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Après l'échec de la Renault Frégate née en 1951, la Régie Renault cherche un nouveau modèle pour occuper le segment du haut de gamme, monopolisé en France par la Citroën DS. Le projet 114 lancé en 1958 est rapidement abandonné en raison de coûts de développement jugés trop élevés au regard du potentiel volume de ventes. Pour combler ce vide, Renault s'associe avec le constructeur américain AMC. L'objectif est d'importer des Etats-Unis un modèle pour le commercialiser en Europe, et ainsi éviter les lourds investissements liés à une conception entièrement nouvelle.

C'est la Rambler Classic 6 qui est retenue. Cette grande berline américaine, aux dimensions imposantes pour nos contrées, est assemblée en CKD (Complete Knock Down) en Belgique. Cela permet à la Régie d'éviter des droits de douane trop élevés. Elle est commercialisée sous la marque Renault en France, Autriche, Benelux et Algérie, et sous celle de Rambler dans d'autres pays européens. Sa présentation officielle le 11 avril 1961 se déroule dans le plus total anonymat.

Malgré une finition soignée, la Renault Rambler souffre de plusieurs défauts. Son gabarit est trop important pour les routes européennes et les garages. Sa tenue de route est imprécise et sa direction peu communicative. Sa consommation en carburant est excessive, environ 14 litres aux 100 km. Sa puissance fiscale de 18 CV, portée en 1967 à 22 CV, nécessite une solide assise financière. Enfin, son prix de vente est jugé excessif face à la Citroën DS. Quand celle-ci s'affiche à 12 500 francs, ce sont 18 000 francs qu'il faut débourser pour s'offrir une Rambler.

La Rambler connaît plusieurs évolutions au fil des années : restyling, augmentation de la puissance, boîte automatique. Mais ces modifications ne suffisent pas à enrayer le déclin des ventes. C'est un échec commercial retentissant, avec à peine 4 000 ventes en France, dont 856 en 1966 et seulement 40 en 1967, sur les 6 342 exemplaires produits au total. Son assemblage cesse en 1967.

Renault Rambler. Copyright