Juillet 1965

Les meilleures ventes en France sont réalisées par La danse de Zorba de Mikis Theodorakis


En France et dans le monde

3 juillet : Naissance de l'écrivaine et journaliste Alix Girod de l'Ain - 9 juillet : La loi définit le service national qui peut revêtir une forme civile ou militaire - 10 juillet : Boumediene prend le pouvoir en Algérie et le gardera jusqu´à sa mort en 1978 - 10 juillet : Décès de l'écrivain, poète et dramaturge Jacques Audiberti - 13 juillet : Les femmes prennent leur indépendance financière, elles peuvent ouvrir un compte en banque sans le consentement de leur époux - 14 juillet : L'italien Felice Gimondi remporte la 52ème édition du Tour de France devant le français Raymond Poulidor et l'italien Gianni Motta - 16 juillet : Inauguration du tunnel du Mont Blanc par le président Giuseppe Saragat et le Général de Gaulle - 16 juillet : Naissance du navigateur Michel Desjoyeaux - 19 juillet : Voyage officiel d'André Malraux en Chine.


La presse spécialisée


N°59, juillet août 1965

N° 231, juillet 1965


N° 42, juillet 1965

Les vacances sont là, et dans certaines publications, les nouveautés du prochain millésime sont déjà annoncées.


Brèves automobiles

José Rosinski essaye pour Sport Auto la Ferrari 275 GTB, que l'importateur français, Monsieur Sleator,  a " courageusement " mis à sa disposition. Il conclut son essai en indiquant que " la 275 GTB est supérieurement nerveuse, très agile et rapide. Sa tenue de route, précise et sportive, comporte les inconvénients de ses avantages. Son confort, la qualité de sa finition, la ligne originale de sa carrosserie justifient un prix d'achat exceptionnel (75 500 francs) correspondant à une voiture d'exception. C'est un pur-sang, d'un luxe sans mollesse, d'un tempérament fougueux, qui " tire " dans les bras et requiert un gentleman-rider expérimenté pour en obtenir le meilleur parti. "

Ferrari 275 GTB

La De Tomaso Vellelunga présentée à Turin en 1963 sous la forme d'un spyder a été étudiée par le carrossier italien Fissore qui en assure depuis 1964 la production à petite échelle, mais sous la forme d'un coupé. Sa carrosserie est en aluminium, et son moteur est emprunté à la Ford Cortina. Une dizaine de voitures ont déjà été livrées et une autre demi-douzaine se trouve en cours de construction. Mais l'on apprend inopinément, et Fissore est le premier surpris, que cette même Vellelunga vient d'entrer en production chez Ghia, où une série plus importante est envisagée. L'aluminium a cédé sa place à de la fibre de verre, moins complexe à mettre en oeuvre. Ce qui est moins drôle pour Fissore, auteur du dessin de la voiture, c'est que la nouvelle Vellelunga porte bel et bien la griffe de Ghia sans qu'il n'ait été changé un trait à la ligne de la voiture. Au final, cette Vellelunga ne sera produite qu'à 53 exemplaires, avant de céder sa place en 1967 à la Mangusta, plus largement diffusée.

De Tomaso Vellelunga

La nouvelle orientation de Simca vers la traction avant semble se confirmer. Bien que le prototype de celle que l'on appelle déjà la 1100 ne soit pas encore définitif, cette 6 CV pourrait venir considérablement gêner la Peugeot 204. Ce qui est étonnant, c'est que Simca ne protège pas d'un rigoureux secret les prototypes de cette nouveauté puisqu'ils sont visibles quelques fois aux alentours de l'usine de Poissy. La Simca 1100 sera finalement présentée en février 1967, et produite à plus de deux millions d'exemplaires jusqu'en 1981.

Elégant mais quelque peu désuet et lourd, le coupé 3200 CS à moteur V8 - produit à 603 exemplaires entre 1962 et 1965 - cède sa place à un modèle beaucoup plus moderne de la génération des berlines " nouvelle classe " 1600 et 1800, dénommé 2000 CS, présenté le 15 juin à Munich. Bien que la longueur de ce coupé soit identique à celle des berlines, sa carrosserie paraît plus fine grâce à un abaissement général sensible sur la partie inférieure de la caisse et sur le pavillon. Il ne renie pas pour autant son prédécesseur, avec un pavillon qui ressemble d'étrange façon à celui de la 3200 CS, dépourvu comme ce dernier de montant latéral. Le moteur est un 4 cylindres de 1990 cm3 d'un puissance de 120 ch dans cette version CS.

BMW 2000 CS

Alors que la plupart des constructeurs allemands forment des alliances, au moins techniques, Hans Glas (75 ans) propriétaire de la plus petite firme automobile d'outre-Rhin (en dehors des productions artisanales) semble résolu à rester minuscule, jugeant qu'il est plus facile de vendre 30 000 voitures par an que d'en vendre 300 000. Mais est-il rentable de ne construire que 150 voitures par jour, avec une gamme qui comprend cinq modèles ? Hans Glas ne veut pas investir dans des ordinateurs électroniques ou des cartes perforées. Il n'a pas non plus besoin de personnel spécialisé dans les études de marché. Son bon sens et son petit carnet noir qui lui sert d'aide-mémoire doivent à ses dires lui permettre d'affronter les années à venir ... Hélas pour lui, ses concurrents à la pointe du progrès n'auront pas trop de peine à lui faire perdre pied. En 1966, BMW absorbe Glas, à bout de souffle.

Hans Glas en 1957

Alors que quasiment toute la production automobile américaine est constituée de voiture à moteur à l'avant (sauf la Corvair) et d'une transmission aux roues arrière, la General Motors s'apprête à commercialiser chez Oldsmobile un coupé traction avant de 7 litres de cylindrée. La traction avant aux Etats-Unis, cela ne s'est pas vu depuis la Cord de 1935. Le mensuel l'Automobile baptise pour l'instant cette voiture Herald, mais elle sera finalement commercialisée en 1966 sous le nom de Toronado.

Oldsmobile Toronado, 1966

L'Auto Journal accorde dans son numéro du 8 juillet sa " une " puis une double page à la Renault 10. Sa production vient de commencer à Flins, et elle sera officiellement présentée ... le 10 juillet. La Renault 10 conserve le soubassement de la Dauphine, également utilisé sur la Renault 8. Elle dispose exactement de la même habitabilité que sa petite soeur, et des mêmes portières. On a simplement rajouté un nouvel avant un peu mieux profilé, plus long de 12 cm, et un arrière plus au goût du jour qui lui aussi gagne 7 cm. Cette voiture de transition permet de combler un trou dans la gamme entre la Renault 8 et la Renault 16, et attendant la commercialisation de la future Renault 12. Elle sera tout de même produite à 687 675 exemplaires.

La Renault 10 suivie d'une Renault 8

Chez Peugeot, l'ancien D4B hérité du prototype Chenard et Walcker étudié en temps de guerre, cède sa place à un tout nouveau fourgon tôlé de 1400 kg, le J7. Le nouveau venu, d'aspect moderne, est doté d'une cabine avancée panoramique. Il est disponible avec un 4 cylindres à essence de 56 ch ou un diesel Indenor de 55 ch. Leur puissance est transmise aux roues avant. Il sera produit chez Chausson et Heuliez à 336 220 exemplaires jusqu'en 1980, avant de céder sa place à un J9, qui n'est autre qu'un J7 modernisé.

Peugeot J7

Deux ans après la commercialisation de la berline 404 Diesel, une version cabriolet profilée, équipée d'un moteur diesel Indenor de 68 ch, a tourné sur le circuit de Montlhéry à une moyenne de 161,49 km/h pendant douze heures. Du 4 au 14 juin, cette 404 en a profité pour battre 40 records internationaux.

Peugeot 404 Diesel profilée

Depuis le 1er juillet 1965, la société Panhard n'existe plus en tant que constructeur de voitures. C'est ce jour-là, en effet, que l'assemblée générale des actionnaires de la société Citroën a ratifié les accords de fusion, mais la construction des voitures se poursuit. La dernière Panhard 24 sera produite en 1967.

Harold Radford, carrossier des Rolls-Royce et Bentley, propose désormais une version plus puissante de la Mini, dénommée " Mini-de-Ville ". Ce modèle, construit à la main, est basé sur la Mini Cooper S de 1275 cm3 et adopte le système de suspension Hydrolastic. En option, pour obtenir une souplesse et une nervosité accrue, l'acquéreur peut opter pour un moteur " Radford Damton ".

Mini Radford

Le parking souterrain de l'avenue Georges V vient d'être partiellement mis en service, après inauguration le 15 juin. Les deux étages ouverts au public peuvent accueillir 420 voitures. Les travaux des autres étages se poursuivent, afin de recevoir à terme jusqu'à 1000 voitures.

Alors qu'il procédait à des essais en vue des 24 heures du Mans sur une Ferrari 330 P2, le jeune pilote italien Bruno Deserti a trouvé la mort le 25 mai 1965 sur l'autodrome de Monza. Agé de 24 ans, il était un espoir certain du sport automobile italien, après s'être fait remarquer en Formule Junior puis en Formule 3.

Bruno Deserti

La course automobile tue en ces années 60. Le champion Luxembourgeois Honoré Wagner trouve la mort le 23 mai dans un accident survenu dans l'épreuve des 1000 kilomètres du Nürburgring. Ce pilote s'était fait un nom peu après la guerre, principalement au volant de sa BMW.

Jochen Rindt remporte le Grand Prix de France de F2 à Reims le 4 juillet 1965. Il est de nationalité allemande et habite à Vienne. Il est né à Mayence le 18 avril 1942, avant de devenir orphelin de guerre. Il débute dans le sport automobile en 1962, en participant à des rallies sur son Alfa Romeo. Dès 1963, il aborde avec talent la Formule Junior. Avec le soutien de Ford en Autriche, il gravit un nouvel échelon en 1964 au volant d'une F2 Brabham. Sa première course en Angleterre fait l'effet d'un coup de tonnerre. Il bat Graham Hill. Cooper lui propose en 1965 un volant dans son équipe de F1. Faute de matériel compétitif, sa saison vire au chemin de croix mais il se console en voitures de sport. Il remporte en juin 1965 les 24 Heures du Mans au volant d'une Ferrari de l'équipe américaine NART. Son palmarès en F1 sera tout à fait respectable, avec 60 GP disputés, 6 victoires, 13 podiums, 10 pole positions, et un titre de Champion du monde à titre posthume en 1970. Il se tue en effet le 5 septembre 1970 lors d'essais libres pour le Grand Prix d'Italie.

Jochen Rindt

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