Jean Jacquelin
Jean Jacquelin est né à Paris sur l'Ile Saint Louis en 1905. C'est en 1913 que naquit sa vocation, lorsque sur le pignon d'une habitation il découvrit la fameuse publicité créée par Eugène Vavasseur en 1898 pour les peintures laquées Ripolin.
En 1920, il réussissait le concours d'entrée à l'école Germain Pilon, future Ecole des Arts Appliqués. En 1923, il décrochait son premier emploi chez un marbrier d'art, puis un an plus tard il intégrait l'agence de publicité TAP. Il y réalisa ses premières publicités pour l'Armée du Salut et les Galeries Lafayette. 1925 fut l'année de son service militaire en Allemagne. A son retour en 1927, il fut embauché par l'agence STEP, dirigée par Léopold Cochet et Alex Kow. C'est donc sous l'autorité de Alex Kow que Jacquelin, seulement de quatre ans son cadet, fit ses débuts dans la publicité de presse.
Publicité de Jean Jacquelin pour Mathis, 1931, par l'agence STEP
Publicité de presse par Jean Jacquelin pour Hotchkiss - © : L'Illustration (www.lillustration.com)
Publicité de presse par Jean Jacquelin pour Hotchkiss - © : L'Illustration (www.lillustration.com)
Publicité de presse par Jean Jacquelin pour Hotchkiss - © : L'Illustration (www.lillustration.com)
Publicité de presse par Jean Jacquelin pour Hotchkiss - © : L'Illustration (www.lillustration.com)
Publicité de presse par Jean Jacquelin pour Hotchkiss - © : L'Illustration (www.lillustration.com) En 1929, il réalisait pour l'hebdomadaire L'Illustration la première publicité signée de son nom, pour les phares Marchal. Alexis Kow quittait l'agence STEP en 1930. Il laissait ainsi le champ libre à Jacquelin qui accédait à la fonction de directeur artistique. Dès lors la publicité automobile, en particulier pour Hotchkiss, autrefois territoire réservé de Kow, monopolisait son temps. L'originalité de la composition, le choix de la typographie, la justesse de ses dessins en firent un des meilleurs dans sa profession, en concurrence avec Alex Kow. Durant les années 30, il concevait ses premiers catalogues publicitaires, toujours pour Hotchkiss puis pour Fiat. 1936 marqua un tournant. L'agence STEP rencontrait des difficultés économiques. Elle changea d'associés. Malgré cela, elle fut déclarée en faillite en fin d'année. Jacquelin se mit alors à son compte, tout en continuant à travailler pour Hotchkiss, Mathis, Peugeot et Simca.
Peugeot 302 et 402, L'Illustration du 1er mai 1937 © : L'Illustration (www.lillustration.com)
Matford, issue d'un mariage douloureux entre Mathis et Ford, peinait à s'imposer en France à la fin des années 30. Quatre femmes, Hellé Nice, Simone des Forest, Odette Siko et Claire Descollas participèrent à la promotion de la marque, en battant plusieurs records à Montlhéry en mai 37. Affiche de Jean Jacquelin
Affiche Peugeot 202
Page intérieure du catalogue " La Huitième merveille ... " consacré à la Simca 8 en 1938 Jean Jacquelin réalisait en 1939 une affiche pour Delage. Celle ci parachevait les douze dernières années qu'il venait de consacrer - toujours en noir et blanc - à la publicité automobile.
Les couleurs bleu, blanc et rouge rappellent discrètement l'origine française de Delage Il fut mobilisé pendant le guerre, et travailla chez Hotchkiss à la production d'armements. Après la signature de l'armistice, à partir de 1942, il réalisa ses premières affiches de cinéma. Très rapidement, Jacquelin fut considéré comme un des maîtres de l'affiche pour le 7ème art. C'est aussi en 1942 qu'il épousa Yvonne Bazin, l'ex femme de Léopold Cochet, cofondateur de la STEP.
Au sortir de la guerre, il dut s'expliquer devant une commission et au Quai des Orfèvres pour certains de ses travaux pour le compte des autorités de Vichy. Il sortit blanchi de cette épreuve. Au coeur des années 50 et au début des années 60, Jacquelin était au sommet de son art. Il travaillait pour de prestigieux clients, Vittel, la SNCF (les affiches Emprunt SNCF), le Casino d'Enghein, la Gaine Scandale, la Compagnie Générale Transatlantique, Simca qui tenait désormais la dragée haute aux trois autres grands constructeurs français, etc ...
Couverture du dépliant de la gamme Simca
1953, un documents vraiment désirable.
Au dessus, l'il-lustration du break Messagère est issue de ce dépliant. Couverture du catalogue Simca Aronde 1955 Un drame personnel le toucha en 1960. Lors d'un accident de voiture, sa femme trouva la mort. Jacquelin fut gravement blessé mais il parvint à reprendre le dessus. En 1961, il se mariait avec Françoise Clément, qu'il avait rencontré dans le cadre de ses activités professionnelles. Au début des années 60, la photographie supplantait de plus en plus l'illustration telle qu'elle existait depuis le début du siècle. Les clients se faisaient de plus en plus rare. Une page était en train de se tourner. Tous les illustrateurs subissaient ce changement d'époque. Jacquelin ouvrait en 1969 une agence de publicité " Le Pilier Vert ". Des problèmes de santé le contraignirent à fermer cette société en 1976. Dès lors, il se consacra à la peinture, avant de prendre une retraite définitive en 1982. Jean Jacquelin décédait le 26 mai 1989.
Page de couverture du programme officiel des 24 Heures du Mans 1973
Cette affiche pour les 24 heures du Mans 1974 fut l'une de ses dernière oeuvres |