Panhard Dyna X


La Berline Dyna 100 est exposée pour la première fois au Salon de Paris en 1946 sur le stand Panhard, en compagnie de deux châssis de camion et d'une berline Dynamic conçue avant-guerre. La Fourgonnette Panhard Dyna est présentée à Paris un an plus tard, en octobre 1947. Aucun prix de vente n'est encore annoncé. En effet, pour l'instant, ni la Berline ni la Fourgonnette ne sont disponibles dans les concessions.

Le contexte est favorable pour ce type de véhicule utilitaire. Dès la fin de la guerre, la France est à reconstruire, les entrepreneurs et les professions artisanales vont avoir besoin de véhicules économiques, efficaces et solides pour pouvoir travailler. Pourtant Panhard tarde à concrétiser ses projets. La concurrence n'attend pas, et les Peugeot 202, Renault Juvaquatre et autres Simca 5 occupent déjà le marché.


Millésime 1949, un seul moteur 3 CV


A partir de décembre 1948, Panhard commercialise la version utilitaire type Mines K166, mais il ne s'agit pour ce premier millésime que de Plateau ou de Châssis-cabine destinés à un habillage par des carrossiers indépendants. Les premiers exemplaires partent tous à l'étranger, pour l'essentiel vers le Danemark. Cette destination ne doit rien au hasard, car dans ce pays la fiscalité favorise délibérément ce type de véhicule. Ce n'est qu'à partir de juin 1949 que quelques exemplaires sont vendus en France. Un peu plus d'une centaine d'utilitaires auraient vu le jour durant cette première année. La seule motorisation disponible au catalogue est le bicylindre 610 cm3 de 3 CV fiscaux et 26 ch réels.


Panhard Dyna Fourgonnette de présérie, 1947

C'est en septembre 1949 que débute la commercialisation de la nouvelle Fourgonnette, mais pour l'instant en petite quantité. Elle dispose d'une charge utile de 350 kg. Pour ce millésime, 37 exemplaires sont produits. Parmi ceux-ci, on compte six Canadienne assemblées entre août 1949 et octobre 1950, une version qui n'a jamais figuré officiellement au catalogue du constructeur. Il s'agit d'un break dont la partie arrière comporte une imposante structure en bois. Douze autres exemplaires ont été assemblés en Belgique à partir de 1949 à partir d'éléments importés de France. 

Au fil des années, les utilitaires vont bénéficier des mêmes améliorations techniques et esthétiques que les berlines, mais avec un niveau d'équipement qui restera moindre.

Panhard Dyna Canadienne


Millésime 1950, moteur 3 et 4 CV


En novembre 1949, le type Mines K166 cède sa place au type K184. Le châssis renforcé de la K184 est plus long de 22 cm, et la charge utile passe à 500 kg. Le nouvel utilitaire gagne aussi 4 cm en largeur, tout en conservant la même voie. Ces véhicules ne perdent pas de vue leur vocation première, et ne s'embarrassent pas comme sur la Berline ni de clignotants d'ailes, ni d'enjoliveurs en aluminium, ni d'ouïes de capot.

Sur les 720 utilitaires produits en 1950, tous sauf 8 Châssis-nu le sont avec le 610 cm3 de 3 CV. Dans le détail, Panhard assemble 611 Fourgonnette et 84 Châssis-cabine. On note par ailleurs la fabrication de 21 Châssis-nu (13 en 3 CV, 8 en 4 CV) et de 4 Canadienne de 3 CV. A partir de mars 1950, sur la Fourgonnette et le Châssis-cabine, le siège passager est officiellement disponible en option, alors que jusqu'à cette date, cet aménagement n'avait rien d'officiel.

Feuillet publicitaire recto-verso daté de mai 1951 vantant les mérites de la Fourgonnette et annonçant l'arrivée prochaine d'un Break de chasse.


Millésime 1951, moteur 3 et 4 CV


Au Salon de Paris 1950, les utilitaires, comme la Berline un an plus tôt, bénéficient du nouveau moteur de 4 CV en complément du 3 CV. Ce 4 CV reste un bicylindre, mais sa cylindrée est portée à 745 cm3 et il développe 33 ch. Son type mine est K187.

Panhard complète son offre avec un Break, dont la commercialisation ne sera effective qu'en avril 1951. Celui-ci possède des vitres arrière coulissantes, par opposition à la future Commerciale. La finition du Break se veut assez proche de celle de la Berline.

Une version Commerciale est annoncée, mais sa diffusion n'est pas encore effective. Ses vitres latérales sont fixes et encadrées par d'épais montants. Elle dispose de sièges séparés à l'avant, et d'une banquette arrière amovible. Elle convient donc tout autant au transport de marchandises que de passagers. La finition de la Commerciale est plus sommaire que celle du Break

Sur la Commerciale, le Break et la Fourgonnette, l'ouverture arrière est proposée de série avec une porte ordinaire s'ouvrant vers la gauche. En option, contre supplément, l'acheteur peut choisir pour un double hayon relevable et rabattable. En cours du millésime, au mois de mai 1951, Panhard décide d'équiper de pare-chocs arrière ses utilitaires. Ces éléments sont quelque peu illusoires vu leur taille et leur épaisseur, mais ils évitent les petits chocs de stationnement.

Panhard Fourgonnette 500 KG

Deux systèmes d'ouverture des portes sont proposés sur la Dyna X

53 % des 1387 utilitaires produits utilisent le moteur 3 CV, et par conséquent 47 % le moteur 4 CV. Durant le millésime 1951, Panhard produit 622 Fourgonnette 3 CV et 399 Fourgonnette 4 CV, 49 Châssis-cabine 3 CV et 66 Châssis-cabine 4 CV, 64 Break 3 CV et 111 Break 4 CV. On note par ailleurs la production d'un Châssis-nu en 3 CV, 72 Châssis-nu en 4 CV, et seulement 2 Commerciale 3 CV et une Canadienne 4 CV.

Panhard exporte une partie de sa production. Cette année 1951, c'est en l'Algérie que se vend le plus grand nombre de Panhard à l'étranger. Des pays comme l'Uruguay et le Danemark sont toujours très demandeurs des ensembles Châssis-cabine.


Millésime 1952, moteur 3, 4 et 5 CV


Les premières Commerciale sont disponibles dans le réseau en mars 1952. Par ailleurs, le nouveau moteur 5 CV est proposé à le clientèle à partir de juillet 1952. Il est dérivé du bicylindre bien connu, mais avec une cylindrée portée à 851 cm3 pour une puissance de 38 ch. On constate d'une année sur l'autre, à chaque fois qu'un nouveau moteur est inscrit au catalogue, un glissement de l'essentiel des ventes vers la motorisation la plus puissante. A partir du mois de juin 1952, la roue de secours est fixée à l'arrière, sur la porte ou le hayon.

72 % des 2238 utilitaires produits adoptent le moteur de 4 CV, le solde étant à peu près équitablement réparti entre les 3 et 5 CV. Panhard produit 730 Fourgonnette, dont 175 en 3 CV, 529 en 4 CV et 26 en 5 CV, 95 Châssis-cabine (respectivement 8, 83 et 4), 1056 Break (respectivement 52, 851 et 153), 169 Commerciale (respectivement 26, 126 et 17). On note par ailleurs la production de 136 Châssis-nu (126 en 4 CV et 10 en 5 CV) et de 17 Châssis-nu utilitaires (4 en 3 CV, 2 en 4 CV et 11 en 5 CV), de 34 Ensembles mécanique (respectivement 0, 18 et 16) et d'un Pick-up 4 CV.

Panhard Dyna Fourgonnette


Millésime 1953, moteur 3, 4 et 5 CV


96 % des 1876 utilitaires produits adoptent le moteur de 5 CV. Panhard fabrique 255 Fourgonnette, dont 13 en 3 CV, 8 en 4 CV et 234 en 5 CV, 64 Châssis-cabine 5 CV, 1359 Break (dont 1 de 3 CV, 2 de 4 CV, et 1356 de 5 CV), 41 Commerciale (respectivement 5, 1 et 35).  On note par ailleurs la production de 111 Châssis-nu (respectivement 1, 25 et 85), de 35 Châssis-nu utilitaires uniquement en 5 CV, et de 11 Ensembles mécanique en 5 CV.

La plus belle brochure publicitaire concernant les utilitaires Panhard est incontestablement celle éditée pour le millésime 1953, un dépliant de six pages illustré par le talentueux Alex Kow. Il est surprenant de constater que cet illustrateur travaille sur les brochures Panhard consacrées aux camions depuis le début des années 30, mais que ce n'est qu'à partir de 1953 que lui est confiée la conception des brochures automobiles.

" Polyvalente, la Commerciale peut servir à transporter des marchandises pendant la journée, et des passagers pour rentrer à son domicile le soir "


" Le Break est apprécié par les chasseurs pour le transport des chiens, des armes et du gibier ". Remarquons encore une fois la taille démesurée de la voiture dans cette mise en scène.

" La Fourgonnette de 500 kg, aussi à l'aise à la ville qu'à la campagne. Elle offre le maximum d'espace intérieur pour le minimum d'encombrement extérieur ".

La Limousine exposée au Salon de Paris en octobre 1952 se présente sous la forme d'un break à cinq portes, doté d'une galerie de toit. Bien qu'elle soit dérivée de la gamme utilitaire, elle est considérée par Panhard comme un modèle de tourisme, et reçoit donc un numéro de série et un type des Mines identiques à celui des voitures de tourisme. Parallèlement, Panhard propose sur ce même salon, mais sur le stand des utilitaires, une version Taxi, dont l'équipement a été adapté à cet usage, avec les lanternes réglementaires, un taximètre et une glace de séparation qui protège le conducteur des éventuelles agressions.

Les ventes de la Limousine (et de son dérivé Taxi) resteront confidentielles, en raison d'une part d'un prix de vente élevé et d'autre part de fait qu'il s'agisse déjà d'un modèle relativement ancien. Seules 35 Limousine et 3 Taxi auraient été produits.

La Limousine sera appréciée par les chauffeurs de taxi


Millésime 1954, moteur 4 et 5 CV


Panhard présente sa nouvelle berline Dyna Z au printemps 1953. Si la berline Dyna X quitte la scène, ce n'est pas encore le cas pour ses versions utilitaires. La relève n'est pas encore envisagée (et ne le sera pas avant longtemps), et un sursis de quelques mois leur est accordé. Mais plus aucune nouveauté n'est proposée dans cette gamme, et les ventes sont en forte baisse. A l'exception des Châssis-nu et des Châssis-nu utilitaires, leur production cesse au mois d'août 1954.

552 utilitaires sont produits pour cette dernière année, tous en 5 CV, sauf 8 Châssis-nu en 4 CV. Panhard fabrique 61 Fourgonnette, 46 Châssis-cabine, 382 Break. La Commerciale n'est plus disponible depuis décembre 1953. On note par ailleurs la production de 53 Châssis-nu, 5 Châssis-nu utilitaires et de 5 Ensembles mécanique.


Millésime 1955, moteur 4 et 5 CV


13 Châssis-nu (1 en 4 CV et 12 en 5 CV) et 1 Châssis-nu utilitaire de 5 CV sont encore assemblés durant le millésime 1955. La carrière de toutes les autres versions s'est achevée en août 1954. Pendant quatre années, Panhard ne disposera plus d'utilitaires dans sa gamme. Les ressources financières font défaut pour industrialiser ce type de véhicule à plus faible volume de production. La priorité est donnée à la berline Dyna Z.

L'arrêt de production des versions utilitaires marque la mort de la Dyna X. Si son esthétique particulière pouvait porter à critique, elle ne manquait cependant pas de personnalité. Son style " Louis XV ", appliqué aux berlines et aux utilitaires, est resté dans les mémoires.

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