Henry J, elle ouvre la route aux compactes


Henry J est une marque automobile américaine de voitures compactes créée en 1951 par Henry J. Kaiser, patron du groupe Kaiser-Frazer, et supprimée en 1954. La Henry J est l’une des premières voitures compactes américaines, avec la Nash Rambler lancée en 1949. Mais commercialisée trop tôt et jugée trop dépouillée par la clientèle visée, elle n'a pas atteint son but.


La marque américaine Henry J qui reprend le prénom du fondateur de la marque Kaiser est créée par Henry J. Kaiser début 1951, pour devenir la division " voitures compactes " du groupe fondé en juillet 1945 par Henry J. Kaiser et Joseph W. Frazer, dont ce dernier s’exclut en 1950. Le nouveau modèle présenté en 1951 est une berline deux portes à carrosserie ponton de 4,60 mètres de long dotée d'un arrière fastback. Elle est d’un aspect moderne qui s’inspire des lignes de la Kaiser Manhattan présentée fin 1950. Sa longueur estt inférieure de 45 cm à celle d’une Chevrolet et de 55 cm à celle d’une Frazer.

Henry John Kaiser (1882/1967), véritable touche à tout dans le milieu industriel, s'intéresse à l'automobile après-guerre. Après avoir lancé la marque Kaiser portant son nom en 1945, il renouvelle l'expérience en 1951, mais avec son prénom !

Dotée d’un quatre cylindres de 2,2 litres de 68 ch ou d’un six cylindres de 2,6 litres de 80 ch, tous deux d’origine Willys, la voiture entre en concurrence directe avec la Nash Rambler disponible depuis 1949. Le prix de la Henry J à moteur quatre cylindres est de 1 363 dollars, soit environ 200 dollars de moins que la moins chère des Chevrolet plus largement dimensionnée. La Henry J à moteur six cylindres est vendue 1 499 dollars.

La Henry J, sous ses différentes versions Standard, Corsair et Vagabond, est à ses débuts très demandée avec 82 942 ventes en 1951, soit environ 12 000 de plus que la Rambler. Puis les ventes s’effondrent : 30 585 unités en 1952 et 16 672 unités en 1953. Le modèle est supprimé début 1954 après une production de 1 100 exemplaires pour ce millésime, la marque Henry J également … La production totale durant cette courte vie s’élève à 130 322 unités.

Lancée début 1951, la Henry J est une voiture compacte de 4,60 mètres de long qui entre en concurrence avec la Nash Rambler apparue en 1949. Son style est beaucoup plus moderne qu’une Volkswagen Coccinelle dont les origines remontent à la fin des années 30.

Le projet de vendre en grande quantité une voiture compacte a échoué du fait que son constructeur a trop rogné sur l’équipement afin de maîtriser son prix de revient. Ils sont soit absent, soit trop simples. Pourtant, c’est la voiture américaine qui se rapproche le plus de la Volkswagen Coccinelle, dont l’équipement n’est pas moins spartiate, et qui connaît malgré tout une carrière exceptionnelle en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. Mais peut-être que ce que l’on peut concevoir sur une voiture européenne, on ne peut pas l’accepter sur une voiture américaine …

En 1952, la Henry J reçoit une nouvelle calandre, ce qui n’a aucune incidence sur le niveau de ses ventes. La clientèle juge en effet la voiture trop dépouillée par rapport aux Chevrolet et Ford de bas de gamme.

La clientèle qui recherche des modèles compacts et économiques au cours des années 50 achète la Nash Rambler ou une petite européenne. Le marché des compactes ne décollera vraiment aux Etats-Unis qu’à partir de la fin des années 50, avec l’apparition de ce type de modèles chez Ford, Chrysler et au sein de la General Motors. Le succès de ces Chevrolet Ford Falcon, Plymouth Valiant et Chevrolet Corvair est favorisé par le besoin de modèles plus maniables et plus économiques de la part de la clientèle, accentué par la montée en gamme des modèles dits " standard " tout au long des années 50, en dimensions, en poids, en puissance, en prix et en équipements. La Henry J n’a quant à elle pas réussi à s’imposer, peut-être pour avoir eu raison trop tôt !

Texte : Jean-Michel Prillieux
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