Hillman Imp, Singer Chamois, Sunbeam Imp Sport


Hillman Imp

1. Développer l'offre produit vers le bas

Au début des années 60, le groupe Rootes était constitué de 4 marques : Hillman (populaires), Singer (luxe), Humber (prestige), Sunbeam (sportives) et Commer (utilitaires). Jusqu'alors, le groupe Rootes n'avait rien à apposer aux Austin Mini et Minor, ou à la Ford Anglia. Cela n'était pas trop inquiétant tant que le marché intérieur permettait d'assurer de bons résultats à l'entreprise, et tant que la demande pour les véhicules compacts était modérée. Mais la crise de Suez était passée par là, et les petites voitures avaient désormais le vent en poupe. La présentation de l'Hillman Imp (lutin en anglais) en 1963 tenait donc à la volonté des dirigeants du groupe de proposer une voiture économique. La Imp devait permettre de compléter la gamme vers le bas, et ainsi de développer les ventes.

Le moteur de la Imp fut conçu par la société Coventry Climax, plus connue pour ses quatre cylindres destinés à un usage marin ou pour des pompes à incendie. Les concepteurs de la Imp adoptèrent un quatre cylindres de 741 cm3, dont la volume fut porté à 875 cm3 et la puissance à 42 ch après avoir été retravaillé chez Rootes.

2. Des moyens colossaux

Une usine neuve fut construite à Linwood, en Ecosse, afin d'accueillir les nouvelles chaînes de montage. Le lancement commercial s'avéra laborieux. Les premiers clients firent face à de nombreux problèmes de fiabilité. Cette situation difficile à gérer eu rapidement des conséquences sur l'image de la voiture, et engendra des coûts en après vente sur des Imp encore sous garantie.

3. Les ventes patinent

Les ventes ne décollèrent jamais. De mai à décembre 1963, l'usine produisait 15 000 voitures, alors que la capacité était de 12 000 voitures par mois. Les ateliers tournaient au ralenti. En 1964, ce furent environ 50 000 véhicules qui sortirent de Linwood. Le groupe Rootes se devait de réagir vite. Certaines innovations techniques sources de problèmes furent retirées du programme de fabrication (starter automatique et accélérateur pneumatique notamment).

Un nouveau modèle baptisé Chamois, de présentation plus luxueuse, fut proposé sous la marque Singer à partir de l'année 1965. La Chamois était dotée d'une fausse calandre et un d'un motif latéral peint. En France, où seule la marque Sunbeam était un peu connue en raison de son passé sportif, les Singer Chamois devenaient Sunbeam Chamois.


Singer / Sunbeam Chamois

La Imp faisait son entrée dans la " vraie " gamme Sunbeam en octobre 1966,  sous le nom de Imp Sport. 

4. Chrysler au secours du groupe Rootes

Entre temps, les finances du groupe avaient souffert, et la société familiale animée par Lord William Rootes et son frère Sir Reginald ne pouvait plus résister aux avances du groupe américain Chrysler, qui cherchait à s'implanter durablement en Europe, à l'image de la General Motors via Opel et Vauxhall, et du groupe Ford. La prise de participation de Chrysler au capital du groupe Rootes fut effective en 1964.

Le nouvel actionnaire décida de maintenir la Imp et la Chamois au catalogue. Mieux, la gamme se développa. On vit ainsi arriver sur le marché en 1967 le fourgon Commer Imp Van et le break Hillman Husky, ainsi que deux versions sportives qui conservaient la carrosserie de la Imp, les Sunbeam Imp Sport et Singer Chamois Sport.


Singer Chamoix Sport

En parallèle du coach, une nouvelle carrosserie de type coupé fut proposée en début d'année 1967. Ce coupé était vendue sous les désignations Hillman Imp California et Singer Chamois California, puis à partir d'octobre 1967 sous le nom de Sunbeam Stiletto.


Hillman Imp Californian

5. L'échec malgré tout

Malgré ce dynamisme, les ventes de l'ensemble des modèles dérivés de la Imp stagnaient à environ 40 000 voitures en 1968. La contrepartie de cette diversification à tout va fut une gamme pléthorique, avec au final des volumes par modèle insuffisants pour assurer la rentabilité de l'affaire. La gamme Imp semblait condamnée. Chrysler décidait pourtant de la maintenir en vie, d'une part en réduisant les coûts de production en économisant sur la finition, d'autre part en commençant par simplifier l'offre.

La première à faire les frais de cette politique fut la Singer Chamois en avril  1970 (la marque disparaissait avec la voiture), suivie par le break Husky et le van Commer. En 1972, la Stiletto fut aussi abandonnée, et il ne restait que la Hillman Imp et la Sunbeam Imp Sport au catalogue, où elles firent de la résistance avec des volumes de ventes insignifiants jusqu'en 1976.


La Hillman Super Imp 1974 photographiée à Edinburgh

La Imp et ses dérivés n'ont jamais vraiment convaincu dans l'Hexagone, sans doute à cause de tarifs élevés. De ce fait, ce fut le plus souvent une voiture des beaux quartiers parisiens.

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