Venturi 260 LM
Les dirigeants de Venturi commencent à s'intéresser à l'épreuve du Mans dès 1992. Le début des années 90 n'est pourtant pas une période faste pour la marque qui peine à imposer ses voitures sur un marché en pleine crise. Stéphane Ratel responsable de la compétition, présente à la presse en février 1993 la future 500 LM, qu'il destine notamment aux 24 Heures du Mans. Plusieurs clients sont motivés par une participation à la plus mythique des épreuves d'endurance. Sept voitures sont engagées en 1993. C'est une grande première pour Venturi, et nombreux sont les sceptiques quant aux chances de réussite de ce nouveau venu. La petite entreprise ne possède aucune réelle expérience de ce type d'épreuve, et le niveau des pilotes est très disparate. Mais la motivation est bien présente, et Venturi met en place les moyens d'assistance nécessaires. Cinq voitures sont classées à l'arrivée. Une abandonne sur sortie de route et une autre sur panne moteur. Le meilleur résultat est une 23ème place au général. A défaut de podium, les Venturi ont fait preuve d'une réelle fiabilité. Comme d'autres constructeurs avant lui, Venturi décide d'exploiter ces résultats tout à fait honorables, et propose fin 1993 la 260 LM, sur la base du coupé 260 ch. La voiture, construite sur commande, est initialement disponible dans les cinq couleurs des Venturi 500 LM de course. La 260 LM est en fait une timide évolution de la 260, qui bénéficie de jantes spéciales légères de 17 pouces, de pneus Michelin Pilot SX, d'un aménagement intérieur sportif : les sièges Recaro sont habillés de cuir noir, le tableau de bord possède une façade en carbone au lieu du bois habituel. La voiture reste disponible au catalogue jusqu'en 1996. Il semble que 28 ou 32 exemplaires (selon les sources) ont été produits.
Venturi 600 LM numéro 30, le Mans 1994 En 1994, Hubert O'Neill devient le nouveau propriétaire de Venturi, entreprise à laquelle il souhaite insuffler un second souffle. Outre un renouvellement de la gamme avec l'arrivée annoncée de l'Atlantique 300, O'Neill songe à réitérer l'expérience des 24 Heures du Mans. Denis Morin, habitué à l'épreuve de la Sarthe qu'il dispute depuis 1979, remplace Stéphane Ratel à la tête de l'activité compétition. Les 600 LM et 450 GTR succèdent aux 500 LM en course, et remportent de nombreuses victoires en championnat, porteuses d'espoir pour l'épreuve des 24 Heures. Onze Venturi sont engagées en 1994 auprès de l'Automobile Club de l'Ouest, mais seulement six sont sélectionnées pour les essais. Cinq voitures sont finalement au départ. Deux terminent la course, mais une seule est classée à la 17ème et avant-dernière place. C'est la douche froide pour Venturi, qui escomptait des résultats au moins aussi satisfaisants qu'en 1993. Les projets et les espoirs demeurent toutefois intacts pour l'édition 1995. Une voiture d'usine, la 600 SLM (Super Le Mans), représente le constructeur à titre officiel à la dixième place sur la grille de départ, tandis que deux 600 LM pilotées par des pilotes privés occupent les 29ème et 35ème places. La voiture officielle, après avoir connu des problèmes dès la première heure de course, termine la course en 21ème position, mais n'est pas classée en raison d'un kilométrage parcouru insuffisant. Les deux 600 LM sont contraintes à l'abandon. C'est la première fois en trois ans qu'aucune Venturi n'est classée. La période est bien morose, et le dépôt de bilan en octobre 95 contribue à assombrir un peu plus les perspectives. Désormais, il ne sera plus jamais question d'engagement officiel.
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