Juillet 1955

En 1955, Brassens rencontre Paul Fort, poète qu’il admire et qu’il a chanté à ses débuts. Fort compose des musiques sur deux autres de ses poèmes : Comme hier et La Marine, en vue du passage de Brassens à l’Olympia en octobre. Sur un autre plan, la création de la nouvelle station de radio, Europe N° 1, est un événement important dans sa carrière. C’est la seule qui diffuse ses chansons interdites sur les radios d’État. Copyright


Copyright. Ce site est gratuit et sans publicité. Je n'en retire aucun bénéfice financier. C'est le fruit d'une démarche totalement désintéressée. Si vous êtes détenteur d'un copyright non mentionné, je vous invite à me contacter. Ce fait est involontaire. Le document en question sera immédiatement retiré. Merci donc pour votre indulgence, pour ce qui n'est qu'un travail amateur.


En France et dans le monde

16 juillet : A l'issue du GP de Grande-Bretagne, disputé sur le circuit d'Aintree, qu'il termine à la seconde place derrière Stirling Moss, Juan Manuel Fangio remporte son troisième titre de champion du monde de Formule 1 au volant d'une Mercedes-Benz. 11 juillet : Naissance de Titouan Lamazou, navigateur français. 17 juillet : Ouverture de Disneyland en Californie, premier parc de la Walt Disney Company. 27 juillet : Le vol d'un Lockheed C69-Constellation reliant Vienne à Tel-Aviv dévie accidentellement de sa route, et est abattu par deux chasseurs Mig de la force aérienne bulgare. Les 58 occupants de l'avion trouvent la mort.


La presse spécialisée


N° 414, 21 juillet 1955


N°111, juillet 1955


Juillet 1955

Dans Inter Auto Sport, Colette Duval, recordwowan de France de parachutisme en chute libre, présente lors d'une cérémonie organisée par les Huiles BP, la Talbot 2,5 litres, conçue par Anthony Lago. Son quatre cylindres développe 120 ch, pour une vitesse maximum voisine de 180 km/h. L'original prototype Nardi présent au Mans, doté de deux fuselages et d'un moteur de 750 cm3, illustre la couverture de l'Automobile. L'AAT vole au secours d'Amédée Gordini, à une époque où le principe même de la course automobile est remis en cause après l'horrible accident des 24 Heures du Mans.


Brèves automobiles

Yves Montand, qui a tenu un rôle principal dans " Le Salaire de la peur " sorti en 1953, vient devant les journalistes d'Inter Auto Sport bavarder avec l'équipe d'un camion des halles qui a roulé toute la nuit. Ces chauffeurs de la nuit écoutent la radio. Alors que les émissions s'interrompaient jusqu'à présent à minuit, une nouvelle émission " La route de nuit " les accompagne désormais jusqu'à 2 heures du matin. Ensuite, c'est silence ... radio jusqu'à 6 h 30.

Yves Montant, " La Route de la Nuit ". Copyright

S'il est un beau parc, c'est sans conteste celui des camions américains. Il est passé de 4 153 400 véhicules en 1944 à 9 477 000 en 1954, soit la moitié du parc mondial, qui est de 19 818 000 véhicules.

La direction et le personnel de la Société A. Pellerin tiennent à exprimer toute leur émotion et leur tristesse à la suite de la fin extrêmement dramatique du champion Pierre Levegh, qui en dehors de ses occupations sportives, était chargé au sein de la Société A. Pellerin du service " Comète, Monte-Carlo, Ford USA ". Comme pour ce collaborateur dont la compétence et l'amabilité étaient connues de tous, ses amis s'inclinent avec respect devant toutes les victimes du terrible accident des 24 Heures du Mans.

Pierre Levegh. Copyright

Après l'Amérique, la France adopte les restoroutes. " Servir au plus vite l'homme et la machine ", la devise des restoroutes convainc si bien qu'il n'est plus question maintenant que de multiplier sur les routes de France ces accueillantes installations. Des restoroutes vont être ouverts sur les routes du Mans, dans la Gironde, à Libourne. Celui de Chambray, près de Tours, vient d'être inauguré après la réussite du restoroute expérimental de Rouvray en Côte d'Or. Dans les années 60/70, le développement du réseau autoroutier va irrémédiablement conduire à le fermeture progressive de ces établissements.

Restoroute de Rouvray. Copyright

Il y a vingt ans, le 3 juillet 1935, André Citroën mourait à 57 ans, après avoir donné un essor considérable à l'industrie automobile française, grâce à une modernisation de ses concepts. C'est, on le sait, au cours de la guerre 14-18 qu'il a conçu la première usine produisant des munitions à la chaîne. La paix favorisa les tentatives nouvelles de cet inlassable inventeur, de ce constructeur souvent génial. Si la situation économique de cet industriel fut loin, et on ne le sait que trop, d'être à la mesure de ses remarquables conceptions, il n'en reste pas moins, et c'est là moralement, l'essentiel, que le nom de cet inventeur continue d'évoquer une des plus belles destinées de la technique française.

André Citroën. Copyright

Au cours du mois d'avril et sur proposition de la Commission des Retraits de permis de conduire, 78 suspensions ont été prononcées. 63 pour un délai de huit jours à six mois, et 15 pour une durée supérieure.

Depuis janvier 1946, la Suisse a importé 301 667 voitures, dont 100 960 en provenance d'Allemagne, 62 582 des Etats-Unis, 35 804 de Grande-Bretagne, 48 927 de France et 28 349 d'Italie.

Chaque année, le problème de l'auto-stop se pose avec virulence. Les avis sont partagés et les arguments contradictoires des parties concernées sont généralement fort judicieux. Les adversaires évoquent la responsabilité de l'automobiliste en cas d'accident, les attaques par de dangereux compagnons occasionnels, la dégradation des voitures par des auto-stoppeurs sans vergogne. Les partisans parlent d'humanité, d'entraide, de l'opinion des jeunes Anglais ou Scandinaves qui se voient refuser une place généreusement accordée chez eux. Certains se souviennent aussi du temps où, avant d'être automobiliste, ils furent auto-stoppeurs. De nos jours, en France, la pratique a perdu de sa puissance. Des applications de covoiturage ont pris le relais, moyennant finance !

Pour ou contre l'auto-stop ? Copyright

Galy a exposé au Salon de Paris 1954 trois modèles : la Vistand à moteur hydral 2 temps de 175 cm3 (2 places), la Vibel à moteur 4 temps de 250 cm3 (2/3 places), et la Visport, une Vibel avec un toit ouvrant. Par honnêteté, Galy n'a accepté à ce moment-là aucune commande ferme, et s'est contenté d'inscrire les demandes, sans versement d'arrhes, afin de sonder le marché. Cette position très prudente avait été motivée par la nécessité d'entreprendre une mise au point plus poussée des prototypes. En fait, les mois qui suivirent justifièrent cette réserve. La Galy, conçue comme engin hybride, intermédiaire entre la motocyclette et la voiture, s'avéra extrêmement délicate à régler, l'entraînement sur une seule roue ayant pour conséquence une fâcheuse tendance à chasser dans les virages. Par ailleurs, le constructeur avait été pour le moins optimiste en confiant à un moteur de 175 cm3 la charge de mouvoir un véhicule pesant à vide près de 350 kg. A ce jour, seule la Vibel reste en cours de développement. Huit voitures de démonstration doivent être exposées au Salon de Paris où la firme prendra des commandes. Les premières voitures doivent sortir dans le courant du mois de décembre, et Galy envisage de livrer ses premiers clients à partir de février 1956.

Galy. Copyright

Un ingénieur américain a annoncé aux automobilistes que les routes de l'avenir disposeraient de pistes différentes pour véhicules circulant à des vitesses variées, des chaussées lumineuses rendant inutiles les phares des automobiles et des trottoirs spéciaux sur lesquels la neige fondrait immédiatement.

A Suresnes, où Velam a loué un vaste atelier de 12 000 m2 à Talbot, des aménagements importants ont été entrepris, et se poursuivent à un rythme accéléré, en vue de fabriquer l'Isetta française. De nombreuses machines-outils ultramodernes constituent un ensemble digne des grandes usines d'avant-garde. Quand la direction de Velam assure que 3 800 Isetta seront construites en octobre ... et qu'elles sont déjà vendues, on est prêt à croire à la rentabilité de cette formule décriée par les uns, applaudie par les autres. La production annuelle escomptée serait de 30 000 unités. Il ne semble pas impossible qu'une clientèle importante soit intéressée par cette formule qui consiste à instituer en France l'habitude de la seconde voiture à vocation plus urbaine, comme en Amérique du Nord. Une ombre plane cependant, le prix qui s'élève à 295 000 francs. A cette question, la direction de Velam répond simplement : " Nous avons apporté trente-quatre modifications coûteuses et importantes à l'Isetta italienne. On peut donc affirmer que nantie de ces améliorations, I'lsetta française est encore plus pratique et plus économique que sa sœur aînée. " En 1955, seulement 1 000 exemplaires de l’Isetta française trouvent preneur en trois mois de commercialisation, et 5 000 sur les douze mois suivants. En 1957, l’arrivée massive sur le marché français de Renault 4 CV d’occasion, après le lancement de la Renault Dauphine en 1956, provoque un effondrement des ventes d’Isetta, avec 1 000 exemplaires au cours des douze mois de 1957. Velam décide d’interrompre sa production en décembre 1957, deux mois après le lancement de la Vespa 400, qui va tenter à son tour de s’imposer sur le marché des voiturettes, sans beaucoup plus de succès. En tout, 7 115 Isetta ont été produites par Velam.

Isetta Velam. Copyright

Contrairement à ce que certaines informations avaient laissé croire, la direction de la Régie Renault n'a pas l'intention de prendre une participation financière quelconque dans la Société Salmson. Les pourparlers portent simplement sur la location des ateliers de Billancourt, proches des installations de Renault. Salmson produira ses dernières voitures en 1957.

Dornier, entreprise allemande fondée par Claude Dornier en 1922, a connu la gloire durant l'entre-deux-guerres, en fabriquant les hydravions à coque, qui assuraient des liaisons transatlantiques. Puis son rôle d'avionneur a été primordial pendant la guerre. Depuis la fin du conflit, l'entreprise qui n'a plus le droit de produite du matériel aéronautique tente de se diversifier. Elle propose cette année la Delta Dornier, un petit véhicule de 2,78 mètres de long, qui doit son nom à sa forme vue de profil. Quatre personnes, dos à dos, peuvent prendre place à bord. L'espace libre sous les sièges sert de compartiment moteur. La conception économique de ce véhicule n'exige pour sa fabrication que l'emboutissage de deux panneaux servant deux fois puisque la voiture est rigoureusement symétrique.

Delta Dornier. Copyright

Le prototype actuel est entraîné par un 197 cm3, mais il ne fait aucun doute qu'il faudra penser à une plus forte cylindrée à l'avenir, pour un usage courant. La production ne commencera pas avant la seconde moitié de 1956. L'adoption de petites roues demeure une nécessité pour le gain de place qu'elles apportent. Le groupement des masses, passagers et moteur, au centre de l'auto, doit en faire un véhicule très maniable. Fonctionnel dans ses détails, la Delta Dornier demeure cependant assez austère d'aspect. Un seul prototype sera fabriqué, car l'affaire s'annonce non viable économiquement. Le constructeur allemand Zundapp s'inspirera de la Delta Dornier en 1957 pour lancer la Janus, produite en deux ans à près de 7 000 exemplaires.

Delta Dornier. Copyright

Une expérience intéressante vient d'être tentée sur une route près de Middlesbrough, sur un trajet emprunté par des ouvriers métallurgistes circulant à motocyclette. La route a été recouverte d'une nouvelle couche d'asphalte contenant des fils électriques, connectés ensuite au courant alimentant la ville. Ces fils maintiennent en cas de besoin la température de la route au-dessus de zéro, et l'empêchent de geler. C'est la première expérience de ce genre tentée en Angleterre.

Avec la grande saison qui bat son plein, les concours d'élégance automobiles s'affirment comme le jeu de dames le plus goûté, aussi bien de nos charmantes compagnes que des innombrables admirateurs de la beauté, féminine ou mécanique. Tendant à la perfection, le concours d'élégance est le résultat des efforts conjugués de corps de métiers nombreux et divers, du coiffeur, du parfumeur, du couturier, du bottier, du fleuriste, du carrossier, du sellier ... Le concours d'élégance d'Enghien frappe les trois coups de la Saison de Paris. Sur la longue promenade qui fait face au lac, un bataillon de jolies femmes a fait défiler les plus belles voitures du monde.

Cette Salmson carrossée par Philipe Charbonneaux est équipée de phares et d'anti-brouillard Cibié, et est présentée par Marie Claire Cibié, ingénieur ESP. Copyright

Un arrêté permettra bientôt aux particuliers de faire poser le téléphone sur leur voiture. Ils pourront ainsi, dans un rayon de 25 kilomètres autour de Paris, communiquer avec le monde entier, et le monde entier pourra les appeler. L'installation coûtera 400 000 francs. Le prix de l'abonnement sera deux ou trois fois plus élevé que celui d'une installation ordinaire. Enfin, pour chaque communication, une surtaxe de 100 francs sera perçue. On prévoit que les liaisons, assurées par standard, pourront devenir automatiques. Mais le nombre d’installations sera sans doute d’abord très limité.

Téléphone de voiture. Copyright

L'optimisme continue à régner aux Etats-Unis. Pendant les cinq premiers mois de 1955, le groupe Chrysler, assez mal en point l'an dernier, a plus que doublé sa production. Chez Pontiac et chez Oldsmobile, la progression est de 60 %. A longue échéance, les perspectives sont considérées comme satisfaisantes. En effet, d'une part, la population des Etats-Unis ne cesse de croître, d'autre part, la proportion des familles possédant deux ou plusieurs voitures est, elle aussi, en augmentation. Plus de quatre millions de foyers disposent de deux voitures au moins, et il ne s'agit là que d'un commencement. En effet, selon les enquêteurs, quelque 16 millions d'épouses américaines sont bloquées à la maison, leur mari utilisant la voiture familiale. Or, 10 millions de ces femmes sont des automobilistes, qui veulent conduire. De plus en plus d'Américains habitent les banlieues des grandes villes, et le problème des transports se pose pour eux avec une acuité croissante. Deux fois sur trois d'ailleurs, le mari utilise le véhicule neuf, laissant à sa femme l'automobile ancienne.

Chrysler New Yorker, 1955. Copyright

Une nouvelle portée récemment à la connaissance du public a jeté dans la consternation les automobilistes de toutes les villes de France. Les mots paraissent faibles pour traduire l'indignation qu'ils ont ressentie en prenant connaissance de la proposition de loi tendant à instituer le stationnement payant des véhicules sur la voie publique, qui vient d'être déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale.

En 1938, la France comptait quatre grands constructeurs, et 57 % de la production nationale était fournie par les deux plus puissants constructeurs. En mai 1955, il y a toujours quatre grands, dont les deux premiers fabriquent 58 % de notre production. Avant la guerre, les deux premiers du palmarès s'appelaient Citroën et Peugeot. Ce sont aujourd'hui Renault et Simca. En 1938, 18 000 voitures étaient produites tous les mois. Ce nombre est actuellement de 48 000. De 1938 à 1955, Citroën est tombé de 31 % à 21,5 % de la production de voitures particulières, Peugeot de 26,5 à 16 %, Renault a progressé de 23 à 31,5 % et Simca de 10,5 à 27 %.

Publicité Esso par Géo Ham. Copyright

Sommaire Actualité - Sommaire site