MG, la marque sportive de Morris


La firme britannique MG (Morris Garages) est fondée par Cecil Kimber en 1924. Ses voitures sont dérivées des Morris de cette époque. Rachetée par Morris en 1935, la marque MG entre dans le groupe Nuffield créé par William Morris. Après la guerre, MG commercialise les roadsters MG A puis MG B sur une grande échelle, mais aussi des berlines dérivées des autres marques du groupe BMC. Délaissée par la direction du groupe, MG périclite dans les années 70 pour finalement disparaître en 1980. Les MG commercialisées entre 1982 et 2005 ne sont que des Austin et Rover rebadgées. En 2005, MG est racheté par le chinois NAC et fusionne avec Roewe, au sein du groupe SAIC.


Les débuts de MG


Les premières voitures MG commercialisées en 1924 sont des modèles Morris modifiés, dotés de carrosseries spéciales dessinées par Cecil Kimber, et fabriquées par la société Carbodies à Coventry. Elles sont assemblées dans un atelier à Oxford, appartenant à un concessionnaire de véhicules Morris situé à cet endroit. Mais avec une forte croissance de la demande, un premier déménagement est rendu nécessaire dès 1927, puis un second en 1929, l’assemblage des MG étant alors transféré vers une ancienne usine désaffectée située à Abingdon, près d’Oxford.

Cette usine, modernisée et agrandie, devient le site de production de la plupart des MG jusqu’à sa fermeture en 1980. La société devenue MG Car Company Ltd en 1928 est rachetée par Morris en 1935, qui l’intègre dans le groupe Nuffield, composé des marques Morris, MG, Riley et Wolseley. Le modèle le plus ancien, la MG 14/28 (1,8 litre) de 1924, est basé sur un châssis de Morris Oxford doté d’une nouvelle carrosserie et d’une mécanique plus sportive. Ce modèle est remplacé par les MG 14/40 (1,8 litre) en 1927 et MG 18/80 (2,5 litres) en 1929. Puis apparaissent les MG KN (1,3 litre) en 1933, MG SA (2,3 litres) en 1936, MG VA (1,5 litre) en 1937 et MG WA (2,6 litres) en 1938.

La MG SA est une berline sportive produite de 1936 à 1939 disponible également en Tourer 4 portes et Drophead coupé 2 portes. Elle est dotée d’un moteur six cylindres de 2,3 litres. Longue de 4,90 mètres, c’est le plus gros modèle MG entre 1936 et 1937. Un total de 2 739 exemplaires a été produit.

Mais le modèle le plus célèbre des années 30 est sans doute le roadster Midget. Ce modèle est l’archétype de la petite voiture de sport britannique, simple et économique. Héritier d’une famille de petits roadsters apparus dès 1929, la MG Type T (1,3 litre) est lancée en 1936, et ce modèle est demeuré au programme de fabrication jusqu’à l’apparition de la MG A en 1955.

La MG WA qui succède à la MG SA en 1938 devient le plus gros modèle MG en 1938 et 1939, disponible en Tourer 4 portes et Drophead coupé 2 portes. Elle est dotée d’un six cylindres de 2,6 litres. A l’instar de la MG SA, elle n'est pas reprise après la guerre et n'est pas remplacée. Sa diffusion est demeurée confidentielle, avec 369 exemplaires.


1936 : MG Type T Midget


Lancée en 1936, au même moment que sa concurrente la Morgan 4/4, la MG Type T succède aux petits roadsters MG apparus dès 1929, baptisés Midget. Plusieurs générations se succèdent jusqu’en 1955 : Type TA en 1936, Type TB en 1939, Type TC en 1945, Type TD en 1950 et Type TF en 1953. La MG TA remplace la PB dont elle reprend la structure avec une carrosserie en acier sur un cadre en frêne, et l’esprit du roadster décapotable à deux places. La TA est équipée d’un quatre cylindres 1 292 cm3 issu des modèles Wolseley, qui développe 55 ch, permettant une vitesse maximale de 125 km/h. La longueur de la voiture ne dépasse pas 3,56 mètres, ce qui en fait une voiture extrêmement courte, qui n’a d’ailleurs pas de dérivé au sein des autres marques du groupe Nuffield, dont fait partie MG depuis 1935. Lorsque le modèle est lancé, il s’appele Type T, la désignation TA n’étant officialisée qu’après l’arrivée de la TB. 3 013 exemplaires de ce type sont fabriqués.

La MG Midget type TA lancée en 1936 est un petit roadster doté d’un moteur quatre cylindres de 1,3 litre, qui succède au type N de 1934, mais aussi à toute une famille de petits roadsters baptisés Midget apparus dès 1929.

La MG TB lancée en mai 1939, est dotée d’un moteur dérivé de celui de la Morris Ten, il s’agit d’un 1 250 cm3 développant 55 ch. Sa carrière est écourtée par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939. 379 exemplaires sont assemblés.

La MG TC apparaît juste après la guerre, en octobre 1945. Son moteur et le style désuet de sa carrosserie restent inchangés, mais le constructeur l’a élargi de 10 centimètres pour une meilleure habitabilité, la largeur totale de la voiture restant identique car les marchepieds sont plus étroits de 5 centimètres de chaque côté. Ce modèle devient non seulement le plus vendu des Types T, mais également le plus vendu de toutes les MG commercialisées depuis 1924, soit 10 000 exemplaires écoulés entre 1945 et 1949.

Ce modèle commence à être exporté vers les Etats-Unis. Lancée en janvier 1950, la MG TD modernise un peu sa carrosserie qui s’allonge de 12 centimètres pour atteindre 3,68 mètres. Elle s’élargit également de 8 centimètres, pour atteindre 1,50 mètre. Pour un meilleur confort, elle emprunte des composants techniques à la berline Type Y. La MG TD devient le modèle le plus produit de la marque, avec 28 643 exemplaires écoulés entre 1950 et 1953, dont près de 23 500 exportés vers les Etats-Unis.

La MG TF lancée en octobre 1953 modernise son style, avec des phares intégrés dans les ailes et une calandre inclinée. Le moteur voit sa puissance passer à 58 ch. En juin 1954, le 1 250 cm3 est remplacé par 1 466 cm3 développant 64 ch. 9 600 exemplaires du Type TF sont produits jusqu’en avril 1955, alors que la MG A est sur le point d’être lancée. Au total, la MG Type T a été produite entre 1936 et 1955 à 52 657 exemplaires, dont une grande partie pour l’exportation.

La Midget d'avant-guerre est remise au goût du jour en 1945. Dénommée TC, elle ressemble à la TB de 1939, mais avec dix centimètres de largeur en plus au bénéfice du confort des passagers.


1947 : MG Type Y


Lancée en 1947, mais issue d’un prototype conçu dès 1939, la MG Type Y est une berline de 4,20 mètres de long dotée du quatre cylindres de 1 250 cm3 monté sur la MG TB depuis 1939. Cela lui permet d’atteindre la vitesse maximale de 112 km/h, une performance qui n'a rien d'exceptionnel. Cette berline prend la suite de la berline Type VA commercialisée entre 1937 et 1939. Les grosses berlines SA (2,3 litres) et WA (2,6 litres) n’ont malheureusement pas droit à des héritières. Le style de la berline Y demeure très académique et inspiré des voitures d’avant-guerre. Ce dessin désuet qui a perdu l’aspect sportif des berlines VA se démode vite. Heureusement, le groupe Nuffield prépare une révolution esthétique qui aura lieu en 1953, avec l’apparition de la berline Magnette Type ZA.

La MG Type Y lancée en 1947 succède à la MG VA d’avant-guerre. Elle conserve toutefois le style très conventionnel des Morris d’avant-guerre, alors que Morris propose en 1948 de tout nouveaux modèles au style bien plus moderne (Minor, Oxford, Six). Un total de 8 336 MG Y sont produites de 1947 à 1953.

En attendant, la MG Type Y tente de séduire une clientèle refusant l’austérité des berlines Morris ou le luxe des berlines Riley et Wolseley. Seulement 8 336 exemplaires sont écoulés entre 1947 et 1953, dont 6 131 du Type YA (1947-1951), 904 du Type YT (1948-1950) et 1 301 du Type YB (1951-1953). La YT (T comme Tourer) est un roadster de la taille de la berline YA mais dont la ligne s’inspire de la Midget. Elle est dotée du même moteur de 1 250 cm3 mais agrémenté de deux carburateurs SU. Une grosse Midget en quelque sorte, mais vendue au compte-goutte.


1952 : MG intègre le groupe BMC


L’année 1952 marque la fusion entre Austin et le groupe Nuffield, qui donne naissance à la BMC (British Motor Corporation). MG devient la marque sportive du nouveau groupe, bientôt rejointe par Austin Healey. A la différence de cette dernière, MG propose des berlines à son catalogue, héritage des années 30, en plus de ses roadsters. Jusqu’en 1958, les MG ne sont pas vraiment concurrencées par les Austin Healey, plus puissantes et plus chères. A partir de 1958, tout change. L’Austin Healey Sprite se positionne sur le même marché que MG. En 1961, cette concurrence s’amplifie puisque la Sprite Mk II et la nouvelle MG Midget partagent la même carrosserie. Au final, la marque Austin Healey sera sacrifiée en 1971 au profit de MG. Mais l’arrivée de Triumph dans le groupe BLMC en 1968 va jouer un rôle néfaste pour la marque MG, sacrifiée à son tour en 1980. 


1953 : MG Magnette


La berline MG Magnette ZA est présentée au Salon de Londres en octobre 1953. Elle marque une nette rupture esthétique par rapport aux berlines YA et YB. De style ponton, elle partage son élégante carrosserie monocoque avec celle de la Wolseley 4/44 dessinée avant la création de la BMC par Gerald Palmer. Seule la calandre est différente sur les deux modèles, la MG conservant la calandre rectangulaire traditionnelle de la marque connue depuis la fin des années 20. Le nom Magnette est repris de modèles MG commercialisés avant la guerre. D’une longueur de 4,27 mètres, la Magnette ZA est dotée d’un quatre cylindres de 1 489 cm3 à deux carburateurs. La berline MG peut ainsi atteindre 128 km/h.

La MG Magnette lancée en 1953 succède à la MG Type Y sous une présentation bien plus moderne de style ponton. Elle reprend à quelques détails près la carrosserie de la Wolseley 4/44 lancée en 1952.

Elle est remplacée en octobre 1956 par la Magnette ZB dotée d’un moteur 1 489 cm3 plus puissant (64 ch) qui permet d’atteindre 138 km/h. Le nouveau modèle pratiquement identique voit sa lunette arrière élargie, comme sa sœur jumelle la Wolseley 15/50. 18 076 Magnette ZA et 18 524 Magnette ZB ont été produites entre 1953 et 1958, soit un total de 36 600 unités. Ce volume est légèrement inférieur à celui enregistré par les Wolseley 4/44 et 15/50 (42 198 unités).


1955 : MG A


La remplaçante des roadsters MG Midget est lancée en octobre 1955. Elle se nomme MG A. Son design avant-gardiste, de style ponton, marque une nette rupture avec les anciennes Midget au style d’avant-guerre et à l’aspect " quadricycle ". Le dessin de la MG A s’inspire étroitement des voitures de compétition de cette époque, comme la Jaguar Type C qui a remporté les 24 Heures du Mans en 1951 et 1953. Ses lignes lisses et effilées qui évoquent une Austin Healey 100 en réduction sont une vraie réussite. Sa calandre adopte un nouveau dessin en harmonie avec les courbes de la partie avant. Longue de 3,96 mètres, la MG A est dotée du 1 489 cm3 monté sur la berline Magnette ZA. Il développe ici 68 ch, ce qui lui permet d’atteindre 158 km/h.

La MG A lancée en 1955 succède avec panache aux roadsters Midget commercialisés entre 1936 et 1955. La MG A est la première voiture de la marque à dépasser les 100 000 ventes au cours de carrière.

La MG A connaît un gros succès commercial, malgré la concurrence de la Triumph TR3 lancée également en 1955. 95 % des 58 570 exemplaires sont exportés, dont une majeure partie vers les Etats-Unis où la MG A rivalise avec une autre concurrente, la Porsche 356. Une version équipée d’un 1 588 cm3 de 108 ch est commercialisée entre 1958 et 1960. Cette MG A Twin Cam produite à 2 111 unités peut dépasser les 180 km/h.

En 1959, le moteur 1 588 cm3 est monté sur la MG A de base dans une version moins puissante de 80 ch. Elle succède à la MG A 1500. Ce modèle est produit à 31 501 exemplaires jusqu’en 1962. On y ajoute une toute dernière série de 8 719 unités équipée d’un 1 622 cm3 de 90 ch. La MG A est devenue aujourd’hui un grand classique de l’automobile britannique. Un total de 101 901 exemplaires a été fabriqués dans l’usine d’Abingdon, dont 58 750 coupés


1959 : MG Magnette Farina


La remplaçante des berlines Magnette ZA et ZB est lancée en février 1959. Elle reprend la carrosserie de la berline Wolseley de milieu de gamme commercialisée quelques mois plus tôt, et adopte donc le dessin de Pininfarina, proche de celui qui l'on retrouvera un an plus tard sur la Peugeot 404. Par rapport à la Wolseley 15/60, la Magnette Mk III - MG ayant abandonné les lettres pour nommer ses berlines - adopte une découpe de couleurs différente et la calandre traditionnelle MG. Cette carrosserie sera partagée avec les Austin Cambridge, Morris Oxford et Riley 4/68 avec des calandres spécifiques.

La Magnette Mk III est une berline de 4,52 mètres de long dotée du 1 489 cm3, moteur remplacé par le 1 622 cm3 en 1961. Le modèle prend alors la dénomination Magnette Mk IV. Il subit les mêmes modifications que les autres berlines Farina de milieu de gamme du groupe BMC, c’est-à-dire un empattement légèrement plus long, des voies avant et arrière élargies et des porte-à-faux avant et arrière plus courts. C’est ainsi que la Magnette Mk IV mesure 4,43 mètres. Une nouvelle découpe de couleurs est adoptée dans le même temps. Ce modèle est commercialisé jusqu’en 1969, avec une production de 14 320 exemplaires, nombre en légère baisse par rapport à la Mk III qui totalise 16 676 unités.

La MG Magnette dessinée par Pininfarina est lancée en 1959. Elle partage sa carrosserie avec Austin, Morris, Riley et Wolseley. C’est un euphémisme d’affirmer que cette ligne pataude et carrée sied assez mal à une marque sportive comme MG.

Les Magnette Farina ne sont pas vraiment des voitures sportives. Elle ne dépassent pas les 140 km/h et semblent donc usurper la réputation de la marque MG. C’est la raison pour laquelle ces berlines MG " fin de race " ne connaissent pas un véritable succès. Sur les 866 000 berlines " Farina " quatre cylindres vendues entre 1958 et 1971, les marques Wolseley, Riley et MG représentent 16,6% du total, dont 10,1% de Wolseley, 3,6% de Riley et 2,9% de MG.

Mais au-delà des volumes de ventes, on peut s’interroger sur la pertinence d’avoir commercialisé la même voiture sous cinq marques différentes, avec pour chacune d'entre elles une histoire et une clientèle bien spécifiques. On peut aussi s’interroger sur l’absence de berlines six cylindres dans la gamme MG. Leonard Lord, ex-patron d'Austin, et président de la BMC de 1952 à 1961, a toujours refusé de commercialiser une MG de ce type, comme il y en avait eu avant la guerre. On ne peut que le regretter.


1961 : MG Midget


En juin 1961, MG complète sa gamme par un roadster plus petit et moins puissant que les MG A 1500 et 1600. Ce nouveau modèle reprend en fait l’esprit des anciennes Midget de 1936 à 1955, et c’est logiquement sous le nom de Midget qu’elle est commercialisée. Sa carrosserie est partagée avec l’Austin Healey Sprite lancée en même temps. Il s’agit d’un roadster de poche au style très simple de 3,48 mètres de long et doté d’un moteur de 948 cm3 développant 46 ch. Ce moteur est issu de celui monté sur les Austin A35 et A40 Farina. La vitesse annoncée est de 140 km/h, soit autant que les berlines MG Farina. En octobre 1962, le moteur passe à 1 098 cm3. Il est emprunté à la Morris 1100. Il développe alors 56 ch, puis 59 ch à partir de 1964. Deux ans plus tard, la Midget adopte le 1 275 cm3 que l’on retrouve sur les Austin 1300 et Morris 1300. Il développe 65 ch.

La MG Midget lancée en 1961 reprend enfin l’esprit des roadsters sportifs de la marque commercialisés entre 1936 et 1955. Le modèle partage sa carrosserie avec l’Austin Healey Sprite lancée au même moment.

En 1974, donc trois ans après la disparition de sa sœur jumelle l’Austin-Healey Sprite, la MG Midget adopte un moteur encore plus gros, un 1 493 cm3 que l’on retrouve sous le capot de la Triumph Spitfire notamment. La Spitfire est la concurrente directe de la MG Midget. Elle a été lancée en 1962, à une époque où MG et Triumph ne faisaient pas partie du même groupe. Les deux marques se sont retrouvées ensemble dans le groupe BLMC (British Leyland Motor Corporation) à partir de 1968.

Les deux modèles cohabitent ensuite au sein de la vaste gamme du premier constructeur britannique. Ils sont supprimés du catalogue pratiquement au même moment, la Midget en 1979 et la Spitfire en 1980. Au total, 224 473 MG Midget ont été produites entre 1961 et 1979, soit bien plus que les Austin Healey Sprite (129 354 exemplaires) mais bien moins que la Triumph Spitfire (314 332 exemplaires).


1962 : MG B


La MG B lancée en 1962 succède logiquement à la MG A. Sa carrosserie est plus moderne que celle de la MG A, reprenant certains traits à la Midget lancée l’année précédente, et dont on dit que Pininfarina aurait ajouté sa touche finale. Il est vrai que la MG B a fière allure. Elle est jugée élégante par la clientèle visée. Ce modèle va connaître un succès phénoménal, puisqu’il s’en vendra 514 852 exemplaires entre 1962 et 1980, ce qui en fera avant l’arrivée de la Mazda Miata le cabriolet le plus produit au monde, dont une grande partie vendue en dehors de Grande-Bretagne.

La MG B affronte à sa naissance la concurrence des Triumph TR4, puis TR5 et TR6. Ses dimensions sont voisines, puisqu’une MG B mesure 3,89 mètres de long (puis 4,02 mètres avec les pare-chocs proéminents américains), alors qu’une TR4 mesure 3,96 mètres. La MG B est dotée d’un moteur de 1 798 cm3 développant autour de 90 ch selon les années modèles, moins puissant que le 2 138 cm3 de la TR4 qui développe 105 ch, ce qui se traduit par une différence de 10 km/h entre les deux voitures (180 km/h contre 190 km/h pour la Triumph).

 

La MG B lancée en 1962 succède à la MG A. Son moteur est un 1,8 litre alors que la MG A est une 1,5 litre puis une 1,6 litre. Elle devient le cabriolet le plus produit et le plus vendu dans le monde.

En 1965, une version coupé dite GT s’ajoute au roadster. Elle dispose d’un hayon largement vitré, dont l’inspiration provient directement du coupé Jaguar Type E. Mais plus lourde et dotée du même moteur que le cabriolet, la MG B GT de dépasse pas les 170 km/h. Le coupé, qui reprend toute la partie avant du cabriolet, est dessiné par Pininfarina qui réalise là une de ses plus belles créations. Le succès est d’ailleurs au rendez-vous, puisque 30 % des MG B vendues entre 1962 et 1980 sont des coupés.

Pour mieux contrer les Triumph TR, la marque MG lance une version plus puissante en 1967, la MG C, dotée du moteur de 3 litres de cylindrée provenant de l’Austin Healey 3000 qui vient de disparaître. Seule différence par rapport à la MG B, un capot bombé apte à recevoir le six cylindres. Ce moteur de 145 ch permet à la MG C de dépasser les 190 km/h. Le succès du modèle est toutefois modeste : 8 999 MG C sont produites entre 1967 et 1969, dont 4 542 cabriolets et 4 454 coupés.

La MG C lancée en 1967 n’est qu’une MG B dotée d’un moteur de 3 litres de cylindrée issue de l’Austin Healey 3000 qui vient de disparaître, au grand dam de Donald Healey. Ce modèle n'est commercialisé que pendant deux ans.

Enfin, une version coupé GT V8 dotée du 3,5 litres Rover d’origine Buick est lancée en 1973. Ell est commercialisée seulement jusqu’en 1976, victime du premier choc pétrolier qui condamne les voitures puissantes et gourmandes en carburant. Ce modèle est la première MG à pouvoir atteindre les 200 km/h. Notons enfin que la MG B est assemblée en version cabriolet en Australie entre 1963 et 1972, à partir de pièces détachées (CKD) envoyées de Grande-Bretagne.


1962 : MG 1100


Deux mois après le lancement de la berline compacte Morris 1100 (ADO16) à traction avant, le groupe BMC dévoile sa version MG, ornée de la calandre traditionnelle de la marque. Son moteur de 1 098 cm3 développe ici 55 ch. Les Morris 1100 et MG 1100 sont les deux premiers modèles d’une famille (AD016) qui en comptera huit, sous les marqeus Austin, Morris, MG, Riley, Wolseley, Vanden Plas, Authi et Innocenti. Longue de 3,72 mètres, la MG 1100 devient la berline la plus courte de la marque depuis les années 30. Elle complète la gamme MG composée alors des Magnette, Midget et MG B. Elle reçoit comme ses sœurs jumelles le 1 275 cm3 de 65 ch en 1967, devenant alors la MG 1300. La puissance est portée à 70 ch en octobre 1968. La MG 1300 termine sa carrière uniquement dans sa version deux portes.

La MG 1100 est lancée fin 1962, deux mois après la Morris 1100 à qui elle emprunte sa carrosserie, affublée d’une calandre carrée traditionnelle. Ce modèle est la première MG à traction avant. Son succès sera très relatif.

Au total, les MG 1100 et 1300 s’écouleront à 159 820 exemplaires entre 1962 et 1973, soit 7,3 % de l’ensemble des ventes de berlines ADO16. Cette faible proportion est toutefois supérieure à celle des sœurs jumelles Riley, Wolseley et Vanden Plas. Notons que la marque MG n’aura pas droit à des dérivés des berlines ADO15 (Austin/Morris Mini), ADO17 (Austin/Morris 1800), ADO14 (Austin Maxi), ADO28 (Morris Marina), ADO67 (Austin Allegro) ou ADO71 (Austin/Morris 18/22), qui auraient pu accroître sa part de marché. 


1968 : MG intègre le groupe BLMC


Le groupe BMC devient BMH en 1966, à la suite de l’intégration de Jaguar Daimler. La fusion du groupe BMH (Austin, Austin-Healey, Morris, MG, Riley, Wolseley, Vanden Plas, Jaguar, Daimler) et du groupe Leyland (Rover, Triumph) incluant les camions et les bus Leyland, les tracteurs agricoles ex-Nuffield, ainsi que les véhicules militaires Alvis, crée un énorme groupe automobile européen pouvant produire jusqu’à un million de voitures par an, plus 46 000 véhicules utilitaires et 20 000 tracteurs agricoles. Ce groupe baptisé BLMC (British Leyland Motor Corporation) est dirigé par Sir Donald Stokes, ex-patron du groupe Leyland. Celui-ci adopte une nouvelle stratégie pour développer son entreprise. Elle consiste à supprimer les doublons, à élaguer les gammes non rentables et à préparer de nouveaux modèles mono marques.

Au début, cette stratégie semble fonctionner, le groupe BLMC atteignant en 1972 un record de production avec 916 000 voitures, très proche de la capacité de production maximale de l’entreprise. Mais dès les années suivantes, le volume de production se réduit comme peau de chagrin, tombant à 875 000 en 1973, 739 000 unités en 1974 et 605 000 en 1975. Les nouveaux modèles imposés par Lord Stokes, comme l’Austin Allegro et la Morris Marina, connaîssent une carrière commerciale déplorable.

En 1975, le groupe BLMC est nationalisé en catastrophe par le gouvernement travailliste (1974-1979). La rationalisation commence alors dans tous les domaines. Plusieurs marques disparaissent : Wolseley en 1975, Triumph, MG et Vanden Plas en 1980, Morris en 1984. Austin disparaîtra en 1990. Jaguar Daimler sort du groupe in extremis en 1984. Concernant MG, il est consternant qu’aucun nouveau modèle n’ait été mis en chantier par Lord Stokes ni par son successeur entre 1968 et 1980. L’arrêt de la MG B en 1980 coïncide avec la fermeture de l’usine MG d’Abingdon. Cette fermeture marque la fin des vraies MG.


La résurrection de MG


Il faut attendre 1982 pour voir apparaître une toute nouvelle MG, mais qui n’en est pas vraiment une, puisqu’il s’agit d’une Austin Metro rebadgée MG Metro. Ce modèle connaît une carrière discrète entre 1982 et 1990, toute aussi discrète que celle des MG Maestro (1983-1991) et MG Montego (1985-1991) qui sont de simples Austin rebadgées.

La MG Metro lancée en 1982 n’est qu’une Austin Metro rebadgée. La calandre traditionnelle MG a été définitivement remisée au placard.

La MG RV8 (1993-1995) à moteur Rover V8 de 4 litres de cylindrée développant 190 ch est un peu plus intéressante, mais il ne s’agit là que d’une interprétation plus moderne de la MG C vendue à 1 983 exemplaires.

La MG RV8 lancée en 1993 n’est qu’une réinterprétation moderne de la MG B. Son moteur est un V8 Rover dont la cylindrée atteint 4 litres. Autant dire que ça déménage !

Les MG ZR (2001-2005), MG ZS (2001-2005) et MG ZT (2001-2005) ne sont quant à elles que des Rover 25, 45, 75 rebadgées. Elles sont lancées après la revente de Rover Group par BMW en 2000 à Phoenix, et connaissent un petit succès puisqu’il s’est vendu respectivement 82 088, 27 540 et 27 149 unités.

La MG ZR, lancée en 2001, alors que Rover est passé sous le contrôle de Phoenix l’année précédente, n’est qu’une Rover 25 rebadgée.

Mais la vraie dernière MG de souche britannique est le roadster MG F lancé en 1995, qui entend bien perpétuer l’esprit des petites MG sportives qui ont connu leurs heures de gloire dans les années 60 et 70. La MG F est un roadster de 3,91 mètres de long à moteur central - un 1,6 litre de 115 ch et un 1,8 litre de 120 ch ou 145 ch - qui prend la suite de la confidentielle MG RV8 stoppée en 1995. Elle partage sa plateforme avec la Lotus Elise. Au total, 77 269 exemplaires sont fabriqués entre 1995 et 2001, plus 39 880 exemplaires de la MG TF entre 2001 et 2005. La MG F été conçue sous l’ère BMW qui avait racheté Rover Group en 1994.

La MG F, lancée en 1995, alors que Rover Group est passé sous le contrôle de BMW l’année précédente, signe le retour de la marque britannique sur le marché des petits cabriolets sportifs.

Enfin, Rover est racheté par le chinois SAIC en 2005, tandis que MG est repris par le chinois NAC au même moment. Les deux constructeurs chinois fusionnent deux ans plus tard.

Texte : Jean-Michel Prillieux
Reproduction interdite, merci.

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