Scorpion
Dès 1950, l'ingénieur et pilote irlandais Tom Killeen (1904-1991) étudiait sur commande de Jack Newton, dirigeant de la compagnie Newton Oils et lui aussi pilote amateur, une voiture de course de type monocoque. Une monocoque est constituée d'un seul tenant, sans qu'il y ait besoin d'un châssis séparé pour en assurer la rigidité. Accueillant un moteur MG, la Killeen K1 qui ne fut présentée qu'en 1953 avait l'allure d'une voiture se sport minimaliste en aluminium, dotée d'ailes de moto. La K1 se fit remarquer dans quelques courses régionales, mais au final son succès fut des plus limités. Tom Killeen tenta de rallier à sa cause de la construction monocoque les marques les plus prestigieuses du moment, en particulier Cooper et Lotus. Mais il fut courtoisement éconduit. Il n'avait pas pris la précaution de déposer le moindre brevet, et ces mêmes constructeurs reprirent plus tard cette idée à leur compte. Même la cellule centrale de la prestigieuse Jaguar D de 1954 adoptait ce principe.
Killeen K1 Tom Killeen développa d'autres projets de motos et d'automobiles de course tout au long des années 50 et 60. Chaque projet était identifié par la lettre K suivie d'un numéro chronologique. On retrouvait notre ingénieur au Salon de Londres en 1973, lorsqu'il présenta la Scorpion, une voiture de sport monocoque à carrosserie en polyester, type K 19, équipée d'une mécanique Hillman Imp de 998 cm3 implantée en position arrière. Une société fut créée pour la circonstance, la Innes Lee Industries, appartenant à Mike Innes et Bill Lee. Tom Killeen en assurait la fonction de directeur technique.
Scorpion par Innès Lee Motors Comme nombre de productions artisanales, la Scorpion souffrait d'une médiocre qualité de production et d'assemblage, empêchant une large diffusion. Un très beau dépliant publicitaire fut imprimé, ce qui pouvait laisser croire à la présence d'une grande entreprise derrière ce projet. Mais il n'en était rien. Au final, seuls onze exemplaires furent fabriqués. On revit furtivement cette voiture en 1985 dans la presse britannique sous la marque Kestrel, mais il semble qu'aucun exemplaire ne fut fabriqué sous ce nom.
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