un 6 cylindres de 2 798 cm3 de 97 chevaux est proposé pour les conducteurs en quête de plus de puissance. La Bobcat vient ainsi combler un vide dans la gamme Mercury, en proposant un véhicule plus économique.

Mercury Bobcat Runabout. La montée en puissance des constructeurs étrangers a poussé les constructeurs américains à adopter une stratégie en trois temps : d'abord en développant des modèles compacts adaptés aux goûts américains (Ford Falcon, Chevrolet Corvair, Plymouth Valiant ...), puis en s'appuyant sur leurs filiales européennes, et enfin désormais en créant des véhicules économiques spécialement conçus pour concurrencer les voitures japonaises.

La Mercury Monarch est quant à elle une évolution luxueuse de la Ford Granada, proposée en sedan 2-door et sedan 4-door. A terme, elle doit remplacer la Montego. Elle est disponible en 6 cylindres ou en V8, pour des puissances comprises entre 72 et 154 ch. Pour la première fois dans son histoire, Mercury propose une finition Ghia.

Mercury Monarch Ghia 2-door sedan. Ghia a longtemps été associé au groupe Chrysler dans le développement de prototypes et de versions spéciales. Le carrossier italien a été racheté par Ford en 1973, qui déjà utilise le prestige de cette griffe pour baptiser ses versions les mieux équipées.

Les Bobcat et Monarch répondent à la demande de la clientèle d’acquérir des voitures moins imposantes, plus pratiques et plus économiques, mais dotées d’une bonne finition. Elles visent par la même occasion les voitures importées qui répondent déjà à nombre de ces critères. Mercury doit par tous les moyens éviter un effondrement des ventes consécutif à la hausse historique du prix de pétrole. En 1975, le prix du baril ne s'est pas encore stabilisé.

Alors que la Monterey, modèle intermédiaire entre la Montego et la Marquis, disparaît pour le millésime 1975 après 22 années de carrière, Mercury complète la série Marquis avec deux versions Grand Marquis, qui comme peut le laisser entendre leur appellation, sont d'un niveau d'équipement supérieur à la Marquis de base, et même à la Brougham.

Mercury Grand Marquis 4-door. Les Monterey et Marquis se reconnaissent à leur calandre ressemblant à celle de la Lincoln Continental

Le reste de la gamme poursuit sa carrière sans changement notable, mis à part une nouvelle réduction de la puissance des moteurs. Un seul V8 dépasse les 200 ch. Ils étaient encore trois en 1974 et six en 1971. Malgré l’apport de deux nouveaux modèles, le volume de production de Mercury reste pratiquement stable en 1975 par rapport à 1974, avec 404 650 voitures, dont 103 936 Monarch, 84 465 Marquis et Grand Marquis, 65 180 Montego, 62 987 Cougar, 53 848 Comet et seulement 34 234 Bobcat. Face à elle, la Ford Pinto est produite à 223 763 exemplaires sur une année pleine. Une différence de prix de 14 % sépare les deux voitures.


Mercury, millésime 1976


La structure de la gamme est identique à celle de 1975.

La gamme Mercury renouvelée récemment n’évolue que dans les détails pour le millésime 1976, alors que les conséquences du choc pétrolier continuent à se faire sentir dans l’industrie automobile américaine. Bien étagée et très diversifiée, la gamme Mercury répond dans une certaine mesure à l’ensemble des besoins du marché : une Bobcat de 4,30 mètres de long, une Comet en fin de vie de 4,83 mètres, une Monarch de 5,08 mètres, une Montego de 5,29 mètres, une Cougar de 5,47 mètres et une Marquis/Grand Marquis de 5,82 mètres. On peut regretter que les Mercury des années 70 soient devenues pour la plupart de simples Ford rebadgées, conduisant à une perte progressive de l'identité de la marque.

Par ailleurs, Mercury importe toujours le coupé Capri dont la nouvelle mouture lancée en février 1974 en Europe apparaît aux Etats-Unis pour ce millésime 1976. La Mercury Capri connaît un certain succès, mais elle n'atteint pas les sommets de popularité de la Mustang. Elle séduit un public à la recherche d'une alternative décalée, plus européenne.

La Capri n'est pas un modèle Mercury. C'est une importation captive, en l'occurrence une automobile construite en Allemagne, et vendue aux Etat-Unis par le réseau Lincoln-Mercury.

Mercury se rapproche du record de 1973, et produit 480 361 voitures en 1976, dont 145 823 Monarch, 115 968 Marquis/Grand Marquis, 83 765 Cougar, 51 095 Montego, 47 636 Bobcat et 36 074 Comet.

Mercury Montego MX Villager. Les station wagons, avec leur vaste espace intérieur, ont longtemps incarné l'esprit de liberté et d'aventure de l'Amérique. Ce sont les compagnons des familles nombreuses et des amateurs de plein air.


Mercury, millésime 1977


La série Montego disparaît.
Quatrième génération de Cougar.

Depuis 1976, les ventes de Mercury progressent régulièrement, à l’instar des autres marques américaines. En 1977, le volume de production atteint 531 909 voitures, ce qui constitue un nouveau record. Cette performance s’explique notamment par la vaste gamme du constructeur qui couvre tous les segments du marché. Mercury se positionne toujours entre la sixième et la neuvième place sur le marché, et ce, depuis les années 1950.

La grande affaire du millésime 1977 est le remplacement de la Montego apparue en 1968, par des berlines et breaks de 5,58 mètres de long, baptisés ... Cougar. On pourrait y perdre son latin. Ces voitures ne sont que des Ford Ltd rebadgées. Le " vrai " coupé poursuit sa carrière discrètement. La marque capitalise sur le nom de Cougar, jugé plus évocateur que Montego, quitte à écorner l'image du coupé. Sa version station wagon ne convainc pas grand monde. Elle est abandonnée à l'issue de cet unique millésime.

Mercury Cougar XR-7 Hardtop Coupe. Le label XR7 reste réservé au coupé.

Toutes ces pseudos Cougar sont dotées d’une calandre carrée directement inspirée de celle des Lincoln Mk V, ce qui leur procure une certaine classe. Ainsi la série Cougar, que rien ne prédisposait initialement à couvrir une gamme complète de carrosseries, devient le modèle le plus produit de la marque, avec 194 823 unités. L'efficacité à court terme du marketing emporte tout sur son passage. Encore disponible en 1976 avec l'imposant 7 538 cm3 de 202 ch, la Cougar 4-door et coupe doit se satisfaire cette année au mieux du 5 751 cm3 de 149 ch.

Mercury Cougar Villager Wagon. Depuis, on a bien vu un SUV Ford Mustang électrique !

Les Marquis et Grand Marquis restent des valeurs sûres, avec 156 032 unités produites. Ce sont les derniers modèles de la marque à pouvoir recevoir le gros V8 de 7 538 cm3 d’origine Lincoln. La Monarch résiste bien avec 128 057 unités fabriquées, devançant la Bobcat et ses 31 452 unités, et la Comet en fin de carrière - pour la seconde fois - avec ses 21 545 unités.

Mercury Marquis Brougham 4-door. Les vastes banquettes avant sont une caractéristique emblématique des voitures américaines. Elles offrent un sentiment d'espace à l'intérieur de l'habitacle. Avec l'évolution des normes de sécurité, les sièges individuels vont progressivement remplacer ces banquettes.


Mercury, millésime 1978


Ajout de la Zephyr.

Pour le millésime 1978, la gamme Mercury s’enrichit d’un nouveau modèle compact, la Zephyr, dérivée étroitement de la Ford Fairmont, et livrable en sedan 2-door et 4-door, et en station wagon 5-door. Ce nouveau modèle adopte le nom d’une Lincoln produite de 1936 à 1940, mais aussi celui d'une Ford britannique des années 50 et 60. La Zephyr reprend pour l'essentiel la place de la Comet, mais se superpose aussi dans ses versions les plus élaborées avec la Monarch, un peu plus chic et un peu plus chère, mais non disponible en station wagon.

Mercury Zephyr ES 2-door sedan. A l'image de son homologue la Ford Fairmont, elle permet à son constructeur de répondre à une demande croissante de véhicules plus économes en carburant, tout en conservant un certain niveau de confort. C'est simple, efficace, mais ennuyeux, du moins dans cette version 2-door.

Alors que la Monarch est dotée du 6 cylindres de 4 096 cm3 de 97 ch ou du V8 de 4 942 cm3 dont la puissance est réduite à 139 ch, la Zephyr ose le 4 cylindres 2 294 cm3 monté sur la Bobcat, en plus du 6 cylindres de 3 277 cm3 de 85 ch et du même V8 de 4 942 cm3 que la Monarch. La Zephyr mesure 4,92 m de long, soit 16 cm de moins que la Monarch.

Mercury Monarch 4-door sedan. Après deux chocs pétroliers, la belle américaine de taille raisonnable n'est pas encore morte.

L’arrivée de la Zephyr et le succès de la Cougar permettent à Mercury de battre un nouveau record de production en 1978, avec 635 051 unités réparties en 213 270 Cougar, 152 172 Zephyr, 145 627 Marquis/Grand Marquis, 91 714 Monarch et 32 268 Bobcat.


Mercury, millésime 1979


Ajout de la Capri. Troisième génération de Marquis/Grand Marquis.

Le millésime 1979 est marqué par la refonte complète des grandes Mercury Marquis et Grand Marquis, qui perdent 24 cm en empattement, 40 cm en longueur et 5 cm en largeur. Comme les autres constructeurs américains, Mercury réduit les dimensions et donc le poids de ses automobiles, en réponse à la demande de la clientèle et du gouvernement américain face au renchérissement du carburant.

Les nouvelles Mercury Marquis et Grand Marquis totalement renouvelées mesurent 5,42 mètres de long, et deviennent plus courtes que les Cougar de la catégorie " intermédiaire ". Mais celles-ci subiront à leur tour une réduction de leurs dimensions dès 1980. Les Marquis et Grand Marquis sont des quasi-copies de la Ford LTD concernées par le même downsizing, si ce ne sont la calandre et la finition sensiblement plus luxueuses chez Mercury. Alors que les acheteurs pouvaient encore opter l'an dernier pour un V8 de 7 538 cm3 de 202 ch, un moteur apparu en 1972, ils doivent cette année se satisfaire au mieux du V8 de 5 751 cm3 et 138 ch.

Mercury Marquis Brougham 2-door sedan. Le terme downsizing en automobile désigne une tendance à réduire la taille et la puissance des véhicules, sans atténuer tant que possible les performances et le confort. A la fin des années 70, c'est l'augmentation constante du prix des carburants qui inquiète les constructeurs automobiles. Les enjeux environnementaux ne sont pas encore vraiment un sujet.

Un nouveau modèle apparaît pour remplacer la Ford Capri importée d’Europe. Il s’agit d’un coupé à tendance sportive fabriqué aux Etats-Unis, dérivé de la Ford Mustang II, toujours dénommé Capri, long de 4,55 mètres, soit une vingtaine de centimètres de plus que la Capri européenne.

La Capri de deuxième génération n’est proposée que dans la configuration à hayon à trois portes, avec son propre carénage avant. Elle est disponible avec le 4 cylindres 2 294 cm3 et 88 ch de la Bobcat, ou avec le 6 cylindres 2 795 cm3 de 109 ch, deux ensembles un peu faiblards par rapport à la catégorie visée. Heureusement, le V8 de 4 942 cm3 (140 ch désormais) est proposé en option.

Mercury Capri RS. Le nouveau modèle à tendance sportive de Mercury n'a rien à voir avec son homologue européen dont il reprend le nom. Ce n'est qu'une pâle copie de la Ford Mustang de troisième génération.

Au total, la gamme Mercury qui ressemble de plus en plus à la gamme Ford établit un nouveau record de production qui ne sera plus jamais égalé par la suite, avec 669 138 voitures, dont 172 152 Cougar, 140 800 Marquis et Grand Marquis, 125 377 Zephyr, 110 144 Capri, 75 879 Monarch et 44 786 Bobcat.


 Mercury, millésime 1980


La structure de la gamme est identique à celle de 1979.
Cinquième génération de Cougar.

Le second choc pétrolier trouve sa source dans la révolution iranienne qui chasse le Shah d’Iran du pouvoir le 16 janvier 1979 (l'Iran est un pays majeur dans l'OPEP), et qui consacre l’arrivée de l’ayatollah Khomeini. La crise s’amplifie avec le déclenchement de la guerre entre l’Iran et l’Irak en septembre 1980. Parallèlement, la demande mondiale de pétrole, qui avait légèrement diminué après le premier choc pétrolier, a commencé à remonter. Le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre 1978 et 1981. Dans ce contexte, les constructeurs américains subissent une nouvelle phase de récession.

Mercury Bobat. 224 026 Bobcat ont été produites de 1975 à 1980, contre plus de 3 millions de Ford Pinto. Elle a toujours été handicapée par des prix élevés pour une prestation ne faisant pas vraiment la différence avec la Ford Pinto.

Mercury produit 347 711 voitures, soit une baisse de 48 % par rapport à 1979. Tous les modèles sont concernés, y compris la Cougar qui vient pourtant d'être totalement renouvelée. La berline n'est pas reconduite. Le coupé adopte la caisse de la nouvelle Ford Thunderbird. Elle se trouve réduite en longueur de 38 centimètres. 58 028 Cougar XR-7 sont produites en 1980, contre 163 716 en 1979. Son esthétique racornie ne joue pas en sa faveur.

Mercury Cougar. La Cougar de 1980 reprend la carrosserie de la Thunderbird. Seuls quelques détails de finition et d'équipement permettent de les différencier.

La Zephyr est la plus produite, avec 91 203 unités. Suivent la Capri avec 79 984 unités, puis les Marquis et Grand Marquis avec 54 328 unités. Le contexte n'est plus favorable aux " full size ". Elles devancent toutefois les 33 650 Bobcat et les 30 518 Monarch, l'une et l'autre en fin de vie.


Mercury, millésime 1981


La Lynx remplace la Bobcat. La Monarch disparaît.

Ce millésime est marqué chez Mercury par la présentation de la Lynx qui remplace la Bobcat, un modèle qui n'a jamais vraiment trouvé son public. Innovation majeure, la Lynx est la première traction avant de la marque. Comme c'est désormais l'usage, il s'agit ni plus ni moins que d'une version plus luxueuse de l'Escort lancée parallèlement par Ford. C'est une rivale directe de la Dodge Omni commercialisée depuis 1978, autre modèle d'origine européenne. La Lynx qui mesure 4,16 mètres de long est dotée d’un 4 cylindres de 1 599 cm3 de 65 ch Cette nouveauté s’éloigne franchement de l’image de Mercury, mais contre attente, elle correspond à la demande du moment, puisque 111 978 unités sont produites en 1981, plus de trois fois mieux que la Bobcat l'année précédente.

Mercury Lynx. Bien que les lignes générales soient similaires, les détails de la carrosserie, les phares, les feux arrière et les pare-chocs des Ford Escort US et Mercury Lynx différent de la Ford Escort européenne. Les intérieurs sont également distincts, avec des matériaux, des finitions et équipements, des motorisations propres à chaque marque.

Le reste de la gamme n’évolue que dans le détail. La Cougar avec 90 928 unités supplante la Zephyr et ses 66 509 unités. Elle doit ce score à la disparition de la Monarch, mais aussi au fait qu'elle soit de nouveau disponible en versions sedan 2-door et sedan 4-door, avec des moteurs 4 et 6 cylindres, de 88 et 95 ch ... Les Marquis et Grand Marquis avec 61 638 unités ont du mal à se relancer dans leur nouveau format. C'est toujours mieux que les 58 946 Capri dont les ventes se tassent dès le troisième millésime. Au total, Mercury produit 389 999 voitures en 1981.

Mercury Cougar LS 4-door sedan. Oui, cette voiture est disponible avec le 4 cylindres 2 294 cm3 de 88 ch.


Mercury, millésime 1982


Ajout de la LN7.

Mercury propose un nouveau coupé d'allure sportive, la LN7, basé sur la berline Lynx. Cette même Lynx est désormais disponible en version à cinq portes. La LN7 a son équivalent chez Ford sous le nom d'EXP. C'est la réponse du groupe Ford aux Plymouth Horizon TC3 et Dodge Omni 024 du groupe Chrysler. Mais trop faiblement motorisé avec son 4 cylindres 1 599 cm3 de 70 ch, et d’une esthétique controversée, le modèle ne séduit pas vraiment.

Mercury LN7. La LN7 ne pèse pas non plus très lourd face aux japonaises. Son esthétique est sans intérêt, et elle est distancée en matière de performances, de raffinement et de qualité d'exécution.

De son côté, le coupé Cougar est au plus bas, avec seulement 16 867 " XR-7 " produits. Les Cougar sedan 2-door et 4-door, ainsi que le wagon se vendent mieux, avec un total de 56 950 unités produites. Côté motorisation, la Zephyr renonce à son V8, et ne propose plus que les 4 ou 6 cylindres. On observe un mouvement similaire sur les Marquis/Grand Marquis, qui renoncent au plus gros V8 de la gamme, désormais réservé aux voitures de police ... A contrario, l'acheteur d'une Capri peut opter pour le V8 de 4 942 cm3 qui affiche dans ce cas 157 ch. Ainsi, la petite sportive atteint les 200 km/h. Les stratégies marketing sont impénétrables.

Mercury Cougar XR-7 GS. Elle en impose encore la Cougar XR-7 GS avec ses roues fils, sa calandre façon Lincoln, sa peinture impeccable et ses chromes. Les publicitaires ont enfin renoncé à la présenter en compagnie d'un vrai cougar !

Au total, Mercury fabrique 380 506 voitures en 1982, dont 119 159 Lynx, 77 157 Marquis et Grand Marquis, 73 817 Cougar (coupe, sedan et wagon), 39 092 Zephyr, 36 134 Capri et 35 147 LN7.


Mercury, millésime 1983


Quatrième génération de Marquis. Ajout de la Grand Marquis en tant que série à part entière. Il ne s'agissait depuis 1975 que d'une version dans la série Marquis. De par son changement de style, on évoque à son sujet une deuxième génération. Sixième génération de Cougar.

Ce millésime est marqué par la séparation des Marquis et Grand Marquis qui reçoivent des carrosseries complètement différentes, la première étant une énième interprétation des berlines Cougar et Zephyr de ces trois dernières années. La Marquis a pour mission de remplacer ces deux modèles de la gamme " intermédiaire ". Sa partie avant plongeante modernise la ligne mais sans excès. Elle mesure 4,99 mètres de long. Elle est animée soit par le 4 cylindres de 2 294 cm3 et 90 ch, soit par le V6 de 3 277 cm3 et 112 ch.

Mercury Marquis Brougham. Sa partie avant plongeante modernise la ligne, mais sans excès.

La Grand Marquis reste dans le segment du haut de gamme, dit " full size ". Elle mesure 5,39 mètres de long. Elle poursuivra ainsi sa carrière jusqu'en ... 1991. Son V8 de 4 942 cm3 développe 145 ch.

Mercury Grand Marquis LS 4-door sedan. Archétype de l'américaine " full size ", sa carrière se prolongera jusqu'à 1991, jusqu'à en faire un dinosaure dans le paysage automobile américain, en compagnie de sa cousine la Ford Crown Victoria.

La Capri, bien que partiellement restylée cette année, est en difficulté. C'est comme si ce modèle n'intéressait pas le réseau, qui manifeste peu d'enthousiasme à le promouvoir, peut-être en raison de son positionnement décalé par rapport à l'image de la marque. Seulement 25 376 Capri sont produites. C’est encore pire pour la LN7 dont la production cesse à l'issue du millésime, après les 4 528 derniers exemplaires assemblés.

La Cougar est totalement redessinée. Cette série n'existe plus que sous la forme d'un coupé. Sans avoir la même carrosserie, la Cougar dérive de la Ford Thunderbird présentée parallèlement. Elle s’en différencie toutefois par une curieuse lunette verticale. Les deux voitures se distinguent par une ligne aérodynamique toute en courbes, dite " aero look ". C'est une rupture radicale dans le groupe Ford, qui au fil des années va toucher l'ensemble des séries. Deux motorisations sont disponibles, un V6 de 3 801 cm3 et 112 ch, ou un V8 de 4 942 cm3 et 130 ch.

Mercury Cougar. " L'aero look " plaît à la clientèle de la Cougar. Il se vend 4,5 fois plus de coupé Cougar en 1983 qu'en 1982. C'est un mouvement stylistique de fond qu'a lancé Ford des deux côtés de l'Atlantique. En Europe, il s'est matérialisé par la Ford Sierra présentée durant l'automne 1982.

La Grand Marquis qui profite d’un retour à une conjoncture économique plus favorable, due notamment à la baisse du prix des carburants, est le modèle le plus produit de la gamme, avec 95 718 unités. La subcompacte Lynx attire encore 87 795 clients. La nouvelle Marquis de la catégorie " intermédiaire " est produite à 67 358 unités. Le coupé Cougar est quant à lui produit à 75 743 unités. Au total, Mercury assemble 381 721 voitures en 1983, une valeur stable par rapport à 1981 et 1982.


Mercury, millésime 1984


Ajout de la Topaz. La LN7 et la Zephyr disparaissent.

Les années sombres de 1980 à 1983 sont oubliées. La conjoncture économique est redevenue plus favorable, et les constructeurs américains retrouvent les niveaux de production de la fin des années 1970. Mercury produit 595 734 voitures en 1984, une valeur en hausse de 56 % par rapport à 1983. Les Marquis et Grand Marquis sont deux succès inattendus, avec respectivement 107 812 et 131 396 unités produites. Le coupé Cougar réalise aussi une véritable performance, avec 131 190 unités, confirmant le succès de ce modèle, malgré ses formes atypiques.

Mercury Marquis Station Wagon. Les courbes d'antan ont cédé leur place à des lignes droites, fonctionnelles.

Cerise sur le gâteau, la nouvelle berline compacte Topaz de 4,48 mètres de long dérivée de la nouvelle Ford Tempo fait un véritable carton, avec 129 254 unités produites durant ce millésime. La Topaz est en quelque sorte une version américaine de la Ford Sierra européenne, mais à la différence de celle-ci, elle adopte la traction avant, comme la Mercury Lynx, ce qui lui permet d'afficher un habitacle plus vaste que les voitures à propulsion de même catégorie. Comme la Sierra, la carrosserie aérodynamique a été étudiée en soufflerie. La Topaz est dotée du 4 cylindres de 2 294 cm3 qui affiche ici 85 ch.

Mercury Topaz. La Topaz partage certains aspects de sa conception avec la Ford Sierra européenne.

Du coup, la Mercury Lynx ne bénéficie plus de la même attention de la part du public, et n'est produite qu'à 75 440 exemplaires. La Capri est en perte de vitesse avec 20 642 unités.


Mercury, millésime 1985


La structure de la gamme est identique à celle de 1984. Importation de la Merkur XR4ti.

Afin de concurrencer les voitures de luxe et les sportives importées, comme les BMW, Mercury décide d’inscrire à son programme de distribution la Ford Sierra XR4 européenne sous les couleurs de la nouvelle marque Merkur créée pour l'occasion. Cette berline trois portes baptisée XR4Ti est longue de 4,53 mètres. Elle est dotée d'un 4 cylindres de 2 301 cm3 turbocompressé délivrant 145 ch avec une boîte automatique, ou 175 ch avec une boite manuelle. Adaptée au marché américain, cette Sierra sera vendue à 42 464 exemplaires de 1985 à 1989. Chez Ford, on en espérait le double.

Merkur XR4ti. Le nom de Sierra n'est pas utilisé par Mercury aux Etats-Unis, car il est déjà exploité par la GM pour désigner un de ses pick-ups, et il se rapproche trop de celui de l'Oldsmobile Ciera. Source : https://www.hagerty.com

Le millésime 1985 est presque aussi bon pour Mercury que le millésime précédent, puisque la marque produit 573 416 voitures, dont 147 139 Grand Marquis, 117 274, Cougar, 104 198 Marquis, 101 356 Topaz, 84 792 Lynx qui profite d’un restyling de sa face avant en cours d'année, et 18 657 Capri dont les jours sont comptés. La Grand Marquis est parmi les dernières voitures de la catégorie " full size " à conserver la propulsion. Et pourtant, son succès ne se dément pas. C'est même devenu une référence. Seuls les coupés deux portes peu demandés sont supprimés à la fin de ce millésime.


Mercury, millésime 1986


Ajout de la Sable.

Le millésime 1986 est marqué par le lancement de la nouvelle berline Sable de la catégorie " intermédiaire " qui va remplacer la Marquis en 1987, qui présente un style très aérodynamique, quasiment révolutionnaire pour une marque comme Mercury. La Sable est dérivée de la Ford Taurus dévoilée la même année. Il s’agit d’une traction avant de 4,85 mètres de long, soit 14 cm de moins que la Marquis, et de 2,69 mètres d’empattement, soit 1 cm de plus que la Marquis. Elle est dotée d’un V6 de 2 986 cm3 et 140 ch, plus puissant que le V6 de 3 801 cm3 de la Marquis. Un 4 cylindres 2 507 cm3 de 88 ch est aussi proposé, mais vite retiré du catalogue en raison de la faiblesse des ventes.

Mercury Sable. Elle remplacera à l'issue de ce millésime la Marquis en tant que modèle de la gamme " intermédiaire ". Elle arrive sur le marché un an après la Ford Scorpio européenne apparue en 1985, qui présente quelques similitudes de style.

La Lynx remplace de son côté le 1 599 cm3 de 70 ch par un 1 859 cm3 de 86 ch. Le 4 cylindres 1 982 cm3 de 52 ch d'origine Mazda proposé depuis 1984 n’a aucun succès, et est supprimé à l'issue du millésime. Le millésime 1986 reste encore d’un très bon niveau pour Mercury qui produit 544 296 voitures dont 135 909 Cougar, 98 929 Grand Marquis, 95 638 Sable, 85 972 Lynx, 78 397 Topaz, 28 582 Marquis et 20 869 Capri.

Mercury Sable. La Sable existe aussi en break. Son style totalement revu clos un chapitre du design américain en matière de station wagon, en apportant une touche résolument moderne.


Mercury, millésime 1987


Ajout de la Tracer. La Capri et la Marquis disparaissent.

Mercury décide de remplacer la subcompacte Lynx par la Tracer, une berline d’origine japonaise, puisqu’il s’agit d’un dérivé de la Mazda 323. C'est la première Mercury depuis 1960 sans équivalent chez Ford. Pour ce millésime, les deux voitures sont encore commercialisées en parallèle. L’intérêt de Ford dans cette affaire est de remplacer à moindre coût un modèle vieillissant, à faible marge et peu demandé.

Depuis quelques années, le groupe Ford tente de se rapprocher de Mazda, comme le groupe General Motors s'est rapproché de Suzuki et Isuzu, et Chrysler de Mitsubishi. Les Big Three pensent alors que s'associer avec les constructeurs japonais peut leur permettre de vendre plus de voitures. Cette stratégie s’avérera un bien mauvais calcul, car les Japonais qui par ce biais vont rentrer par la petite porte aux Etats-Unis vont bientôt s’accaparer une part encore plus importante de ce marché.

 Mercury Tracer. Ce n'est plus vraiment le rêve américain ... Copyright

Le " top départ " a été donné dès le début des années 80 par Ronald Reagan, qui a invité les constructeurs japonais à construire leurs voitures sur le sol américain, afin de booster l’industrie automobile locale, et d'accessoirement apprendre aux Big Three comment concevoir et produire les voitures dont la clientèle a vraiment besoin … Ce que les constructeurs japonais ont accepté avec intérêt, en construisant leurs premières usines aux Etats-Unis entre 1985 et 1990. Il est évident qu’un tel discours a perturbé le ronron des activités de la General Motors, Ford et Chrysler. Cela explique qu'ils soient allés frapper directement à la porte des constructeurs japonais, les plus faibles d’abord, parce que les moins susceptibles de menacer leurs activités : Suzuki, Isuzu, Mazda et Mitsubishi.

Mercury Grand Marquis. Les ventes de la Grand Marquis, un modèle totalement désuet, repartent à la hausse dès que le prix du carburant revient à des niveaux raisonnables. Depuis que Chrysler, Buick, Oldsmobile et Pontiac ont abandonné leurs modèles classiques à propulsion en 1985, la Grand Marquis est en quasi-monopole sur ce marché.

La nippo-américaine Tracer, dotée du 4 cylindres de 1 599 cm3 monté sur les Lynx, n’est produite qu’à 18 624 exemplaires cette première année au Mexique, alors que la Lynx atteint encore 40 039 unités. Les Sable et Grand Marquis sont largement plus diffusées, avec 121 313 et 120 503 unités. Le coupé Cougar plaît toujours autant, avec 104 526 unités. La Topaz est déjà sur le déclin, avec 98 430 unités. Au total, Mercury fabrique 503 435 voitures en 1987.


Mercury, millésime 1988


La Lynx disparaît.

Pour le millésime 1988, Mercury décide d’importer, sous la marque Merkur, la Ford Scorpio européenne apparue en 1985, afin de rivaliser avec les routières européennes de luxe comme les Audi 100, BMW Série 5, Mercedes W124, Saab 9000 ou Volvo 740/760. Cette berline de 4,82 mètres de long est dotée d’un V6 Cologne de 2,9 litres et 140 ch, adapté pour répondre aux exigences américaines en matière d'émissions. Malgré sa conception moderne, le modèle ne rencontre aucun succès aux Etats-Unis, car seulement 22 010 exemplaires sont importés en deux ans. Fin 1989, la suppression de la marque Merkur sera actée par le groupe Ford.

La Merkur Scorpio et la version nord-américaine de la Scorpio européenne, première du nom. Elle est diffusée par le biais de certains concessionnaires Lincoln Mercury en 1988 et 1989. Source : https://www.hagerty.com

La Tracer n’attire pas grand monde, seulement 58 921 unités sont produites en 1988. Contre toute attente, la Topaz, qui a failli disparaître à cause de ventes devenues trop faibles, est redessinée dans un style plus affirmé, moins mollasson. Mais cela ne suffit pas à relancer la machine, puisqu’il n'en est produit que 58 412 unités en 1988.

Mercury Topaz. La Topaz bénéficie d'une cure de rajeunissement. Sa calandre est modifiée et le pavillon de la sedan 4-door adopte une forme rappelant la nouvelle Lincoln Continental, avec plusieurs décimètres en moins ...

La Mercury Grand Marquis profite de quelques retouches mineures pour masquer son âge canonique. Toute la partie centrale dont les origines remontent à 1979 reste identique. Ces modèles de haut de gamme un peu désuets continuent à bien se vendre. Il s’en produit 111 611 exemplaires en 1988. Mais les Sable et Cougar se vendent encore mieux, avec respectivement 121 285 et 119 162 unités. Au total, Mercury produit 469 391 voitures en 1988.


Mercury, millésime 1989


La structure de la gamme est inchangée.
Septième génération de Cougar.

Le millésime 1989 voit l’apparition d’une Cougar totalement redessinée, plus harmonieuse, qui respecte les canons aérodynamiques du groupe Ford. Plus longue, plus large, plus basse, dotée d’un empattement géant pour un coupé, la nouvelle Cougar reste basée sur la Thunderbird qui évolue parallèlement. Elle conserve la particularité de la lunette arrière verticale, peut-être en souvenir des Mercury " breezeway " des années 60. Equipée pour la première fois de quatre roues indépendantes, la Cougar adopte le V6 de 3 797 cm3 de la génération précédente, livrable avec un turbo (210 ch) ou sans turbo (140 ch). Le reste de la gamme n’évolue pratiquement pas. Mercury produit 528 003 voitures, dont 130 657 Sable, 130 248 Grand Marquis, 111 886 Topaz, 97 246 Cougar et 57 966 Tracer.

Mercury Cougar. Cousine de la Thunderbird, la nouvelle Cougar se singularise par sa carrosserie à trois volumes au lieu de deux. Son style est encore plus aérodynamique, et elle conserve la petite calandre carrée que la Ford Thunderbird a abandonnée depuis 1983.


Mercury, millésime 1990


La structure de la gamme est inchangée.

Il n'y pas de changements notables dans la gamme Mercury pour le millésime 1990. La Grand Marquis conserve sa carrosserie un peu désuète. Le coupé Cougar et la berline Sable sont inchangés, même en termes de motorisations. La récente Topaz est déjà sur le déclin. De même, la Tracer ne parvient pas à trouver sa clientèle. Au total, Mercury produit 373 467 voitures en 1990, soit une baisse de 29 % par rapport à 1989. Le volume de production se répartit de la façon suivante : 103 749 Sable, 85 812 Topaz, 76 467 Cougar, 72 945 Grand Marquis et 34 494 Tracer.

Mercury Grand Marquis. Les outillages sont amortis depuis belle lurette. Cette voiture permet à Mercury de dégager une marge par voiture supérieure à celle de tous les autres modèles de la marque. Et bien qu'elle n'évolue plus, elle offre encore ce que de nombreux acheteurs attendent d'une automobile.


Mercury, millésime 1991


Ajout de la Mercury Capri. Deuxième génération de Tracer.

Après l’abandon à l'issue du millésime 1986 de la Mercury Capri, directement dérivée de la Ford Mustang, Mercury décide de relancer cette appellation via une production en provenance de Melbourne en Australie. La nouvelle Mercury Capri n’est plus un coupé, mais un roadster 2 + 2 de 4,24 mètres de long, concurrent des Mazda Miata et Toyota MR2. Dotée d’un 4 cylindres 1,6 litre de 100 ch ou 132 ch (turbo) d’origine Mazda, elle ne séduit pas grand monde, et est retirée du catalogue trois ans plus tard. On s'interroge sur les motivations de Mercury à importer sous sa propre marque ce modèle en Amérique du Nord. Il ne correspond pas vraiment à sa clientèle traditionnelle, plus attachée à la Sable, à la Cougar ou à la Grand Marquis.

Mercury Capri. Après bien des hésitations, les responsables du groupe Ford ont enfin décidé de lancer ce modèle en Australie, mais aussi de le diffuser aux Etats-Unis sous la désignation de Mercury Capri. Ce cabriolet est dérivé de la Mazda 323. Jamais il n'aura le capital sympathie accordée par le public à la Mazda Miata aux courbes sensuelles, exposée au Salon de Chicago en février 1989.

La Tracer est totalement renouvelée, en poursuivant les évolutions de la Mazda 323 de nouvelle génération. Son style s'approche de celui de la Topaz, à une échelle moindre. Elle est 23 cm plus longue que la Tracer de première génération. L'acheteur a le choix entre la berline quatre portes ou le break à cinq portes. Son 4 cylindres n’est plus un 1,6 litre mais un 1,9 litre de 88 ch. Son succès est très relatif. Un nouveau modèle peu innovant, un immobilisme global pour tous les autres modèles, il n'en faut pas plus pour voir Mercury décliner de nouveau, avec 337 792 voitures produites, la valeur la plus basse depuis 1970.

Mercury Tracer LTS. La deuxième génération de Tracer est présentée début 1990 en tant que modèle 1991. Cette nouvelle génération a grandi en taille, passant dans le segment des voitures compactes. Le montage est réalisé dans le Michigan, avec un niveau d'intégration nettement plus élevé que sur la première génération.

Ce millésime coïncide avec la guerre contre l’Irak, conduite par les Etats-Unis. Certains lancements de nouveaux modèles sont reportés, notamment les nouvelles Sable et Grand Marquis. En attendant, le coupé Cougar peut se prévaloir d’un petit changement concernant son moteur. Le V8 de 4 942 cm3 est de nouveau disponible dans une version de 203 ch. Une partie substantielle de clientèle considère en effet que ce modèle ne peut être équipé que d’un V8.

Le volume de production se répartit comme suit : 96 698 Sable, 79 329 Grand Marquis, 60 564 Cougar, 55 599 Topaz et 45 602 Tracer. Pas un seul modèle ne dépasse les 100 000 unités.


Mercury, millésime 1992


La structure de la gamme est inchangée.
Troisième génération de Grand Marquis.

En décembre 1990, le public découvre une Grand Marquis totalement redessinée. Elle abandonne ses formes carrées passées de mode pour une carrosserie au style souple et arrondi, aérodynamique et élégante. Ce style de carrosserie est aussi adopté par sa cousine la Ford Crown Victoria, bien que les deux voitures ne partagent que les portes avant et le pare-brise. La nouvelle Grand Marquis reprend de l'ancienne version son châssis, avec son empattement de 2,91 mètres. Elle perd 3 centimètres en longueur à 5,39 mètres. Cela reste une grande berline classique, mais avec un style qui respecte les canons du moment. Mercury souhaite rajeunir sa clientèle, traditionnellement âgée sur ce type d'automobile. Son V8 est un 4 601 cm3 de 193 ch qui remplace le V8 de 4 942 cm3 de 152 ch. La vitesse maximale atteint 190 km/h, contre 172 km/h pour l’ancienne génération. Ce modèle connaît un succès immédiat, avec 163 262 unités produites en 1992.

Mercury Grand Marquis. L'ancienne Grand Marquis produite depuis plus de douze ans vient de disparaître. La nouvelle venue s'inspire du style de la Lincoln Continental, mais c'est une berline et non une limousine. Parallèlement, Ford propose la nouvelle Crown Victoria, proche d'aspect, mais avec une troisième vitre latérale.

De manière moins évidente visuellement, la Sable est renouvelée à l'automne 1991. Ses lignes sont affinées. Elle conserve le même empattement de 2,69 mètres, alors que sa longueur augmente de 3 centimètres à 4,88 mètres. Elle conserve les moteurs V6 de 2 986 cm3 et 3 797 cm3 de la précédente génération, qui affichent l'un et l'autre 142 ch. La Sable revisitée qui vise une autre clientèle que la Grand Marquis connaît aussi un succès immédiat, avec 127 530 unités produites.

Mercury Sable. Pour ce nouveau millésime, ses lignes sont affinées. Elle existe en berline et en break.

En 1992, la production du coupé Cougar reste stable à 46 928 unités, sans modifications notables. Mercury s'attache par ailleurs à redynamiser les ventes de la Topaz en lui offrant une motorisation plus puissante. En effet, en plus du 4 cylindres de 2 307 cm³ développant 97 ch, la Topaz accueille le V6 2 986 cm³ déjà présent sur la Sable. Toutefois, pour éviter toute concurrence interne, la puissance de ce V6 est volontairement bridée à 137 ch, lui permettant d'atteindre 195 km/h, contre 175 km/h pour la version 4 cylindres et 200 km/h pour la Sable. Grâce à cette nouvelle motorisation, la production de la Topaz remonte à 76 698 unités. La Tracer, quant à elle, ne dépasse pas les 43 127 unités. Au final, Mercury fabrique 457 545 voitures en 1992, soit une augmentation de 35% par rapport à l'année précédente.


Mercury, millésime 1993


Ajout de la Mercury Villager.

Après en 1992 le renouvellement des Grand Marquis et Sable, Mercury poursuit son chemin en dévoilant sont premier monospace, la Villager. Le nom de Villager a été utilisé par le groupe Ford pour la première fois en 1958 pour désigner une version station wagon de l'Edsel. Puis à partir de 1972, il s'agissait d'un station wagon aux finitions d'aspect boisé de la série Montego.

Mercury Villager. Ce monospace est aussi vendu par Nissan aux Etats-Unis sous le nom de Quest. C'est le premier monospace Mercury, un constructeur qui doit malgré tout s'adapter à l'évolution du marché vers ce type de véhicule.

Ce n'est pas une création du groupe Ford, puisqu’il ne reprend rien du Ford Aerostar lancé en 1986. Au contraire, dans le cadre d'une co-entreprise avec Nissan, il adopte plus prosaïquement la carrosserie de la Quest d'origine japonaise, avec une face avant modifiée, pour évoquer la barre lumineuse de la berline Sable. La Mercury Villager est un monospace de 4,82 mètres de long et 2,85 mètres d’empattement, équipé d’un V6 de 2 960 cm3 d’origine Nissan délivrant 153 ch. Sa production est assurée dans l'usine Ford d'Avon Lake dans l'Ohio.

On peut regretter que Mercury soit allé vers la simplicité, en s'adressant à un constructeur japonais pour compléter sa gamme. D’autant plus que Ford prépare à ce moment-là la Windstar, bien plus moderne que l’Aerostar. Mercury aurait pu attendre deux ans avant de lancer sa propre interprétation du Windstar. Le modèle connaît un succès mitigé, alors que les monospaces Plymouth et Dodge connaissent une diffusion bien plus élevée. Visuellement, il évoluera en 1996, 1999, et 2001.

Mercury Cougar XR7. La Mercury Cougar enregistre un record de longévité. Voilà plus d'un quart de siècle qu'elle affiche sa présence dans la gamme. Elle en est depuis 1967 à sa septième génération. Elle séduit essentiellement une clientèle de retraités aisés.

Sans compter la Villager, Mercury fabrique au total 430 384 voitures en 1993, dont 138 980 Sable, 90 367 Grand Marquis, 79 700 Cougar, 75 583 Topaz et 45 754 Tracer.


Mercury, millésime 1994


La structure de la gamme est inchangée.

La Topaz vit ses derniers mois. Alors qu’une remplaçante est initialement programmée pour 1995, la direction de Ford change ses plans, rejetant l’option japonaise en cours de développement, pour un modèle d'origine allemande. Il s’agit de la Mondeo qui connaît en Europe une belle carrière.

Mercury Grand Marquis. La grande Mercury reste une valeur sûre pour son constructeur, qui en produit encore 107 894 unités en 1994.

Sans compter la Villager, la production de Mercury est de 388 434 voitures, dont 112 783 Sable, 107 894 Grand Marquis, 71 026 Cougar, 50 398 Topaz et 46 333 Tracer.


Mercury, millésime 1995


La Mystique remplace la Topaz.

La Mystique, adaptation au marché américain de la Mondeo qui a remplacé en Europe la Sierra en 1993, est une bonne affaire pour Ford. Sa mise en conformité ne nécessite que peu d'investissements. La Mystique est produite en Amérique du Nord. Ford la propose sous la désignation de Contour. Il s’agit d’une berline de 4,66 mètres de long pour 2,70 mètres d’empattement, dotée d’un 4 cylindres de 1 988 cm3 délivrant 126 ch ou d’un V6 de 2 544 cm3 délivrant 173 ch. Plus chère que la Topaz, la Mystique n’atteint pas ses objectifs. Elle n'est produite qu'à 66 742 exemplaires en 1995, un nombre qui ne sera jamais dépassé. Aucun changement notable n’est à signaler sur le reste de la gamme.

Mercury Mystique. La remplaçante de la Topaz se nomme Mystique. Elle est comparable à la Ford Contour, elle-même très proche de la Mondeo européenne. Ford joue à fond la synergie de groupe. Encore faut-il que la clientèle plutôt conservatrice de Mercury adhère à ce type de production très internationale.

Mercury produit 388 896 voitures en 1995, dont 115 763 Sable, 94 202 Grand Marquis, 60 201 Cougar et 51 988 Tracer. Cette dernière, qui voit ses ventes augmenter de 12 %, profite des tarifs un peu élevés de la Mystique.


Mercury, millésime 1996


Ajout du Mountaineer. Deuxième génération de Sable.

Mercury lance son premier SUV en mars 1996. Il est étroitement dérivé de la deuxième génération du Ford Explorer lancée en novembre 1994. Alors que le Ford Explorer cible les Chevrolet Blazer et Jeep Cherokee, le nouveau SUV Mercury baptisé Mountaineer entend concurrencer les Oldsmobile Bravada et Range Rover, ainsi que les SUV japonais de haut de gamme. Le Mountaineer est disponible avec le V8 de 4 942 cm3 et 213 ch. Il mesure 4,79 mètres de long pour un empattement de 2,83 mètres. C'est un succès immédiat, le troisième modèle le plus vendu de la marque à partir de sa commercialisation, derrière les berlines Sable et Grand Marquis.

Mercury Mountaineer. Les années 1990 voient la confirmation du développement du marché des monospaces et des SUV, au détriment des modèles classiques dont Mercury était un des spécialistes. Cela incite le constructeur à s'adapter, en proposant le premier 4 x 4 de son histoire, le Mountaineer. C'est toute une philosophie qui est ébranlée. S'adapter ou mourir ...

La Sable est totalement redessinée dans le style arrondi de la Mystique, et voit sa longueur passer de 4,88 mètres à 5,07 mètres, et son empattement de 2,69 mètres à 2,76 mètres. Elle propose deux motorisations, le V6 de 2 986 cm3 et 147 ch, ou un V6 24 soupapes 2 967 cm3 de 203 ch.

Mercury Sable. Auparavant, la Mercury Sable se reconnaissait à sa calandre entièrement vitrée et lumineuse. Désormais, par rapport à sa cousine la Ford Taurus, la différence ne porte plus que sur quelques petites baguettes chromées.

Au total, Mercury produit 392 980 voitures en 1996, dont 123 444 Sable, 104 433 Grand Marquis, 51 677 Mystique, 47 797 Tracer, 38 929 Cougar et 26 700 Mountaineer en six mois, d’avril à septembre.


 Mercury, millésime 1997


La structure de la gamme est inchangée. Troisième génération de Tracer.

En 1997, le SUV Mountaineer reste toujours le troisième modèle le plus vendu de Mercury, avec 45 363 unités produites, derrière les 127 949 Grand Marquis et 114 240 Sable. Les trois autres modèles de la marque tombent dans les profondeurs. Ainsi, on ne compte que 43 589 Tracer complètement restylés, 35 267 Cougar et 23 321 Mystique.

La Mercury Tracer de troisième génération s'offre une carrosserie entièrement nouvelle. Sa carrière sera courte, puisque la dernière Tracer sortira de chaîne de montage le 2 juillet 1999.

Au total, Mercury produit 389 729 voitures en 1997, un score en ligne avec celui de ces trois dernières années, mais bien plus bas que ceux de la seconde moitié des années 80, et évidemment très éloigné de la performance de 1979, avec ses 669 138 unités.

Mercury Grand Marquis. Comme la Ford Crown Victoria, la Mercury Grand Marquis avance tranquillement vers la fin de sa carrière. Les grandes berlines traditionnelles intéressent désormais moins la clientèle, plus orientée vers les SUV et les monospaces. Il reste à la Grand Marquis les services de l'Administration, un client majeur sur ce créneau. Mais ces services, soucieux de leurs deniers, préfèrent opter pour la Ford, un peu moins chère.

Le monospace Villager sur base Nissan poursuit sa carrière dans la plus grande discrétion. Ford envisage de le remplacer au début des années 2000 par une création originale 100 % Ford. Il s’agira de la Mercury Monterey.

Le concept car Mercury MC4, qui allie l'aspect élégant d'une sportive à la praticité d'une familiale, est présenté au Salon de Chicago 1997. Sa carrosserie reflète l'approche New Edge inspirée par Ford. Le système des portes inversées comprend deux portes avant, plus courtes que celles d'un coupé sport traditionnel, et deux demi-portes arrière, qui s'ouvrent " en armoire ". Les demi-couvercles en aile de mouette du coffre sont surélevés juste au-dessus de chaque passage de roue pour faciliter l'accès. La MC4 de par sa structure ne nécessite pas de montant B.


Mercury, millésime 1998


La Cougar se met en retrait pour une année. Quatrième génération de Grand Marquis. Deuxième génération de Mystique.

La Mercury Mystique est restylée au bout de trois ans seulement, en raison de ventes ne répondant pas du tout aux objectifs. Ce restyling lui permet de devancer un temps le SUV Mountaineer qui recule à la quatrième place des modèles les plus vendus de la marque.

Mercury Mystique. L'évolution est mineure, et touche essentiellement au dessin de la calandre et des optiques.

La Grand Marquis est également restylée, sans que l'aspect général de la voiture en soit bouleversé. Mais le fait le plus important est l’arrêt du coupé Cougar, dont les ventes ont sérieusement baissé ces deux dernières années. C’est le modèle le plus iconique de la marque qui disparaît, après trente ans de carrière et sept générations. Cette voiture, fabriquée au total à 2,9 millions d’exemplaires, ne semble plus correspondre à la demande de la clientèle.

Mercury Grand Marquis. Sa calandre plus imposante se veut plus statutaire. Aidé par ce restyling, ses ventes progressent légèrement. C'est la voiture préférée des retraités, après le retrait de la Cougar.

Au total, Mercury produit 355 118 voitures en 1998, dont 134 155 Grand Marquis, 91 311 Sable, 59 870 Mystique, 46 705 Mountaineer et 23 077 Tracer.


Mercury, millésime 1999


Retour de la Cougar, dont c'est la huitième génération.

Après un an d’absence, la Mercury Cougar revient pour le millésime 1999 sous la forme d’un coupé plus sportif que luxueux, doté pour la première fois de la traction avant. Elle reprend la plateforme de la Mercury Mystique. Si le nom est repris, l'esprit n'est plus là. La Cougar paraît plus européenne qu'américaine. Longue de 4,70 mètres, elle est dotée d’un V6 de 2,5 litres de 170 ch. Elle est vendue en Europe sous le nom de Ford Cougar.

Mercury Cougar. Trop européenne pour les Américains, trop américaine pour les Européens, la Cougar de huitième génération, qu'elle soit badgée Mercury ou Ford, passera à côté de sa cible.

Ce coupé devait être initialement vendu sous la marque Ford et sous l’appellation Probe, en tant que successeur de la Ford Probe, un modèle sur base Mazda, commercialisé entre 1988 et 1997. Ford décide plutôt de lui appliquer la marque Mercury, en reprenant l'appellation historique de Cougar. Ce choix a pour but d'attirer une clientèle plus jeune vers les showrooms de Mercury, mais cette orientation stratégique est sans effet. Le jugement du public américain est sans appel. Cette Cougar n'a pas le charisme des modèles antérieurs. Elle ne survit que quatre ans, avec un total de 176 588 exemplaires fabriqués.

Le reste de la gamme poursuit sa carrière sans changement notable. Au total, Mercury produit 441 137 voitures, en hausse tout de même de 24 % par rapport à 1998, dont 143 627 Grand Marquis, 106 427 Sable, 88 288 Cougar, 51 628 Mountaineer, 38 021 Mystique et 13 146 Tracer.


Mercury, millésime 2000


Suppression de la Tracer.

La Sable est restylée pour le millésime 2000, mais comme pour la Grand Marquis, ce restyling ne bouleverse pas les lignes de la voiture. De son côté, la production de la Cougar chute d'environ 50 %, preuve de son inadaptation au marché. La Tracer disparaît, conduisant Mercury à abandonner définitivement la catégorie des subcompactes.

Mercury Sable. Mercury, en dessinant une face avant plus angulaire, ne semble plus vouloir assumer le bio design du reste de la carrosserie.

Au total, Mercury produit 338 954 voitures, un nombre en baisse de 23 % par rapport à 1999. On compte 132 870 Grand Marquis, 114 511 Sable, 44 935 Cougar, 41 250 Mountaineer et 5 388 Mystique. Dans l'esprit du public, une Mercury, c'est une " full size " ou une " intermédiaire ". Le constructeur n'est jamais vraiment parvenu à s'imposer sur les tranches inférieures.

A partir de ce moment, alors que l'on évoque la disparition imminente de la marque Plymouth au sein du groupe Chrysler, certains s’interrogent sur l’avenir de Mercury, un nom qui a perdu quasiment toute identité, en étant depuis trop longtemps que des Ford rebadgées.


Mercury, millésime 2001


La Mystique disparaît.

La Mystique n'est plus commercialisée. Après avoir abandonné la Tracer et le marché des subcompactes l'année dernière, Mercury poursuit sa cure d'amaigrissement en abandonnant aussi le segment des compactes. Le niveau de production baisse dangereusement avec 270 638 voitures, la valeur la plus basse depuis 1959.

Mercury Villager. Vous rêvez d'une Mercury, offrez vous une Villager Sport. Un véritable tue-l'amour.

Outre la Villager qui n'est pas vraiment une Mercury, la gamme est réduite à quatre modèles. Les Sable et Grand Marquis gardent leur clientèle, mais le coupé Cougar voit de nouveau ses ventes presque divisées par deux. Le SUV Mountaineer se maintient, mais à un niveau trop bas. Son renouvellement est prévu pour 2002. Au total, Mercury produit 100 774 Grand Marquis, 97 303 Sable, 47 517 Mountaineer et 25 044 Cougar.


Mercury, millésime 2002


La structure de la gamme est inchangée. Deuxième génération de Mountaineer.

Le SUV Mountaineer est totalement renouvelé, en adoptant la même carrosserie que le nouveau Ford Explorer lancé au même moment. Le modèle évolue en abandonnant le châssis du pick-up Ford Ranger. Il dispose enfin d'une suspension à quatre roues indépendantes. Le Mountaineer est disponible avec un V6 de 3 996 cm3 de 213 ch, ou avec un V8 de 4 601 cm3 de 235 ch. Le millésime 2002 n’apporte aucune amélioration au volume de production. Les 270 055 Mercury de l'année sont ainsi réparties : 106 633 Sable, 96 034 Grand Marquis, 49 067 Mountaineer et 18 321 Cougar.

Mercury Mountaineer. Après la domination des monospaces dans les années 1990, le marché se réoriente progressivement vers les SUV. Tous les constructeurs s'y mettent, même Porsche !


Mercury, millésime 2003


La Cougar s'en va pour la seconde fois. La désignation Monterey fait son retour, après 30 ans d'absence, pour remplacer la discrète Villager d'origine Nissan. Cinquième et dernière génération de Grand Marquis.

La marque Mercury, comme ses concurrentes US de milieu de gamme, poursuit son déclin, fragilisée par la montée en puissance des constructeurs japonais et européens sur le marché américain. La part de marché des Big Three, qui dominaient la situation avec 75 % des ventes en 1980, a continuellement diminué depuis. Elle atteindra 45 % en 2010 et 40 % en 2022. Cette évolution est aussi liée à l'implantation croissante d'usines japonaises aux États-Unis, qui a permis aux constructeurs nippons de proposer des produits plus compétitifs et d'accroître leur présence.

Mercury Grand Marquis. Depuis l'an dernier, la Grand Marquis est descendue sous la barre des 100 000 exemplaires produits annuellement. La baisse des volumes est lente, mais inexorable, pour l'un des derniers dinosaures de la production américaine.

Au début du nouveau millénaire, malgré la disparition de Plymouth en 2001, ex-numéro 3 du marché américain, on veut encore croire à la survie de Mercury, d’Oldsmobile, de Pontiac, de Saturn. Hélas, toutes ces marques disparaîtront entre 2004 et 2010 … les quelques marques survivantes, Buick, Chrysler, Cadillac, Lincoln ... devront trouver leur salut ailleurs, en Chine par exemple pour Buick, ou auprès des européens pour Chrysler.

Mercury Monterey. Il est désolant de voir une appellation aussi chargée d'histoire désigner un banal monospace.

Pour revenir au millésime 2003, Mercury ne produit plus que 204 622 voitures, dont 92 140 Grand Marquis, 55 215 Sable, 48 808 Mountaineer et 8 459 Monterey. La Monterey, qui reprend une appellation déjà utilisée par Mercury entre 1953 et 1974, est un monospace qui succède à la Villager. Elle adopte la carrosserie du Ford Freestar, qui pour sa part succède au Ford Windstar. La Monterey mesure 5,12 mètres de long, sur un empattement de 3,07 mètres. Son moteur est un V6 de 4 197 cm3 et 204 ch. Pour des questions de compacité, aucun V8 n’est proposé sur ce monospace.

 

Mercury Messenger Concept. Cette ultime voiture de rêve est exposée en 2003 au Salon de Détroit. Elle a été développée en collaboration avec le carrossier Stola.


Mercury, millésime 2004


La Montego remplace la Sable. La Marauder est une version vitaminée de la Grand Marquis.

Mercury relance le nom Montego, là aussi après 28 ans d’absence. La nouvelle Montego, qui entend succéder à la Sable dans la catégorie des " intermédiaires ", se présente sous la forme d’une berline de 5,10 mètres de long et 2,87 mètres d'empattement. Elle reprend la carrosserie de la Ford Five Hundred, mais en étant dotée de la traditionnelle calandre Mercury. Ce modèle, comme sa cousine Ford, utilise la même plateforme que la Volvo S80.

Mercury Montego. Avec un petit air de déjà vu du côté d'Ingolstadt chez Audi.

Le groupe Ford est en effet le nouveau propriétaire de Volvo Cars depuis janvier 1999, après avoir fait l'acquisition d'Aston Martin en 1987 et de Jaguar en 1990. Cet apport de nouveaux modèles lui permet d'épauler la division Lincoln-Mercury qui est défaillante sur le segment Premium. Cette stratégie, formalisée par la formation en 1998 du groupe Premier Automotive Group, et l'intégration à ce groupe de Land Rover en 2000, ne sera suivie que pendant une dizaine d’années. En effet, les marques Jaguar et Land Rover seront cédées à l’indien Tata Motors en 2008, et Volvo au chinois Geely en 2010.

Ces évènements sont sans grande incidence sur l'avenir de Mercury. La nouvelle Montego, un nom de baptême peut évocateur pour les jeunes générations, ne connaît aucun succès puisqu’elle n'est produite qu’à 63 942 exemplaires en trois ans. Preuve des tergiversations sans fin, et du sauve-qui-peut ambiant, la Montego est rebaptisée Sable en 2007, une dénomination plus contemporaine, sans connaître plus de succès.

Mercury Marauder. Le plus souvent peinte en noir, elle apparaît comme la voiture des mauvais garçons.

Mercury relance en 2004 l’appellation Marauder utilisée en tant que version dans la série Monterey Custom en 1963 et 1964, et en tant que série à part entière en 1969 et 1970. La nouvelle Marauder se présente sous la forme d’une Grand Marquis d’allure plus sportive, dotée du V8 de 4 606 cm3, porté à 304 ch. Elle atteint 220 km/h, contre 195 km/h pour la Grand Marquis de base. 11 052 exemplaires, le plus souvent peints en noir, sont fabriqués.

Mercury produit 223 311 voitures en 2004.


Mercury, millésime 2005


Le Mariner complète la gamme des SUV, et la Milan celle des berlines. Troisième génération de Mountaineer.

La nouvelle Mariner, un SUV, reprend la carrosserie de 4,44 mètres de long et 2,62 mètres d’empattement de la Ford Escape. Elle est disponible avec un 4 cylindres de 2 261 cm3 et 150 ch, ou un V6 de 2 967 cm3 et 203 ch. La Mariner est aussi commercialisée en version hybride, une technique qui va se développer sur les différentes séries, jusqu'à la disparition de la marque.

Mercury Mariner. Le petit 4 x 4 Mariner est dérivé de la Ford Escape. Sa présentation est plus raffinée, et sa calandre vite identifiable. Mais comme la plupart des Mercury, la Mariner manque singulièrement de personnalité.

La Mercury Milan prolonge la tradition qui consiste à nommer la plupart des voitures de la marque par un nom commençant par un M. Mais la Milan n’a vraiment rien d’italienne. Elle dispose de la même carrosserie que la nouvelle Ford Fusion, qui mesure 4,86 mètres de long sur un empattement de 2,73 mètres. A son lancement, Mercury propose un 4 cylindres de 2 261 cm3 et 162 ch, ou un V6 de 2 967 cm3 de 224 ch.

Mercury Milan. La Mercury Milan est un clone à la calandre près de la Ford Fusion.

Malgré une offre renouvelée, avec les récentes Montego, Marauder, Mariner et Milan, la marque Mercury poursuit sa descente aux enfers, et sa survie même devient problématique. Seulement 193 162 voitures sont produites en 2005, dont 66 133 Grand Marquis, 36 099 Mariner, 32 622 Montego, 27 570 Mountaineer, 13 065 Sable, 12 682 Milan et 4 991 Monterey.


Mercury, les dernières années


En 2006, Mercury produit 176 717 voitures, dont 52 793 Grand Marquis, 40 234 Milan, 33 006 Mariner, 27 474 Mountaineer, 19 831 Montego et 3 379 Monterey. Le monospace Monterey est supprimé à la fin de l’année, sans successeur.

En 2007, Mercury produit 172 558 voitures, dont 53 754 Grand Marquis, 37 996 Milan, 34 786 Mariner, 24 102 Mountaineer, 17 879 Sable, nouveau nom de la Montego, et encore 4 041 Montego.

Mercury Sable 2007. Le secteur automobile américain prend l'eau de toute part.

En 2008, Mercury ne produit plus que 118 555 voitures. Même la Grand Marquis décroche franchement. On compte 33 554 Mariner restylées, 33 368 Milan, 29 393 Grand Marquis, 12 068 Sable et 10 172 Mountaineer.

Pour son 70e anniversaire, en 2009, Mercury n’est plus qu’une marque moribonde. Seulement 88 386 voitures sont produites cette année-là, en pleine crise des subprimes. Le volume de production se répartit ainsi : 27 673 Mariner restylés, 26 740 Grand Marquis, 24 964 Milan, 5 210 Mountaineer et 3 799 Sable.

En 2010, Mercury produit encore 82 534 voitures, soit 31 765 Grand Marquis, 25 050 Mariner, 21 155 Milan restylée et 4 564 Mountaineer. Le groupe Ford décide de supprimer la marque à la fin de l’année.


Epilogue


La disparition de la marque Mercury en 2011 s'explique par une perte progressive de son identité propre. Les liens étroits avec Ford ont conduit à une homogénéisation des modèles, rendant la marque de plus en plus redondante. Parallèlement, l'incapacité de Mercury à s'adapter aux évolutions du marché, notamment en termes d'innovation technologique, a accentué son déclin. Les ventes en chute libre depuis les années 1980 et la crise économique de 2008 ont accéléré ce processus. Démonstration la plus évidente de ce constat, la future Mercury Tracer qui devait être lancée en 2011 a été remplacée de facto par une Ford Focus dotée d’une finition haut de gamme, dite Titanium. Dans ce contexte, Ford a opté pour une restructuration, en cédant les marques du Premier Automotive Group, et en abandonnant Mercury pour se concentrer sur les marques Ford et Lincoln.

 

Mercury Grand Marquis. La dernière voiture Mercury, une Grand Marquis, sort des chaînes de montage le 4 janvier 2011, marquant la fin de cette marque emblématique. Près de 3 millions de Grand Marquis ont été fabriquées par Mercury de 1975 à 2010, ce modèle étant le plus diffusé de la marque durant toute son histoire, devant la Cougar.

Texte : Jean-Michel Prillieux / André Le Roux
Reproduction interdite, merci.

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