Publicités de presse Panhard (VL) par Alex Kow
Benoît Pérot, dans l'ouvrage Panhard, la doyenne d'avant garde paru en 1979, évoque le rôle tenu par Alex Kow chez Panhard. Extraits : Si l'esthétique des Panhard est personnelle, on ne peut la dissocier d'un style de dessin, celui de Kow, le dessinateur publicitaire bien connu qui a travaillé pour la marque doyenne pendant 30 ans ... Il fait quelques dessins pour le Chevalier de Knyff, puis Charles Perrot, directeur commercial, en fait le dessinateur publicitaire attitré de la maison, bien qu'il reste indépendant (il travaillera ainsi pour d'autres marques, Hotchkiss, Englebert, etc ...). C'est un homme calme, sérieux, à l'allure austère. Il n'a pas du tout l'apparence d'un artiste, pourtant il ne manque pas de talent. Et puis il aime son travail, et il aime les Panhard. C'est un peu un Géo Ham sans l'aisance du célèbre dessinateur. Sa plus belle oeuvre est peut être un dessin représentant une Panoramique noire et orange avec en fond la tête de son chien colley, deux bêtes de race. Ce chien qu'il a immortalisé dans la publicité, accompagne souvent madame Kow lorsqu'elle se distingue dans les concours d'élégance, avec des Panhard évidemment.
Un de ses premiers travaux : redessiner le graphisme Panhard. Son tracé en traits fins alternés, avec la barre des A en accent circonflexe retourné, deviendra célèbre. Presque un demi siècle plus tard les blindés le portent toujours en une plaque soudée à la coque. Dans la première exécution vers 1930 le trait gauche du H est épais et le trait droit est fin. A partir de 1932, c'est l'inverse. Après la 2ème guerre mondiale, pour mieux équilibrer le graphisme, Kow trace larges les deux traits du H.
Alex Kow joue des ombres et des reflets afin de restituer aux voitures leur vie et leur élégance. Pour l'élégance, il triche même un peu. Imitant les dessinateurs de mode qui avantagent leurs personnages, attribuant à leur corps dix fois la hauteur de la tête au lieu de sept fois comme le veut la nature, Alex Kow allonge un peu les capots, il leur donne race et vitesse. Seuls ses petits dessins sont parfois moins heureux. Après la guerre, lorsqu'il dessine les Dyna, il s'efforce de les faire paraître plus grandes. Comme modèle, il prend une photographie qu'il a coupée en tranches recollées les unes près des autres en laissant un peu d'espace. Quelquefois, il est vraiment trop généreux, presque naïf. Les personnages qu'il place dans la voitures sont si petits que la Dyna prend les proportions d'une grosse américaine.
Son talent consiste également à bien lier le dessin et l'argument publicitaire. Son " à l'équerre dans les virages, à la règle en ligne droite " est très suggestif. Quand un modèle a cessé de rouler, c'est par les publicités qu'il continue à vivre. Heureusement Alex Kow a fort bien immortalisé la très belle calandre des CS et DS ainsi que les formes rondes et sympathiques de la Dyna, ainsi on lui pardonne de les avoir représentées quelquefois un peu plus grandes que nature.
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