Mercedes Classe S
Mercedes Classe S, type W109 La Mercedes 300 SEL 6.3, type W109, qui est présentée au Salon de Genève en mars 1968, concilie la relative compacité de la berline 300 SEL avec le gros V8 des limousines 600, en s'inspirant dans l'esprit des muscle cars américains. Ce faisant, Mercedes emboîte le pas à la Maserati Quattroporte qui a " démocratisé " le principe des berlines à hautes performances destinées aux autoroutes en plein développement.
Mercedes 300 SEL L'idée d'un tel mixte est venue de l'ingénieur Erich Waxenberger. Le résultat est si impressionnant qu'il confie les clefs du prototype à Rudolf Uhlenhaut, figure incontournable du bureau d'étude du constructeur étoilé (la 300 SLR, c'est lui ...), également reconnu pour son coup de volant. Subjugué lui aussi, il obtient de sa direction le droit de lancer une petite série. La 300 SEL 6.3 est née. La 6.3 (6 330 cm3 exactement) se présente avec ses 250 ch comme une voiture de sport en tenue de gala, capable de véhiculer cinq adultes à près de 220 km/h dans un confort souverain, grâce notamment à ses suspensions pneumatiques sous brevet Citroën. Son prix est de 65 000 francs en 1968, contre 45 000 francs pour la 300 SEL.
Mercedes 300 SEL 6.3 L'équipement est au niveau du prestige de l'auto, avec l'air conditionné, la direction assistée, la fermeture centralisée des portes, des lève-vitres électriques, un système radio haut de gamme ... Commercialisée jusqu'en août 1972, cette voiture peu économique à l'usage a été produite à 6 526 exemplaires, et a fait le bonheur de nombreux PDG et hommes d'affaires soucieux de ne pas perdre de temps, voire de quelques pilotes automobiles que cette double personnalité a séduit. Cette opération a permis à Mercedes d'amortir les coûts de développement et de production de son imposant V8, destiné à une diffusion confidentielle s'il était resté sous le capot de la 600. Un cran en dessous, en 1969, la 300 SEL reçoit un nouveau V8 de 3 499 cm3 et 250 ch à injection électronique, et prend la dénomination 300 SEL 3.5. Mercedes Classe S, type W116 Mercedes expose sa nouvelle Classe S type W116 au Salon de Paris en 1972. C'est la première fois dans l'histoire de la marque que l'appellation Classe S, destinée à durer, est officiellement utilisée. Sur le plan du style, la rupture est totale. La Classe S s'inscrit sans ambiguïté dans les années 70, avec ses phares horizontaux et ses lignes nettes. Mercedes, qui a de grandes ambitions sur le marché américain, a imposé à ses ingénieurs d'étudier une voiture répondant à toutes les nouvelles normes US. Le niveau de protection des passagers allié à une qualité de construction irréprochable placent d'emblée la Classe S au-dessus de toutes ses concurrentes, qu'il s'agisse de la BMW 3.0 S ou encore de la Jaguar XJ6. Cette Classe S démarre avec les 6 cylindres 280 S et 280 SE (E pour injection) de 160 et 185 ch Din, pour se prolonger avec la 350 SE 8 cylindres en V de 200 ch. Quelques mois plus tard, à Genève en mars 1973, voit le jour la 450 SE dotée d'un V8 4 520 cm3 et 225 ch. Pour l'instant Mercedes demeure raisonnable, et la mythique 6.3 n'a pas vraiment trouvé de succession. Les versions SEL (L pour longue, en l'occurrence 10 cm de plus) sont présentées en janvier 1974.
Mercedes 450 SEL 6.9, type W116 L'arrêt de la production de la 6.3 provoque une nostalgie qui fait entrer ce modèle pourtant récent directement dans la catégorie des grands classiques à conserver. Il se murmure que Mercedes a en projet une succession à ce modèle, mais l'on craint que la conjoncture ne dissuade la firme de Stuttgart de le concrétiser. Finalement, alors que la crise pétrolière est au coeur de l'actualité, Mercedes fait sensation en mai 1975 en présentant la plus puissante berline du moment sur le marché européen, la 450 SEL 6.9, une dénomination qui va devenir aussi mythique que celle de la 6.3. La 6.9 adopte un V8 de 6 834 cm3, issu du bloc de la 6.3 après qu'il ait été réalésé, alimenté par injection électronique. Il est fort de 286 ch Din et est capable d'emporter les 1 935 kg de l'auto à 225 km/h. Il aurait été plus logique d'appeler la nouvelle version 690 SL, mais Mercedes a préféré s'en tenir à un plus discret 450 SEL en y ajoutant le 6.9. La clientèle est sensiblement la même que celle de la 6.3. La 6.9 fait encore mieux que sa devancière en s'écoulant à 7 380 exemplaires entre septembre 1975 et mai 1980, dont 1 816 en version américaine défigurée par ses pare-chocs massifs, et dont le moteur ne développe que 250 ch. Un peu plus d'une centaine de 6.9 auraient trouvé preneur en France. Toutes les stars et les industriels du moment ne jurent que par celle-ci : Claude François, Jean Richard, Roman Polanski, Marcel Dassault ...
Mercedes 450 SEL 6.9, type W116 En 1979, la 450 SEL 6.9 est affichée 281 980 francs, à comparer aux 139 980 francs d'une 280 SEL, ou aux 72 400 francs de la Peugeot 604 Ti ! Mais le poids et les lignes carrées en font désormais une voiture du passé. Ses gros pare-chocs chromés ne plaisent plus autant. Au total, la Classe S dans sa globalité, type W116, a été écoulée à 473 035 exemplaires, un chiffre important à ce niveau de gamme, illustrant bien une décennie économiquement riche malgré les chocs pétroliers successifs. Mercedes Classe S, type W126 Au Salon de Francfort en septembre 1979, pour sa troisième génération, la Classe S, type W126, change de visage tout en conservant l'air de famille qui caractérise tous les modèles du constructeur. Les lignes sont nettement plus arrondies, des pare-chocs plus enveloppants et des bandes de protection latérales en matière moulée font leur apparition. L'époque est à l'économie d'énergie, avec notamment une recherche d'allègement, même si cette volonté peut paraître dérisoire pour une auto de toute façon gourmande étant donné sa corpulence. Quoi qu'il en soit, chez Mercedes, on n'a pas fait les choses à moitié, et pour remplacer l'ancienne série née sept ans plus tôt, les ingénieurs ont longuement travaillé leur sujet.
Mercedes 560 SEL, type W126 La gamme des berlines S est à l'origine composée de quatre modèles, 280 S (6 cylindres, 2 746 cm3, 156 ch, carburateur), 280 SE (6 cylindres, 2 746 cm3, 185 ch, injection), 380 SE (V8, 3 818 cm3, 218 ch, injection) et 500 SE (V8, 4 973 cm3, 240 ch, injection). La berline SE se dédouble en version SEL, plus longue de 14 cm. En septembre 1985, la Classe S profite de quelques retouches de carrosserie, et surtout d'un réaménagement complet de ses motorisations. La gamme se présente ainsi : 260 SE (6 cylindres, 2 599 cm3, 166 ch), 300 SE/SEL (6 cylindres, 2 962 cm3, 188 ch), 420 SE/SEL (V8, 4 196 cm3, 218 ch), 500 SE/SEL (V8, 4 973 cm3, 245 ch) et 560 SEL (V8, 5 547 cm3, 300 ch). Ce dernier modèle est facturé 614 000 francs en 1990, à comparer aux 244 800 francs exigés pour une 605 SV 24, le haut de gamme de Peugeot.
Mercedes 560 SEL, type W126 Cette génération de Classe S aura le privilège de voir sa carrière s'étendre sur trois décennies. Les chiffres de production sont peu banals pour une automobile de ce niveau : 818 105 exemplaires jusqu'en 1991. Le taux de fidélisation pour les Classe S culmine à 80 %. C'est remarquable, mais cela peut devenir critique si le constructeur se repose sur ses lauriers, d'où une troisième génération ... Mercedes Classe S, type W140 Mercedes semble s'égarer avec sa nouvelle Classe S de troisième génération, type W140, dévoilée au Salon de Genève en mars 1991. Certes, elle symbolise le summum automobile, mais jusqu'à la caricature aux yeux de certains. De fait, on peut difficilement imaginer comment aller plus loin dans la démesure des volumes. Elle a été étudiée à une époque où l'on pensait que notre société serait toujours plus prospère. Mais c'est devenu la voiture de l'excès. Elle est trop longue, trop large, trop lourde, trop motorisée, trop chère ... C'est d'abord une voiture d'ingénieurs, dans laquelle ceux-ci ont concentré tout leur savoir-faire. La Classe S a surtout tenté de prendre ses distances face à une concurrence envahissante. Cette génération se vend avec difficulté, parfois au prix de douloureuses remises. L'innovation est bien présente à tous les niveaux (le double vitrage, une première mondiale ...), même sur le plan du style, puisque c'est avec cette voiture qu'apparaît une nouvelle interprétation de la calandre Mercedes, désormais incrustée dans le capot. La gamme est composée à ses débuts des 300 SE/SEL (6 cylindres, 2 960 cm3, 180 ch), 500 SE/SEL (V8, 4 973 cm3, 326 ch) et 600 SE/SEL (V12, 5 987 cm3, 408 ch).
Mercedes 600 SEL, type W140 Extrait du mensuel l'Automobile d'Août 1990 qui annonce la présentation prochaine d'une nouvelle grande Mercedes : " ... tout n'est pas aussi rose à Stuttgart qu'il n'y paraît. De la désaffection dont souffrent les voitures à moteur Diesel en République Fédérale, aux ambitions de BMW, de la volatilité du marché américain à l'irruption intempestive de Toyota (Lexus) et de Nissan (Infinity) sur son territoire de prédilection. Avec en toile de fond des résultats 1989 moins satisfaisants que prévus. Contre- offensive il y a donc, et ce, selon cinq axes ... Cinquièmement enfin, renouvellement des produits et en particulier des deux extrêmes de la gamme automobile : la 190 (W 201) et la Classe S (W 126). Née en 1979, cette dernière aura bien mérité de son constructeur. Véhicule de représentation le plus utilisé au monde, elle continue toujours de narguer son ennemie intime, la BMW Série 7 ... Il n'en demeure pas moins vrai qu'après onze ans de carrière ... la relève est nécessaire. Celle-ci arrivera donc en mars prochain lors du Salon de Genève, avec la présentation publique du projet W140. Bien qu'elles soient encore regroupées sous le nom générique de Classe S, ces nouvelles voitures différeront de leurs prédécesseurs sur un point important : le positionnement et la stratégie. L'arrivée des Lexus et Infinity a en effet complètement troublé la sérénité qui régnaient il y a peu encore dans la stratosphère automobile. Même si elles ne sont que des filles de marketing, ces ambitieuses constituent une menace évidente pour l'establishment européen, une menace que Mercedes entend contourner en positionnant cette nouvelle gamme dans les strates supérieures du marché, très, très haut, pas très loin de Rolls-Royce et Bentley, comme à la belle époque de la pontificale 600 ... "
Mercedes 600 SEL, type W140 En 1993, afin de relancer les ventes en souffrance, la Classe S ose en Europe une version diesel, la S 350 Turbo D. Ce type de motorisation est déjà disponible aux Etats-Unis depuis 1978. Rapidement, les versions diesel se positionnent en tête des ventes, et figurent depuis cette date au catalogue du constructeur. Lors du Salon de Genève en mars 1994, la W140 bénéficie d'un premier remaniement destiné à la faire paraître plus mince. Mais ces retouches cosmétiques restent bien discrètes, et la Classe S conserve son image de " Panzer ", ce qui ne peut que la marginaliser face à une concurrence ayant refusé le jeu de la surenchère. Lors de sa dernière année de commercialisation en 1997, Mercedes France en vend tout de même 609 exemplaires. Mercedes Classe S, type W220 La quatrième génération, type W220, est exposée à l'occasion du Mondial de l'Automobile de Paris en 1998. Plus légère que sa devancière, en poids - jusqu'à 300 kg à équipement équivalent - comme en style, cette mouture est dotée de tous les raffinements techniques du moment. Au programme à ses débuts : S 320 (V6, 3 199 cm3, 224ch), S 430 (V8, 4 266 cm3, 279 ch), S 500 (V8, 4 966 cm3, 306 ch).
Mercedes Classe S, type W220 Pour la première fois sur une Classe S, AMG fait parler de lui en 2000. Avec son V8 de 360 ch, ses roues de 18 pouces, sa présentation plus sportive que celle des autres modèles, la S 55 AMG donne le change. Elle fait un peu figure de rebelle. La S600 coiffe majestueusement la série, avec son V12 de 367 ch, et fait patienter la clientèle avant l'arrivée de la Maybach. Evidemment, à ce niveau de gamme, rien n'est laissé au hasard, tant sur le plan technique que dans le domaine du confort. La Classe S s'offre un léger lifting en octobre 2002. Parallèlement, la S 320 devient S 350 par une augmentation de cylindrée et de puissance (3 724 cm3, 245 ch), mais c'est surtout la S 600 qui bénéficie d'une V12 biturbo de 500 ch en échange de la version atmosphérique de 367 ch. La S 55 AMG dispose aussi de 500 ch au lieu de 360 ch, avec son V8 désormais doté d'un compresseur. Il s'est vendu 1 368 Classe S en France en 2002, puis 1 112 en 2003. En 2004, la S 55 AMG est secondée par une S 65 AMG. La première conserve son V8, tandis que la seconde adopte un V12 biturbo de 5 980 cm3 et 612 ch. Leur caractère est évidemment sportif, même s'il convient de modérer cette caractéristique en considérant leur poids respectif, 1 910 et 2 145 kg.
Mercedes S 65 AMG, type W220 Mercedes Classe S, type W221 Au salon de Francfort en septembre 2005, Mercedes présente sa cinquième génération de la Classe S, type W221. Après une version 1998 fluide et élancée qui a marqué une rupture nette avec le style corpulent de ses devancières, la nouvelle Classe S renoue avec des formes plus massives, qui tendent à se rapprocher de celles de la Maybach. Les lignes sont plus tendues, les optiques plus acérés. Elle surpred avec ses passages de roues proéminents.
Mercedes Classe S, type W221 A ses débuts, la gamme essence comprend les S 350 (V6, 3 498 cm3, 272 ch), S 500 (V8, 5 461 cm3, 388 ch), et S 600 (V12, 5 513 cm3, bi turbo, 517 ch). AMG propose la S 65 (V12, 5 980 cm3, bi turbo, 612 ch). L'offre moteur est ensuite complétée avec la S 450 (V8, 4 663 cm3, 340 ch) et S 63 AMG (V8, 6 208 cm3, biturbo, 525 ch). De nouveau, cette gamme est proposée en deux longueurs, 5,07 mètres et 5,20 mètres. En avril 2009, le constructeur allemand présente une version restylée, avec une calandre légèrement plus grande et de nouveaux optiques. Parallèlement, les AMG gagnent l'une et l'autre 18 ch.
Mercedes S 65 AMG, type W221, après le lifting de 2009 Mercedes Classe S, type W222 Mercedes tend à respecter des cycles de sept à huit ans entre chaque renouvellement de sa Classe S. Celle présentée en mai 2013, la sixième génération, type W222, remet les choses à plat sur le plan du style. Les imposants passages de roues ne sont pas reconduits. L'aspect général se veut plus dynamique, plus fluide. La calandre se fait plus grande, une mode également suivie par le concurrent BMW. Les boucliers sont échancrés et bien plus musculeux.
Mercedes Classe S, type W222 |