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Dans les années d'après-guerre empreintes de modestie et de simplicité, l'attente générale se porte sur la présentation par Mercedes d'une petite voiture, suivant ainsi la tendance du marché. Cependant, le 8 septembre 1953, Fritz Könecke, le président de Daimler-Benz AG, vient briser cette illusion en dévoilant la toute nouvelle 180. Le public découvre alors une Mercedes inédite, qui s'impose comme le premier modèle de sa gamme moyenne, une lignée dont la Classe E assure la continuité de nos jours. La 180 rompt nettement avec le design des années 30. Elle introduit une innovation majeure avec sa ligne dite "ponton", intégrant les nouveaux standards stylistiques de l'époque tout en conservant la traditionnelle calandre verticale. En comparaison avec la 170 S qui l'a précédée, l'habitacle offre un espace accru de 22 % et le coffre gagne 75 % de volume. La surface vitrée est également augmentée de 40 %. Seul le moteur 4 cylindres de 1 767 cm3 est conservé de la 170 S. Avec une puissance de 52 ch, il permet à la Mercedes 180 d'atteindre une vitesse maximale de 126 km/h. En juin 1957, la 180 évolue pour devenir la 180a, en adoptant le moteur de 1 897 cm³ de la récente 190.

Mercedes 180. Copyright

En mai 1956, la 190 vient compléter l'offre. Affichant un aspect extérieur pratiquement identique à celui de la 180, à l'exception d'une plus grande générosité des baguettes chromées, cette nouvelle version se distingue en revanche par son moteur 4 cylindres dont la puissance est bridée à 75 ch. Ce moteur reprend l'arbre à cames en tête du roadster 190 SL. En septembre 1957, la 180 adopte elle aussi ce nouveau moteur, délivrant toutefois seulement 65 ch. La 180 D, équipée d'un moteur Diesel de 40 ch, arrive sur le marché au printemps 1954. Ces voitures seront particulièrement appréciées pour leur fiabilité et leur longévité par les chauffeurs de taxis.

Mercedes 190. Copyright

En octobre 1958, Mercedes propose également la 190 dans une version Diesel, qui développe 50 ch et atteint une vitesse de 125 km/h. En août 1959, les modèles 180 et 190 font l'objet d'un lifting. Désormais nommées 180b et 190b, elles se distinguent de leurs prédécesseurs par un capot moteur abaissé, une grille de calandre à la fois plus large et plus basse, des pare-chocs plus volumineux et de longs feux arrière. Les puissances s'établissent respectivement à 68 ch et 80 ch. Durant l'été 1961, alors que leur succession est déjà en préparation sur les chaînes de montage, la 180 bénéficie d'un dernier lifting et devient la 180c (et Dc en motorisation deux litres). Cette série de Mercedes disparaît en octobre 1962. Au total, 437 310 exemplaires de cette gamme 4 cylindres sont produits, représentant 62 % des volumes de la marque à l'étoile.

Les 6 cylindres

La 220, présentée au Salon de Genève en 1954, conserve le même design général que la 180, mais avec des dimensions légèrement plus importantes, nécessaires pour loger le moteur 6 cylindres et accroître l'habitabilité. Dès 1956, la 220 cède sa place à deux nouvelles versions : d'une part la 220 S, plus puissante et bénéficiant d'une finition supérieure, et d'autre part la 219, à vocation économique, destinée à toucher un public plus large. Cette dernière trouve davantage sa clientèle à l'étranger qu'en Allemagne, où elle est perçue comme une Mercedes " du pauvre ".

Mercedes 219. Copyright

Mercedes présente au Salon de Francfort en 1958 un modèle 220 SE à injection, offrant de meilleures performances. Cependant, cette voiture ne rencontre pas le succès escompté et disparaît du catalogue en 1959 après la production de 1 974 unités. 27 845 exemplaires de la 219 sortent des chaînes de Stuttgart de mars 1956 à juillet 1959, ainsi que 25 934 modèles 220 de juin 1954 à mars 1956 et 55 279 modèles 220 S de mars 1956 à octobre 1959. Au mois d'août 1959, Mercedes dévoile la nouvelle 220, caractérisée par de vastes baies vitrées et des ailes arrière se terminant en arête.

Nouvelle rupture de style en 1959, entre l'ancienne série et la nouvelle (ici une 220 SE). Copyright