Chrysler Portofino
Kevin Verduyn, " chief designer " chez Chrysler, imagine le concept car Navajo en 1986. L'auto ne dépasse pas le stade de la maquette en clay. Mais quand Chrysler devient le nouveau propriétaire de Lamborghini en 1987, après avoir racheté la compagnie aux frères Mimram, ce projet de berline à moteur central est ressorti des cartons, pour donner le jour à la Portofino, présentée la même année au Salon de Francfort. Ce mariage entre le troisième constructeur américain et la firme de Sant'Agata Bolognese est de courte durée, puisque Chrysler retire ses billes de Lamborghini en 1994. La Portofino est fabriquée chez Goggiola à Turin, sur un châssis de Lamborghini Jalpa allongé de 66 cm, avec le moteur V8 3,5 litres de la même Jalpa. L'ouverture des portes en élytres, à la manière de la Countach, tant à l'avant qu'à l'arrière, va rester dans les mémoires comme l'une des rares applications de ce principe sur une berline. La voiture est totalement fonctionnelle, et peut atteindre 240 km/h. L'absence de montant entre les portes avant et arrière est tout de même de nature à compromettre la rigidité de cette berline longue de 5 mètres. Le logo est un mixte entre celui des deux marques, avec le taureau Lamborghini inséré dans le Pentastar de Chrysler. La Portofino annonce les Chrysler des années 90 et le principe de la " cabine avancée ", dénommée " cab forward " aux Etats-Unis. Son dessin va se retrouver adapté à un usage plus quotidien sur les Chrysler Concorde, Dodge Intrepid et Eagle Vision.
Chrysler Portofino, 1987 Après Francfort, le concept car entreprend un long voyage vers différents salons internationaux. Il subit hélas d'importants dégâts lors de l'un de ces voyages. Chrysler le fait restaurer avant de l'exposer au sein de son siège à Auburn Hills. Au final, la Portofino ne fait pas mieux que d'autres concept cars présentés par Ital Design (Medusa et Incas) ou Ghia (Quicksilver). Le problème notamment de la place pour les bagages n'est pas solutionné. Par ailleurs, les portes en élytres et la difficulté de leur utilisation dans les parkings souterrains ne prouvent pas leur supériorité sur un système traditionnel. Et quoiqu'il en soit, malgré ses bases italiennes, le dessin de l'auto demeure très américain d'aspect.
Chrysler Portofino, 1987 |