Simca 1501 Coupé
En 1968, Heuliez était chargé par Simca de l'emboutissage des soubassements des Simca 1301 et 1501. L'usine de Cerizay alimentait en flux tendus (déjà !) les chaînes de montage de Poissy, par lots de 48 ensembles. Environ 150 000 ensembles furent ainsi produits jusqu'en 1973. C'est donc assez naturellement que le carrossier fut amené à exposer au salon de Paris de 1968 un coupé de type fastback sur la base d'une Simca 1501. François Metz, dans son excellent ouvrage consacré à cette famille de Simca, publié chez ETAI en 2013, apporte la description suivante à ce prototype : " Bien que présenté comme étant un " coupé 1501 S ", il semblerait que cette voiture dérive en réalité d'une GL, comme en témoignent les baguettes de caisse, les enjoliveurs de roue et l'absence de projecteurs additionnels. Afin de garantir un prix de revient raisonnable, et donc un coût d'achat concurrentiel, Heuliez propose de conserver l'intégralité de la partie avant de la berline. Le pavillon et la partie arrière sont, eux, totalement originaux, avec des custodes effilées et une chute en pente douce, et un large hayon englobant une lunette arrière très inclinée. Le panneau arrière, assez haut et massif, ne forme cependant pas un seuil de chargement trop important ; le hayon descend en effet jusqu'au milieu de ce dernier, au ras de la plaque d'immatriculation, de sorte à garantir des possibilités de chargement optimales. Il est garni de feux de Simca 1100, plus effilés que les blocs montés sur les 1301 et 1501, et conserve les pare-chocs d'origine, simplement dépouillés de leurs butoirs, toujours afin de limiter les coûts de réalisation. Le tableau de bord, différent de celui des berlines de série, ne constitue pas non plus une création pure, puisqu'il reprend l'instrumentation créée par Jaeger, à destination des propriétaires de 1301 et de 1501. Les portières avant rallongées, à la fois pour l'esthétique et pour ménager une accessibilité suffisante aux places arrière, ont en revanche impliqué la création de panneaux d'habillages spécifiques, assez simples, pour ne pas dire dépouillés. Heuliez a donc cherché à réaliser une voiture suffisamment distincte de l'originale, tout en reprenant un maximum d'éléments produits en série, afin de rendre la voiture éligible à une production régulière. Malheureusement, le constructeur de Poissy oppose une fin de non-recevoir à ce projet, estimant sans doute, au-delà des considérations de prix de revient, que le coupé 1200 S déjà présent dans sa gamme, et qui connaît un réel succès, se suffit à lui-même. Peut-être aussi n'a-t-il tout simplement pas plu aux décideurs ... La petite histoire raconte néanmoins que ce " coupé 1501 S " n'est pas resté tout à fait sans postérité, puisque sa ligne, qui aurait séduit le controversé patron de Citroën, Pierre Bercot, aurait inspiré celle de la Citroën M35, et l'aurait ainsi incité à confier la production de ces " prototypes de série " à la firme des Deux-Sèvres. "
Ce coupé aurait pu constituer une alternative intéressante au coupé Peugeot 204. Il faut souligner que cette version coupé arrivait aussi bien tard dans la carrière de modèle.
Le large hayon relevable facilite le chargement des bagages. De plus, la banquette arrière est rabattable et offre ainsi une large surface disponible.
Simca 1501 Coupé (source Heuliez)
Le coupé 1501, au Salon de l'Automobile de 1968
Le coupé 1501, lors d'une escapade au salon Rétromobile 2004, sur le stand du Club Simca France
La prototype, avec à l'arrière sa plaque d'origine de 1968, conservé chez Heuliez
L'habitacle très " sixties " de la Simca de Heuliez, à l'ambiance sport avec son volant ajouré à 3 branches, son levier de vitesse au plancher, et une batterie de compteurs circulaires façon course.
Source, l'Automobile N° 270 de novembre 1968 - " Le tableau de bord, comprenant un ensemble très complet d'appareils de contrôle, est entièrement nouveau. On remarque l'apport d'une console munie d'un poste de radio. Le volant est celui de la 1501 S, les sièges sont ceux de la 1200 S ". Ce véhicule a été mis en vente le 7 juillet 2012 par Artcurial. Le compteur affichait 12054 kilomètres. Cette Simca unique était annoncée en bon état de conservation et révisée. L'avant est en tôle comme la voiture de série. Les ailes arrière, le hayon et le pavillon sont en stratifié verre-polyester. La peinture a été refaite il y a quelques temps. Estimation : 15 000 à 25 000 euros - Montant de l'enchère : 10 127 euros avec les frais.
Source : http://www.artcurial.com |