Un siècle de carrosserie française
Descriptif
248 pages
Cote d'amour : 10/10 Le pitch L'auteur de ce livre, Jean Henri Labourdette, commença à travailler dans les ateliers de son père en 1911 ; il dirigea la maison qui portait son nom jusqu'en 1939 ; en 1960, il dessinait encore des voitures et aujourd'hui, à 84 ans, la carrosserie reste sa passion. Son grand-père s'étant établi en 1858, c'est donc bien d'un siècle de carrosserie, au travers de trois générations, qu'il est question dans son livre, au ton très personnel, celui d'une histoire vécue. Bien que l'auteur n'y parle presque exclusivement des carrosseries Labourdette, nous y trouvons tous les éléments qui permettent de comprendre et de revivre ce que fut la naissance, puis l'évolution, de la carrosserie automobile française à l'époque où la Ville Lumière donnait au monde le ton de l'élégance.
L'abondance des documents, souvent rares, qui
l'auteur a tirés de ses archives et les souvenirs, encore si vifs, qu'il
a tirés de sa mémoire, font de Un siècle de carrosserie française
un document unique par sa richesse et son originalité. Il ravira non
seulement les passionnés de l'automobile, mais aussi tous ceux qui
s'intéressent à l'histoire et aux moeurs d'une époque que nous appelons
déjà le bon vieux temps. L'auteur Sous la direction de Jean Henri Labourdette, inspirée des techniques les plus nouvelles et adoptant les lignes les plus modernes, la carrosserie parisienne de l'Avenue Malakoff ne tarda pas à devenir l'une des plus célèbres du monde automobile de l'entre-deux-guerres. Jean Henri Labourdette avait succédé dès 1911 à l'âge de 23 ans à son père décédé l'année précédente. Ce dernier lui avait appris toutes les faces de l'art de la carrosserie. Ayant perdu leur caractère traditionnel, les voitures sortant des usines parisiennes prirent alors un style nettement personnalisé, souvent même d'avant-garde. Une voiture, le skiff de 1912, une création originale en forme de bateau, sans portières, dont l'ossature, fabriquée suivant la technique traditionnelle de la charpente navale, marqua en particulier les esprits. C'est aussi au sein de la carrosserie Labourdette que fut inventé le système Vutotal, avec un pare-brise sans montants latéraux et supérieurs. L'activité de la carrosserie prit fin en 1939. Cette introduction extraite de l'ouvrage est signée Jean Henri Labourdette, et fut rédigée peu de temps avant son décès : L'époque que j'ai vécue, où se construisaient des voitures attelées et où naquit l'automobile, était plus nuancée que celle d'aujourd'hui. C'est dans ce climat que mon père m'inculqua son métier et, fort jeune, je participai à l'évolution des carrosseries automobiles. Aujourd'hui, je constate avec émotion la disparition de l'art de la carrosserie. Alors, de peur que l'on ne l'oublie, je me suis décidé à en parler. Les hommes, qui s'extasiaient devant de magnifiques attelages, subissaient le charme harmonieux apporté par les chevaux piaffant devant la voiture. Plus tard, émerveillés, fascinés ... par des moteurs vrombissants, ils aspirèrent à envelopper les automobiles naissantes de carrosseries confortables, ayant des volumes gracieux et effilés, dont les lignes suggéraient la vitesse. La femme, sensible et coquette, devina d'emblée que la carrosserie de sa voiture pourrait ajouter à son charme. Mieux, le gavroche de la rue, sans s'en douter, fut impressionné par les carrosseries, puisqu'il trouva expressif de crier à une jolie fille son admiration en s'exclamant : "c'que t'es bien carrossée ... Môme !" La carrosserie m'envoûta ! Ma vie lui fut intimement liée. Pour elle, j'ai imaginé. Je lui ai consacré beaucoup d'efforts. Elle m'a procuré de lourdes peines et beaucoup de joies : elle fut ma " bien-aimée ". Cette passion fut éveillée en moi par mon père Henri (1955-1910) qui me guida et me conseilla. Lui-même avait suivi les traces de son père Jean Baptiste (1826-1895), forgeron béarnais venu travailler à Paris où il s'établit en 1958. Mon père, doué d'un goût raffiné, apporta dans la création et la fabrication des voitures attelées un cachet très personnel. Son dessin était léger et il s'attacha à construire léger. Créateur, il le fut. Ses dons trouvèrent à s'exprimer dans la nouvelle orientation de la carrosserie : la carrosserie automobile. Il fit partie de ce petit peloton de carrossiers (quatre au plus) qui, forts de leurs expériences, carrossèrent les tout premiers véhicules à moteur. Lorsqu'en 1905, j'entrai à l'usine de mon père, il ne s'y fabriquait plus que quelques voitures hippomobiles par an. Alors, avec la fougue et la vigueur de la jeunesse, je consacrai à l'automobile naissante les ressources de mon imagination et de ma fantaisie. Fort de mon expérience, je peux affirmer que l'art de la carrosserie est un art complet, car sa perfection exige la réunion de trois perfections : celle du sensible qui exige la beauté ; celle du rationnel obtenue par la réalisation d'un confort total ; celle de l'exécution, témoignage de l'habilité, de l'intelligence de la conscience de l'homme manuel. C'est ainsi qu'au soir de ma vie, poussé par un prosélytisme impénitent, je me décide à sortir de l'ombre ces admirables voitures attelées, à projeter un faisceau lumineux explicatif sur les carrosseries automobiles de naguère.
Introduction au propos Les plus Iconographie
exceptionnelle Quelques regrets ... Aucun, mais ce livre
s'adresse essentiellement à un public désormais limité qui s'intéresse à
cette période qui court jusqu'en 1939, ou qui par curiosité, souhaite
découvrir un sujet rarement étudié avec tant de détails. Vu dans la presse Dans Champion, numéro 83 du 15 décembre 1972 : " 240 francs, c'est une somme, et assurément ce livre n'est pas à la portée de toutes les bourses. Mais quel chef-d'oeuvre ! Jean-Henri Labourdette qui vient, hélas de mourir nous apporte ici tous les éléments permettant de comprendre et de revivre ce que fut la naissance, puis l'évolution de la carrosserie automobile française à l'époque où la Ville lumière donnait au monde le ton de l'élégance. L'abondance des documents, souvent rares (reproductions de commande ou de facture de 1900 par exemple), que l'auteur a tiré de ses archives et les souvenirs, encore si vifs, qu'il a tiré de sa mémoire, fond de " Un siècle de carrosserie française " un document unique par sa richesse et son originalité. En effet, il s'agit bien d'un siècle vu à travers la maison Labourdette puisque le grand-père de l'auteur s'était établi en 1958 et qu'en 1960 l'auteur lui-même dessinait toujours des voitures, quoiqu'il ait été obligé de fermer sa maison en 1939. Ce livre ravira non seulement les passionnés de l'automobile, mais aussi tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et aux moeurs d'une époque que nous appelons déjà le bon vieux temps ". Dans Sport Auto, numéro 131 de décembre 1972 : " Personne n'était mieux
qualifié que Jean Labourdette pour nous parler de " la carrosserie ", sa
bien-aimée ". Petit fils et fils de carrossier, à l'époque où par
carrosserie on entendait " voiture à cheval ", il figure un bonne place
parmi les Français qui donnèrent à cet art un lustre incomparable. Le
nom de Labourdette restera attaché à beaucoup de créations hors pair,
mais pour nous il est surtout celui du créateur de l'inoubliable " skiff
" en bois sur châssis 20 ch Panhard .... Labourdette ne se contente pas
de raconter ses souvenirs personnels, son ouvrage est une véritable
encyclopédie de la carrosserie, en partant des voitures à chevaux
jusqu'à la fin de la prépondérance des carrossiers français, tout de
suite après la guerre ... Un tel ouvrage ne pouvait être publié que par
Ami Guichard, qui l'a illustré d'un profusion de documents d'une qualité
supérieure. Tous ceux qui s'intéressent à la Belle Voiture, se doivent
de l'avoir dans leur bibliothèque, même s'il est très coûteux ... Le
seul regret que l'on peut en avoir est qu'il est posthume. Jean Henri
Labourdette s'est éteint alors que le livre était en cours de finition.
Homme d'un goût parfait, il aurait aimé ce livre auquel Jacques Ikcx a
prêté sa plume" A noter Jean Henri Labourdette est
mort le 20 août 1972, alors même que l'introduction à l'ouvrage par
l'auteur est datée d'août 1972.
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