Automobilia, 30 novembre 1922
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Puisqu'on leur fait la grâce d'abriter leurs voitures ! Les commerçants seraient vraiment trop naïfs de ne pas utiliser une situation privilégiée. Il n'en reste pas moins que la difficulté de trouver un garage, notamment dans certains quartiers, s'augmente chaque jour. Nombreux sont ceux dont la voiture doit être remisée assez loin de leur habitation. Or, voici qu'un ami nous fait part d'un projet révolutionnaire, mais assez séduisant : il consisterait à garer les voitures ... dans l'appartement même de leur propriétaire. Ne nous hâtons pas de crier à l'extravagance. Quelques minutes de réflexion nous convaincront, en effet, que ce projet n'est pas du tout irréalisable. Un monte-charge où la voiture pénètre en marche avant ; à chaque étage une pièce spéciale où, avec quelques mètres parcourus en marche arrière la voiture se trouve vite rangée, c'est tout. Inutile d'insister sur les avantages de posséder sa voiture dans son appartement. Les inconvénients ? II y aurait évidemment quelques précautions à prendre concernant la solidité du sol, l'écoulement des eaux (car rien n'empêche de prévoir le lavage de la voiture sur place), les dangers d'incendie ... et surtout le bon fonctionnement du monte-charge. Mais tout ceci n'est pas du domaine du rêve. Quant à l'équilibre financier de l'entreprise, il semble également possible de l'établir sans obliger les locataires à acquitter des loyers exagérés. A quand les appartements avec garages ? Publicité DFP, par Alex Kow - Source : Automobilia, 30 novembre 1922 Le VIe Salon de l'Automobile de Buenos-Aires Du 9 novembre au 20 novembre 1923, le VIe Salon de l'Automobile de Buenos Aires, installé dans le " Pabellon de la Rosas " a ouvert ses portes au public. Cette exposition annuelle s'est imposée définitivement, non pas comme attraction publique, mais comme véritable nécessité. Le public voit dans chaque Salon le lieu le plus propice pour choisir une voiture sans l'ennui d'une visite dans les maisons d'automobiles, où il n'aurait pas cette facilité de comparaison immédiate. Les marques américaines ont dominé incontestablement et ont pris plus de la moitié des stands. La marque Ford occupait, à elle seule, un emplacement de 450 m2 où se trouvaient exposés tous les modèles : voiturette, sedan, coupé, phaeton, camionnettes, tracteurs Fordson, etc ... Les voitures de luxe Lincoln étaient exposées dans le hall central. Les autres marques yankees, Studebaker, Hudson, Porter, Case, Durant, REO, Nash, Dodge Brothers, Cadillac, Chevrolet, Oldsmobile, Overland, International, Packard, Buick, Hupmobile, etc ...occupaient aussi une place importante. Le pavillon français, trop discret, était représenté par six marques de renom. La maison Julio Fevre y Cia présentait pour la section française les modèles suivants : Delahaye 6 cylindres et freins 2-4 roues, Berliet 12 CV, Berliet camion 5 tonnes, Citroën chenilles de 10 CV (un châssis et un double phaeton 6 cylindres carrossés par Letourneur et Marchand), Delage avec quatre modèles 22 CV 6 cylindres dont un cabriolet carrossé par Belvalette et une torpédo sport carrossée par Felber. La maison Abal y Cia présentait dans ses quatre stands la marque Renault. Cette marque a été jusqu'à présent la favorite. Il était de bon ton de posséder une Renault et l'on pouvait s'en rendre compte à la sortie des théâtres et des colisées. La situation s'est quelque peu modifiée depuis la guerre, et si la marque Renault tient toujours le second rang, les voitures qui circulent sont d'un modèle ancien qui fait sourire aujourd'hui le public. Elles sont d'ailleurs surnommées " Cafeteras ". Cependant, il ne faut pas oublier que grand nombre de ces voitures ont déjà quinze années de services continus. La dernière nouveauté Renault, modèle 23-24, 18 CV, 6 cylindres, en cabriolet, carrossé par Saoutchick était fort attendue, et elle a été reçue à Buenos-Aires avec le plus vif enthousiasme. Le public faisait la queue autour du stand, et le Président de la République Argentine ainsi que l'Intendant Municipal de Buenos-Aires se sont longuement arrêtés devant ce modèle. Le stand comprenait en outre un châssis de 18 CV 6 cylindres, un phaeton 10-20 CV, un camion 10-20 CV de 1 000 kg carrossé pour omnibus, un châssis 18-36 CV pour camion de deux tonnes et demie, un auto pompe avec son transport. La Maison Lehmann y Cia, représentant la marque Peugeot, présentait deux modèles : un châssis 15-35 CV, une limousine 15-35 CV 4 cylindres monobloc. La Quadrilette n'avait pu être exposée étant arrivée après la clôture du Salon. Les marques Voisin et Latil, présentes à la manifestation de l'année passée, n'avaient pas exposé. L'Espagne était représentée par une Hispano-Suiza 30 CV et une 16 CV, carrossées à Buenos-Aires. L'Italie avait pour ambassadeurs Fiat, Alfa Romeo, Spa, Lancia, Curano, Isotta-Fraschini. La marque Rolls-Royce défendait le renom anglais avec deux nouveaux modèles : Double Phaeton et Cabriolet de 20 CV. L'Allemagne exposait quelques modèles, mais leur manque de fini et d'élégance n'attirait guère les visiteurs. Seuls, ses camions étaient considérés avec plus de sympathie. La section des cycles commence à intéresser le public. Jusqu'ici, il est vrai, la bicyclette n'avait eu que fort peu d'amateurs, l'absence de routes, et même à Buenos-Aires le nombre limité des rues praticables, la majeure partie d'entre elles, boueuses et pavées irrégulièrement, n'incitant pas les gens à utiliser ce moyen de locomotion. Trois pays se disputent aujourd'hui ce nouveau marché. La France avec Peugeot et Alcyon, gagnants de toutes les épreuves courues à Buenos-Aires et aux environs, l'Angleterre avec la BSA et Triumph, l'Italie avec Frera, Legnano, Bianchi et Savoia. Les motocyclettes, peu nombreuses, étaient représentées par les marques Peugeot, Harley-Davidson, Excelsior, etc ... Dans la section des accessoires, la maison Mestre et Blatgé occupait à elle seule quatre stands. Nos compatriotes Lehmann et MM. Dartigueloyn et Toulouse participaient à cette exposition. Le VI Salon a été très visité, beaucoup plus encore que les années précédentes. L'industrie automobile étant une création française, et la production de notre pays tenant toujours la tête dans la voie du progrès, de l'élégance, on peut s'étonner de la place réduite qu'occupent nos importations en Argentine. Pour les voitures de maître, nous conservons dans une certaine mesure, notre ancien prestige. Cependant comme le grand marché est celui de la voiture courante, c'est dans cette voie que notre industrie automobile devrait se diriger, l'industrie américaine accaparant dans ce genre-là la presque totalité du marché. Publicité Dunlop - Source : Automobilia, 30 novembre 1922 La mode sportive Hier... Un cache-poussière de tussor, des voiles qui ne tenaient rien, de grosses lunettes enlaidissantes, et des mèches de cheveux, folles ... et drues. Aujourd'hui... Un confortable manteau de cuir, une casquette quasi-masculine, des cheveux courts? un air sport enfin. Mais ... demain ... Ah! que nous aimerions avoir l'avis de nos lectrices sur la tenue automobile féminine de demain ... Moi je la vois ainsi. Leggins de cuir ou bas de laine écossais épousant bien la forme du mollet et surplombant des souliers solides. Culotte bouffante aux ... mais collante aux genoux. Petit veston de cuir moulant le torse, casquette non plus " quasi ", mais tout à fait " masculine ". Cheveux non pas à la " garçonne ", mais à la " garçon ", c'est-à-dire rasés courts, et tolérant simplement la prépondérance de quelques spécimens poussés sur le sommet du crâne. Avec cela, cigarette au bec pendant les pannes, pipe pendant la marche. Bref, un petit air suffisamment voyou pour plaire à tous les vieux messieurs........ Mais ceci, je le répète, n'est qu'une opinion toute personnelle. Ma dessinatrice m'a envoyé le croquis d'hier, celui d'aujourd'hui ... envoyez-nous, par grâce, celui de demain ...
Source : Automobilia, 30 novembre 1922 - Source : Automobilia, 30 novembre 1922 Le développement prodigieux de la production automobile américaine On sait quel terrain propice à son développement a trouvé l'automobilisme aux Etats-Unis. C'est ainsi qu'à cette heure, nulle puissance au monde ne possède une circulation automobile aussi intense, aussi élevée que la Grande République américaine. Mais ce que l'on ignore peut-être, c'est que l'industrie automobile américaine a su se montrer à hauteur de sa tâche en mettant en harmonie sa production avec l'importance de la circulation du pays. D'année en année, en effet, au fur et à mesure que s'implantait avec succès le nouveau mode de transport, augmentait l'activité des ateliers et usines des Etats-Unis, croissait le nombre des automobiles lancées dans la circulation. Nombre d'automobiles Le graphique ci-dessous est, sur ce point, d'une éloquence suprême. Il montre très clairement les progrès fabuleux accomplis par l'industrie automobile américaine au cours de la période 1895-1923, pour approvisionner le pays en voitures automobiles, faire face aux besoins de la consommation intérieure et extérieure.
Source : Automobilia, 30 novembre 1922 On le remarquera, c'est surtout à compter de la guerre, alors que celle-ci réclamait l'emploi d'un nombre de plus en plus grand d'autos, que la production américaine commença à s'enfler. Jusqu'en 1917 inclus, le nombre des autos qui sortirent des usines américaines ne cessa de s'accroître dans des proportions considérables. Durant l'année de l'armistice la production déclina. Mais celle-ci reprenait toute son intensité l'année suivante et ne devait connaître de ralentissement qu'à l'époque de la grande crise industrielle et commerciale qui sévit sur le monde entier en 1921. Dès 1922, la production reprenait sa marche ascendante, et l'année suivante, en 1923, le nombre des automobiles lancées dans la circulation atteignait un chiffre fabuleux incalculable. Il dépassait 4 millions de véhicules ! Quelle industrie du monde peut se mettre sur les rangs pour égaler une telle production ?
Publicité Carburateur Zenith - Source : Automobilia, 30 novembre 1922 On dit que ... Pour le moment, les Usines Citroën sortent deux cents voitures par jour. Mais ce résultat que beaucoup jugeraient impossible à obtenir en France, ne satisfait pas notre grand constructeur qui vient d'acheter, pour s'agrandir, les Usines Somua, à Saint-Ouen. Quinze cents machines nouvelles vont y être installées. Quant à la production journalière, elle passerait à 600 voitures en 1926, 800 en 1927, 1 000 en 1928. De plus en plus ... Ford ! Il y a cinquante ans qu'a été mise en vente la première machine à écrire. C'est pendant ce dernier demi-siècle que la plupart des inventions dont la science moderne s'enorgueillit ont vu le jour. On a dit que si César était revenu au monde du temps de Napoléon, il n'aurait trouvé comme grandes inventions que la poudre à canon, l'imprimerie et les premiers ballons. En soixante-dix ans, on a découvert la vapeur, le télégraphe, le gaz d'éclairage et la photographie. Mais depuis 1870, la liste des inventions est longue. Machine à écrire, lumière électrique, bicyclette, téléphone, phonographe, automobile, machines de toutes sortes, sous-marins, cinématographe, dirigeable, avion, télégraphie et téléphonie sans fil, et cette liste est incomplète car, chaque jour, elle s'additionne de perfectionnements nouveaux apportés à ces inventions. Publicité Panhard et Levassor - Source : Automobilia, 30 novembre 1922 |