La Locomotion, N° 67, 10/01/1903
Publicité Renault - Source : Automobilia, 15 septembre 1928 Copyright. Ce site est gratuit et sans publicité. Je n'en retire aucun bénéfice financier. C'est le fruit d'une démarche totalement désintéressée. Si vous êtes détenteur d'un copyright non mentionné, je vous invite à me contacter. Ce fait est involontaire. Le document en question sera immédiatement retiré. Merci donc pour votre indulgence, pour ce qui n'est qu'un travail amateur. La Coupe Gordon Bennet On sait que la coupe Gordon Bennett, qui fut fondée, il y a trois ans, par l'excellent sportsman de ce nom, et qui consiste sommairement en une course internationale d'au moins 500 kilomètres entre équipes étrangères courant sur voitures entièrement fabriquées par leurs nationaux, a été gagnée en 1900 et 1901 par un Français, Charron, et en 1902 par un Anglais, Edge. La victoire de ce dernier a été quelque peu discutée ; certaine affaire de pneumatiques non anglais changés en cours de route, mais dont on ne sut jamais le fin mot, fit hésiter un peu les juges. Mais, en somme, très légitimement gagnée par Edge, la coupe Gordon Bennett est en Angleterre. Il s'agit donc, pour notre équipe française, de la reprendre cette année. Mais où se disputera la course ? Telle est la question que se pose dans le " Vélo " notre confrère Pierre Marceau, dont tout l'article est à lire. Se disputera-t-elle en Angleterre, ou bien en Irlande, ou bien tout simplement en France ? Grave problème autour duquel s'agite toute une série de combinaisons diverses. Cependant il faudrait bien songer à prendre une décision, car si la lutte doit avoir lieu entre le 15 mai et le 15 août, la date ne doit pas moins en être exactement fixée avant le 1 février. Or ... cette date s'approche rapidement et nous sommes toujours dans le doute sur le lieu choisi pour cette bataille qui s'annonce comme devant être terrible. On a eu l'air de croire jusqu'ici que l'on n'avait pensé å prendre l'Irlande comme théâtre de la lutte qu'au pis aller, lorsque tout espoir de fléchir les autorités anglaises avait été jugé vain. Au contraire, il faut bien remarquer que l'idée de faire disputer la Coupe Gordon Bennett de 1903 dans l'île d'Emeraude, c'est le nom donné à l'Irlande, avait été prise en considération à la suite de la course Paris-Vienne, aussitôt qu'il eut été décidé que le trophée avait été régulièrement gagné par le champion anglais Edge. Mais enfin, la question pendante est toujours celle-ci. Pourra-t-on faire courir cette épreuve en circuit sur une route n'ayant que 59 milles de longueur, alors que le règlement dit que chaque trajet partiel doit avoir au moins 150 kilomètres. II manque donc au parcours irlandais une trentaine de milles pour que, si l'on applique le règlement dans toute sa sévérité, il soit possible d'y faire disputer la prochaine épreuve internationale. C'est justement sur ce point qu'il faut insister. Quand l'Automobile Club de Grande-Bretagne et d'Irlande a proposé ce parcours, il savait fort bien qu'il ne remplissait pas absolument toutes les conditions du règlement, mais il espérait, qu'étant données les circonstances défavorables dans lesquelles il se trouve vis-à-vis des autorités, cela amènerait de la part de notre A.C.F. un peu d'indulgence et lui ferait accepter la route choisie. Malheureusement les espérances du club britannique ne se sont pas réalisées, et la Commission sportive a refusé le parcours qui lui était offert. Nos voisins d'outre-Manche n'ont guère été satisfaits, et, avec eux, les Américains font chorus, disant que nous voulons à toute force que la course ait lieu en France, sur un parcours choisi par notre club, et où, par conséquent, nous avons toutes les chances de reconquérir ce qui nous a été ravi en 1902 pour la première fois. Convenons qu'en cette occasion Américains et Anglais n'ont pas tout à fait tort de se récrier ainsi ; nous savons bien qu'il y a quelques membres de la Commission sportive qui préféreraient que la course eût lieu sur notre territoire, cela pour de multiples raisons. D'un autre côté, il nous semble qu'un peu d'indulgence ne siérait pas mal, et qu'il vaudrait mieux ne pas faire de la longueur du parcours d'un circuit une question qui doive primer toutes les autres. Pourvu que la distance totale soit bien de 550 à 600 kilomètres, c'est bien là - n'est-il pas vrai ? - le point capital. Ne serait-il pas dommage que, si nous remportions la victoire, ce qu'il faut espérer, on ne l'accueille pas avec tout l'enthousiasme que doit accompagner une telle épreuve ? On nous a vaincus l'an passé, soit, eh bien ! soyons beaux joueurs, acceptons toutes les conditions des concurrents, qui font preuve des meilleures intentions ; mais, que diable ! la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a, et l'Irlande ne peut s'agrandir pour nous fournir un motodrome de 150 kilomètres de long !
Coupe Gordon Benett 1903. Source : https://irelandmade.ie ll faut que nous vainquions l'adversaire sur son propre territoire, que la lutte soit bien égale, et nous pourrons alors nous réjouir d'une victoire qui nous semblera plus chèrement achetée. l n'est pas toujours bon de se conformer trop strictement à la lettre des règlements, et il faut savoir s'arrêter au moment où l'on aurait l'air de vouloir forcer nos concurrents à venir se mesurer chez nous lorsque nous devons, par les termes du même règlement que nous semblons invoquer, être leurs hôtes. Jamais la Coupe Gordon Bennett n'aura soulevé autant d'intérêt. Pour la première fois l'Amérique enverra au moins trois représentants. Il se forme de l'autre côté de l'Atlantique un comité qui va organiser une course d'essai dans laquelle seront choisis les représentants officiels de l'Automobile Club d'Amérique. Une douzaine de compétiteurs se disputent l'honneur de franchir l'Océan pour défendre les couleurs de leur club. En Allemagne, trois Mercedes sont choisies, et leur construction est déjà commencée. En Grande-Bretagne, deux Napier et une voiture pour laquelle un choix ultérieur sera fait, prendront part à la lutte. En France, nous l'avons déjà dit, ce sont deux Panhard & Levassor et une Mors qui doivent être à leur poste lors de la prochaine bataille. A-t-on jamais vu pareil assemblage de lévriers de la route ? Allons, messieurs de l'Automobile Club, une route existe en Irlande, elle est très belle, forme un circuit qui a une grande ressemblance avec celui des Ardennes ; elle part de Dublin et, après avoir traversé la contrée de Meath, revient à son point de départ ; acceptons-la. Soyons chevaleresques, et, puisque M. Johnson est en ce moment dans la patrie de Saint Patrick et s'ingénie à trouver des détours pour allonger la route, c'est le moment de le prévenir qu'une plus longue recherche est inutile et que nos voitures et nos champions donnent rendez-vous aux leurs et à ceux du monde sur le territoire britannique. Notre attitude sera, nous en sommes sûrs, applaudie par tous, car elle sera généreuse et digne de bons sportsmen. Attendons la décision qui ne saurait manquer d'être bientôt prise. Souhaitons à la Coupe Gordon Bennett, jusqu'ici réputée pour sa " guigne ", un temps et des routes superbes ; et espérons que quelque amélioration mécanique sortira encore de cette grande épreuve. Léon Overnoy
Les conseils de Michelin Il arrive souvent que, par suite d'un choc, ou après avoir roulé sur pneumatiques dégonflés, les jantes subissent une certaine déformation qui rend leur arète coupante et fait qu'elles détériorent rapidement les talons de l'enveloppe. Il en est de même de l'encrassement que peuvent produire sur la jante le sable on le gravier. Il est donc indispensable, avant de monter un pneu, de vérifier l'état de la jante. Pour cela, on fait tourner la roue, en suivant avec la main le rebord de la jante, l'extrémité des doigts introduite à la place destinée à recevoir le bourrelet. De la sorte le moindre aplatissement et la moindre bavure pouvant porter préjudice au bandage sont infailliblement découverts. Après avoir découvert le mal, il faut y porter remède. S'il s'agit d'un aplatissement, il est assez difficile à un chauffeur de réparer convenablement lui-même, mais en général le premier serrurier ou forgeron venu peut, à défaut d'un mécanicien, redresser très bien, à l'aide de pinces, l'accrochage de la jante détériorée. Le chauffeur a, d'ailleurs, toujours assez d'expérience pratique de ces sortes de choses pour diriger l'opération au mieux de ses intérêts. S'il s'agit au contraire de simples bavures, un chauffeur peut très bien opérer lui-même. Suivant l'importance du mal, on aura recours soit à une lime fine, soit à une simple feuille de papier émeri. Il ne faut pas perdre de vue que ces petites opérations ont pour conséquence de faire disparaître le vernis sur le point réparé: il sera donc indispensable de repasser ensuite une et même plusieurs couches de vernis, car il ne faut pas oublier qu'une jante non vernie ou mal vernie ne tarde pas à se rouiller, et qu'une jante rouillée perdra autant de bandages qu'on pourra en monter dessus! En résumé, l'examen fréquent de l'état de l'accrochage des jantes est une nécessité absolue, et il faut que les chauffeurs sachent bien que, mieux ils entretiendront leurs jantes, et plus leurs bandages dureront. Anonyme |