Volkswagen Phaeton
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VW Phaeton, 2002. Copyright Pour sa Phaeton, Volkswagen a opté pour un design classique mais élégant, dans la lignée de la Passat, mais ses lignes imposent par leur volume. Côté mécanique, l'une des options phares est un W12 de 6 litres, composé de deux VR6 accolés, développant 420 ch, soit 53 ch de plus que le V12 de Mercedes. Avec un poids avoisinant les 2 300 kg, la Phaeton, contrairement à sa cousine l'Audi A8, ne bénéficie pas d'une structure en aluminium. Cela ne l'empêche pas, sans bride électronique, de dépasser les 300 km/h (limitée à 250 km/h avec la bride). Mieux vaut cependant ne pas s'attarder sur la consommation du W12, qui dépasse rarement les 20 litres aux 100 km. En " entrée de gamme ", la Phaeton est initialement proposée avec un V6 3.2 litres de 240 ch, puis un V8 4.2 de 335 ch. Pour les amateurs de diesel, un V10 TDI de 4 921 cm³ et 313 ch est également disponible. Une version rallongée de 12 cm au niveau de l'empattement est lancée à partir de 2004. En 2005, afin de stimuler des ventes jugées modestes, un nouveau bloc V6 TDI de 225 ch vient épauler le V10 TDI. En 2006, le W12 voit sa puissance passer de 420 à 450 ch, et un léger restylage modernise la ligne. En 2007, la gamme est simplifiée avec le retrait du V10 TDI du catalogue. Parallèlement, le V6 TDI évolue, passant de 225 à 233 ch, puis à 240 ch en 2008. Un nouveau V6 3.6 de 280 ch remplace l'ancien V6 3.2 de 140 ch en 2009.
La VW Phaeton en version longue, 2004. Copyright En 2010, un lifting conséquent touche la face avant et les blocs optiques à l'arrière. Le fameux W12 disparaît du catalogue.
Volkswagen Phaeton, 2010. Copyright On ne peut que saluer l'audace de Volkswagen et la clairvoyance des acheteurs de ce modèle. Pour un prix inférieur à celui d'une Mercedes Classe S, d'une Audi A8 ou d'une BMW Série 7, ils roulent dans une voiture rare sur nos routes, bien moins croisée que ses concurrentes, et que seuls quelques connaisseurs savent identifier. Un véritable chic en toute discrétion. Lancia a joué dans un registre similaire avec sa Thesis, un véhicule destiné à une élite dotée d'une certaine culture automobile, mais le constructeur italien a jeté l'éponge dès 2009. Volkswagen n'a-t-il pas cependant péché par excès d'orgueil en s'engageant dans le très haut de gamme, une catégorie où l'image de marque prime sur tout le reste, alors qu'avec ses Polo et Golf, il s'impose comme un généraliste ? Le marché américain, un important pourvoyeur de grosses berlines, n'a pas non plus " mordu à l'hameçon ". Si 20 000 exemplaires annuels étaient initialement planifiés, la 40 000 ème voiture n'a été produite qu'en 2009, sept ans après ses débuts. Au mieux, une trentaine d'exemplaires trouvaient preneur en France les meilleures années. Avec le recul, la Phaeton représente un échec commercial. Cependant, Volkswagen a prouvé sa capacité à livrer un produit irréprochable en termes de qualité de fabrication. La Phaeton s'éclipse finalement en 2016.
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