Alvis par Graber


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La marque Alvis voit le jour en 1920, fruit de l'association entre Geoffrey de Freville, ingénieur ayant travaillé avec Walter Owen Bentley, et Thomas George John, industriel. Avant la Seconde Guerre mondiale, les Alvis rivalisent avec des marques comme Bentley et Aston Martin. Dès 1935, Alvis diversifie ses activités en produisant également des moteurs d'avions et des blindés légers. L'entreprise sort du second conflit mondial dans une situation financière plus solide qu'auparavant et reprend progressivement la construction automobile dès 1946.

Alvis TC 21. Copyright

Depuis 1948, le carrossier suisse Graber est  un client régulier d'Alvis, habillant ses châssis avec ses créations les plus récentes. Ces voitures, exposées au Salon de Genève, soulignent l'aspect dépassé des formes plus rondes des modèles conçus en Grande-Bretagne. En 1955, Alvis se retrouve sans fournisseur de carrosseries : Mulliner est racheté par Standard, et Aston Martin reprend le contrôle de Tickford. Le salut vient de Suisse avec Graber. Celui-ci insuffle un nouvel élan à Alvis en proposant diverses carrosseries modernes au style ponton.

Cependant, cette activité n'est plus la priorité de la direction britannique, qui préfère se concentrer sur les secteurs de l'armement et de la motorisation aéronautique. L'automobile ne représente qu'une part symbolique des affaires du groupe, servant principalement à promouvoir l'image d'Alvis. En d'autres termes, Alvis n'a pas besoin de construire des voitures pour assurer sa survie.

En 1958, Alvis établit un accord avec la prestigieuse maison Park Ward, devenue filiale de Rolls-Royce et disposant de moyens de production modernes adaptés aux petites séries. Cette nouvelle collaboration permet au constructeur de proposer des automobiles à des prix moins prohibitifs et de relancer quelque peu ses ventes, tombées à deux ou trois voitures par mois. La coopération avec Graber se poursuit néanmoins.

Alvis TC 108G Drophead Coupe by Graber, 1958. Copyright

Alvis TD21 Coupе Park Ward, 1958–63. Copyright

Alvis TD21 Coupе Park Ward, 1958–63. Copyright

Né à Berne en Suisse en 1904, Hermann Graber prend la direction de l'entreprise familiale de carrosserie en 1925, succédant à son père. Graber propose alors ses créations sur des bases variées, incluant Alfa Romeo, Delage, Delahaye, Talbot, Hotchkiss, Bugatti, Voisin et Mercedes. Cependant, c'est à partir de châssis de voitures américaines, comme Packard et Dodge, qu'il exprime pleinement son talent. Moins onéreux à l'achat que leurs homologues européens, ces châssis permettent de consacrer un budget plus conséquent au travail de carrosserie. La raréfaction des châssis des grands constructeurs après-guerre conduit Graber à travailler également sur des bases Rover, Armstrong Siddeley et Alvis.

Face à la concurrence de Jaguar et Aston Martin, mieux ancrées dans leur époque, Alvis décline. Paradoxalement, le succès des autres activités du groupe génère des profits considérables. Des solutions sont envisagées pour préserver la production automobile, notamment une reprise par David Brown (le " DB " d'Aston Martin). En juin 1965, un événement inattendu se produit : Rover rachète les automobiles Alvis, suscitant l'inquiétude des passionnés quant à la survie de la marque. En 1967, Rover intègre le groupe Leyland, et la décision est rapidement prise de ne pas conserver une marque concurrente de Jaguar. Le nom prestigieux d'Alvis disparaît du monde automobile en août 1967, ne subsistant que la production de véhicules militaires.

Alvis TD 21 Coupe Graber, 1958. Copyright

Graber réalise pour Rover différentes carrosseries (cabriolet P5, coupé et cabriolet P6) durant la seconde moitié des années 60. Mais Rover ayant mis un terme à la production d'Alvis, la disparition de ce gros client est fatale à l'activité de Graber. Celui-ci ne conserve que son métier de représentant de Rover en Suisse. Hermann Graber décède en 1970.

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